The Genesis children: les enfants du scandale 40 ans plus tard.
The Genesis children reste un cas quasi unique dans la production cinématographique tant le film est d'une part inclassable mais surtout une énigme qui aujourd'hui encore soulève bien des questions. Sorti en 1972 mais très probablement tourné durant l'été 1971 aux abords de Rome et de Salerne, cette audacieuse version de Sa majesté des mouches provoqua en son temps un véritable scandale non seulement pour ses scènes de nudité adolescente intégrale qui pour beaucoup transforment cette fable en un spectacle outrageusement voyeur et malsain, mais également pour cette polémique sur laquelle le voile ne fut et ne sera très certainement jamais levé. Toute une aura de mystère plane en effet sur le producteur Billy Byars Jr, fondateur dans les années 60 de la Lyric international, une agence de jeunes modèles pour presse masculine spécialisée responsable de la production du film qui fermera ses portes en 1973 suite à une affaire de moeurs jamais prouvée à ce jour, et le réalisateur, Anthony Aikman, qui dit-on auraient entretenu des relations troubles avec certains des acteurs. Ces liens auraient été révélés par la presse américaine qui jusqu'au jour d'aujourd'hui n'a cependant jamais pu prouver de telles rumeurs toujours démenties par les principaux intéressés.
Extirpé de son contexte particulièrement équivoque, The Genesis children n'est ni plus ni moins qu'un conte solaire, une fable christique, une sorte d'essai expérimental trashy-art qui flirte par instant avec le fantastique, oscillant maladroitement entre onirisme et surréalisme. L'histoire si toutefois d'histoire nous pouvons parler est ici réduite à sa plus simple expression. Huit adolescents sont déposés sur une ile par un étrange personnage à la fois militaire, politicien et prêtre. Ils devront tenter de survivre une semaine en se débrouillant par eux mêmes. Cette mission a pour but de leur faire prendre conscience de leur vraie personnalité et trouver un but à leur existence sur Terre.
Si ainsi résumé le scénario peut paraitre un brin prétentieux les intentions de Anthony Aikman, photographe professionnel pour la Lyric International, sont aussi floues que l'intrigue elle même.
Chacun interprétera le film à sa façon, y verra ce qu'il veut y voir au fil des images faites d'une succession de saynètes où on voit les adolescents courir, folâtrer et s'amuser entièrement nus sur la plage à grands renforts de ralentis offrant ainsi à Aikman l'occasion de détailler et lécher de son objectif les corps nubiles de ses comédiens. Les dialogues pseudo philosophiques essaient quant à eux de donner en vain un sens plus ou moins biblique à l'ensemble jusqu'au curieux final aux limbes du fantastique. Cette ile de toute beauté pourrait elle être le jardin d'Eden, ces enfants des anges désormais corrompus par le Mal incarné par le Pouvoir, l'inquiétante figure du prêtre hilare drapé de noir qui se dessine dans le bleu du ciel tandis que les enfants s'évaporent dans le néant au moment où huit autres arrivent.
Derrière ce coté biblique, The Genesis children rythmé par une envoutante partition musicale qui mêle chants religieux parfois inquiétants et envolées bucoliques n'est jamais qu'une ode au naturisme, un produit typique de ce début d'années 70. Cette curiosité totalement impensable aujourd'hui est une sorte de manifeste sur la beauté adolescente empreinte d'une subtile touche d'homo-érotisation sommaire qui jamais n'atteint les sommets de La maladolescenza puisque de sexe il n'en est jamais question cette fois. Seul l'aspect voyeur est ici mis en avant. Proche d'un certain cinéma d'auteur, The Genesis children est un produit d'une effarante innocuité qui ne dérangera que ceux qui y verraient à mal ou seraient rongés par une extrême pudeur.
LES ACTEURS:
Réunis autour d'un énigmatique personnage qui incarne le Pouvoir sous diverses formes dont un professeur, un militaire et un prêtre, huit adolescents et pré-adolescents composent l'intégralité du casting de cette curiosité d'un autre âge. Principale attraction du film, ces huit jeunes comédiens sont aujourd'hui encore difficilement identifiables tant il est ardu de retracer leur très court parcours cinématographique, la majorité d'entre eux s'étant par la
suite évaporée de la surface de la planète semble t-il. Trouver des informations sur eux est donc un travail de fourmis d'autant plus que les rares personnes qui les ont jadis connu ou côtoyé sont aujourd'hui décédées. Sur ces huit jeunes acteurs seuls trois ont fait réellement parler d'eux par la suite même si tout ce qui les concerne reste assez flou. Ceci ne fait qu'enfler les rumeurs licencieuses qui entourent le film et l'équipe de production. Les informations ci dessous ne sont donc pas à prendre à la lettre. Si The Genesis children gardera à jamais certaines de ses énigmes ces huit jeunes interprètes quant à eux méritaient grandement de faire partie de notre petit musée des beautés.
PETER GLAWSON:
Peter Glawson est très certainement celui dont la presse s'intéressa le plus jusqu'au début des années 2000 même si les pistes quant à ses origines se brouillent très souvent et les informations sur sa vie se contredisent. Peter reste un mystère qui très certainement ne sera jamais percé.
