Stryker
Autres titres: Strajker
Real: Cirio H. Santiago
Année: 1983
Origine: Philippines
Genre: Post nuke
Durée: 84mn
Acteurs: Steve Sandor, William Ostrander, Monique St Pierre, Andrea Savio, Julie Gray, John Harris III, Mike Lane, Ken Metcalfe, Michael De Mesa, Catherine Schroeder, Pete Cooper, Tony Carreon, Corey Casey, Camille Ships, Joe Zucchero...
Résumé: Suite à l'holocauste l'eau a pratiquement disparu de la surface de notre globe. Il n'existe plus qu'une unique source soigneusement cachée que se disputent divers groupes de survivants notamment celui de l'infâme Kardis qui rêve de se l'approprier. Il deviendrait ainsi le maitre absolu. Il va devoir se battre contre Stryker, un justicier solitaire dont il a jadis assassiné la femme...
Spécialiste de la série B d'action et d'aventures le philippin Cirio H. Santiago allait dés 1983 se lancer dans la réalisation de pas moins sept post nuke étalée sur quelques six années, un sous genre du cinéma d'exploitation né du succès mondial de Mad Max 2. Alors que l'Italie avait déjà bien exploité le filon Santiago allait rallonger la liste déjà longue des Mad Max au rabais avec pour débuter Stryker qui reste un des meilleurs de cette cuvée philippine plus ou moins inégale mais très divertissante.
Suite à l'holocauste la terre n'est plus qu'un vaste désert aride. L'eau a quasiment disparu de
la surface du globe. L'unique source est férocement gardée et son emplacement soigneusement dissimulé. Alors qu'elle s'apprête à dévoiler aux habitants de la vallée où se trouve la source miraculeuse la belle Delha est faite prisonnière par les hommes du cruel Kardis. Posséder cette eau serait synonyme pour lui de pouvoir suprême. Delha est sauvée in extremis par le puissant Stryker, un homme solitaire et juste. Malheureusement Delha est de nouveau capturée puis violée et torturée par Kardis. Stryker flanqué de son acolyte Bandit parvient à la délivrer et l'emmener jusqu'au repère de Oiric, le chef d'une petite troupe d'hommes pacifistes. Rejoint par un groupe de femmes guerrières mené par Cerces et
d'une tribu de nains du désert ils vont devoir subir l'assaut des hommes de Kardis bien décidés à s'emparer de l'eau. Stryker est d'autant plus motivé à détruire Kardis qu'il a jadis décapité sa femme, un souvenir qui ne cesse de le hanter. Il s'éprend tout de même de Delha tandis que Bandit tombe amoureux de la séduisante Laurenz. Après une bataille sanglante, Stryker élimine Kardis et ses hommes. Les pacifistes possèdent enfin l'eau, un renouveau de vie va pouvoir commencer.
Si dans Mad Max 2 on se battait pour l'essence, un produit devenu rarissime sur terre après l'holocauste nucléaire, c'est pour l'eau qu'on s'entretue cette fois, L'Italie avait déjà eu recours
à ce type de scénario avec notamment Rush et Les exterminateurs de l'an 3000. Santiago n'a donc rien inventé et n'innove en rien. Il se contente d'appliquer méticuleusement et avec un certain savoir-faire la recette traditionnelle qui consiste à repomper une bonne partie des scènes du film de George Miller. Stryker multiplie ainsi les scènes de poursuites en voitures habilement customisées, les cascades, les fusillades, les explosions dans un décor désertique où vivent diverses bandes de survivants, d'un coté les bons, les pacifistes, de l'autre les méchants qui veulent à tout prix s'emparer de l'eau pour dominer le monde. Au milieu se dresse un justicier solitaire, désabusé, obsédé par la mort de son épouse à
l'image même du Max, flanqué non pas d'un chien mais de son fidèle compagnon Bandit. A ces éléments propre au genre Santiago, influencé par d'autres gros blockbusters, y ajoute une bonne partie des thématiques qu'on retrouvera par la suite dans ses autres post nukes à savoir des Amazones dirigées ici par l'allemande Monique St Pierre que le cinéaste a transformé pour l'occasion en parfait sosie de Virginia Hey, la femme guerrière de Mad Max 2, des tribus des sables inspirées de Star wars (les nains de Stryker rappellent les Jawas), la lutte des classes et une bonne dose de violence plus ou moins graphique selon les épisodes. ce premier volet est à ce niveau et sans hésitation le plus brutal des sept films qui
constituent la série, un véritable catalogue de sévices en tout genre que détaille le cinéaste avec un certain bonheur. Plus discret, plus enclin à la suggestion dans ses autres films, il nous offre ici entre autres réjouissances un viol collectif sauvage, quelques jolies tortures dont un nain suspendu passé à tabac, une décapitation, une flopée d'exécutions sommaires, une séquence d'urophilie jouissive (enterré dans le sable jusqu'à la tête Oiric se fait uriner sur le visage par son bourreau charpenté), impacts de balles sur le corps, gorge explosée, cou brisé... sans oublier une petite mais agréable dose de nudité, chose rare chez le réalisateur. C'est pour dire que Stryker est une très divertissante série B menée de surcroit
tambour battant par un Santiago certes pas très original mais bougrement motivé. On ne s'ennuie pas une minute même si le rythme diminue un peu en milieu de bande pour laisser la place à l'idylle qui nait d'une part entre Stryker et Delha, d'autre part entre Bandit et Laurenz. Un peu de douceur dans un monde de brutes avant une ultime partie cette fois pétaradante dont on devine bien sûr le dénouement. Les méchants seront exterminés, la source reviendra aux bons et la pluie O miracle arrivera au bon moment, espoir d'un nouveau départ renforcé par un symbolisme de pacotille et un brin mièvre, la découverte du bébé dans la grotte.
Le point négatif du film outre une bande originale assez hideuse reste sans nul doute le choix de son acteur principal, le vétéran Steve Sandor, solide et imposant comédien venu de la télévision ici dans un de ses rares rôles au grand écran. Chapeau à la cow boy vissé sur la tête, Steve tout musclé soit il est un Stryker un peu trop amorphe, pataud, pas toujours très convaincant. Son manque d'énergie amoindrit la force du film et bien ironiquement son compagnon joué par le séduisant William Ostrander lui vole par moment la vedette. Ostrander, le bad boy du Christine de John Carpenter, a bien le physique et l'étoffe du justicier solitaire. On fera la même remarque pour Mike Lane qui endosse ici le costume du
vilain Kardis. hybride entre l'Empereur Ming et le capitaine crochet, un méchant malheureusement pas assez charismatique pour vraiment fonctionner et surtout impressionner malgré son visage implacable.
Le quota de beautés féminines est assuré outre la playmate Monique St Pierre par Andrea Savio (Delha), éphémère starlette surtout connue pour son idylle avec Tony Curtis reconvertie aujourd'hui dans la politique et la tout aussi éphémère Julie Gray (Laurenz).
Cirio H. Santiago récidivera l'année suivante avec l'excellent Wheels of fire / Les roues de feu puis Equalizer 2000, avec Stryker les trois meilleurs opus de sa heptalogie.