La dottoressa preferisce i marinai
Autres titres: La zézette plait aux marins
Real: Michele Massimo Tarantini
Année: 1981
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 64mn
Acteurs: Alvaro Vitali, Gianni Ciardo, Renzo Palmer, Paola Senatore, Raf Baldassarre, Gordon Mitchell, Marisa Mell, Renzo Montagnani, Lucio Montanaro, Sabrina Siani, Bruno Minniti, Renzo Ozzano, Luca Sportelli, Gino Pagnani, Dino Cassio, Walter Margara, Tomas Rudy, Luciano Amodio...
Résumé: Alvaro et Gianni, deux petits laveurs de vitres, assistent à un meurtre dans le grand hôtel où un groupe de marins et leur capitaine vont passer quelques jours. L'assassin, un espion russe, va tenter de les tuer à leur tour. Pendant ce temps la vie à l'hôtel poursuit son cours. Le capitaine trompe sa femme avec la belle toubib ce qui va lui créer quelques soucis lorsque son épouse le rejoint. Un vieil homme est atteint d'aérophagie, la masseuse ne peut jamais s'occuper de ses clients et le garçon d'étage doit absolument parvenir à livrer un médicament. Tous ignorent que le capitaine a caché une bombe dans l'établissement...
Comment attirer le chaland à consommer un produit qui à la base ne l'aurait que très peu attiré? La réponse est simple. Transformer le nom de ce produit pour le rendre beaucoup plus attrayant même s'il n'a guère voire aucun rapport avec celui ci. Le procédé est le même pour inciter le spectateur lambda à aller voir un film qui au départ n'avait quasiment aucune chance de captiver son attention. Voilà donc que La dottoressa preferisce i marinai autrement dit La toubib préfère les marins devient grâce à l'imagination fertile des distributeurs français La zézette plait aux marins. Le titre est plus vendeur certes mais n'a
aucun véritable lien avec le film lui même. Malgré ce titre racoleur fort coquin il n'y a pas la moindre zézette à l'horizon pas plus qu'il ne s'agit ici d'un porno déguisé avec pompons frétillants. La dottoressa preferisce i marinai est tout simplement une banale sexy comédie comme l'Italie nous en offert tout au long des années 70 qui contrairement à ce que son titre pouvait suggérer ne fait pas partie de la longue série des Toubib. La fameuse "dottoressa" n'exerce sa profession que lors d'une seule et unique scène avant de devenir un des nombreux personnages de cette comédie vaudevillesque où les intrigues et sous intrigues fourmillent sans réels liens entre elles. Qu'on en juge!
Gianni et Alvaro sont deux laveurs de vitres qui un jour sont témoins d'un assassinat dans un grand hôtel commis par un espion russe. Celui va les poursuivre durant tout le film dans les couloirs de l'établissement afin de les tuer. Leur course effrénée va évidemment engendrer bien des péripéties. Un détachement de marins fait un séjour dans cet hôtel. Leur capitaine, Morelli, a une maitresse, Paola, la fameuse doctoresse du titre, qu'il est heureux de retrouver mais sa femme arrive à l'improviste ce qui va vite lui créer des problèmes. Plus étrange, Morelli a placé une bombe dans l'hôtel pour une raison qui ne nous sera pas réellement dévoilé. Ajoutons à tout cela, un homme qui tente de se suicider mais dont les tentatives sont
à chaque fois compromises, un garçon d'étage qui doit apporter un médicament à un vieil homme qui souffre de flatulences sismiques et une jeune masseuse qui ne parvient jamais à s'occuper convenablement de ses clients.
