Hexen geschändet und zu Tode gequält
Autres titres: La torture / La marque du diable 2 / La marque du diable 2: Hexen / La malédiction du diable / Le streghe nere / Mark of the devil 2 / The witches: violated and tortured to death / Der vervloe king van de duivel
Real: Adrian Hoven
Année: 1972
Origine: Allemagne / Italie / Angleterre
Genre: Horreur
Durée: 90mn
Acteurs: Erika Blanc, Anton Diffring, Percy Hoven, Lukas Ammann, Jean-Pierre Zola, Astrid Kilian, Ellen Umlauf, Harry Hardt, Rosemarie Heinikel, Dietrich Kerky, Johannes Buzalski, Reggie Nalder...
Résumé: Alors qu'il tentait de sauver une suppliciée des griffes de l'Inquisiteur Natas, le comte de Salmenau est assassiné par ce dernier sous les yeux de sa femme et de son jeune fils. La comtesse réclame justice mais se heurte à l'Inquisiteur qui s'est juré de la faire condamner pour sorcellerie afin qu'elle ne parle pas. Il fabrique des preuves pour la faire arrêter. Son fils est également arrêté, soupçonné d'entretenir des relations avec le Diable après avoir été surpris entrain de jouer avec une nonne, Soeur Clementine. Cette dernière ainsi que le prêtre qui soutenait la comtesse sont torturés puis mis à mort. C'est ensuite au tour de la comtesse d'être suppliciée...
Déjà co-scénariste et coréalisateur d'une des meilleures oeuvres sur les horreurs de l'inquisition, La marque du Diable de Michael Armstrong, l'allemand Adrian Hoven, un habitué du film en costumes, ne tarda pas à mettre au point une séquelle à ce monument du film inquisitoire, malheureusement bien en dessous de son illustre modèle. Une telle suite n'est pas très étonnante vu le succès publique remporté par La marque du Diable mais cette production anglo-italo-germanique s'avère vite n'être qu'une petite production Bis franchement décevante et surtout désespérément ridicule par certains moments.
Afin de lui donner un fond de vérité historique, La torture également connu sous le titre La marque du diable 2 s'ouvre sur un déroulé qui dénonce les tortures subies par des milliers de jeunes femmes accusées de sorcellerie sous de fallacieux prétextes afin de simplement satisfaire la soif de cruauté des Inquisiteurs d'une prétendue église. Parmi ces femmes, la jeune et belle comtesse de Salmenau dont le mari fut assassiné par le cruel Natas après avoir tenté de sauver une femme des griffes de ses hommes. La marque du diable 2 raconte donc l'histoire de la comtesse et de son fils de 7 ans poursuivis par Natas afin qu'elle ne puisse dénoncer leurs crimes. Natas ne tarde pas à fabriquer des preuves qui démontrent
qu'elle et l'enfant sont des suppôts de Satan, arrête également le prêtre qui les soutenait mais aussi Soeur Clementine, une jeune nonne prise en flagrant délit de jouer avec l'enfant à des jeux considérés comme sataniques. Après avoir été torturée, la religieuse sera brûlée sur le bucher tandis que la comtesse et son fils parviendront à s'échapper grâce au repentis et le regain de bonne conscience de leur geôlier.
Il est des films qui dés le début s'annoncent très mal, c'est exactement l'impression ressentie à l'ouverture de cette séquelle lorsque le comte de Salmenau tente vaillamment de sauver une suppliciée quelque part perdue dans immense un champ de neige pendant que
son petit garçon pousse dans l'eau glacée un des hommes de l'inquisiteur, une scène plus drôle que dramatique qui fait s'installer le doute chez le spectateur, l'incitant à se demander s'il ne serait pas tombé au beau milieu d'une cour de récréation pour adultes. L'impression se fait triste certitude dés les scènes suivantes, faute en incombe tout d'abord à la présence de cet abominable bambin qu'il va falloir supporter 90 minutes, un garçonnet blond, le propre fils du réalisateur, version allemande d'un quelconque Renato Cestié, parfaitement insupportable qui ne cesse de cabotiner. Lorsqu'il ne regarde pas sous les robes des nonnes dans un couvent où on entre comme dans un moulin, il se prend pour un oiseau ou
un papillon, gambade en chantant des âneries tout en battant des bras, se réfugie en pleurnichant bêtement dans les bras de sa mère avant d'entrainer la pas très futée Soeur Clementine qui à son tour se met a battre des bras tout en courant à travers champ derrière le garnement en culottes courtes, toute cornette au vent. Et ce sont ces culottes courtes qu'on a affreusement envie de lui baisser pour lui administrer la fessée méritée! Ne resterait plus qu'apparaisse Louis de Funès en 2cv et le tour serait joué!
