Equalizer 2000
Autres titres: Apocalypse warriors / Les guerriers de l'apocalypse / Defender 2000
Real: Cirio H. Santiago
Année: 1987
Origine: Philippines
Genre: Post nuke
Durée: 88mn
Acteurs: Richard Norton, Corinne Wahl, Robert Patrick, William Steis, Frederik Bailey, Rex Cutter, Warren Mc Lean, Peter Shilton, Don Gordon Bell, Ramon D'Silva, Vic Diaz, Bobby Greenwood, Henry Strzalkowski, Bill Kipp, Steve Cook...
Résumé: Après l'Holocauste nucléaire la terre n'est plus qu'un désert aride où les survivants se sont regroupés par affinités. Un des groupes les plus dangereux se fait appeler les Maitres suprêmes. Composé de fascistes ils veulent avoir le contrôle total de la terre. L'un d'eux, Slade, est blessé lors d'un combat et fait prisonnier. Dés lors il est considéré comme déserteur. Sa tête est mise à prix. Blessé il est recueilli par une communauté de pacifistes dont fait partie la belle Karen. Slade va mettre au point une arme super puissante pour essayer d'anéantir les Maitres suprêmes...
Durant sa longue carrière, une petite centaine de films en quasiment 50 ans de métier, le réalisateur philippin Cirio H. Santiago s'est durant les années 80 spécialisé dans un sous genre du cinéma d'exploitation, le post nuke, né du succès de Mad Max 2. C'est ainsi qu'il en tourna pas moins de sept pour le meilleur et pour le pire dont le plus connu et un des meilleurs reste Stryker. Equalizer 2000 également connu sous le titre Apocalypse warriors est après Stryker et Les roues de feu / Les guerriers du futur le troisième qu'il réalisa, pas forcément le meilleur de la série mais pas non plus le plus mauvais.
Ravagée par l'Holocauste nucléaire la terre n'est plus qu'un vaste désert aride d'où toute végétation a disparu. Sur ces landes desséchées les survivants se sont progressivement regroupés par affinités et se livrent désormais à une guerre sans merci dont l'enjeu est essentiellement l'essence et le pétrole, deux produits devenus très rares. Ces différentes communautés, une tribu d'indiens nommée le peuple des montagnes, des fermiers, des distillateurs d'alcool frelaté et un groupe de militaires rebelles vivent sous le joug d'un gouvernement militaire fasciste les Maitres suprêmes qui tire leur puissance des champs de pétrole et rêve de régir la planète. L'un d'eux, Slade, est blessé lors d'un affrontement et fait
prisonnier. Le chef des Maitres suprêmes le considère désormais comme hors la loi et exige qu'il soit abattu. Slade dorénavant seul se joint à un petit groupe de pacifistes mené par Dixon dont fait partie Karen, une jeune femme à qui il a sauvé la vie. Ensemble ils vont lutter contre les Maitres suprêmes. Slade va mettre au point une arme redoutable, une mitraillette lance-flammes super puissante nommée Equalizer 2000, la seule arme capable d'éliminer les Maitres suprêmes qui très vite veulent s'en emparer. Malheureusement pour Slade ils y parviennent. Grâce au pouvoir de l'arme ils entendent bien mettre tous les groupes rebelles à leurs pieds. Les diverses communautés s'allient, l'affrontement commence. Slade et Karen
vont faire tout leur possible pour récupérer l'arme et tuer le chef des Maitres suprêmes.
Equalizer 2000 suit les traces de ses prédécesseurs. Rodé après ses deux premiers volets Santiago connait parfaitement les ficelles du genre. Il applique consciencieusement la recette qui consiste à multiplier explosions et effets pyrotechniques, bagarres et autres empoignades, poursuites, cascades de voitures sans jamais relâcher le rythme. Offrir au spectateur 90 minutes d'action quasi non stop afin qu'il ne s'ennuie pas et oublie ou passe outre les quelques faux raccords et invraisemblances scénaristiques qui truffent l'histoire (dont les nombreux plans de végétation verdoyante sur une terre où nous dit-on elle a depuis
longtemps disparu à l'instar du Rush de Tonino Ricci). Mais il est vrai qu'elles font partie intégrante du genre, qu'elles en sont un peu l'épice qui relève l'ensemble et fait rire ou sourire, un des ingrédients indispensables de ces petites séries B post apocalyptiques qui parfois frisent le Z de bon aloi.
Cela pour dire qu'on ne voit guère le temps passer emporté par les aventures de Slade mises en scène avec efficacité et un certain savoir-faire par un Santiago déchainé qui se permet même l'utilisation de quelques maquettes et matte-paintings plutôt réussies et intelligemment placées (la cité des Maitres suprêmes lors du prologue, l'arche de pierre...).
Si l'action prédomine cela ne veut pas dire que Equalizer 2000 soit particulièrement riche en effets sanglants qui se limitent à quelques impacts de balles dans le corps. A la violence graphique contrairement à Stryker et son lot de viols, tortures et exécutions sommaires Santiago préfère cette fois la violence physique. Il semble surtout obnubilé ici par la carbonisation puisqu'on ne dénombre pas moins d'une dizaine de malheureux brulés vifs au lance-flamme, l'arme favorite du leader des Maitres suprêmes, dont une pauvre victime attachée à un rocher.
En tête de distribution on retrouve l'australien Richard Norton, solide figure du kung fu movie
et de la série B d'action estampillée années 80, à qui Equalizer 2000 doit beaucoup puisqu'il contribue à donner au film un coté martial, à renforcer son agréable coté série B. A ses cotés on reconnaitra parmi les Maitres suprêmes tous vêtus d'uniformes noirs qui rappellent les uniformes allemands (avec la tribu d'indiens serait ce là un clin d'oeil au 2020 Texas gladiators de D'amato?), un tout jeune Robert Patrick, le bras droits du regretté William Steis, Lawton (devenu Jeff dans la traduction française) le vilain très vilain du film.
Le seul atout féminin de ce post nuke revient à l'ex-playmate du magazine Penthouse Corinne Wahl dont se débarrassera étrangement Santiago en fin de bande transformant
Slade en héros solitaire à jamais meurtri lors d'un final certes pacifique et moraliste au possible (la destruction de toutes les armes des communautés désormais unies) mais tout en demi teinte.
Ce troisième opus post apocalyptique signé Cirio H. Santiago, extrêmement classique, très peu original dans son scénario, dont on regrettera une version française bien sotte, trop souvent hilarante, est néanmoins une divertissante pellicule de pure action à voir de préférence en version originale, un joli plaisir coupable qu'on prend plaisir à visionner et qui confirme le talent du cinéaste à confectionner de solides petits films tous plus ludiques les uns que les autres. Il récidivera par la suite avec Future hunters, The sisterhood, Dune warriors et Raiders of the sun.