Le calde notti di Poppea
Autres titres: Les nuits érotiques de Poppée / Poppea's hot nights / Las calidas noches de poppea / Die kaiserin der gladiatoren
Real: Guido Malatesta
Année: 1969
Origine: Italie
Genre: Peplum / Erotique
Durée: 80mn
Acteurs: Olga Schoberová, Brad Harris, Gia Sandri, Howard Ross, Femi Benussi, Sandro Dori, Carla Calò, Demeter Bitenc, Ignazio Balsamo, Silvio Bagolini, Albert Balsamo, Tony Corti, Nello Pazzafini, Elisa Mainardi, Daniele Vargas, Jimmy il Fenomeno, Mimmo Poli...
Résumé: Venue à Rome pour réclamer justice, Poppée après avoir été abusée, se retrouve dans un bordel tenu par Calpurnia. Elle lui apprend à devenir une parfaite putain et, fortement attirée par ses charmes, désire d'en faire son modèle pour la sculpture d'une Vénus qu'elle offrira à Néron. Poppée épouse alors le fils du sénateur qui malheureusement doit fuir pour échapper aux soldats prétoriens. Poppée se retrouve alors dans les bras de Néron qu'elle finit par épouser. Devenue impératrice, elle n'en a pas pour autant oublié Claudio, un sculptural centurion qu'elle rêve de séduire. Elle va tout faire pour que son rêve puisse se réaliser...
Spécialiste du péplum et du film d'aventures exotiques dans les années 60, Guido Malatesta remit le temps d'une petite série érotique le peplum au gout du jour alors que le genre était moribond depuis bien années, dix ans tout juste avant sa renaissance après l'avènement du Caligula de Tinto Brass et l'arrivée du néo-peplum érotique dés le début des années 80. La Poppée de Malatesta est bien entendu à des années lumière de celle de Bruno Mattei. Fort déçus seront donc ceux qui en attendraient un florilège de scènes polissonnes plus audacieuses les unes que les autres. En fait malgré un titre prometteur, Les nuits érotiques de Poppée est plus une gentille comédie qu'un véritable film coquin.
Après s'être faite violer dans un champ de maïs par deux centurions alors qu'elle venait à Rome réclamer justice, Poppée se retrouve entre les mains de Calpurnia, la tenancière d'un bordel, qui très attirée par la plantureuse jeune femme, l'initie à la vie de putain. Poppée devient vite une des prostituées les plus réputées de Rome tant et si bien que Calpurnia également d'en faire sa modèle pour sculpter une superbe Vénus qu'elle offrira à Néron. Poppée se retrouve alors chez le Sénateur Tarquinio dont elle doit épouser le jeune fils. Lors de leur nuit de noces, il doit fuir pour échapper aux prétoriens. Poppée finit dans les bras de Néron qui l'épouse. Mais la jeune femme devenue impératrice a des vues sur un puissant légionnaire vertueux, Claudio Valerio, qu'elle veut posséder à tout prix. Poppée va tout mettre en oeuvre avec l'aide de sa servante Livia pour pouvoir réaliser son fantasme.
Ces nouvelles aventures coquines d'une des plus fameuses putains de Rome peuvent facilement se scinder en deux parties plus ou moins distinctes. La première, soit environ les trente premières minutes du film, est de loin la plus intéressante du moins pour l'amateur d'érotisme salace puisque Poppée y fait son apprentissage de catin en découvrant les bordels impériaux aux cotés de Calpurnia. Voilà de quoi nous délecter de quelques passages égrillards qui si aujourd'hui paraitront bien inoffensifs étaient pour l'époque, nous sommes en 1969 rappelons le, étonnamment audacieux. Outre quelques plans étourdissants de jolis fessiers rebondis et de poitrines dénudées nous pourrons ainsi savourer entre autres une séance de sadomasochisme (une jeune fille ligotée et fouettée sous l'oeil sévère de deux austères septuagénaires) et une fellation certes suggérée mais en rien équivoque, l'ensemble dans un ton bon enfant proche de la bande dessinée pour adultes.
La deuxième partie est plus classique. On se rapproche cette fois de la comédie polissonne avec non seulement son lot de gags mais surtout ses multiples péripéties et rebondissements, Poppée ayant plus d'un tour dans son sac afin de parvenir à ses fins, séduire son beau légionnaire afin de le mettre dans son lit en déjouant les plans de son Néron de mari, pitre rougeaud et rondouillard, et du sénateur Tarquinio représenté par une sorte de vieux beau poudré dont la jupette doit plus s'affoler à la vue de ses sculpturaux gardes que par les formes tout aussi sculpturales de la blonde Poppée, un élément récurrent si ce n'est indispensable du péplum comique à croire que tous les grands dirigeants romains étaient des folles perdues!
Le point commun qui unit ces deux parties est l'humour, ce ton de comédie omniprésent d'un bout à l'autre du métrage qui donne à ces Nuits érotiques de Poppée son principal intérêt. Certes le film ne vole pas bien haut mais le scénario est suffisamment travaillé et la mise en scène efficace pour retenir l'attention du spectateur. On sourit, on rit de temps à autres, on se divertit et on se laisse surprendre par la beauté des décors et des costumes, la flamboyance des couleurs qui témoignent d'un budget plutôt conséquent joliment utilisé. Le rythme est soutenu, le ton allègre, l'action est continue, les combats plutôt crédibles, on ne s'ennuie pas
un instant et si jamais le cas se présentait les charmes de la blonde et particulièrement pulpeuse Olga Schoberova dans le rôle titre devrait garder en éveil le spectateur blasé. D'origine tchèque, Olga, sans être une grande actrice, a suffisamment d'atouts charnels pour le séduire. Peu avare de ses formes, Olga avait incarné l'année précédente l'incestueuse Lucrèce Borgia dans le fade Lucrèce fille des Borgia de Osvaldo Civirani. A ses cotés on retrouvera avec grand plaisir Femi Benussi qui n'a malheureusement aucune scène de nu ici, quelques années avant l'explosion de sa carrière, dans le rôle (trop) secondaire de Livia, Femi à qui Guido Malatesta offrira l'année suivante le rôle principal du fort réjouissant
Tarzana sexe sauvage, le vétéran du péplum Brad Harris dans la jupette de Claudio Valerio, le puissant Howard Ross et Sandro Dori, Néron, un habitué de la sexy comédie et de la décamérotique.
Malheureusement oublié des éditeurs, Les nuits érotiques de Poppée est un petit peplum érotique de la vieille heure tout à fait sympathique, une comédie en jupette friponne enlevée certainement une des plus ludiques aventures de notre prostituée devenue impératrice à force d'avoir si bien su accueillir au creux de ses jambes le peuple romain. Regrettons que la façon la plus facile de découvrir ce film qu'ait le novice aujourd'hui soit une copie allemande régulièrement diffusée sur les chaines germaniques qui a tristement supprimé le générique italien au profit d'un nouveau générique impersonnel d'une absolue laideur.