Indio 2 la rivolta
Autres titres: Indio 2 the revolt
Real: Antonio Margheriti
Année: 1990
Origine: Italie
Genre: Aventures / Action
Durée: 97mn
Acteurs: Marvelous Marvin Hagler, Dirk Galuba, Charles Napier, Frank Cuervo, Tetchie Agbayani, Maurizio Fardo, Mark F. Hill, Jacqueline Carol...
Résumé: Après avoir réussi à empêcher un promoteur sans scrupules à construire une autoroute qui traverserait la forêt amazonienne, Indio, un ex-Marine d'origine indienne, est tué par Van Eyck, un nouveau promoteur qui entend bien reprendre les travaux. Le sergent Iron qui fut l'ami et l'entraineur de Indio part pour l'Amazonie tenter de découvrir qui l'a tué. Aidé de Ugabi, le chef de la tribu dont Indio était originaire, Iron va tout mettre en oeuvre pour contrecarrer les plans de Van Eyck et de son supérieur...
Film hybride à la croisée de La forêt d'émeraude, Rambo et le Thunder de Fabrizio De Angelis, Indio malgré un manque de rythme et surtout d'énergie était une sympathique petite série d'aventures tropicale qui ne déshonorait en rien la prolifique et toujours très intéressante carrière de son auteur Antonio Margheriti. Alors qu'en cette fin de décennie la plupart de ses confrères déméritaient en proposant des oeuvres alimentaires souvent médiocres ou indignes de leur metteur en scène, Margheriti est toujours parvenu à se maintenir à un niveau honorable. Indio en était une nouvelle preuve. Vu le succès remporté
en Italie, une séquelle fut donc mise en chantier dés l'année suivante. Ainsi naquit Indio 2 la rivolta suite directe du premier volet.
Après avoir réussi à vaincre une première vague de promoteurs qui souhaitaient construire une autoroute à travers l'Amazonie, Indio, un ex-marine d'origine indienne qui avait vu son peuple être massacré par des mercenaires à la solde des promoteurs, est finalement tué et décapité par l'impitoyable Van Eyck. Van Eyck est chargé de continuer les travaux pour que l'autoroute soit construite. Il est à la tête de mercenaires qui tuent sans pitié les tribus amazoniennes qui se mettent sur leur chemin et s'en servent comme esclave. La mort
d'Indio n'est cependant pas passée inaperçue. Son ancien sergent, Iron, est chargé de découvrir la vérité sur sa mort. Il se rend en Amazonie et découvre les exactions de Van Eyck. Le sergent aidé de Ugadi, le chef de la tribu d'indio, va tout mettre en oeuvre pour contrecarrer les plans de Van Eyck et empêcher la construction de l'autoroute. Ils finissent par rassembler toutes les tribus amazoniennes, prêtes à la révolte. La guerre entre les indiens menée par Iron contre les hommes de Van Eyck éclate. Au bout d'un combat sans pitié qui se terminera par l'affrontement entre le président des promoteurs et le sergent Iron, la forêt amazonienne sera sauvée. Les peuples qu'elle abrite pourront vivre enfin en paix. La mort d'Indio est vengée.
Si Indio 2 est la suite directe du premier film le personnage de Indio n'est pourtant pas présent. Suite à la défection de Francesco Quinn qui l'interprétait il fallut donc trouver une idée pour relier les deux volets. Les scénaristes tuèrent donc Indio dés les premières images, abattu puis décapité par Van Eyck alors qu'il procédait à une cérémonie ancestrale en portant à bout de bras un anaconda géant en pleine jungle. Sa tête est rapportée à sa tribu qui demande alors au sergent Iron de le venger et mettre un terme aux agissements des cruels promoteurs bien décidés à construire la fameuse autoroute. Adieu Indio bonjour Sergent Iron, le film peut donc commencer.
Indio 2 la rivolta ne fait que reprendre les éléments du premier volet sans rien y apporter de nouveau. Cette suite n'est qu'un copier-coller de l'original. C'est à peine si on s'aperçoit de l'absence d'Indio. Il faut dire que sa transparence n'aide guère au souvenir. Que ce soit lui ou n'importe quel autre personnage le héros central du scénario cela ne change rien à l'histoire. Les défauts comme les qualités de ce second chapitre sont exactement les mêmes que ceux du premier. Indio nous fait revivre le bon vieux temps des films d'aventures de jungle dont Margheriti recrée l'atmosphère. Le charme des deux films provient essentiellement de cette jungle (le film fut tourné au Brésil mais également en Argentine, aux Philippines et à
Borneo) magnifiquement photographiée, des peuplades qu'elle abrite agrémentée ici de quelques rapides plans gore (la décapitation d'Indio, corps putrides, blessures ouvertes...). Sans être passionnant, mais le premier ne l'était guère plus, le film se suit avec un certain plaisir jamais réellement ennuyeux. En vieux routard qu'il est Margheriti signe une honnête petite bande d'aventures exotiques dont le problème majeur provient une fois de plus de son manque d'énergie. On sent le cinéaste fatigué même s'il tente d'insuffler à l'ensemble un peu de vitalité. Peine perdue semble t-il puisque Indio 2 donne souvent l'impression de tourner au ralenti, un sentiment renforcé par l'absence cette fois de scènes de pure action.
Contrairement au premier épisode plutôt riche en explosions de maquettes, poursuites et cascades, marque de fabrique des années 80 des oeuvres du réalisateur, on devra se contenter ici de quelques molles bagarres et l'explosion d'un hélicoptère. Il faudra attendre les dix dernières minutes pour assister enfin à un panache pyrotechnique accompagné d'un très bel éboulement un peu comme si Margheriti, tributaire d'un budget trop réduit, l'avait dépensé pour offrir au spectateur un final digne de ce nom. Et ce n'est pas l'ex-boxeur Marvelous Marvin Hagler dans le peau du sergent Iron qui donnera au film un peu de tonus. Plus vigoureux sur un ring qu'à l'écran, Hagler, mono-expressif, est un bien piètre comédien
dénué de tout charisme. Il est censé être le personnage central du film, le vaillant héros, le guerrier féroce, c'est son bras paresseux, sa démarche anémique et la mollesse de son jeu qu'on retiendra. L'acteur colombien Frank Cuervo qui se glisse dans le pagne du chef de tribu vindicatif lui vole sans mal la vedette. On ne comptera guère sur les vétérans Charles Napier et Dirk Daguba, les deux méchants de service, ni convaincants ni convaincus, pour apporter un peu de nerf à l'interprétation tant ils donnent l'air d'être là pour des raisons purement alimentaires. La petite curiosité du film vient de la présence de la solide Jacqueline Carol (Les fleurs du vice) dans le rôle de Mamma Lou, Mère putain aux dents
d'acier, Jacqueline qui n'est autre que la soeur d'une des stars de la pornographie underground américaine des années 70, Marlene Willoughby.
Comme pour Indio premier du nom, quelques soient ses défauts, ce second opus n'en demeure pas moins un agréable divertissement qui remplit son objectif, une honnête et sympathique petite pellicule d'un metteur en scène qui n'a jamais démérité et termine sa carrière la tête haute. Chant du cygne de Margheriti qui tentera un ultime sursaut cinématographique avec Cyberflics Indio 2 la rivolta est une nouvelle preuve que contrairement à bon nombre de ses confrères Margheriti a dans les années 80, alors que le cinéma de genre n'en finissait plus d'agoniser, toujours su maintenir la barre à un certain niveau.