Casa di piacere
Autres titres: Dirty love 2 / Dirty love 2: the love games
Real: Alex Damiano
Année: 1989
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 95mn
Acteurs: Valentine Demy, Alessandro Freyberger, David D'Ingeo, Alessandro Scotti, Maurice Poli, Luciana Cirenei, Elisa Mainardi, Mary Maxwell, Ludovico Della Jojo, Alessandro Marino, Antonello Dose, Nieves Navarro...
Résumé: Eva est une ex-prostituée. Elle vient d'hériter de manière inattendue d'une somptueuse propriété. En se rendant chez un vieil antiquaire, elle fait l'acquisition d'un sofa rouge. L'antiquaire lui révèle alors que le canapé emprisonne l'âme de ses propriétaires. De retour au manoir, elle s'assoit sur le divan et lui reviennent alors en mémoire les différentes aventures sexuelles qui jadis se sont déroulées en ces lieux. Eva se voit recueillir trois jeunes mâles tous vagabonds avec qui elle va vivre de torrides aventures...
Unique film du réalisateur Alex Damiano, Casa di piacere est l'adaptation à l'écran du roman de Jolyot de Crébillon intitulé The sofa. Autant dire de suite que Casa di piacere est un pur produit érotique en parfaite adéquation avec son époque, la fin des années 80, à savoir un film d'une étonnante inocuité à l'érotisme aussi inoffensif que frustrant. Alors que le cinéma de genre transalpin et par conséquent le cinéma érotique est depuis déjà bien longtemps à l'agonie, quelques réalisateurs tentent de poursuivre l'aventure en mettant en scène des oeuvres polissonnes édulcorées à l'excès malgré des scénarii parfois salaces. Parmi eux on compte bien sûr Joe D'Amato et l'érotisme glacé de titres tels que Lussuria, Amore sporco..., on assiste également à quelques tentatives de faire revivre Emmanuelle (le soporifique Lady Emmanuelle) et parmi toute cette production dont une bonne partie fit les beaux jours ou plutôt les jolies soirées de certaines chaines télévisées en émoustillant le spectateur tout en laissant vagabonder son imagination , on compte Casa di piacere.
Du roman ne subsiste que l'intrigue. Une ex-prostituée, Eva, hérite à sa grande surprise d'une splendide propriété campagnarde. Transformée en parfaite aristocrate, Eva oublie son ancienne vie jusqu'au jour où il fait l'acquisition d'un magnifique canapé rouge qui selon la légende que lui narre l'antiquaire emprisonne l'âme de toutes celles qui l'ont eu en leur possession. Eva va alors revivre quelques unes des aventures érotiques qui eurent lieu dans la propriété. Très attirée par les jeunes éphèbes, elle en recueille trois, trois beaux vagabonds qui vont travailler pour elle comme paysagiste-jardinier tout en satisfaisant ses désirs sexuels par le biais des souvenirs du fameux divan. C'est alors qu'elle va devoir faire un choix mais celui ci ne sera peut être pas celui escompté par les trois jeunes mâles.
De ces fameuses aventures sexuelles, il ne reste pratiquement rien ici malheureusement. Sur les 90 minutes que dure le film, on ne compte que trois scènes croustillantes, en fait l'accueil très chaleureux et charnel que réserve Eva à ces trois hôtes. Pour le reste, on devra se contenter de ses déshabillés de soie transparents, de quelques poitrines dénudées et de poses aguicheuses. On reste constamment dans le suggéré tant et si bien qu'à l'instar de bien des oeuvres érotiques d'alors on les regarde comme on feuillette un magazine papier glacé coquin très glamour. Si l'érotisme reste donc très soft, on ne pourra guère se rattraper sur les dialogues d'un total inintérêt encore moins sur les diverses péripéties qui pourraient pimenter l'histoire mais donnent surtout une impression de remplissage. On se contente simplement de jardiner, faire un peu de mécanique, pique-niquer, boire du champagne ou
danser un charleston bien mou du genou avant une conclusion sagement moraliste puisque Eva préférera finalement les bras du vieil antiquaire que la vie dissolue qu'elle aurait pu mener avec ses trois beaux adonis. On soulignera également une certaine hypocrisie alors très en vogue en cette fin d'années 80 dans le cinéma érotique italien, toute vision de sexe masculin étant bannie alors que l'objectif se plait à contempler sous tous les angles l'intimité féminine. Le procédé est ici particulièrement maladroit, faisant perdre de sa crédibilité à l'ensemble. Les trois jeunes gaillards se cachent en effet inlassablement les parties intimes avec leurs mains à chaque scène d'amour même lorsque Eva se donne à eux à corps perdu, sans oublier de faire de même lorsqu'ils passent devant un miroir! Cela devient assez vite risible!
Accompagné d'une partition musicale insupportable, Casa di piacere se laisse cependant regarder ne serait ce que pour la beauté de ses décors 18ème siècle, littéralement splendides et des extérieurs verdoyants et ensoleillés, magnifiés par une superbe photographie ainsi que de la présence de Valentine Demy, ex-modèle de lingerie féminine découverte l'année précédente par D'Amato qui en fit l'héroïne de Amore sporco / Dirty love. Aussi vulgaire que mauvais actrice, cette jeune milanaise totalement désinhibée étale ses charmes de façon putassière qui devrait plaire à ceux qui ont un penchant pour la vulgarité faite femme. Future reine du porno extrême aujourd'hui surgonflée au silicone, Valentine et sa désormais célèbre coupe à la Louise Brooks est l'atout principal de cette petite bande érotique qu'elle partage avec trois jeunes mâles à la beauté ravageuse dont les fessiers parfaits en feront chavirer plus d'un à savoir
les yeux revolver de Alessandro Freyberger qui jadis succomba aux assaut de Ajita Wilson et Rita Silva dans quelques WIP, le comédien photographe et peintre David D'ingeo, un habitué de ce genre d'oeuvre et le blond Alessandro Scotti dont ce sera l'unique prestation au cinéma. Les bissophiles seront quant à eux ravis ou peut être consternés de revoir deux ex-gloires du cinéma Bis, Maurice Poli qui s'octroie malgré son âge avancé une scène d'amour impudique avec Valentine et Nieves Navarro dans une courte scène bien heureusement non déshabillée qui sera son ultime apparition à l'écran avant qu'elle ne se retire définitivement.
En raison de la présence de Valentine Demy, le film fut vendu à l'étranger sous le titre Dirty love 2: the love games.