l'uomo piu velenoso del cobra
Autres titres: Plus venimeux que le cobra / Human cobras / Cobras humanas
Real: Bitto Albertini
Année: 1971
Origine: Italie / Espagne
Genre: Giallo
Durée: 83mn
Acteurs: George Ardisson, Erika Blanc, Alberto de Mendoza, Janine Reynaud, Luciano Pigozzi, Aurora de Alba, Gilberto Galimberti, Luis Induni, Gianni Pulone, Fabian Conde...
Résumé: Un petit malfaiteur du nom de Johnny Gardner a été assassiné d'une belle dans le dos dans un stade d football de New York. Son frère Tony, prévenu de sa mort, décide de regagner les Etats-Unis dont il dut s'exiler quelques temps auparavant suite à des problèmes avec la Mafia. Dés son arrivée à New York, Tony rend visite à sa charmante belle-soeur, Leslie, qui pourrait avoir des informations fort utiles pour retrouver les assassins. Après quelques investigations, un certain Mortimer pourrait être le coupable. Malheureusement il est assassiné à son tour. L'enquête que mènent Leslie et Tony les conduit alors à Nairobi. Partout où ils se rendent ils sont épiés par un mystérieux homme...
Petit tâcheron du cinéma de genre transalpin, il ne fallait guère attendre un miracle de la part de Bitto Albertini qui ici tente à son tour une incursion dans le giallo. La seule véritable bonne idée était d'avoir voulu mélanger le film noir au thriller à l'italienne, une idée malheureusement gâchée par l'incapacité du réalisateur à instaurer le moindre souffle à cette banale histoire d'assassinat d'un petit malfaiteur new-yorkais. Il ne faut donc pas se fier
au titre qui fait référence à la fameuse trilogie animalière de Dario Argento. Cela restera une belle illusion d'autant plus qu'il n'y a ni cobra encore moins de venin même si la deuxième partie du film se déroule au Kenya, plus précisément à Nairobi. L'intrigue est des plus simples. Un petit gangster du nom de Johnny Gardner est abattu dans un stade de football de New York lors d'un match. Son frère Tony se rend alors aux Etats-Unis qu'il avait du quitter suite aux soucis qu'il avait eu avec la Mafia. Il y retrouve sa belle-soeur Leslie, bien décidé à découvrir qui l'a assassiné. Ils mènent ensemble l'enquête qui les conduit sur la piste d'un
certain Mortimer. Ce dernier serait le meurtrier. Malheureusement Mortimer est à son tour abattu après leur avoir confié que Johnny se livrait au trafic de drogue. L'homme a tout juste eu le temps de leur conseiller de se rendre au Kenya, à Nairobi, où se trouverait la clé de l'énigme. Leslie et Tony s'envolent donc pour l'Afrique, suivis par un homme qui ne cesse de les épier. Tony ne se doute pas qu'il est tombé dans un piège, une machination dont l'argent est l'enjeu.
Du film noir, Plus venimeux que le cobra n'en garde qu'une vague histoire de gangsters mafieux, du giallo un final mal amené centré autour d'un complot dont est victime Tony. Voilà qui dans les deux cas est bien peu. Cela aurait peut être suffisant si Albertini avait insufflé au film une once d'énergie mais tout ici tourne au ralenti. Non seulement il ne se passe rien durant quasiment 90 minutes mais l'ensemble est filmé comme un banal téléfilm voire un épisode d'une quelconque série policière lambda. Particulièrement bavarde la première partie se situe à New-York et se compose d'un enchainement de filatures et de scènes
d'espionnage soporifiques sans aucun intérêt tournées sans conviction. La seconde partie, réalisée au Kenya, est toute aussi morne. Pas même le coté exotique ne parvient à sortir le spectateur de sa lente léthargie. Quelques danses africaines, un éléphant, un rhinocéros et quelques plans de savane lors d'un petit safari en fin de bobine voilà qui est trop maigre pour réveiller nos instincts tropicaux et susciter le dépaysement attendu. Bien peu inspiré, beaucoup trop convenu, L'uomo piu velenoso del cobra sombre définitivement dans une routine ronflante malgré quelques tentatives de rebondissements mollassons qui aura
raison des plus endurcis. On a bien du mal à croire que Luciano Martino et Ernesto Gastaldi soient à la base d'un scénario si ennuyeux, l'indolence de la mise en scène brisant les très rares éclats de brillance d'un film qui en manque sérieusement.
Les admirateurs de Erika Blanc seront tout autant déçus. Rarement a t-elle été aussi peu mise en valeur, si terne qu'elle en serait presque inexistante malgré les efforts louables qu'elle semble vouloir faire pour donner un brin d'épaisseur à son personnage. On n'en dira pas autant de George Ardisson qui malheureusement monopolise l'écran. Inexpressif à souhait, dénué de charisme mais étonnamment bavard cette fois, il devient vite assommant si ce n'est insupportable. Seule la trop brève apparition de Luciano Pigozzi fait comme d'accoutumée illusion. La partition musicale tout aussi peu inspirée de Stelvio Cipriani qui visiblement s'est endormi ne parvient même pas à rehausser le niveau de ce microscopique thriller d'une affligeante faiblesse dont seul le titre mensonger et l'affiche font mouche.
L'uomo piu velenoso del cobra est très certainement un des gialli les plus ennuyeux que l'Italie ait produit. Son seul réel intérêt réside aujourd'hui dans sa rareté puisqu'il est devenu quasi impossible à visionner si ce n'est dans une version espagnole particulièrement médiocre qui circule encore ça et là. Les plus chanceux mettront la main sur la version italienne de bien meilleure qualité. Voilà qui en fait donc une pièce idéale pour collectionneurs acharnés qui ne la sortiront que très peu de l'étagère où elle risque de sommeiller longtemps.
De la carrière de Albertini on ne retiendra que son Emanuelle nera / Black Emanuelle en Afrique, point de départ de la longue et historique série des Black Emanuelle incarnée par Laura Gemser et ses petits mondos de fin de parcours dont Nudo e crudele / Mondo flash à la fois drôle et subversif... un mondo quoi!