Wheels of fire
Autres titres: Les guerriers du futur / Les roues de feu / Desert warrior
Real: Cirio H. Santiago
Année: 1984
Origine: Philippine
Genre: Post nuke
Durée: 81mn
Acteurs: Gary Watkins, Laura Banks, Steve Barvin, Linda Grovenor, Lynda Wiesmeier, Joe Mari Avellana, Linda Drake, Nigel Hogge, Joseph Zucchero, Jack S. Daniel, Gary Taylor, Don Gordon Bell, Hzenry Strzalkowski, Debbie Pusa, Dennis Cole, Willie Williams...
Résumé: Sur une terre post cataclysmique survivent diverses classes qui ont pour point commun de vivre dans la peur d'être attaquées et massacrées par les guerriers du féroce Scourge qui règne en maitre sur les landes désertiques. Un justicier solitaire, Trace, va tenter de l'éliminer secondé par une vaillante guerrière, une adolescente télépathe et Arlie sa soeur vite capturée par Scourge, une capture qui décuplera sa colère...
Second opus de la série des sept post nukes que tourna le philippin Cirio H. Santiago entre 1983 et 1991 Wheels of fire connu sous sa traduction littérale Les roues de feu mais également sous le titre Les guerriers du futur est sans nul doute un des meilleurs volets de cette heptalogie avec Stryker et Equalizer 2000, le tiercé gagnant de son auteur.
Suite à l'holocauste nucléaire notre terre s'est transformée en un immense désert où survivent tant bien que mal divers groupes. On y trouve essentiellement deux classes, les Proprios fiers descendants des sociétés capitalistes d'autrefois dont l'objectif est de
reconstruire un monde nouveau en s'appropriant les richesses d'un autre groupe, les croyants, en échange d'une protection militaire. Les Croyants menés par l'Ambassadeur sont beaucoup plus mystiques. Engoncés dans leurs illusions et utopies ils tentent de construire un vaisseau spatial pour s'installer sur une autre planète et y bâtir une nouvelle civilisation. Malheureusement pour eux tous le désert est hanté par des bandes de guerriers cruels menées par l'infâme Scourge dont le seul objectif est de régner en maitre absolu. Un marginal, Trace, aidé de sa soeur Arlie, d'une jeune télépathe et d'une guerrière solitaire Stringer et de son inséparable faucon, va se dresser contre Scourge plus décidé que jamais
à l'éliminer après qu'il ait massacré les Croyants et enlevé sa soeur.
Rien de très original une fois de plus au niveau de l'intrigue, classique. On y retrouve le schéma habituel de ce type de films, un justicier solitaire qui tente d'éliminer les hordes de mécréants sauvages qui polluent désormais une terre sans foi ni loi en suivant les traces de Mad Max 2. Santiago y ajoute les éléments propres à son cinéma à savoir des peuplades des sables (ici une tribu anthropophage qui vit sous les dunes composée de nains chevelus portant un masque emprunté aux Yeux sans visage de Franju), la présence de solides guerrières et une bonne dose de violence dont viols, exécutions sommaires, fusillades,
explosions et utilisation du lance flamme en composent la majeure partie.
Il existe cependant une différence majeure entre Les roues de feu et Stryker qu'on retrouvera par la suite dans les autres opus de la série. Si pour Stryker Santiago avait choisi une violence particulièrement graphique agrémentée de quelques plans bien sanglants il va s'assagir dés Wheels of fire et opter la plupart du temps pour la suggestion et le hors champ. Restent tout de même ça et là quelques jolis éclats (nombreux corps brulés au lance flamme qui annoncent Equalizer 2000, amorces de viol, visage balafré au sabre...) mais c'est avant tout l'action qui ici prédomine menée tambour battant par un Santiago visiblement en
forme qui de surcroit semble avoir bénéficié de moyens plutôt coquets au vu de la bonne centaine de figurants lors de la bataille finale. Point de temps mort Santiago enchaine poursuites en voitures et motos customisées, cascades, bagarres, fusillades et explosions, traquenards l'ensemble mené par un Gary Watkins tout en cuir noir investi dans la peau de ce justicier solitaire aux faux airs de Mel Gibson. Contrairement à Steve Sandor dans Stryker si pataud et mollasson qu'il plombait le dynamisme du film, Watkins, acteur qui connut une brève carrière essentiellement à la télévision, saute, court, bondit, virevolte arme en main avec force et conviction contribuant à crédibiliser une pellicule qui dans sa dernière partie finit
par ressembler à un véritable petit film de guerre.
Plus étonnant ici car inhabituel chez le cinéaste est la misogynie dont il fait preuve durant quasiment tout le métrage. Fortes et courageuses, régulièrement associées aux Amazones dans les autres volets de la série, elles sont ici des combattantes certes mais toutes vouées à mourir. Aucune n'en réchappera à l'exception de Spike la jeune télépathe et la mort que leur réserve Santiago est loin d'être des plus douce. Encore plus surprenant est la fixation que fait le réalisateur sur le viol quasiment omniprésent durant tout le film à travers notamment le personnage de Arlie. Capturée dés le début par les hommes de Scourge elle deviendra leur
jouet sexuel, victime de viols en série qui la réduiront en une sorte de poupée de chair hagarde à demi nue une bonne partie du métrage. Viol et misogynie poussée voilà de quoi se réjouir. A ce titre on saluera la prestation de la blonde et regrettée Lynda Wiesmeier, prématurément emportée par une tumeur au cerveau en 2012 à tout juste 49 ans.
On notera également pour la première et dernière fois dans cette saga une ombre d'homosexualité qui ramène finalement à Mad Max 2 lorsque les hommes de Scourge font subir au petit d'ami de Arlie un rite initiatique qui consiste à être sodomisé, une entrée en la matière qui n'aurait pas du surprendre le principal intéressé puisqu'il semble aimer baisser
son pantalon et montrer ses fesses... une habitude qui n'est pas pour nous déplaire d'autant plus que le freluquet est interprété par le séduisant Steve Parvin vu auparavant dans Missione finale toujours de Santiago.
Rythmé par une bande originale efficace signée Christopher Young, bénéficiant d'attractifs décors naturels (les ruines de la forteresse dans lesquelles se déroule la bataille finale) superbement photographiés Les roues de feu se démarque également de la série par son pessimisme de bon aloi. Si la plupart de ce type d'oeuvre se termine souvent sur une note positive avec l'amorce d'une renaissance point de happy end cette fois. Trace aura perdu tout
ceux qui l'aime et repartira encore plus seul et désillusionné dans ce monde dont on n'entrevoit cette fois aucun renouveau lorsque le mot fin apparait.
Parmi la liste des films post apocalyptiques des années 80 issus du succès de Mad Max 2 Les roues de feu fait sans nul doute partie non seulement du haut du panier mais il est surtout celui à choisir s'il fallait n'en garder qu'un seul parmi la saga de Santiago. Il signe là une solide petite (1h21mn) bande de pure action au ton sombre décorée de quelques fort jouissifs passages d'exploitation, une divertissante série B sans autre prétention que de combler l'amateur de ce type de pellicules.