Si Peter Glawson ne serait que son nom de scène, le plus âgé et charismatique des adolescents du film serait né au milieu des années 50, en 55 ou 56, au Texas où il grandit auprès de son frère ainé Rick et son demi-frère Maxey. A 12 ans il serait parti vivre avec Maxey chez leur oncle Terry en Californie. Là encore les sources divergent. Les déclarations que détiendrait la police d'un des producteurs pour lequel travaillait Peter affirmeraient que Terry n'était pas leur oncle mais leur protecteur qui entretenait avec eux des relations troubles. D'autres rapports indiqueraient que Peter n'était qu'un gigolo, un call boy qui monnayait ses services comme d'autres modèles de la Lyric. Rien ne fut jamais prouvé. Tout resta au stade de rumeurs. La seule certitude qu'on a sur Peter est le fait qu'il fut un jeune modèle, un des favoris de la Lyric International fondée par le texan Billy Byars Jr, également un des scénaristes de The Genesis children, pour laquelle il commença à poser dés l'âge de 12
ans pour des photos de nus homo-érotisants jusqu'à l'âge de 18 ou 19 ans. Un certain nombre de magazines américains d'alors dont Zipper et Coq d'or firent de Peter leurs choux gras. Certains journalistes écrivaient qu'on pouvait très souvent voir Peter trainer aux abords des studios de Hollywood, souvent nu, en grand adepte de naturisme qu'il était, ou de la villa que possédait Byars sur les collines de Hollywood. Si la Lyric International fut au coeur d'une complexe affairede moeurs qui la contraint à fermer ses portes en 1973 rien ne fut là encore prouvé. Quant aux photos de Peter ce ne sont que des clichés érotiques des plus légaux destinés à la presse masculine d'époque aujourd'hui quasi introuvables.
S'il fut modèle pour la Lyric, Peter interpréta également pour elle bon nombre de courts métrages tournés en super 8 dés l'âge de 12 ans dont entre autres Sandy Hill, Summer freedom, Peter and the desert riders... certains édités en DVD après que Peter ait donné son accord. Le dernier dans lequel il est apparu serait Swim party en 1973 accusant bien alors ses vingt ans révolus avant de disparaitre de la circulation. Dans aucun des courts qu'il tourna Peter n'a joué de scène à caractère sexuelle. Il s'est toujours contenté de se déshabiller laissant ainsi planer un doute sur sa sexualité. Beaucoup de sources d'époque affirmaient qu'il était hétérosexuel.
Dans les années 90 le nom de Peter resurgit. Bel et bien vivant, il aurait racheté et récupéré toutes les photos ainsi que les négatifs et les films qu'il avait fait pour la Lyric. Peter ne souhaite faire aucun commentaire sur sa carrière encore moins parler de son passé. Il refuserait catégoriquement d'évoquer ses partenaires de Genesis children afin de respecter leur vie privée. Peter serait apparu quelques fois à la télévision américaine lors de talk shows diffusés sur le câble.
Au début des années 2000, on murmurait qu'il était désormais marié et père de famille. S'il refuserait toujours de parler de son passé et de donner quelque information que ce soit, il avouerait tout de même ne rien regretter de sa carrière de jeune, très jeune, modèle.
GREG HILL: Greg Hill, l'image même du brun ténébreux, est avec Peter Glawson celui qui fit par la suite le plus parler de lui. Greg tout comme Peter et la plupart des comédiens du film était un des modèles de la Lyric International pour qui il fit bon nombre de photos. Après la fin du tournage de The Genesis children, Greg serait resté très proche du réalisateur dont il aurait été un temps l'ami. Après que les photos de nu que Greg et ses partenaires avaient
fait pour la Lyric aient été rendues publiques notamment sur le net, le jeune homme aurait récupéré les siennes sans pour autant toucher un seul dollar. Il aurait refusé d'être payé. Nous étions assez riches alors. Il était donc inutile d'être payé aurait il déclaré par la suite. Après avoir quitté le monde du cinéma et de la photographie Greg serait devenu décorateur d'intérieur. Homosexuel, il est malheureusement mort du sida à l'aube des années 90.
JACK GOOD: Le brun et ténébreux Jack Good, est-ce là son véritable nom, s'est par la suite tourné vers la scène. Juste après The genesis children, on a en effet pu le voir dans la
comédie musicale Catch my soul du compositeur Emil Dean Zoughby qui fut joué essentiellement en Angleterre. On perd malheureusement trace du séduisant Jack par la suite.
MAX ADAMS: Certaines sources soupçonneraient que Max Adams soit en fait le demi-frère de Peter Glawson, le fameux Maxey dont ferait référence sa biographie. D'autres sources affirmeraient que Maxey 'Max" Adams apparaitrait aux cotés de Peter sur les tout premiers clichés que la Lyric ait fait de lui. On les verrait avec d'autres adolescents entrain de jouer sur une plage du Gulf Coast au Texas.
Tout ce qu'on sait sur les quatre autres jeunes comédiens c'est que la plupart appartenait à la Lyric International pour laquelle ils furent eux aussi modèles mais aucune information n'a jamais fusé sur eux. Reste à savoir si les commentaires faits en voix off durant le film sur chacun d'eux reflète ce qu'ils étaient dans la vie ou si tout n'est que fiction.
BUTCH BURR: Butch est l'ainé de la troupe, celui que tout le monde envie car il a des parents suffisamment riches pour lui avoir acheté un vélomoteur dont il est très fier. Il se croit ainsi au dessus de ses camarades. La vie lui parait mortellement ennuyeuse.
DAVID JOHNSON: David est le plus altruiste et le plus rassurant des huit garçons, celui qui parvient à vous faire oublier vos peurs lorsque la nuit tombe.
MIKE GOOD: Le plus petit par la taille... et le plus oublié des huit adolescents dans le film.
BUBBA COLLINS: Bubba est le plus jeune de la bande, celui qui pose le moins de questions.
The Genesis children c'est également l'emblématique figure du pouvoir sous ses trois formes, le prêtre, le militaire et le professeur, incarné par le mystérieux VINCENT CHILD, un évident pseudonyme, fort évocateur avouons le, très probablement un des membres de la Lyric.