Kommando Leopard
Autres titres: Commando leopard
Real: Antonio Margheriti
Année: 1985
Origine: Italie / Allemagne / Suisse
Genre: Aventures
Durée: 109mn
Acteurs: Lewis Collins, Klaus Kinski, Manfred Lehmann, Cristina Donadio, John Steiner, Hans Leutenegger, Thomas Danneberg, Francis Derosa, Alan C. Walker, Luciano Pigozzi...
Résumé: Dans un pays d'Amérique latine, un groupe de guérilleros mené par le capitaine Carasco et une jeune femme nommée Maria tente de renverser le général Homoza, un cruel despote qui impose ses lois et ses idées au peuple oppressé. Après avoir fait exploser un barrage, les mercenaires se réfugient dans l'église du père Julio qui se retrouve bien malgré lui enrôlé dans cette guerre sans pitié...
Au milieu des années 80 suite au succès de grosses productions hollywoodiennes telles que Rambo 2, L'aube rouge, Delta force ou encore Portés disparus le cinéma de genre italien va s'engouffrer à son tour dans ce fructueux filon et en donner ses propres versions, une aubaine pour l'industrie cinématographique italienne qui au bord du gouffre agonise depuis déjà bien des années, livrant ses derniers spasmes au fil des modes américaines. Platoon et Rambo notamment furent pour elle l'occasion de donner naissance à la Vietploitation, Mad Max 2 au post nuke à l'italienne, Les aventuriers de l'arche perdue à
quelques chasses au trésor plus ou moins trépidantes. Voilà que le film militariste lui offre la chance de prolonger quelque peu son existence et une poignée de réalisateurs, pour la plupart en fin de carrière, vont en faire leurs choux gras pour le meilleur et pour le pire.
Pour le meilleur nous trouvons le vétéran Antonio Margheriti qui avait déjà à son actif quelques solides petits Vietploitation, Héros d'apocalypse en tête. En 1985 il entame une trilogie coproduite avec l'Allemagne ouverte par le solide Nom de code: oies sauvages qui brille par une aussi étonnante qu'éclatante distribution internationale, Ernest Borgnine, Lee Van Cleef, Klaus Kinski, Mimsy Farmer, suivi de Kommando Leopard puis Der Kommander / Le triangle de la peur, trois films ayant pour point commun la présence de l'acteur anglais
Lewis Collins dans le rôle principal et Klaus Kinski. Commando Léopard suit les traces de Nom de code: oies sauvages à qui il ressemble à s'y méprendre. L'intrigue nous projette dans un pays d'Amérique latine imaginaire gouverné par un cruel dictateur, le général Homoza, qui impose ses lois et ses idées au peuple soumis. Une bande de mercenaires menée par le capitaine Carasco et une femme, la solide Maria, va tenter de renverser le tyran et son armée dirigée par le sadique Silvera. Ils font dans un premier temps sauter un barrage puis, pourchassés par les hommes de Silvera, doivent dans un premier temps se cacher dans la forêt avant de trouver refuge chez le Père Julio, un pacifique qui va se retrouver
au coeur de cette révolution. Le prochain objectif des guérilleros est de faire exploser une raffinerie afin de tarir les réserves de Homoza et d'affaiblir son armée. Le gouvernement renversé, ils devront affronter Silvera.
Le scénario n'est guère original, il ne fait qu'exploiter une histoire maintes fois vue et revue sans rien lui apporter de neuf. Tout l'intérêt du film tient en fait dans ses scènes d'action et les effets spéciaux sans qui Commando Léopard serait d'une totale insipidité. Très investi mais est ce là une surprise, Margheriti joue parfaitement les superbes espaces naturels qui s'offrent à lui et livre une nouvelle fois une oeuvre sans temps mort, menée tambour battant,
où s'enchainent toute une série de séquences remarquables essentiellement marquées par de violentes explosions tant terrestres que sous marines engendrant des tourbillons de flammes, des fusillades, des traquenards et autres attentats, des attaques d'hélicoptères, d'avions de ligne et de train, des combats au lance-flamme sans oublier les indispensables effusions de sang. A cela s'ajoute une ouverture époustouflante durant laquelle on assiste à la destruction d'un barrage déclenchant un véritable raz de marée qui emporte tout sur son passage. Particulièrement réussis et surtout crédibles, les effets spéciaux réalisés à partir de maquettes comme très souvent chez Margheriti, engloutirent la majeure partie du budget
allouée au film, un des plus gros jamais attribué alors par la Suisse à un long métrage confessait à l'époque le metteur en scène qui parlait de quelque 15 millions de francs suisse.
Toute cette folie destructive sert à montrer les atrocités de la guerre, de la révolution et de l'oppression. Le résultat est spectaculaire mais reste cependant purement démonstratif. On est et reste dans le cadre de l'exploitation italienne, il est donc inutile de chercher un quelconque discours ou une simple réflexion. Mais ce n'était certainement pas le but premier de Margheriti. Les dialogues souvent amusants voire faiblards ne sont donc guère crédibles
et ne sont qu'une nouvelle preuve du non sérieux d'un cinéaste qui feint le sérieux.
Commando Léopard reste un film basique, manichéen, un pur film d'action dont l'objectif est de divertir son spectateur en lui offrant ce qu'il attend d'une telle oeuvre, en prendre plein les yeux sans trop vraiment réfléchir. Sans être exceptionnels les comédiens offrent tous autant qu'ils sont une très honnête prestation. Aux cotés de Lewis Collins on aura le plaisir de retrouver John Steiner, un habitué des productions musclées des années 80 avec lesquelles il termina avec un certain brio son parcours cinématographique, et l'inévitable Klaus Kinski qui même s'il n'est que peu présent à l'écran marque chacune de ses apparitions de son imposante personnalité.
Avec Commando Léopard Antonio Margheriti prouve une fois encore qu'il est un des maitres de la série B à l'italienne de grande envergure dans le sens artistique le plus noble.