Le seminariste
Autres titres: Experiencias sexuales en el internado
Real: Guido Leoni
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: sexy comédie
Durée: 93mn
Acteurs: Gabriele Di Giulio, Daniela Doria, Gisela Hahn, Paola Tedesco, Gastone Pescucci, Raf Baldassarre, Carlo Croccolo, Ivana Novak, Carlo Giuffrè, Alvaro Brunetti, Florence Barnes, Gloria Piedimonte, Patrizia Buffa, Nicoletta Piersanti, Mara Smith, Rina Mascetti, Leonardo Cassio, Gianfranca Dionisi...
Résumé: Douze filles et douze garçons partent en séminaire à San Giulivo, un village maritime réputé pour sa grotte. Dans l'auberge où ils résident chacun va user de son imagination pour multiplier les rencontres et faire l'amour. Les séminaristes découvrent un jour que l'eau de la grotte est aphrodisiaque...
Le scénario est d'une simplicité sidérante. Le marquis Sanguinetti di San Marzano, le père d'une jeune adolescente quelque peu rebelle, la pétulante Daniela, envoie sa fille dans un séminaire à San Giulivo, un village côtier. Elle y retrouve douze autres filles et garçons dont une religieuse et un homosexuel très efféminé (Carlo, une insupportable folle à la coupe improbable particulièrement peu attirant) qui vont tenter durant tout le film de se rencontrer et faire l'amour dans les chambres de l'auberge où se déroule le séminaire aux yeux et à la barbe du préfet, lui même très attiré par une jolie brune qui lui résiste, et de son épouse. Et tous les moyens sont bons pour draguer et s'amuser. Lorsqu'au cours d'une visite dans la grotte du village les séminaristes apprennent que l'eau qui y coule est miraculeuse, elle décuple la libido, Daniela et son petit ami Franco, décident de la détourner pour que tout le village en profite. Baignant dans l'extase les villageois provoquent un tremblement de terre... d'amour avec la bénédiction de San Giulivo!
Difficile de faire plus anodin. L'intrigue réduite à son minimum est un simple prétexte pour aligner toute une série de gags potaches pour la plupart très peu recherchés, souvent grossiers si ce n'est puérils et surtout téléphonés d'autres s'étirent en longueur et n'en finissent plus de rebondir jusqu'à devenir lassants voire pesants. Leoni semble avoir réuni les plus grosses ficelles de la farce populaire mais dénué d'imagination et de véritable mise en scène, aucun gag n'est vraiment ni drôle ni amusant, certains frisant même la pure catastrophe. La séquence de la danse tyrolienne en est un bel exemple puisqu'elle donne la triste impression que les acteurs en totale roue libre improvisent une scène qui se veut euphorique mais qui au final s'avère tout simplement un immense moment de n'importe quoi!
L'ennui gagne assez vite le spectateur embarqué dans ce séminaire de trublions aussi légers que des hippopotames dont il est difficile de rire. Et quoi de plus lassant, frustrant, qu'une comédie qui peine à arracher un simple sourire à ceux à qui elle s'adresse? Le temps s'écoule, les acteurs en font des tonnes et soudainement au trois-quart de la pellicule, Leoni développe une sous intrigue saupoudrée d'un zeste de surnaturel avec l'arrivée de ce bon San Giulivo, patron du village, et de son eau miraculeuse aphrodisiaque. Voila qui aurait pu être une excellente idée si le principal sujet du film avait été les bienfaits de cette eau qui prend source dans la grotte aux miracles. Lourdes n'est pas loin! C'est peut être bien là la partie la plus intéressante des Seminariste, la plus légère même si elle ressemble à un greffon un peu comme si soudainement Leoni s'était rendu compte que jusqu'ici son film n'avait pas de réelle histoire. Bonne initiative mais trop tardive.
Le metteur en scène tente bien une satire sociale et politique, aborde la critique bourgeoise mais maladroit, sans grand talent ni imagination, l'essai échoue et le tout s'effondre en quelques minutes. En fait le seul et faible intérêt des Seminariste hormis son final festif est son affiche féminine et la facilité avec laquelle la plupart des protagonistes se déshabille multipliant ainsi les plans de nu, la pétillante Daniele Doria en tête. Elle est un peu le rayon de soleil du film, ce qui n'est pas très difficile puisque Leoni a rassemblé une brochette d'acteurs et d'actrices plus ingrats les uns que les autres ou guère mis à leur avantage. Gisela Hahn (surexcitée, insupportable en jeune fille au pair teutonne), Paola Tedesco, Gloria Piedimonte, Ivana Novak, Florence Barnes et l'opulente Nicoletta Piersanti obsédée par le saucisson, l'éternelle "bonne grosse" de la sexy comédie des années 80. Raf Baldassarre, le préfet, en fait des tonnes suivi par Carlo Giuffré et Carlo Croccolo alias Saint Giulivo On épargnera le regretté Gabriele Di Giulio rendu célèbre quelques années plus tard pour son rôle de victime dans La maison au fond du parc. Seconde comédie pour ce jeune acteur détruit par la drogue après Les farceurs de l'école mixte, Le seminariste n'aura guère relevé le niveau d'une filmographie trop anodine pour lui avoir donné la chance de prouver ses talents de comédien. Revoir Giulio souriant et apparemment en forme est peut être le deuxième et bien dérisoire intérêt de cette sexy comédie transparente totalement oubliée aujourd'hui que seuls les collectionneurs assidus et les inconditionnels de nu féminin tout azimut exhumeront de son tiroir.