Il baco da seta
Autres titres: The worm of silk
Real: Mario Sequi
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Giallo
Durée: 90mn
Acteurs: Nadja Tiller, George Hilton, Riccardo Garrone, Guy Madison, Evi Marandi, Evi Rigano, Mario Feliciani, Osvaldo Ruggieri, Carlos de Castro, Vivi Gioi...
Résumé: Autrefois célèbre, l'ex-chanteuse française Smeralda Amadier est aujourd'hui au bord de la ruine. Quadragénaire encore très attractive, elle aime attirer les hommes beaucoup plus jeunes qu'elle. Un soir elle fait la connaissance d'un jeune grec qui la séduit. Le lendemain tous ses bijoux lui ont été dérobés dans son coffre-fort. Le jeune homme homme a disparu, seul son pull over a été retrouvé percé d'une balle au niveau du coeur. Smeralda quant à elle ne se souvient de rien et prétend avoir été droguée. Le commissaire Garnieri est chargé de l'enquête. Si les suspects sont particulièrement nombreux, c'est son amant Didier que la police pense être le coupable. Mais ce vol est il un véritable larcin ou ne serait ce pas un complot contre la chanteuse ou une simple et rusée manigance afin de toucher l'importante somme d'argent que représente de la police d'assurance soit 800 000 dollars...
Avant dernier film de Mario Sequi, réalisateur peu prolifique dont on retiendra surtout la version de Sandokan, La révolte gronde à Borneo / Le tigri di Mompracem, et sa décamérotique Fratello homo sorella bona, Il baco da seta fait dés les premières images penser à un sexy giallo maritime mais l'illusion est de courte durée car au final le film de Mario Sequi se rattache irrémédiablement au courant des gialli psychologiques à la Lenzi
notamment Orgasmo et Paranoia dont il reprend plus ou moins les grandes lignes. Malheureusement Sequi est loin d'être Lenzi mais tenter de reprendre de tels thèmes quasiment cinq ans plus tard alors que le filon se meurt doucement fut peut être aussi une erreur. Il baco da seta littéralement le ver à soie ne doit son titre animalier qu'à de pures fins commerciales afin de voguer sur la vague des oeuvres de Dario Argento. Point de ver donc mais un giallo particulièrement bavard et lent qui aura très vite raison du spectateur pris de somnolence tant il ne se passe rien 90 minutes durant.
La trame de l'histoire tourne autour d'une célèbre et richissime ex-chanteuse française qui frôle la banqueroute. Femme cougar bien avant l'heure elle s'intéresse de prés à de beaux jeunes hommes qu'elle séduit et attire dans son lit. Un soir un mystérieux voisin, un jeune grec de 22 ans, se présente à elle et la charme. Smeralda succombe et l'invite dans sa chambre. Le lendemain, tous ses bijoux lui ont été volés dans son coffre-fort. Si la cantatrice ne se souvient de rien, le jeune garçon a quant à lui disparu et seul son pull a été retrouvé percé d'une balle. Une enquête est ouverte et si les suspects sont nombreux, son amant est le premier de la liste. Manigance, complot, réel vol, toute la vérité se fera lors des ultimes
images. Si dés le départ l'intrigue n'est guère passionnante, Sequi ne cherche pas vraiment à la rendre captivante non plus. Platement mis en scène, sans grande originalité, Il baco da seta a pour plus grosse erreur d'avoir voulu imiter les thrillers des années 60 tant dans son esthétisme que dans son déroulement à une époque où le public se tournait depuis quelques années déjà vers d'autres modes attendant de tels films tout à fait autre chose. Cela aurait pu certes fonctionner mais un joli enrobage visuel ne fait malheureusement pas une oeuvre. Dénué de tout véritable suspens, exempt de toute tension mais aussi de meurtre Il baco da seta échoue sur toute la ligne. Sequi et son scénariste Eminio Pontiroli ne parviennent à aucun moment à véritablement construire leur intrigue souvent brouillonne. Les différents personnages apparaissent puis disparaissent pour réapparaitre par la suite s'ils ne se sont pas purement et simplement évanouis jusqu'au final bien peu étonnant si ce n'est qu'il est entièrement filmé en rouge, démuni de tout coup de théâtre, de véritable émotion, de cette folie dont il aurait du être empreint.
Les interprètes sont pour la plupart tout autant transparents. George Hilton, une des pointures du genre, est cette fois bien mal utilisé et son rôle se trouve gâché par la maladresse et la nonchalance de Sequi. Riccardo Garrone quant à lui est peu convaincant dans la peau du détective. On se réjouira de la présence du séduisant Carlos de Castro dans le rôle du jeune amant dont ce fut malheureusement la seule prestation au cinéma. Pour l'anecdote, le rôle de Robert devait être au départ tenu par Robert Taylor mais l'acteur décéda d'un cancer entre temps et c'est Guy Madison qui le remplaça.
Au crédit du film restent la joie partition musicale de Riz Ortolani, les lumineux paysages toscans de Castiglioncello cependant trop mal utilisés, les beautés de l'allemande Nadja Tiller, l'héroïne principale, et plus discrète Evi Mirandi et le coté fortement estampillé années 60 de certaines séquences et décors qui pourra susciter une certaine tendresse chez les nostalgiques de ces années.
Si Il baco da seta fait aujourd'hui partie des gialli oubliés difficilement visibles, cela n'en fait pas pour autant un film exceptionnel. Il demeure une toute petite série anodine, insipide et vite oubliée que l'amateur regardera simplement pour satisfaire sa soif de curiosité sans véritable plaisir cette fois.