Napoli storia d'amore e di vendetta
Autres titres:
Real: Mario Bianchi
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: Polar / Drame
Durée: 94mn
Acteurs: Mario Da Vinci, Sal Da Vinci, Maria Fiore, Gianni Dei, Pola Pitagora, Enrico Maisto, Richard Harrison, Mario Deda, Nunzio Gallo, Aldo Bufi Landi, Francesco Ferrieri, Raimondo Salvetti, Maria Del Monte, Alfonso Guadagni, Gabriella Di Luzio, Patrizio Oliva...
Résumé: Salvatore, un petit garçon, est témoin d'une attaque à main armée menée par deux hommes travestis en femme. Son oncle est abattu froidement. Il s'enfuit sans que les bandits l'aient aperçu. Tony Ferrante, son père, un chanteur napolitain émigré aux USA, est alerté. Il ne tarde pas à revenir à Naples afin de venger son frère. Son fils lui avoue avoir vu ceux qui l'ont assassiné. Salvatore est maintenant en danger. Tony va tout mettre en oeuvre pour retrouver les voyous afin de faire justice soi même et protéger son fils...
Peu de temps après avoir terminé La banda a Vallanzasca, Mario Bianchi fut contacté par téléphone par quelques personnes qui avaient travaillé avec lui sur le film. Elles avaient réussi à trouver des financiers qui souhaitaient que Bianchi fassent trois autres films napolitains. Ainsi naquit cette fameuse trilogie qui se compose de Napoli: I 5 della squadra speciale, I guappi non si toccano et Napoli storia d'amore e di vendetta.
Si les deux premiers, faute d'un scénario véritablement travaillé, trop souvent incohérent, prévalaient avant tout pour leur violence souvent gratuite, une certaine complaisance, Napoli storia di amore e di vendetta comme son titre l'indique est avant tout une histoire d'amour. Ecrit par l'acteur Mario Da Vinci surnommé alors en Italie le nouveau roi du film napolitain, Napoli storia d'amore e di vendetta fut son second scénario. Da Vinci fut en fait à l'origine d'un nouveau courant, le polar napolitain sentimental, qui tentait de mêler les éléments de base du polar traditionnel aux thèmes de la famille, du respect, de l'amour et des valeurs populaires fortement ancrées dans les mentalités du sud de l'Italie. Les amateurs de polizesco pur et dur seront donc fort déçus puisque les scènes de violence, les agressions,
courses-poursuites, sont quasi absentes du film qui met principalement l'accent sur les rapports entre un bon père de famille chanteur populaire napolitain exilé en Amérique et son jeune fils, un petit garçon qui a été témoin du meurtre de son oncle par deux hommes travestis. Son père revient à Naples et va tout mettre en oeuvre pour retrouver les assassins et ainsi venger son frère. Da Vinci déclarait lors de la sortie du film qu'il n'avait voulu en aucun cas faire un film violent. Son intention était de mettre sur pied une histoire policière qui respectait les règles du genre mais sans aucune arme à feu, sans couteau mais en mettant en avant les sentiments humains les plus simples: l'amour de la famille et de ses enfants.
L'intention est louable mais malheureusement la mise en scène de Bianchi n'est pas réellement à la hauteur. Le problème majeur du film est qu'il manque tout simplement d'âme. A aucun moment Bianchi n'a réussi à capter l'essence même de Naples, sa mélancolie, son coté populaire, cette beauté miséreuse qui lui est propre, cette joie de vivre qui pointe derrière son malheur, sa violence mais surtout cette chaleur humaine qui devait être à la base du film. Et ce ne sont pas les quelques chants napolitains, bien fades, chantés par Da Vinci qui changeront la donne. On est loin, très loin de la quintalogie de Brescia et de son principal protagoniste, Mario Merola, qui à travers ses films arrivait à renvoyer de Naples une image des plus juste. Bianchi délivre une simple histoire d'amour gentillette sur fond de vengeance et d'auto-justice qui fonctionnera ou pas selon le ressenti ou l'humeur du spectateur. Peu attachants les personnages ne parviennent guère à traduire toute l'émotion qui aurait dû suinter de cette tragique histoire, encore moins le petit Sal Da Vinci, le propre fils de Mario, qui contrairement au jeune Marco Girondino, le petit acteur fétiche de Brescia, laisse plutôt indifférent le spectateur. Prendre une mine de chien battu ne suffit pas toujours à susciter l'émotion encore moins représenter toute la misère des enfants napolitains. Quant à son père, il n'a pas vraiment la carrure de son rôle encore moins le tempérament du sud, violent, passionnel. Il personnifie de façon bien pâle ce père napolitain déterminé, protecteur et vindicatif.
Malgré une mise en scène un peu trop mollassonne, une histoire jamais très captivante, Napoli storia d'amore e di vendetta se laisse cependant gentiment visionner ne serait ce que pour ces jolis décors naturels baignés de soleil, cette ambiance populaire typique qui si elle ne nous transportera pas vraiment cette fois ravira tout de même tous les amoureux de cette Italie profonde qu'on a toujours autant de plaisir à retrouver. Ce "napolitano-sentimentale" reste un sympathique petit divertissement dans lequel on retrouvera aux cotés de l'insipide Mario Da Vinci et de son fils, Gianni Dei très drôle en travesti, Richard Harrison, ami proche de Bianchi qui apparaitra dans les trois films de la trilogie, ainsi que Maria Fiore.
Les amateurs d'exploitation et de scènes musclées et violentes lui préféreront sans nul doute les autres volets.