E il terzo gode
Autres titres: La gang delle porno mogli / Schreie der lust
Real: Alberto Cavallone
Année: 1982
Origine: Italie
Genre: X
Durée: 75mn
Acteurs: Mika Barthel, Dominique Saint Clair, Serwan Hoshyar, Franco Coltorti, Stuart O'Brien, Alessandro Eusebi, Nadine Roussial...
Résumé: Serwan est à la tête d'un petit groupe de trafiquants de drogue. Il confie à une valise remplie de stupéfiants à un complice, Franco, mais ce dernier le double en la donnant à sa petite amie. Cette dernière le double à son tour. Serwan finit par récupérer son précieux bien. Il se vengera sans aucune pitié de Franco...
E il terzo gode est le troisième film du triptyque pornographique de Alberto Cavallone après Violée par un nain et Pat una donna particolare réalisé sous le pseudonyme Baron Corvo. Si l'aura sulfureuse des deux premiers films laissait présager un ultime chapitre tout aussi excitant, il n'en est malheureusement rien. Après l'univers d'un couple dépravé qui utilise un nain vicieux et sadique pour réaliser leurs fantasmes sexuels en kidnappant de jeunes baby sitter puis celui d'un transsexuel et de sa bande de voyous pervers qui officient dans le snuff movie, Cavallone nous entraine cette fois dans le monde des petits trafiquants de drogue pour un scénario qui manque sérieusement de piquant.
Après un long prologue (presque vingt minutes) où on assiste au tournage d'un film porno amateur dans l'arrière salle d'un bar-discothèque puis aux ébats sexuels de Serwan, le chef de gang, et de sa femme, on suit une banale histoire de valise volée qui passe de mains en mains après que tout le monde ait doublé tout le monde. Ceux qui de ce troisième film espéraient une quelconque réflexion aussi trash soit elle sur le cinéma comme dans Pat ou à un produit aussi bizarre que sadique comme Violée par un nain seront bien déçus. Cavallone ne fait qu'utiliser une trame narrative policière inexistante qui n'est finalement qu'une vilaine excuse pour pouvoir enchainer quasiment non stop de longues séquences pornographiques.
La banalité de l'ensemble fait bien peu penser à du Cavallone dont on ne reconnait pas même la griffe si ce n'est lors de deux ou trois séquences qui relèvent la platitude du film. On savourera d'autant plus quelques moments tels que celui de la torture de Dominique, brulée à la cigarette incandescente puis au fer à repasser, ou celui de la mort d'un des voyous, tué d'une balle en plein visage. Hormis ces quelques trop rares instants de bonheur visuel la majeure partie du film est composée de scènes de sexe peu imaginatives (à deux ou à trois, lesbiennes et hétérosexuelles) montées de façon aléatoire qui accumulent les gros plans. A ce titre, E il terzo gode ne diffère guère des traditionnels hardcore italiens de la première heure. D'une décevante banalité, et Dieu seul sait que s'il est un mot à proscrire dans l'univers de Cavallone c'est bel et bien celui ci, E il terzo gode, tourné à la villa Riano Romano comme les précédents films, clôt de trop triste manière cette trilogie du sexe. voilà qui démontre combien faire du porno ennuyait le réalisateur, contraint et forcé d'en tourner.
Du coté de la distribution on retrouvera la plupart des acteurs qui étaient déjà à l'affiche des deux films précédents à savoir l'italo-kurde Serwan Hoshyar, l'anglais Stuart O'Brien, Franco Coltorti dans le rôle du tueur, Mika Barthel et les françaises Dominique Saint Clair et Nadine Roussial.
Au jour d'aujourd'hui, la seule et unique possibilité de visionner E il terzo gode est malheureusement de se procurer la vidéo allemande éditée autrefois sous le titre Schreie der lust (Grida di libidine).
Toujours pour l'anecdote, le film est ressorti en 1984 dans certaines salles italiennes sous le titre La gang delle porno mogli avec un générique factice où sont crédités Annick Borel et Klay Half. Il s'agit en fait d'une partie du générique de Nel mirino di Black Aphrodite du grec Pavlou Filipou avec Ajita Wilson dont le visa de censure s'est malicieusement substitué à celui de Cavallone... ou une escroquerie commerciale de plus. C'est ce générique que reprend la vidéo allemande.