House of De Sade
Autres titres: Sex seance
Real: Joe Davian
Année: 1976
Origine: USA
Genre: X
Durée: 57mn
Acteurs: Vanessa Del Rio, David Williams, Peter Andrews, Iris St Denis, Michael Ronds, Crystal Sync, Paula Morton, Lee Roy St Lohn, Don Smith...
Résumé: Esclave et soumise, adepte du bondage, Lucille obéit à son dominateur, Brad avant de se rendre avec un groupe d'amis tout aussi débauchés dans une étrange maison isolée dans la campagne où les attend un jeune majordome bossu et inquiétant. Après une partouze générale, ils se rendent au salon, organisent une séance de spiritisme afin d'invoquer l'esprit du Marquis De Sade pour qu'il les investisse. Le Divin Marquis se matérialise et va leur faire connaitre les plaisirs de la perversion, de la souffrance et de l'obéissance...
Spécialiste d'une certaine pornographie malsaine à tendance sadomasochiste des années 70, Joseph Davian à qui on doit entre autre des titres aussi alléchants que Night of submission et Appointment with agony fait cette fois revivre le Divin Marquis avec House of De Sade qu'il réalisa en 1976. Et c'est une fois de plus le bondage et la soumission qui sont au coeur de cette histoire totalement farfelue au cours de laquelle un groupe de jeunes hippies lubriques fait revenir à la vie Sade au cours d'une séance de spiritisme pratiquée dans une maison hantée perdue au milieu de nulle part. L'idée est divinement belle, le résultat est diablement décevant tant on a l'impression d'assister à une blague pornographique déviante.
Toute la première du film, étonnamment court, est consacrée aux violents ébats de Lucille, une putain en cuir soumise qui a emprunté son look à Elvira, et Brad, son dominateur, tandis que dans une chambre adjacente deux couples partouzent sur un lit. Une fois terminé, ils se retrouvent tous une nuit sans raison apparente dans cette maison perdue au milieu de la campagne où les attend un jeune valet bossu aux dents de vampires qui les conduit dans leur chambre respective. Lucille aperçoit alors un le valet au sexe démesuré sortir d'un placard puis disparaitre puis revenir pour mieux l'arroser de son sperme. Terrifiée, elle se réfugie chez ses amis et partouze avec eux afin d'oublier ses hallucinations. L'orgie ayant pris fin, ils descendent au salon et entament une séance de spiritisme afin d'appeler à eux l'esprit du célèbre Marquis qui va finir par se matérialiser sous la forme d'un homme en string noir dissimulé derrière un masque de cuir noir luisant. Il va leur faire apprécier les célestes plaisirs de la soumission, du sadisme et du bondage pour leur plus grande joie avant que le Marquis enlève son masque et leur révèle que tout cela n'était qu'une jouissive mise en scène. Derrière le masque se cachait en effet Brad.
Ayant bénéficié d'un budget qu'on devine microscopique, Davian n'a guère pu soigner ses décors réduits à un mini salon, une chambre et une salle microscopique encore moins ses quelques trucages grossiers digne d'une pièce de théâtre scolaire. Tout est si mal agencé qu'on a bien du mal à croire un instant à ce scénario sans queue ni tête si mal exploité qu'il en devient très vite ridicule. Les situations sont grotesques et jamais crédibles et les tentatives de Davian pour créer une certaine tension tombent toute à l'eau, un échec que le micro budget n'explique pas.
Restent donc au crédit de House of De Sade ses scènes de sexe qui devraient réjouir tous les amateurs de déviances sexuelles sauvages et de bondage. En effet House of De Sade n'y va pas avec le dos de la cuiller et sont ainsi au programme toute une liste de plaisirs sadiens dont on se délectera. Soumission et obéissance, dog-training, fessées à la main et
à la matraque en latex, martinet, laisse et collier, godage, torture des tétons, léchage de pieds, lavements... font partie de ce spectacle particulièrement malsain tandis que les chairs et les sexes sont malmenés, maltraités, mis à mal sans ménagement. Le clou de ce porno trash est constitué de deux scènes qui risquent de fortement mettre mal à l'aise les plus sensibles. A l'aide d'une poire, une femme se fait remplir d'eau le vagin qu'elle expulsera ensuite dans la bouche de son partenaire assoiffé. Un concombre est introduit dans le vagin de Lucille. Son Maitre l'épluche puis le découpe en rondelles avec un canif bien acéré en se rapprochant lentement mais dangereusement de son sexe. Arrivé à ras, elle l'éjectera alors de son intimité. Impressionnant même si on avait déjà assisté à la même scène dans Dominatrix without mercy à la différence près que Damiano avait su créer un certain climax lors de cette inoubliable séquence. Et ce n'est pas là la seule ressemblance avec ce film.
Les scènes de soumission notamment de fessées et de martinet font irrésistiblement penser à celles de Dominatrix dont Vanessa Del Rio était déjà la victime consentante.
Le véritable intérêt de House of De Sade réside donc dans ses scènes de sexe, crasses, poisses, brutales inhérentes à un certain porno trash, glauque et malsain, propre aux années 70 dont Damiano, De Renzy, Zebedy Colt entre autres réalisateurs furent les maitres de pont mais on ne pouvait guère s'attendre de toutes façons à un univers mielleux sentant la rose de la part de Sade. Particulièrement rebutant pour ceux qui ne jurent que par leromantisme et la propreté dont ne fait heureusement pas partie le Maniaco et ses fidèles mais joliment attractif pour tous les heureux amateurs de déviances et de sexualité brutale, House of De Sade a pour autre intérêt sa bande son composée de morceaux de Pink Floyd et plus exactement de l'album A saucerful of secrets. On reconnaitra ainsi les inquiétants Set the controls for the heart of the sun, Astronomy domine et Careful with that axe Eugene dont les hurlement se mêlent aux cris d'extase et de souffrance des protagonistes. On notera là encore que Dominatrix without mercy avait également utilisé ce dernier titre comme bande son. A croire que Pink Floyd inspirait les auteurs de porno déviants!
Aux cotés de la plantureuse Vanessa Del Rio, adepte incontestée des plaisirs sadomasochistes dans plusieurs oeuvres de ce type, on reconnaitra quelques figures du porno trash d'alors dont entre autres Crystal Sync, David Williams, Paula Morton ou encore Iris St Denis.
Classique du porno trash estampillé années 70, House of De Sade s'il ne convainc guère n'en demeure pas moins un appétissant petit X déviant pour tous les amateurs de sexe brut de décoffrage qui en bon émule du Marquis trouvent leur plaisir dans la souffrance. On sera juste en droit d'imaginer ce que ce sujet aurait pu donner entre les mains d'un pornocrate tel que Damiano.