Le guerriere dal seno nudo
Autres titres: Les amazones / I amazzoni / The Amazons / War goddess / De Amazonen
Real: Terence Young
Année: 1973
Origine: Italie / Espagne / France
Genre: Aventures / Peplum
Durée: 110mn
Acteurs: Alena Johnston, Sabine Sun, Rosanna Yanni, Helga Liné, Rebecca Potok, Malisa Longo, Lucy Tiller, Almut Berg, Luciana Paluzzi, Angelo Infanti, Fausto Tozzi, Anna Maria Ardizzone, Angel Del Pozo, Benito Stefanelli...
Résumé: Il y a trois mille ans régnait sur Terre le peuple des Amazones, redoutables guerrières qui méprisaient les hommes. Tous les quatre ans, la coutume veut que la reine laisse son trône à une nouvelle héritière choisie après toute une série d'épreuves de force. C'est la plantureuse Antiope qui cette année monte sur le trône. Antiope est bien décidée à attiser encore plus la haine de ses guerrières pour la gent masculine afin que son peuple retrouve ses véritables valeurs. Or, voici venue l'heure des accouplements afin que la race ne s'éteigne pas. Ce sont les Grecs qui sont choisis comme mâles reproducteurs. Parmi eux, le roi Thésée, venu incognito afin de profiter de la situation. Il s'accouple à Antiope mais voilà qu'il tombe amoureux de la reine qui n'est pas insensible à son charme. Les guerrières vont profiter de cette faiblesse pour tenter de renverser Antiope...
Père de trois volets de la série des James Bond, Terence Young, metteur en scène multi faces qui officia tant en Amérique qu'en Italie tente en 1973 de remettre au gout du jour un genre depuis bien longtemps oublié en ce début d'années 70, le peplum, à travers le célèbre mythe des Amazones. La libération des moeurs aidant, c'est beaucoup plus vers le peplum érotique que le véritable peplum que Young oriente cette jolie production qui bénéficia d'un budget assez conséquent mais qui malheureusement hésite trop souvent entre la franche comédie voire la parodie et le véritable film d'aventures.
Nous voilà donc projetés trois mille ans avant notre ère. Les Amazones, ces redoutables femme guerrières qui avaient pour la gent masculine une sainte répulsion, doivent tous les quatre ans élire une nouvelle reine. Celle ci sera choisie après toute une série d'épreuves. C'est la plantureuse Antiope qui succède au trône mais son autorité va vite être contestée lorsque arrive la saison des accouplements. Une fois par an, les Amazones doivent en effet s'unir à un homme afin de procréer et assurer la pérennité de la race. Antiope a des idées très tranchées. Elle a bel et bien l'attention durant son règne féroce d'attiser encore plus la haine de ses sujettes pour l'homme afin de retrouver les véritables valeurs de son peuple ce qui n'est pas du goût de toutes les guerrières qui ourdissent alors un complot contre la blonde souveraine. Cette année là, c'est le peuple grec qui est choisi par les Amazones pour qu'elles puissent copuler. Parmi les hommes retenus se trouve Thésée, roi des Grecs, époux volage marié à Phèdre, bien décidé à profiter de la situation pour prendre du plaisir. Il tombe malheureusement amoureux de Antiope qui de son coté ne reste pas insensible à son charme. Les Amazones rebelles vont profiter de cette faille pour tenter de renverser Antiope.
Coproduction franco-italo espagnole, Les amazones est un étrange produit d'exploitation typiquement italien fortement estampillé années 70. Son principal charme, c'est le moins qu'on puisse dire, vient avant tout de sa fabuleuse distribution qui regroupe quelques unes des plus plantureuses actrices du cinéma de genre transalpin et quelques starlettes venues de l'érotisme. Terence Young les rassemble toutes, très légèrement vêtues, la poitrine prête à exploser, au milieu des terres arides de Almeria, là où fut tourné la plupart des spaghettiwesterns, puis les lâche dans un véritable fourre-tout d'idées souvent assez mal agencées mais toujours jouissives. On a souvent du mal à savoir quelle orientation Young veut donner au film, Il alterne les séquences sérieuses qui donnent à l'ensemble un très agréable air d'aventures presque épiques et de longs passages idiots, (in)volontairement hilarants qui fait basculer le film dans la franche comédie d'où pointent quelques gags potaches qui dénotent. Autant dire que Les Amazones déconcerte mais se laisse cependant suivre avec plaisir tant le spectateur, curieux, souhaite voir où tout ce joyeux désordre totalement imprévisible le conduira d'autant plus que la mise en scène plutôt alerte donne à l'ensemble un coté ludique franchement plaisant.
