Savana sesso e diamanti
Autres titres: I predatori della savanna / I diamanti dell'ispettore Klute
Real: Guido Leoni
Année: 1977
Origine: Italie / République Dominicaine / Mexique
Genre: Aventures
Durée: 90mn
Acteurs: Romano Puppo, Maria Conchita Alonso, Orlando Urdaneta, Evelyn Chia, Diogene Castillo, Enrique Hernandez, Angelo Chiroboga...
Résumé: En républicaine dominicaine les transporteurs de diamants d'une mine sont régulièrement tués. Parallèlement à ses meurtres une série de viols sodomites sont commis sur des adolescentes. Un journaliste anglais est envoyé sur place pour enquêter. Il soupçonne vite l'existence d'un réseau de contrebande internationale. Il se fait embaucher comme transporteur à la mine afin de démasquer les coupables...
Essentiellement connu pour ses quelques sexy comédies au rabais aussi anodines que peu drôles (La supplente, Le seminariste) Guido Leoni signe son ultime film en 1978 alors qu'il avoisine les 70 ans. Cette dernière bande est cet inattendu petit film d'aventures exotiques totalement méconnu, une coproduction entre l'Italie, le Mexique et la République dominicaine qui mélange avec une déconcertante audace érotisme osé voire très osé et aventures.
Savana sesso e diamanti nous plonge au coeur de la République dominicaine aux abords d"une importante mine de diamants. Depuis quelques temps les transporteurs sont assassinés et les diamants qu'ils convoient volés. D'autre part une vague de viols commis sur des mineures déroute les autorités locales. Toutes sont sodomisées puis tuées. Suite à l'assassinat d'un nouveau transporteur et d'un autre viol sodomite d'une indigène de 12 ans un journaliste anglais, Kent, se rend sur place pour mener l'enquête. Il soupçonne assez rapidement l'existence d'un réseau de contrebande qui enverrait les pierres précieuses à l'étranger afin de nourrir tout un marché international. Ce réseau serait dirigé par l'éminent Dr
Vargas, le directeur de l'hôpital local qui vient tout juste de signer un traité avec l'Unesco pour soutenir une de leur nouvelle fondation, la Richardson foundation. La représentante de l'Unesco, Margaret Johnson, vient d'arriver en ville pour honorer le traité mais elle s'avère être un agent double dont la mission est de démasquer Vargas. Appâtée par le gain elle devient sa maitresse et s'allie à lui afin de profiter des diamants. Kent réussit à se faire embaucher à la mine comme transporteur. Il espère ainsi découvrir les assassins et faire tomber Vargas. Sa couverture est malheureusement grillée mais il parvient tout de même à convaincre les autorités de la culpabilité de Vargas, identifie le violeur sodomite, le propre frère de Vargas, et
prouve le double jeu auquel se livre Margaret. C'est à la villa de Vargas que les comptes vont se régler.
Etonnant petit film que voilà dont le titre annonce de suite la couleur. S'il est question de diamants il est surtout ici question de sexe. Et en matière de sexe Leoni malgré son âge avancé n'y va pas avec le dos de la cuiller. S'il fallait apparenter Savana sesso e diamanti à d'autres films ce serait sans aucun doute avec la longue série de pellicules que Joe D'Amato tourna en République dominicaine, Savana... pourrait en faire partie sans aucun
mal. On y retrouve en effet tous les éléments des futures oeuvres tropicales du célèbre cinéaste. L'ile en elle même qui sert de décor à l'histoire, un gros zeste d'aventures exotiques, une bonne dose de violence saupoudrée d'un nuage d'effets sanglants et surtout beaucoup de sexe et de nudité gratuite à la limite du porno l'ensemble noyé dans une partition disco fortement estampillée années 70. Rien ne différencie Savana sesso e diamanti d'une des oeuvres érotico-exotiques de D'Amato pas même la mise en scène étonnamment alerte, sans aucun temps mort d'un Leoni qui nous avait habitué à des
