L'arciere delle mille e una notte
Autres titres: La flèche dorée / La flèche d'or / The golden arrow / La freccia d'oro / La flecha de oro
Real: Antonio Margheriti
Année: 1963
Origine: Italie
Genre: Aventures / Fantastique
Durée: 91mn
Acteurs: Tab Hunter, Rossana Podesta, Umberto Melnati, Mario Feliciani, Dominique Boschero, Renato Baldini, Giustino Durano, Gloria Milland, José Jaspe, Calisto Calisti, Rosario Borelli, Renato Montalbano, Franco Scandurra, Gian Paolo Giasmino, Abdel Moneim Ibrahim, Omar Zoulficar...
Résumé: Amoureux de la princesse Jamila, le mystérieux prince Hassan la kidnappe. Leur romance est malheureusement interrompue par les soldats du sultan venus l'arrêter. Sommé de dévoiler sa véritable identité Hassan persiste à dire qu'il est bel et bien prince d'une terre lointaine. Condamné à mort Jasmine implore Allah de le sauver. Il envoie trois génies le délivrer. Afin de prouver qu'il est le prince Hassan il va devoir retrouver la flèche d'or magique qui prouvera ses dires. En compagnie des trois génies Hassan part à sa recherche...
Bien avant l'heure des quelques orientalérotiques nées du succès des 1001 nuits de Pier Paolo Pasolini, elles mêmes issues de la vagues des décamérotiques qu'engendra le Décaméron Antonio Margheriti accouche avec L'arciere delle mille e una notte d'une proto "orientalerie" bien avant ses célèbres 1001 nuits érotiques. Alors à l'aube de sa carrière qui débuta deux ans auparavant avec Spaceman et La planète des hommes perdus, les deux premiers films de l'histoire de la science-fiction italienne, le cinéaste met sur pied ce projet ambitieux qui un temps mit à mal les finances de la MGM qui produisit le film.
Afin de déterminer qui sera le futur époux de la jeune et séduisante princesse Jamila les prétendants au trône du sultan doivent chacun leur tour tenter de tirer une flèche en or magique, un exercice bien plus difficile qu'il n'y parait puisque aucun ne parvient à bander l'arc. Le mystérieux prince Hassan, prince des iles de feu, demande au sultan la permission d'essayer. Il parvient à décocher la flèche mais Hassan est un bandit qui avec sa bande de voleurs kidnappe Jamila. Elle pourra rentrer au palais si son père paie une coquette rançon. Hassan tombe amoureux de Jamila. Une nuit au nez et à la barbe de ses compagnons il s'enfuit avec la jeune fille qui lui promet de l'épouser. Il est malheureusement arrêté
quelques temps plus tard par les armées du sultan et ramené au palais. Sommé de dévoiler sa véritable identité le jeune et fringant malfrat avoue sans pouvoir le prouver qu'il est bel et bien Hassan le prince des iles de feu. L'étrange marque qu'il porte au poignet, la marque d'Allah qui l'a choisi comme divin justicier, en serait cependant la preuve. Son père serait mort à sa naissance. Il aurait ainsi été élevé par une bande de voleurs. Hassan est condamné à mort. Jasmina implore Allah de lui venir en aide. Il envoie sur terre trois génies facétieux qui délivrent le jeune homme. Ensemble ils vont devoir retrouver la fameuse flèche magique qui elle seule a le pouvoir de prouver que le bel Hassan est bien celui qu'il prétend.
Tandis que Jamila doit trouver de nouvelles épreuves pour choisir son futur époux mais surtout retarder le plus possible le mariage, ignorant que le Grand Vizir et le prince Bassopa complotent contre elle, Hassan va de son coté être confronté à de multiples dangers qu'il devra surmonter pour finalement découvrir la flèche dorée. Enfin en sa possession il va pouvoir anéantir les plans machiavéliques du Grand Vizir et épouser Jamila.
Comme il le démontrera par la suite Antonio Margheriti s'est beaucoup inspiré tout au long de sa carrière du cinéma hollywoodien, réalisant très souvent des oeuvres qui n'avaient rien à envier à ses modèles américains. L'arciere delle mille e una notte sorti en France trois
ans après sa réalisation en est déjà la preuve. Le cinéaste livre un film aux couleurs chatoyantes, aux décors tant extérieurs qu'intérieurs somptueux qui recréent parfaitement l'univers magique et enchanteur des mille et une nuits. Dés l'ouverture on a l'agréable impression de plonger au coeur d'un peplum de haute facture, un sentiment qui trahit l'importance du budget dont le metteur en scène semble avoir bénéficié et que rien par la suite ne viendra contredire encore moins la présence au générique de Tab Hunter, l"ex-idole adolescente hollywoodienne des années 50 désormais dans sa vingtaine. Blond, le regard d'un bleu azur, un sourire carnassier qui illumine un visage angélique, un corps doré
parfaitement dessiné Tab est l'incarnation même du prince charmant. Pas étonnant que Margheriti lui offre le rôle principal, celui du bel Hassan, aux cotés d'une des stars italiennes de cette époque, une toute jeune Rossana Podesta dans les robes plongeantes de la princesse Jamila. Pour l'anecdote Tab Hunter ne se doubla pas lui même, il fut doublé par un autre comédien.
Si dans sa première partie L'arciere delle mille e una notte oublie quelque peu l'élément fantastique, merveilleux au profit d'un simple film d'aventures oriental celui ci revient en force dés sa seconde moitié. On y retrouve enfin tout le charme des récits des mille et une nuits,
tous les ingrédients qui en font le charme et le moins qu'on puisse dire c'est que Margheriti ne lésine en aucun cas sur les moyens. Dés lors qu'il part en quête de la flèche dorée Hassan va vivre moult péripéties propre à nourrir l'imaginaire du spectateur. Il va devoir entre autre affronter les fabuleuses créatures de feu, gardiens de la grotte d'une perfide déesse, devoir arrêter le temps pour sortir d'un temple avant qu'il ne s'éboule ou encore boire le breuvage magique qui rend invisible de la reine des montagnes, l'occasion pour lui de rendre visite à Jamila et jouer quelques mauvais tours au Grand Vizir. L'ensemble est rehaussé par de jolies touches d'humour notamment à travers les facéties des trois génies
dont un qui a bien du mal à garder sa tête sur ses épaules dans le vrai sens du terme et quelques séquences comme celle des bûches volantes. Pas de conte oriental sans tapis volant et c'est à une formidable course-poursuite en tapis que nous invite le cinéaste en fin de bande. Les effets spéciaux tout aussi bricolés soient-ils sont parfaitement crédibles, parfois étonnants mais est ce surprenant de la part de Margheriti roi de la maquette et de la débrouillardise? Autant dire que la magie fonctionne d'autant plus que la mise en scène alerte ne laisse place à aucun temps mort.
Véritable spectacle familial qui enchantera grands et petits L'arciere delle mille e una notte, film trop méconnu du cinéaste, est un réel petit régal visuel, un spectacle féerique aux senteurs orientales digne d'une production hollywoodienne qui confirme le talent d'un futur grand réalisateur.