Ce ton particulièrement ironique qu'on appréciera ou non s'inscrit en parfaite ligne dans l'idéologie d'alors, dans ce courant de féminisme radical qui régnait en ce début de décennie. Les Amazones, affublé de dialogues définitivement féministes, lourds et particulièrement douteux, prône en effet la suprématie absolue de la femme sur l'homme qu'elle n'hésite pas à traiter d'animal dans un contexte parfaitement méprisant. Young a semble t-il voulu ironiser en poussant à leur paroxysme les idées des ligues féministes les plus endurcies dans un climat à la fois épique (la force de la femme n'est plus à démontrer, véritable guerrière implacable aux muscles saillants), comique (on frise par instant la comédie de moeurs) et érotique même si l'érotisme reste soft. Il provient surtout et avant tout
des tenues ultra légères des actrices, toutes plus avantageuses les unes que les autres, et quelques scènes propre aux fantasmes hétérosexuels. On retiendra surtout deux scènes, celle qui ouvre le film, le combat seins nus deux amazones afin de déterminer qui sera la nouvelle reine et celle entièrement nues cette fois, beaucoup plus agressive, plus violente qui se terminera par un long et fort sensuel baiser. La plupart des scènes d'action tournent d'ailleurs autour des séquences de luttes et autres combats au féminin explosifs menés de main de maître(sse) sans oublier quelques scènes de cruauté jouissives telle la mise à mort du bébé. Pour savourer pleinement tout le contenu érotique du film il faudra visionner sa version intégrale puisque les copies diffusées sur les chaines télévisées et la plupart des éditions vidéos ont amputé Les amazones de ses scènes les plus épicées soit un bon quart d'heure.
On sourira face à l'anachronisme de biens des situations qui tournent encore plus en dérision le genre et enlève un peu plus de ce sérieux qui déjà manquait au film. L'interprétation reste sommaire et ne dépasse jamais le stade du minimum requis par ce type de cinéma Bis ce qu'est Les amazones derrière son pseudo faste hollywoodien. Il faut avouer que le talent des actrices est inversement proportionnel à la perfection de leur plastique mais on prendra plaisir à voir et revoir Malisa Longo, Luciana Paluzzi, Helga Liné, Rossana Yanni mais aussi les polselliniennes Rita Calderoni et Anna Maria Ardizzone, immortalisée pour sa scène où elle s'accouple avec un âne dans Oscenita, malheureusement réduites ici à de la simple figuration. Les vedettes demeurent la surpuissante Alena Johnson qui joue la reine, une modèle américaine qui fit les beaux jours de Play boy avant de faire une brève carrière au cinéma et la lumineuse et la surprenante Sabine Sun qui à cette époque était la compagne de Terence Young, une véritable force de la nature qui fut responsable de nombreuses scènes de lutte entre femmes au grand écran notamment pour Opération Opium, Bons baisers de Russie.
Il est amusant de signaler que toutes les actrices du film subirent un entrainement sportif sévère de quatre semaines en Sardaigne avant de débuter le tournage afin d'être dans les meilleures conditions physiques possibles pour le film. Malisa Longo, très amusée, avoue tout de même aujourd'hui que pour les scènes les plus intenses elles eurent recours à des doublures masculines qui passent inaperçues à l'écran tant Young fut habile pour dissimuler la tromperie.
Pour notre lectorat qui comme nous préfère regarder sous les jupettes des soldats grecs, c'est Angelo Infanti qui est en tête de distribution masculine aux cotés du blond Franco Borelli déjà remarqué dans plusieurs polizeschi dont notamment La rançon de la peur, Flics en jean, Big racket, Echec à la mafia, Il cittadino si ribella et le giallo Concerto per pistola solista ainsi que des vétérans Fausto Tozzi et Benito Stefanelli.
Afin de profiter du succès du film Joe D'Amato et Alfonso Brescia sortirent respectivement quasi simultanément La révolte des gladiatrices et Les Amazones font l'amour et la guerre.
Les Amazones s'il ne se prend pas au sérieux et demeure un joli film Bis aux allures hollywoodiennes est un très bon divertissement qui devrait satisfaire les attentes du spectateur, amateurs de fortes poitrines dénudées et de luttes féminines hargneuses, une amusante comédie d'aventures arrosée d'un bon jet d'érotisme bon enfant rythmée par une partition enjouée de Riz Ortolani. De quoi passer un bien agréable moment coincé entre le parfum de la rose et l'odeur de la transpiration.