réalisations mille fois plus léthargiques. Il aura fallu attendre sa retraite pour qu'enfin il nous offre une bande rondement menée qui tient en éveil un spectateur ébaubi par ce porno soft déguisé en film d'aventures. En fait Savana sesso e diamanti est un mélange homogène de films d'aventures tropicales, de spy movie et de porno soft. Peu importe si l'histoire n'est pas très crédible, souvent improbable. Leoni n'est pas là pour faire réfléchir son public mais pour exciter ses bas instincts par le biais d'une véritable petite série B d'exploitation, de sexploitation dont on retiendra essentiellement les scènes porno et l'audace morbide de certains éléments du scénario digne d'un D'Amato. Outre ce soupçon de cruauté animale
qu'on adore (une véritable mygale joyeusement écrasée avec le pied mais qui s'en plaindra), la vision de quelques corps ensanglantés il fallait en effet oser donner vie à un tueur sodomite, une idée jusqu'alors inédite dans le cinéma Bis transalpin, qui s'en prend uniquement à des adolescentes ou pré-adolescentes dont il déflore l'arrière-train avec un plaisir non dissimulé avant de les tuer. La sodomie est présente tout au long métrage puisque le meurtrier violera de cette même façon la représentante de l'Unesco, une séquence particulièrement sadique, avant qu'il ne soit lui même puni pour ses méfaits de cette même façon lors d'un final aujourd'hui culte qui a fait son entrée au panthéon des
scènes les plus incroyables du cinéma d'exploitation transalpin. Leoni a réalisé le plan qu'aucun autre réalisateur n'avait eu l'idée de tourner. à moins qu'ils n'aient jamais eu la témérité de la filmer, y compris D'Amato qui cependant compte à son palmarès l'inoubliable mise à mort de Gabriele Tinti dans La véritable histoire de Caligula, une lance lui transperçant l'anus pour ressortir par sa poitrine. Il faut absolument voir Margaret se munir d'un énorme gode-ceinture filmé en gros plan, l'enduire de crème, mettre à quatre pattes le tueur qu'elle a pris soin de ligoter sur son lit et le pénétrer violemment afin de se venger et venger également toutes les victimes du sadique culien. Leoni ne se prive pas de montrer en
détail la douloureuse pénétration comme il ose également montrer la récolte de sperme entre les fesses d'une adolescente violée.
Les scènes de sexe sont omniprésentes comme les plans de nudité tant frontale que dorsale et flirtent ici avec la pornographie soft. Cunnilingus et fellations sont bien plus que suggérés, les pénétrations anales ne sont en rien simulées. Il est d'ailleurs sidérant que certains des comédiens se soient prêtés au jeu notamment l'atout féminin du film, la très respectable cubaine Maria Conchita Alonso, 7ème au concours Miss Monde 1975, dont c'était le tout premier film. Comment Maria a t-elle pu accepter un tel rôle et quel regard porte
t-elle dessus désormais sur ses extravagants débuts à l'écran? Aujourd'hui star hollywoodienne, chanteuse, comédienne de théâtre Maria s'exhibe sans aucune pudeur et ose surtout deux scènes porno étonnantes. A t-elle eu recours à une doublure? Le doute subsiste lors des plans où on ne voit pas son visage. C'est bien sûr une des grosses curiosités de cette bande qui compte également à son générique l'italien Romano Puppo, peu crédible en journaliste investigateur improvisé aventurier, qui dés le début des années 80 alignera les apparitions dans une multitude de séries Z, et Orlando Urdaneta, incontournable figure du cinéma mexicain qui dans sa longue filmographie compte quelques
films d'exploitation tel le zoophile Fiebre et Guyana secte de l'enfer. A leurs cotés une pléthore d'acteurs dominicains anonymes dont ce fut l'unique apparition dans l'univers du 7ème art à l'exception de Diogene Castillo ( Noa-Noa, Las animalas).
Savana sesso e diamanti est un film d'exploitation surprenant qui mêle avec une audace candide sexe brulant et aventures tropicales, un mariage qui fonctionne parfaitement bien, une union divertissante, parfois originale sur fond d'une République dominicaine toujours aussi enchanteresse.
S'il ne fallait garder qu'un seul et unique film dans la courte carrière de Leoni c'est sans nul doute celui ci. A découvrir d'urgence.