La sorprendete eredita del tonto di mamma
Autres titres: Bocche calde
Real: Roberto Montero Bianchi
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Comédie
Durée: 88mn
Acteurs: Ajita Wilson, Patrizia Gori, Carla Calò, Matilde Dall'Aglio, Dante Cleri, Patrizia Webley, Antonio Francioni, Francesco Bagagli, Tom Felleghy, Lucia Aurini, Tony Askin, Alberto Canepa, Inger M. Johansson, Mario Garbetta, Luciano Crovato...
Résumé: Deux magnats du pétrole viennent de signer un accord très important avec une grosse compagnie pétrolière dirigée par une femme autoritaire fascinée par le Furher. Malheureusement l'avion dans lequel voyagent les deux hommes s'écrase. Ils trouvent la mort. Leur fille respective pourront hériter si et si seulement si elles parviennent à épouser le fils idiot de la PDG. Elles mettent tout en oeuvre pour le séduire mais le benêt craint le mariage et ne pense qu'à s'amuser avec elles, surveillée de près par sa mère qui veut le mettre à la tête de la société...
Venu principalement du western, Roberto Montero Bianchi s'est dés le milieu des années 70 reconverti dans la sexy comédie graveleuse avant de terminer sa carrière dans le hardcore. Tourné la même année que le bien piètre Les folles nuits de Caligula, La sorprendete eredita del tonto di mamma n'a rien de bien surprenant tant cette petite comédie bien inoffensive est anodine. L'intrigue tourne autour d'un héritage, celui de deux
gros magnats du pétrole qui juste après avoir signé un important accord trouvent la mort dans un crash d'avion. Leur fille respective, Filipa et Nicoletta, toucheront l'héritage paternel si elles parviennent à épouser le fils de la grande PDG de la compagnie pétrolière pour laquelle ils ont signé l'accord, un parfait benêt totalement sous l'emprise de sa mère qui a pour idole Adolf Hitler. Voilà une base scénaristique qui aurait pu donner naissance à une multitude de situations toutes plus comiques les unes que les autres, de quiproquos franchement sympathiques.
Malheureusement Bianchi n'est guère inspiré et Ce surprenant héritage ne décolle jamais vraiment faute d'inventivité et surtout de salacité.
Il est difficile de classer le film dans la catégorie sexy comédie puisque l'érotisme reste trop discret et étonnamment pudique malgré la présence de la gigantesque Ajita Wilson et la microscopique Patrizia Gori qui ne se déshabillent jamais plus qu'il ne faut même si on compte tout de même quelques plans de nudité frontale dont une dans une piscine dans
laquelle Patrizia nage nue, quelques prises subaquatiques profitant de cette occasion pour bien filmer l'intimité de l'actrice.
Les gags comme l'ensemble du film sentent le réchauffé. Montero ne fait que reprendre sans imagination ni fougue aucune les grosses ficelles de la comédie populaire qu'il applique mollement. On retiendra quelques trouvailles certes peu originales car déjà vues et revues mais qui apportent un peu d'humour noir voire acide notamment le personnage qu'interprète Dante Cleri, le sosie d'Hitler qu'engage la mère de notre benêt afin qu'il le surveille et découvre ses fréquentations. Dans le même ordre d'idée, la mère jouée par la
pétulante Carla Calo, une allemande pure souche à l'accent italien étonnant, est un des points forts du film. Son autorité et la dévotion qu'elle voue au Furher à qui elle rêverait de faire l'amour donne à La sorprendete eredita del tonto di mamma un certain relief. Dommage que son personnage ne soit pas plus développé. On retiendra également le mini cat-fight sur une mini plage façon James Bond entre Ajita et Patrizia quasiment nues, l'idée très high-tech du bureau de notre idiot qui ne parvient pas à comprendre son fonctionnement et les rêveries de ce fils forcément puceau et obsédé par le sexe opposé qui le projettent soit
au Paradis que personnifie Patrizia, l'héritière blanche, soit en Enfer incarné par Ajita, l'héritière noire. La métaphore est intéressante puisque bien entendu la mère ne souhaite qu'une chose: que son fils épouse une pure aryenne, Patrizia. Une fois de plus il est encore dommage que le discours racial tout ironique soit il ne soit pas plus accentué. Ne subsistent ça et là que quelques allusions qu'on aurait aimé un peu plus cocasses, comme cette image finale d'Hitler habillé en émir arabe!
Reste à savoir si le choix de Antonio Francioni dans la peau du benêt fut un choix judicieux.
S'il a la face de l'emploi, Antonio Francioni, obscur comédien qu'on revit par la suite dans La cage aux folles 2 et quelques mini séries télévisées, n'est jamais qu'un sous Alvaro Vitali dont il n'a ni le génie, ni la spontanéité encore moins ce petit quelque chose qui fit de lui la star la plus idiote de l'histoire du cinéma comique italien. Jamais très drôle jamais irritant, ni tête à claques ni attendrissant, Antonio est tout simplement quelconque et fait tout simplement ce qu'on lui demande de faire un brin aidé par son physique ingrat. Le principal et peut être unique intérêt de La sorprendete eredita del tonto di mamma est sans nul doute la présence de Ajita Wilson, version cheveux courts, alors à ses débuts, qui n'a jamais semblé aussi grande, écrasant du haut de son 1m90 le reste de la distribution, Patrizia Gori que Bianchi ne met étrangement guère en valeur et Patrizia Webley, version brune, dans le rôle de Concettina, la cuisinière qui n'est pas insensible à notre idiot de fils.
La sorprendete eredita del tonto di mamma n'est ni un bon ni un mauvais film. Ce n'est qu'un gentil divertissement coquin oubliable aujourd'hui devenu assez dur à visionner car justement oublié des éditeurs, ce qui en fait un produit recherché des collectionneurs et surtout des fervents admirateurs de Ajita Wilson et Patrizia Gori.
Ajita retrouvera l'année suivante Bianchi pour La bravata avec cette fois pour partenaire Franca Gonella.