On ne mentionnera pas l'avalanche de dialogues et de jeux de mots qui ne peuvent que provoquer l'hilarité transformant la plus tragique des séquences en une véritable parodie,
une farce puérile qui désamorce le peu de tension que Hoven était déjà péniblement parvenu à instaurer mais il faut absolument dénoncer ces scènes d'une sidérante débilité dont celle du mariage d'une gourgandine en est une magnifique représentation. Après que l'inquisiteur et ses hommes aient interrompu les réjouissances, s'ensuit une bataille atrocement chorégraphiée et interprétée entre les invités et ses gardes. Ne nous croirait-on dans un mini jardin d'enfants où tout le monde s'amuserait à faire semblant de se taper jusqu'au moment où, couard, le bourreau de l'inquisiteur, se cache dans une malle remplie de farine!
Quant à une des scènes-clé du film, la défloraison de soeur Clementine par un bourreau
adipeux et mongoloïde devant l'enfant et une poignée de prisonniers, elle se devait d'être particulièrement malsaine voire nauséabonde, elle est tout simplement hilarante tant elle est mal filmée. Alternant les gros plans du visage bouffi du bourreau en plein coït et celui de Clementine crispée, le viol, filmé de manière suggestive, multiplie les zooms déformant avant que la caméra ne se mette à dangereusement tanguer, le summum du comique provenant de l'écume blanche, sorte de chantilly liquéfiée, qui sort de la bouche du bourreau au moment de l'orgasme! Voilà fort certainement une des scènes les plus visuellement hideuses du cinéma d'exploitation qui risque de provoquer un immense fou rire chez le spectateur entrainé dans cette histoire où rien ne fonctionne mais qui peut se targuer d'avoir donné naissance au premier viol-mal de mer !
Que dire des personnages notamment celui qu'incarne Erika Blanc, celui de la comtesse, femme forte et moderne qui se dresse contre les inquisiteurs? La pauvre Erika en quête de justice balade son regard triste d'un bout à l'autre du métrage, s'indigne, menace, s'agite vainement sans donner une once de crédibilité à son rôle jusqu'au moment où, arrêtée, elle sera à son tour suppliciée, quelques raffinements sadiques plutôt amusants cette fois encore durant lesquels sa seule réaction est de murmurer le nom de son horrible bambin.
Autour d'elle gravitent un prêtre atteint de strabisme, une gitane qui lance des sorts à coups de fumigènes et de cierges pour gâteaux d'anniversaire(!), quelques paysannes rondouillardes qu'on torture pour vendre du thym et du persil sans oublier la malingre Soeur Clementine dont Hoven adore filmer le crâne chauve.
Restent au crédit du film quelques moments intéressants (la mortification de Clementine et de la Mère supérieure toute empreinte de cette folie qui caractérise si bien le nunsploitation) et une série de scènes de tortures digne des meilleurs films d'exploitation italiens qui le temps d'un instant font effet et sauvent le film des tréfonds de l'absurdité (corps écorchés, transpercés, décapitation, démembrement, sabots métalliques emplis de braises qu'on chausse aux pieds des suppliciés...). Bien agréable est la présence de Reggie Nalder sous la défroque de Natas l'inquisiteur, toujours aussi physiquement impressionnant. Quant à l'interprétation sadique de Anton Drifting, seul comédien à réellement donner une consistance à son personnage, par conséquent une certaine crédibilité, elle apporte un peu de plaisir à cette bande qui en est bien dépourvue. Les admirateurs d'Erika Blanc seront toujours aussi ravis de la retrouver tandis que les habitués des Schulmadchen-report, série de films érotiques pseudo documentaire allemands, reconnaitront sous son faux crâne en latex le charme ingrat d'Astrid Killian, une récurrente de la série, dans la peau de Clementine.
Mélange de film inquisitoire, de nunsploitaton, de mélodrame et d'aventures feuilletonesques, La torture, tardivement sorti dans les salles françaises presque six ans après sa réalisation, est une séquelle indigne du chef d'oeuvre de Michael Armstrong mais une plaisanterie désopilante, une farce Bis sanguinolente qui fera soit pleurer de rire ou de désespoir selon l'humeur du jour ou tout simplement selon la manière dont on souhaite considérer cette hérésie outrancière. Voilà au moins de quoi nous faire encore plus détester les enfants que nous pouvions les détester au départ!