On doit à Michele Massimo Tarantini quelques classiques de la comédie sexy à l'italienne dont La flic chez les poulets, La flic à la police des moeurs, La toubib se recycle ou encore La prof connait la musique, toutes avec Edwige Fenech. La recette faisait quelques années plus tôt alors que le genre était à son apogée. Les années 80 en auront eu raison. La comédie paillarde s'effondra malgré les tentatives souvent vaines des cinéastes à vouloir
poursuivre dans un filon qui ne faisait plus rire personne et semblait s'auto-parodier dans des pellicules sans queue ni tête toutes plus idiotes les unes que les autres. La dottoressa preferisce i marinai reste peut être une des plus supportables de cette époque, une des plus divertissantes également non pas pour son scénario quasi inexistant et confus mais pour son rythme trépident et ses gags certes répétitifs et peu originaux mais qui font mouche. Plus qu'un film comique cette Zézette est surtout et avant tout un spectacle dédié à Alvaro Vitali, un festival de grimaces, une déferlante de gifles, de claques sur la tête, de coups de pied aux fesses et autres chutes, une sorte de concentré de ce que Vitali a toujours su faire
de mieux tout au long de sa carrière. Les fans invétérés du comédien seront aux anges, les autres vont quelque peu souffrir d'autant plus que l'érotisme égrillard si cher au genre s'en trouve relégué au second voire troisième plan. On devra en effet se contenter de quelques visions plutôt sages de petites culottes, de Paola Senatore nue et décomplexée comme le veut la coutume et... rien d'autre!
L'ensemble est correctement orchestré, la mise en scène est alerte et les acteurs semblent s'amuser. Et ces derniers sont un des points forts de ce Vitali's show. Outre cet insatiable pitre qu'est Alvaro qui espérons le pour lui a pris plaisir à tourner ces dizaines et dizaines de
comédies dans lesquelles il a joué le rôle du débile de service, on retrouve en effet une Paola Senatore encore consommable sous la blouse blanche de la toubib, une toute jeune Sabrina Siani période pré-Heroic fantasy en masseuse malchanceuse, une Marisa Mell certes flétrie mais qui en bourgeoise endimanchée fait encore effet, Renzo Montagnani en suicidé peu chanceux, l'idole du roman-photo à l'italienne, le ténébreux Bruno Minniti période pré-Thor qui garde de ces films un souvenir peu glorieux, Gianni Ciardo, future star du comique à l'italienne, découvert dans Quello strano desiderio, et l'imparable et mono expressif Gordon Mitchell en espion russe qui passe son temps à courir et trébucher un
pistolet à la main et même se faire uriner sur le visage par un Vitali en pleine panique. De quoi ravir ses admirateurs. Ajoutons à cette liste quelques "invités" dont Gino Pagnani en effroyable pétomane, Renzo Palmer et Raf Baldassarre et on comprendra aisément la joie éprouvée à la vision d'une telle distribution.
Au final on regrettera surtout que cette "spéciale Vitali" souffre d'un scénario aussi indigent qui ne semble exister que pour accumuler le plus grand nombre de gifles et de gags répétitifs à la minute. C'est d'autant plus dommage que Tarantini est un cinéaste talentueux, souvent professionnel. On le ressent ici une fois de plus même s'il semble à court d'idée,
bien peu inspiré. Il ne fait que continuer dans l'esprit de son précédent film, le peu original La liceale al mare con l'amica di papa qui utilisait déjà le tandem Vitali-Ciardo que beaucoup d'italiens considèrent comme un des pires duo de comiques de la décennie. Tourné dans un décor quasi unique, celui de l'hôtel, en seulement quelques semaines (ce fut un des films les plus rapidement mis en boite que Vitali ait eu l'occasion de tourner si on en croit les dires de l'ex-acteur fellinien) La zézette plait aux marins aussi pauvre soit il inspire une certaine sympathie. Le film est suffisamment alerte pour divertir et faire esquisser quelques sourires au spectateur méfiant et faire rire à gorge déployée les amoureux de Vitali et amateur de vieillards pétomanes qui font s'envoler les couvertures et provoquent de véritables séismes à chaque flatulence!
Si le film se laisse encore regarder il marque cependant de le début de la fin d'un genre populaire qui quelques petites années plus tôt faisait encore joliment recette.