Il pianeta errante
Autres titres: Mission wandering planet / War between the planets
Real: Antonio Margheriti
Année: 1966
Origine: Italie
Genre: Science-fiction
Durée: 79mn
Acteurs: Giacomo Rossi Stuart, Ombretta Colli, Enzo Fiermonte, Halina Zalewska, Goffredo Unger, Pietro Martellanza, John Bartha, Marco Bogliani, Vera Dolen, Renato Montalbano, Giuliano Raffaelli, Franco Ressel, Nino Vingelli, Piero Pastore, Maria Pia Conte, Nestore Cavaricci...
Résumé: Un astéroïde menace d'entrer en collision avec la Terre. Son approche dans notre atmosphère provoque les plus importants dégâts que notre Terre ait jamais connu. Sur Gamma 1 le commandant Jackson doit trouver un moyen pour empêcher l'astéroïde de nous percuter...
Dans les années 50 la science-fiction connait un succès fulgurant tant en Europe qu'en Amérique tandis qu'en l'Italie le genre n'a jamais vraiment percé si on excepte quelques tentatives à la fin des années 70 suite notamment au triomphe mondial de Star wars que Alfonso Brescia et Luigi Cozzi tentèrent de copier avec pour ce dernier l'insupportable Starcrash. Un réalisateur se fit cependant remarqué dès le début des années 60. Il s'agit de Antonio Margheriti qui en 1960 mit en scène le tout premier film de science-fiction italien, Space men, suivi de La planète des hommes perdus puis dés 1966 d'une série de quatre
films produite pour la télévision américaine par la MGM. Si on retiendra de cette saga son originalité il ne faut cependant pas oublier qu'elle permit au genre de connaitre en Italie une brève période de gloire. Il pianeta errante est le dernier film de cette tétralogie baptisée Gamma 1 du nom de la base spatiale où se déroulent l'action.
La Terre est en danger. Une petite planète rouge est entrée dans son atmosphère et s'en rapproche dangereusement provoquant d'importants dégâts. Notre monde connait en effet les plus fortes secousses sismiques jamais enregistrées. Sur Gamma 1 les hommes du commandant Jackson et les scientifiques de la base spatiale sont en alerte. Ils doivent
absolument empêcher l'astéroïde d'entrer en collision avec notre planète. Malheureusement leurs tentatives restent vaines. Une équipe menée par Jackson décide de se poser sur l'astéroïde pour tenter de le faire exploser. Les astronautes découvrent avec stupeur que l'étoile est vivante. Deux des hommes de Jackson sont absorbés par le magma en fusion. Détruire l'étoile semble impossible. Elle se recompose dés qu'elle est touchée. Le temps presse. Le commandant au péril de sa vie décide de tenter le tout pour le tout: utiliser une bombe d'anti matière afin d'annihiler l'astéroïde.
L'originalité n'est pas vraiment au rendez-vous de cet ultime opus puisque le scénario est
plus ou moins similaire à celui de La planète des hommes perdus. Ce manque d'inspiration est ici pallié par l'aspect dramatique de l'histoire qui peut être vue comme l'ancêtre d'Armaggedon. Margheriti met tout simplement en scène l'apocalypse, la destruction de notre chère Terre par un astre qui s'apprête à la percuter, thème maintes fois abordé dans le domaine de la science-fiction. Certes le film du cinéaste est loin d'être un chef d'oeuvre du genre. Il pourra même paraitre bien faiblard. Faute en incombe avant tout à un évident manque d'énergie, de dynamisme. D'une telle apocalypse on pouvait s'attendre à un film mené tambour battant dont la tension dramatique serait allée crescendo. Au lieu de cela Il pianeta errante multiplie de longues scènes de dialogues souvent ridicules agrémentées
d'une avalanche de termes pseudo scientifiques franchement désuets notamment lors de toute la première partie bien peu passionnante, dénuée de tout suspens. Il faut attendre la seconde moitié soit environ les trente dernière minutes pour que cette Planète errante décolle enfin soit l'arrivée des astronautes sur son sol qui s'avère vivant. Si la réalisation manque toujours de punch, cette force indispensable à ce type de pellicule, le combat qu'engage l'équipe d'astronaute contre l'astéroïde est suffisamment pour retenir l'attention du spectateur charmé par une armada d'effets spéciaux aujourd'hui bien ringards mais si attachants.
C'est en fait le principal atout du film. Comme pour les précédents volets de la saga Il pianeta errante est un festival d'effets spéciaux à base de maquettes, d'effets pyrotechniques et d'explosions noyés dans des décors cartons pâte multicolores sur fond d'espace étoilé dans lequel les cosmonautes volent en apesanteur suspendus par des fils par moment visibles. Ce sont bien entendu les mêmes modèles réduits, les mêmes costumes et décors qui ont servi aux trois autres films. Tout n'est que recyclage mais la magie opère encore et toujours. Tous ces trucages faits main sont précaires mais parfaitement fonctionnels et continuent aujourd'hui à faire rêver tout en appuyant le coté
vintage de ces oeuvres d'antan. Autant dire que ce visuel futuriste chatoyant tant au niveau des décors, des costumes, des maquillages et des bases spatiales, richement coloré, sublimé par une magnifique photographie, reste aujourd'hui crédible malgré son aspect rudimentaire par instant très drôle. La découverte de l'astre, ses nappes de magma rouge sang, son sol en fusion tentaculaires qui se recompose à chaque détérioration, la luette que livre les hommes de Jackson contre cet astre vivant est un petit plaisir coupable qui donne à l'ensemble sa raison d'être. Margheriti est un passionné de science-fiction. Sa saga anticipe bien des films comme 2001 essentiellement au niveau du design. Ce n'est donc pas un
hasard s'il devait travailler pour Kubrick sur ce classique. On regrettera juste que pour un film traitant d'apocalypse, sous-entendant une Terre ravagée par les séismes et autres cataclysmes, Margheriti n'ait pas cru bon de nous offrir quelques ébouriffants plans de destruction.
Au générique un tout jeune Giacomo Rossi-Stuart et son époustouflant brushing interprète le commandant, l'ex-starlette du peplum Ombretta Colli aujourd'hui politicienne est le charmant lieutenant Sanchez, tout deux remplaçant Tony Russel et Lisa Gastoni dans les chapitres précédents,. Egalement présents Franco Ressel, Halina Zalewska et Pietro Martellanza.
Si Il pianeta errante est loin de posséder l'originalité, la folie cartoonesque et l'audace scénaristique de I criminali della galassia, le premier et le plus réussi des quatre films de la tétralogie, le film, passé une première partie un peu trop morne, se laisse voir avec un certain plaisir empli de nostalgie. Il reste avant tout un petit délice visuel vintage, flashy,
La série fut tournée en anglais puisque destinée avant tout au public américain mais il est intéressant de noter que la version italienne tout comme celle des trois autres films de la tétralogie diffère de l'américaine tant au niveau du montage que des dialogues. Ainsi la version anglaise de Il pianeta errante débute par une série d'images de cataclysmes commentée par une voix off absente de la version italienne.