La sposina
Autres titres: Une petite femme très brulante / The bride / La casada y el impotente
Real: Sergio Bergonzelli
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 89mn
Acteurs: Antiniska Nemour, Carlo De Mejo, Tiberio Murgia, Magda Konopka, Riccardo Garrone, Aldo Massasso, Guido Renzi, Alfredo d'Ipppolito, Paola D'Egidio, Gregorio Gandolfo, Patrizia Luparia...
Résumé: Le soir de ses noces la jeune et très brulante Chiara découvre que son époux est impuissant. Folle amoureuse de lui elle décide par tous les moyens de lui faire recouvrir sa virilité tout en allant rendre visite de temps à autre à son amant...
Après un début de carrière essentiellement consacrée au western et au film d'aventures Sergio Bergonzelli s'est dés le début des années 70 définitivement tourné vers la sexy comédie et surtout l'érotisme et la pornographie. Après une incursion dans le nunsploitation (Giorgina la nonne perverse) il signe sa première comédie salace en 1975, La cognatina, qui lance Karin Well suivi en 1976 par La sposina également connu sous le titre Une petite femme très brulante, un titre un brin exagéré qui ne reflète pas vraiment cette petite comédie légère somme toute plutôt anodine.
Chiara, une jeune nymphomane employée chez un disquaire, est folle amoureuse de Massimo, un journaliste débutant. Elle quitte son amant et convole en justes noces avec Massimo mais elle découvre lors de leur première nuit que Massimo est impuissant. Il n'a jamais pu honorer une femme. Loin d'être désespérée par cette nouvelle Chiara décide de soigner son époux par n'importe quel moyen y compris en lui offrant les services d'un travesti et d'une prostituée. Malheureusement rien n'y fait. Chiara qui entre temps enchaine les amants d'une heure va alors avoir recours aux grands moyens: un électro choc. Elle va se faire surprendre dans les bras d'un autre homme, son patron pornocrate, afin de faire réagir
Massimo. L'effet est immédiat. Fou de jalousie Massimo retrouve sa virilité en quelques minutes et peut enfin honorer sa belle épouse après lui avoir donné une bonne raclée.
Difficile de résumer La sposina en plus de quatre ou cinq lignes tant le scénario co-écrit avec Leandro Lucchetti (les inénarrables QHS et Bloody psycho) est microscopique. Avec une telle intrigue rabougrie Bergonzelli doit cependant tenir 90 minutes. Le résultat est un film qui n'en finit plus de s'étirer et enchaine donc quelques saynètes sans grand intérêt dont le but est de faire recouvrer sa virilité au pauvre Massimo. La sposina se compose donc d'une succession de coucheries bien peu originales, d'un coté celles de Massimo que son épouse
jette dans les bras d'autres femmes pour réveiller en vain sa sexualité, d'un autre coté celles de Chiara, qui insatiable, n'hésite pas à rejoindre son amant et une bonne partie des mâles qui traverse sa vie pour satisfaire son insatiable libido. On y ajoute les ébats du couple lorsque la jeune femme vérifie si son mari est enfin opérationnel et on a une vision d'ensemble de La sposina que le metteur en scène arrose bien entendu d'un trait d'humour souvent vulgaire à la limite du trash qui finalement ne fera rire que les plus endurcis. L'humour provient essentiellement du personnage interprété par le malingre et élastique Alfredo D'Ippolito, une sorte de croisement entre Charlie Chaplin, Groucho Marx et Hitler (il
s'appelle justement Adolfo) dont les pitreries ne feront rire que ses fidèles si toutefois ce générique habitué aux rôles de figuration en possède.
Le film ne s'embarrasse guère de logique. On peut vouloir distraire, s'amuser mais cela évite t-il un minimum de bon sens? Ainsi Chiara organise son mariage en une journée, se marie illico presto lors d'une réception digne d'un bal de mairie et ne réagit même pas lorsque la photographe aux tendances lesbiennes (une Magda Konopka gironde et potelée en plein déchéance qui ne sait plus vraiment quoi tourner pour continuer de briller quitte à être obscène) lèche l'entre jambe de Massimo sous ses yeux pour nettoyer la chantilly qu'il s'est
renversée dessus. A vrai dire rien n'a vraiment de sens et cela a peu d'importance. L'essentiel est de savoir quand et comment Massimo va redevenir un homme ce qui arrivera en deux minutes tapantes en toute fin de métrage. Miracle! Générique final. Les lumières peuvent se rallumer.
En fait le véritable intérêt de La sposina réside dans ses innombrables scènes de nu et ses scènes de sexe. On reste dans le soft certes mais leur nombre ravira les plus coquins. Rarement aura t-on vu Carlo De Mejo aussi souvent en slip (rouge pour les curieux) et se faire tâter et palper l'entre jambe mais c'est la jeune et lumineuse Antinisca Nemour
fraichement sortie de l'enfer de Salo et les 120 jours de Sodome qui domine ici l'affiche de par sa fraicheur, son enthousiasme, son sourire peu avare de ses charmes, ne se faisant jamais prier pour se déshabiller et déambuler nue. Ce sera l'unique rôle de Antinisca en tant que principale protagoniste. Le gros atout du film est avant tout l'osmose entre Carlo et Antinisca, leur joie, leur évident plaisir, leur coté candide, souriant qui sauve La sposina de l'ennui. Mené par une entrainante et tout aussi enjouée partition musicale signée Nico Fidenco cette Petite femme très brulante ne compte plus les ralentis romantiques lors desquels les deux amoureux se jettent dans les bras l'un de l'autre, courent l'un vers l'autre
cheveux au vent, s'aiment et tourbillonnent. Un vrai roman-photo qui bien agréablement casse régulièrement l'aspect trash de l'humour et de certaines séquences.
Aux cotés de ce couple plein de vie signalons la présence du frère du réalisateur Sergio Garrone, Riccardo Garrone dont on aurait pu nous éviter un plan en sous-vêtement, la générique Paola D'Egidio dans son éternelle rôle de putain et le ténébreux Guido Renzi en mini slip et touffe à l'air.
Furtivement distribué en France au cours du printemps 1979 La sposina est une petite
comédie érotique somme toute banale, divertissante pour son coté olé-olé et joyeux mais qui ne vole guère plus haut que le dessous de la ceinture. Comme on l'écrivit jadis en Italie et comme l'affirme une réplique du film: "Si puo fare... de mejo!". Les italophones auront compris le jeu de mot. Les autres aussi.