Sette ore di violenza per una soluzione imprevista
Autres titres: Un homme appelé karaté / 7 ore di violenza per una soluzione imprevista / Seven hours of violence / Violence connection
Real: Michele Massimo Tantantini
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Polar
Durée: 89mn
Acteurs: George Hilton, Rosemary Dexter, Steffen Zacharias, Ivao Yoshika, Ernesto Colli, Claudio Nicastro, Gianni Musy, Carlo Gaddi, Greta Vayan, Renata Zamengo, Giampiero Albertini, George Wang, Antonio Casale...
Résumé: Devenu champion en arts martiaux George Anderson, un ex tueur à gages, voit son passé ressurgir lorsque son ancien avocat lui demande tuer un certain Papadopoulos en échange de photos accablantes. George se rend à Athènes d'effectuer sa mission mais elle échoue. Dés lors traqué par la police et un gang de tuer chinois il doit fuir, incapable de retourner à Rome. Une jeune veuve le cache chez elle. George est décidé à trouver qui est Papadopoulos et qui veut sa mort...
Grand spécialiste de la comédie sexy à l'italienne Michele Massimo Tarantini est également l'auteur de quelques polars musclés dont La violence appelle la violence et Calibre magnum pour l'inspecteur. Beaucoup moins connu que ces deux classiques du polizesco Un homme appelé karaté, en fait son tout premier film réalisé en 1973, n'est pourtant pas à négliger malgré une traduction française du titre original franchement stupide qui laisse supposer un film d'arts martiaux. Procédé publicitaire dû aux distributeurs peu scrupuleux, Sette ore di violenza per una soluzione imprevista, littéralement Sept heures de violence pour une solution imprévue, doit ce titre farfelu au simple fait que le film de karaté était alors en vogue, une solution discutable pour attirer le chaland dans les salles obscures. Certes il y a bien quelques scènes de karaté mais Sette ore di violenza per una soluzione imprevista est avant tout un polar à l'italienne transposé sur le sol grec.
Champion d'arts martiaux, George Anderson cache un passé de tueur à gages. Il voit son passé ressurgir lorsque son ancien avocat exige de lui qu'il aille à Athènes afin de tuer un homme nommé Papadopoulos. S'il refuse l'avocat véreux étalera au grand jour des preuves accablantes, une série de photos, de ses activités coupables. Coincé, George se rend en Grèce effectuer sa mission mais le plan échoue. Il se retrouve bloqué à Athène où la police le traque désormais. Dans l'impossibilité de quitter le pays, George décide de mener l'enquête afin de savoir qui veut tuer Papadopoulos. Aidé par une jolie veuve, Helena, qui le cache, il découvre une sombre affaire de trafic de drogue et de fraudes aux assurances navales dirigés par le puissant armateur Kavrafis. Pourchassé à la fois par la police et la mafia grecque, George va alors directement négocier avec l'armateur: les photos de son passé compromettant contre les preuves de la culpabilité de Kavrafis. Afin d'être en position de force ce dernier kidnappe Helena et lance un gang de tueurs chinois aux trousses de George jusqu'à l'affrontement final dans un paquebot en démolition.
Un homme appelé karaté se présente sous la forme d'un étonnant collage, un film composite qui mélange joyeusement le cinéma de kung fu au film mafieux, d'espionnage et de tueurs à gages sur lequel se greffe une histoire d'amour insolite entre le héros et une jolie veuve, le tout dans une ambiance inattendue puisque cette réalisation de Tarantini respecte les règles habituelles du polizesco, genre 100% italien, mais en les transposant en Grèce où sont lâchés des malfrats asiatiques. De quoi donner à l'ensemble une touche comique qui fort heureusement n'est pas très dérangeante ici.
L'histoire n'est jamais très crédible, le plus souvent improbable, les situations sont farfelues, il ne faut pas trop chercher à comprendre certains points de l'intrigue (l'arrivée impromptue et salvatrice de la belle veuve et ses motivations). Mais la vraisemblance n'est certainement pas ici l'objectif premier de Tarantini qui a beaucoup plus misé sur le coté ludique et sur les scènes de violence qui justifient ainsi le titre italien.
En ce sens le film est tout à fait plaisant et se laisse visionner sans mal. On pourrait même dire qu'il se laisse regarder avec un certain plaisir coupable. Déjà dirigé avec un sens du métier et de l'action par un Tarantini léger, décontracté, Sette ore di violenza per una soluzione imprevista vaut déjà pour ses scènes de violence assez nombreuses pour beaucoup filmées au ralenti afin d'en multiplier l'impact notamment la mort assez spectaculaire de Ganni Musy, le crâne qui explose de Claudio Nicastro et le calvaire du pauvre Ernesto Colli sur lequel George Wang déverse de l'acide, une scène qui devrait rappeler à certains la torture de Ezio Marano dans La belva col mitra / Ultime violence. Certaines trouvailles sont tout à fait ingénieuses comme la prothèse jambière dans laquelle est cachée l'héroïne. Autant d'éléments qui rendent ce film dont le rythme ne faiblit jamais tout à fait sympathique.
Si on pourra regretter le manque de crédibilité d'une l'histoire qui par moment semble surréaliste on pourra également faire la moue face aux combats d'arts martiaux, pour la plupart filmés eux aussi au ralenti, qui parsèment le film tant ils sont ridicules, à tel point qu'on a souvent l'impression d'assister à une parodie, une série B de ninjas comme il s'en tournait par dizaines en ce début ce décennie. Mais ce qui pourrait être un défaut (et ça le sera surement aux yeux de pas mal de spectateurs) se transforme finalement en force car ces scènes de karaté sont drôles et feront beaucoup rire, un doux équilibre entre violence sanglante bon enfant et drôlerie.
Un des autres atouts du film est sa distribution assez éclatante, George Hilton en tête, en pleine forme, qui visiblement s'amuse très clairement doublé pour les séquences de kung-fu. Ancien assistant de Sergio Martino, Tarantini lui vole ses acteurs fétiches. Outre Hilton il lui emprunte également Antonio Casale et Steffen Zacharias aux cotés entre autres de Claudio Nicastro et Gianni Musy, tous excellents. La touche féminine est apportée par Rosemary Dexter en jolie veuve esseulée et Greta Vayan en traitresse..
Avec Sette ore di violenza per una soluzione imprevista Tarantini a joliment mis en scène un film un peu fou fou, un délire ludique proche de la bande dessinée souvent irrésistible, insolite, le tout accompagné d'une agréable partition musicale signée Alessandro Alessandroni. Malgré ses faiblesses voilà tout simplement une tasse de bonne humeur à l'italienne.