La morte viene dal pianeta Aytin
Autres titres: La mort vient de la planète Aytin / The devil snow
Real: Antonio Margheriti
Année: 1965
Origine: Italie
Genre: Science-fiction
Durée: 87mn
Acteurs: Giacomo Rossi-Stuart, Renato Baldini, Ombretta Colli, Enzo Fiermonte, Renato Montalbano, Nino Vingelli, Piero Pastore, Wilbert Bradley, Furio Meniconi, Goffredo Unger, Isarco Ravaioli, Halina Zalewska, Giuliano Raffaelli, Franco Ressel, Franco Nero...
Résumé: D'importantes variations climatiques inexpliquées provoquent de graves cataclysmes sur Terre. Une base météorologique située sur l'Himalaya est mystérieusement détruite par une étrange créature que les scientifiques pensent être le Yeti. Le commandant Jackson monte une expédition afin de mettre à jour les raisons de tous ces évènements. Ils découvrent qu'une race d'extra-terrestres venue de la planète Aytin s'apprête à coloniser notre Terre afin de s'y installer suite à la mort de leur monde...
Ultime film de la série de quatre nommée Gamma 1, le nom de la station spatiale où se déroule l'action de ces pellicules de science-fiction tournées à l'origine pour la télévision américaine par Antonio Margheriti, La morte viene dal pianeta Aytin est sans nul doute le plus faible si ce n'est le plus médiocre. Le réalisateur délaisse pour ce dernier épisode la base Gamma 1 qui n'apparait plus qu'a travers les dialogues et quelques brefs plans puisque cette fois la quasi totalité de l'action se passe sur Terre plus précisément sur l'Himalaya!
D'importantes variations climatiques inexpliquées sont enregistrées depuis quelques temps à travers le globe provoquant bien des catastrophes. Une base météorologique située sur l'Himalaya est soudainement détruite par quelque chose d'apparemment monstrueux. Nielson le commandant de la base est porté disparu. Le commandant de Gamma 1, Rod Jackson, décide d'organiser une expédition vers l'Himalaya afin de découvrir les causes de tous ces problèmes et comprendre ce qui est arrivée à la base météorologique. Les scientifiques soupçonnent le Yeti d'en être responsable d'autant plus que des empreintes de pieds géantes ont été trouvées non loin de la base. Alors que l'expédition approche des lieux
Jackson découvre que parmi les sherpas s'est glissée l'épouse du commandant Nielson. En suivant les mystérieuses traces ils atteignent une caverne située à l'intérieur des montagnes et sont attaqués par un groupe d'humanoïdes velus d'une force étonnante qu'ils parviennent cependant à maitriser. En visitant la grotte ils découvrent tout un matériel technologique de très haut niveau que des êtres humains auraient bien eu du mal à transporter. Ils vont très vite faire face à l'incroyable vérité. Une race d'extra-terrestres venue de la planète Aytin s'est réfugiée sur Terre suite à la catastrophe qui a détruit leur monde. Ils recréent les conditions climatiques qui existaient sur Aytin afin de pouvoir vivre chez nous bien décidés à annihiler
notre race pour installer la leur. Jackson et ses hommes réussissent délivrer Nielson retenu prisonnier puis s'enfuient. Ils n'ont plus qu'à détruire la base centrale des extra-terrestres et rétablir le climat sur Terre. Grâce à un champ d'astéroïdes providentiel Jackson et son équipage vont réussir à la faire exploser.
Dés les premières minutes le constat est flagrant. Cet ultime volet de la série est de loin le moins inspiré, le plus faible et le moins ludique, le moins fantasmatique également. Margheriti semble fatigué, peu enthousiaste. Cette tentative certes originale de mêler le mythe du Yeti, de l'abominable homme des neiges à un récit de science-fiction est un navrant
ratage qui très vite devient fastidieux, presque ennuyeux. Finis les décors spatiaux des précédents chapitres, cette magie cosmique vintage, cette petite folie qui faisait le charme de la série quelque peu brisé déjà par l'avant dernier opus, Les Diafanoïdes viennent de Mars. La majeure partie de l'intrigue se passe sur Terre quelque part sur l'Himalaya, soit un petit village reconstitué en studio et les montagnes enneigées de la région des Appenins en Emilie-Toscane qui ne font guère effet d'autant plus qu'elles sont bien peu mises en valeur. Margheriti agrémente le tout d'une romance mielleuse inutile et d'un humour potache assez mal venu qui achève de détruire le film notamment par le biais du personnage de Sharu, un
népalais démantelé et roublard plutôt agité qui ressemble à un brésilien et parle comme un chinois interprété par le chorégraphe afro-américain Wilbert Bradley. Inouïe est la danse de Saint-Guy ridicule qu'il exécute à un moment donné comme pris d'une transe frénétique.
Las d'une série dont il semble avoir fait le tour le metteur en scène ne soigne guère sa mise en scène, insipide cette fois. Le rythme est lent, les péripéties peu nombreuses et surtout palpitantes plus particulièrement durant la première partie, l'expédition sur l'Himalaya, elle aussi peu crédible. On sourira devant ces hommes partis gravir les sommets du monde en simple combinaison ou anorak parfois ouverts sur un simple T-shirt, un protège-nez de
clown en plastique blanc, un sac à dos minuscule sur les épaules et des boites en carton sur le dos des sherpas, des autochtones qui s'agitent et dansent quasiment nus dans ces régions glaciales.
Il en va de même pour ses extra-terrestres des neiges bleuâtres et velus. Chaussés de moon boots à poils, habillés de petites combinaisons de ski vertes sur un collant de danseur noir sous lequel on devine la marque du slip ces créatures ancêtres de Chewbacca dont le chef ressemble plus à un savant fou à barbichette qu'à une dangereuse créature de l'espace venue glacer notre monde manquent là encore sincèrement d'originalité, de crédibilité surtout.
Quant à l'affiche elle regroupe une partie des comédiens des précédents épisodes. On retrouve ainsi Giacomo Rossi-Stuart dans la combinaison orange du Commandant Jackson dont le brushing 60s impeccable est toujours aussi impressionnant même s'il est enfin détruit en milieu de bande suite à l'assaut des aliens des neiges. A ses cotés le charpenté Goffredo Unger le seconde dans sa mission aidé entre autres de Franco Nero, Franco Ressel et le polsellinien Isarco Ravaioli. Comme pour Il pianeta errante c'est Ombretta Colli et la polonaise Halina Zalewska qui apportent la touche féminine à cette pellicule d'une autre ère.
Si les trois autres volets de la série gamma 1 avaient ce charme naïf, hyper kitch, totalement vintage d'une science-fiction ludique, délirante, visuellement fascinante, si leur scénario était par moment un peu fous, franchement original pour certains (I criminali della galassia), La mort vient de la planète Aytin est d'une navrante tristesse, ridicule sous toutes les coutures, hilarant dans ses dialogues et ses costumes invraisemblables. Ces aventures extra-terrestres bien trop terrestres sont tout simplement ennuyeuses, ronflantes et si plates qu'elles font de cet hybride de film de science-fiction et du mythe du Yeti un des plus mauvais non seulement de la saga mais également de la longue et prolifique carrière du cinéaste. A voir par simple curiosité ou pour bêtement boucler la série.