Che dottoressa ragazzi!
Autres titres: Aïe! toubib ne coupez pas!
Real: Gianfranco Baldanello
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 82mn
Acteurs: Femi Benussi, Lucio Como, Maria Pia Conte, Vincenzo De Toma, Mariangela Giordano, Francesco Parisi...
Résumé: Siegrune, une jeune et jolie doctoresse à l'accent teuton vient s'installer dans une petite bourgade de Sicile. Sa plastique et sa disponibilité ne laissent aucun des habitants indifférents. Ils sont prêts à tout pour obtenir un rendez-vous à son cabinet provoquant ainsi la jalousie de leur épouse. Hébergée chez le maire, Siegrune s'intéresse surtout à son jeune fils André, un grand dadais encore puceau qui n'a d'yeux que pour elle. Elle va bien entendu faire son éducation sexuelle...
Vétéran du western spaghetti, Gianfranco Baldanello s'est par la suite définitivement tourné vers la sexy comédie pour le meilleur et surtout pour le pire avec le soporifique et bien fade L'ingenua qui mettait en scène une toute jeune Ilona Staller et l'insignifiant Quella provincia maliziosa avec Karin Well et Gianluigi Chirizzi. Che dottoressa ragazzi! fait très certainement partie des plus mauvaises sexy comédies que le genre ait connu. Un nouveau docteur doit venir s'installer dans une petite ville de Sicile. Quel n'est pas l'étonnement des braves citadins lorsqu'une découvre que leur nouveau médecin est en fait une splendide créature d'origine allemande aux formes généreuses répondant au nom de Siegrune Seiden soit SS, des initiales gravées sur sa trousse. Comme par enchantement tous les hommes de la ville souffrent de maladies honteuses et vont donc voir la charmante Siegrune qui pour les guérir a un merveilleux remède: une bonne paire de cisaille! On aura donc compris l'origine du titre français, Aïe docteur! ne coupez pas.
Si ainsi présenté ce titre est aussi peu raffiné que les références germaniques sont ici lourdes et totalement gratuites puisqu'elles n'apportent strictement rien au scénario, le film tout entier tourne dans le vide absolu. S'il essaie de s'infiltrer dans la longue série des Toubib, Che dottoressa ragazzi! en est malheureusement un des plus mauvais représentants. S'il est difficile d'oublier Edwige Fenech qui aurait peut être apporté un zeste d'intérêt au film si ce n'est un nuage d'érotisme léger et bienfaiteur, il n'est pas facile par contre de rester éveillé face à ce désastre. Quoi de plus frustrant en effet qu'un film érotique dénué de toute scène réellement coquine et de surcroit, que penser d'un film dit comique qui jamais ne parvient à être drôle, à tirer le moindre sourire au spectateur? Dans ces tristes circonstances on comprendra pourquoi Che dottoressa ragazzi! devient très rapidement un véritable calvaire et provoque chez le malheureux spectateur une envie très forte d'en accélérer sa vision.
Baldanello accumule sans aucune originalité tous les plus vieux poncifs du genre, use et abuse des plus grosses ficelles, a recours aux gags les plus éculés qui ici font l'effet d'un pétard mouillé tant ils sont prévisibles. Sa satire sociale tombe tout autant à l'eau. Nous sommes censés être dans une petite ville de Sicile très conservatrice et à cheval sur les moeurs. Le seul moyen pour les hommes d'avoir des relations sexuelles avant le mariage est d'aller voir des prostituées ou d'attendre de partir à l'armée. L'arrivée de cette jolie doctoresse est donc une bénédiction, tous pensant pouvoir enfin satisfaire leur libido.
Restée à l'état d'embryon, cette satire, coeur du film, n'est plus qu'un triste prétexte pour multiplier des situations grotesques, particulièrement débiles et jamais amusantes interprétées par des acteurs dont le jeu se limite à crier et grimacer face à notre toubib à l'accent teuton plutôt farouche cette fois qui n'a d'yeux que pour le fils du maire, un adolescent acnéen dont elle fera finalement l'initiation sexuelle. On reste timide pourtant cette fois même si elle se déshabille aisément pour prendre une douche ou s'adonner à quelques polissonneries mais c'est certainement frustrés que les habitués du genre ressortiront de la vision du film puisqu'au final Baldanello ne montre pas grand chose et évite semble t-il toute salacité. Un comble pour ce type de film!
Maria Pia Conte, sexy starlette habituée aux rôles de second voire troisième plan, malgré ses formes généreuses ne fera guère date dans l'histoire de la comédie coquine tant elle est fade. Francesco Parisi, acteur éphémère lui aussi habitué aux personnages de jeune puceau, est tout aussi transparent dans la peau du fils du maire qui attend son dépucelage comme certains attendent la venue du Messie. Les plus attentifs s'ils savent jouer de l'arrêt sur image constateront une érection naissante des plus inattendue lors de sa scène d'amour avec Femi Benussi, trahi par l'ouverture de son pyjama. On ne pourra que remercier Francesco pour cette incongruité que Baldanello n'avait certainement pas prévu. Vincenzo De Toma est parfaitement ridicule dans la défroque du grand-père obsédé par la toubib. Reste donc comme maigre consolation la présence de Femi Benussi qui joue ici la domestique du maire jamais avare de ses charmes ne loupant aucune occasion de montrer son fessier
ou de se le faire toucher au passage. On aurait souhaité que Femi ait ici le rôle principal, peut être que cela aurait apporté une toute autre dimension au film même si c'est d'un miracle que la mise en scène et le scénario de Baldanello aient eu besoin ici! Quant à la femme du maire elle est jouée par Mariangela Giordano totalement égarée.
Baldanello peut se vanter d'avoir signé une des pires sexy comédies de l'histoire du cinéma populaire italien. Si le spectateur pleure cette fois ce ne sera pas de rire mais de désespoir face à cette bande aussi vulgaire que navrante qui se terminera par une scène de gérontophilie. Pouvait on craindre pire?
Si les villageois s'écriaient Quelle toubib messieurs! c'est Quel navet que s'écriera le public après avoir dû endurer cette affligeante gaudriole qui sera l'avant dernier film du réalisateur qui se retirera en avec le plus que dispensable SOS danger uranium de triste mémoire.