Cuando calienta el sol... vamos a la playa
Autres titres:
Real: Mino Guerrini
Année: 1983
Origine: Italie
Genre: Comédie
Durée: 91mn
Acteurs: Claudia Vegliante, Alex Freyberger, Orsetta Gregoretti, Sebastiano Somma, Carmen Russo, Jack La Cayenne, Olimpia Di Nardo, Peppino Di Capri, Edoardo Vianello, Little Tony, Gianni Agus, Mario Carotenuto, Luciano Barbato, Franco Bertini, Gabriele Galluzzi, Fiamma Marcotulli, Stefano Palmerini, Sabrina Soldini, Giovanni Frezza, Fabio Farris, Italo Vegliante...
Résumé: Stefano, un jeune boxeur amateur, mécanicien à ses heures, est amoureux de la belle Giulia. C'est l'été, le temps est aux fêtes et aux bals. La venue de quelques vieux chanteurs de rock va mettre le feu sur la plage...
Porté par la vague de succès des films musicaux qui virent le jour au début des années 80, l'Italie tenta elle aussi une bien timide incursion dans le genre, si discrète que la plupart des films ne franchirent jamais les frontières du pays. Voilà qui n'est guère un mal vu l'insipidité des sujets et l'indigence générale de la mise en scène peu aidé par l'agonie d'un cinéma italien qui n'en finissait plus de mourir... et l'esthétique années 80 n'allait pas réellement apporter un coup de fouet à ces oeuvres déjà vieillottes avant même d'être sorties. Cuando calienta el sol... vamos a la playa ne déroge malheureusement pas à la règle même s'il joue la carte du film adolescent.
Réalisé en 1983 par Mino Guerrini plus connu pour ses inénarrables sexy comédies bas de gamme, quelques décamérotiques et petits thrillers estampillés années 60, Cuando calienta el sol... vamos a la playa, littéralement Quand il fait chaud, on va à la plage, risque de ne laisser que bien peu de souvenirs au spectateur tant il se fond dans la banalité. Si en cette nouvelle décennie la sexy comédie à l'italienne semble ne plus rien avoir à dire et à montrer, s'enlisant dans le vu et revu tout en épuisant un filon définitivement tari, le film de Guerrini confirme malheureusement cette triste constatation même s'il se classe davantage dans la comédie adolescente, plus exactement la comédie de vacances, que dans la
comédie érotique populaire. On suit en effet les mésaventures de Stefano, un jeune boxer amateur peu chanceux qu'entraine son vieil oncle. Plus intéressé par la belle Giulia que par le ring, Stefano la courtise non sans mal flanqué de ses deux meilleurs amis. C'est l'été, il fait chaud, tous profitent des joies de la plage. L'ambiance est d'autant plus festive que de vieux chanteurs populaires sont en ville et se préparent à donner des représentations. Entre séduction et chorégraphies sur le sable, Stefano et ses amis vont passer de biens bons moments. Lors d'une soirée en discothèque, Stefano et Giulia s'imaginent vivre dans les
années 60, le tout agrémenté d'une petite chasse au trésor pour pimenter les vacances.
Mer, plage, soleil, fêtes et bals estivaux, discothèques, sont donc les principaux ingrédients de cette comédie sans surprise produite par la Filmirage de Joe D'Amato qui une fois de plus prouvent que de beaux décors maritimes et sablonneux ne font pas tout. Car si nos adolescents ont les pieds dans l'eau le spectateur a la tête sur l'oreiller, attendant vainement de rire, ou du moins sourire, espérant un gag, une situation drôle ou cocasse, un moment coquin, une certaine fraicheur. Que nenni! Et c'est bien cela qui fait gravement défaut au film, ce manque de fraicheur mais également ce tonus, cette insouciance qui est un des nerfs du
genre. L'ensemble ronronne gentiment et l'histoire ne décolle jamais vraiment. On a connu la jeunesse beaucoup plus folle et dynamique.
Le seul véritable intérêt de Cuanto calienta el sol... vamos a la playa est en réalité sa bande son composée de classiques des années 60 repris par quelques vétérans de la chanson italienne. Les connaisseurs seront donc ravis de retrouver notamment Little Tony, Edoardo Vianello et Peppino Di Capri, également présents dans le film entrain d'entonner quelques monuments du rock 60s tel ce Tutti frutti endiablé, un des meilleurs moments du film. On retiendra également quelques jolies séquences dont la longue chorégraphie sur la plage qui
fait penser à nos futurs flash-mobs et donnent un peu de piquant à l'ensemble. L'aspect nostalgie qui aurait pu être l'atout majeur du film est malheureusement trop peu appuyé et finalement s'estompe, noyé dans la fadeur générale.
On ne se rattrapera guère sur l'interprétation d'une petite brochette d'acteurs ni enthousiasmés encore moins enthousiasmants. Mario Carotenuto comme Gianni Agus n'en finit plus de rejouer le même rôle depuis des années et n'a plus rien à dire ou apporter, se contentant de grimacer et gesticuler dans la peau du vieil oncle entraineur. On se laissera séduire par le regard toujours aussi charmeur du jeune et fringant Alessandro Freyberger
qui après la pure exploitation (Sévices à la prison de femmes, Perverse oltre le sbarre), et l'horreur (Les bêtes féroces attaquent / Luna di sangue) termina sa courte carrière dans l'érotisme (Casa di piacere) avant de mettre un terme à sa courte carrière et se lancer dans la production et la candeur de Claudia Vegliante future héroïne de la série fleuve I ragazzi della terza C. On repèrera aussi la faramineuse poitrine de Carmen Russo ici dans un rôle d'appoint, l'apparition de Jack LaCayenne ivre dans un irrésistible numéro et l'apparition du petit Giovanni Frezza, la tête blonde des films de Lucio Fulci dans un rôle de troisième plan, la petite curiosité du film.
Hormis sa bande musicale pour invétérés nostalgiques et quelques pas de danse savoureux, rien ne sauve Cuando calienta el sol... vamos a la playa de l'insipidité. Mieux vaut donc revoir Sapore di mare, film phare de ce doux filon adolescent sablonneux, pour quelques doux frissons juvéniles ensoleillés marqués années 80. Quand il fait chaud mieux vaut en effet aller à la plage se rafraichir au creux d'une vague que de visionner le film de Guerrini au frais à moins de vouloir esquisser un petit rock dans les bras de Morphée. Gentillet mais absolument dispensable.