A siren in the dark
Autres titres: Nuits secrètes
Real: Steven Vasquez / Laura Treilly
Année: 2009
Origine: USA
Genre: Thriller
Durée: 79mn
Acteurs: David Beutler, James Townsend, Orion Cross, Rick Bolander, Jason Dodds, Laura Treilly, Kyle Lankins, Donna Michelle, Todd Tetreault, Christin Pertel, Madelyn Starr, Donner Tran, A.J Domianus...
Résumé: Cameron, un policier doté de pouvoirs psychiques, interroge un adolescent, Danny, dont le petit ami, Kevin, a disparu. Danny est soupçonné de l'avoir tué quelques heures auparavant. Danny lui avait téléphoné avant sa disparition. Inquiet, Kevin est parti le rejoindre. En fait, Danny a rencontré Joshua surnommé la Sirène, un adolescent psychopathe qui vit seul dans une immense maison. Il y attire d'autres jeunes pour exploiter leurs addictions et les tuer. Cameron va découvrir tout un monde de dépravation fait de sexe et de drogues...
Venu du court, on avait découvert Steven Vasquez en 2008 avec son premier long métrage, le glauque et violent Troubles secrets où le réalisateur mettait en scène une histoire percutante qui mêlait des thèmes aussi pointus que difficiles tels que les abus sexuels, le viol et la prostitution chez les adolescents. Après une séquelle donnée au film, Sombres secrets, Vasquez nous livre son troisième thriller où on retrouve ces univers sombres qui ont donné au réalisateur sa marque de fabrique.
A siren in the dark nous plonge très vite dans un monde glauque, noir, que hante un jeune psychopathe nommée la Sirène aussi beau que dangereux. Les adolescents de Vasquez sont loin d'être des anges dont il ne possède que la beauté. Une fois de plus, le metteur en scène secondé ici par Laura Reilly, également actrice, fait rimer homosexualité et de façon plus générale sexualité avec dépravé. Au coeur de l'intrigue se trouvent Danny et Kevin, ils sont amants et partagent un goût commun pour l'héroïne et le sexe. Autour d'eux gravitent leurs frères et soeurs tous plus débauchés les uns que les autres. Entre deux shoots, ils aiment le sexe notamment avec des filles plus jeunes, "A 15 ans, c'est là qu'elles sont les plus faciles" quand ils n'attisent pas la jalousie lorsqu'ils préfèrent les garçons. C'est là que Kevin disparait mystérieusement.
Commence alors un long trip aussi bizarre que ravagé à la croisée des chemins de Lynch (Blue Velvet) et Le 6ème sens qui risque de décontenancer le spectateur. Monté en un flash-back qui s'articule sur l'interrogatoire de Danny, le principal suspect, Vasquez nous immerge dans univers où il est parfois difficile de faire la part entre le rêve et la réalité d'où une lecture souvent peu évidente. Les personnages se croisent, se mêlent, vont et viennent comme dans un cauchemar, s'aiment, se tuent pour sans cesse revenir vivants oufantomatiques, Un point commun les unit: la drogue (alcool, joints, héroïne, coke...) et leur obsession , leur soif de sexe. Quoi de pire pour tous ces jeunes que de croiser la route du sensuel Joshua surnommé la Sirène, un jeune garçon psychopathe qui utilise leurs addictions pour les attirer chez lui, une vaste demeure isolée perdue sur les sommets embrumés de Los Angeles, se défoncer, jouer sexuellement avec eux avant de les tuer. Danny et Kevin, tous deux hantés par la mort par overdose d'une amie commune, l'ont apparemment rencontré mais qui a tué qui?
A siren in the dark est un puzzle que le spectateur doit assembler, chaque scène en est une pièce mais les diverses pièces sont elles réelles ou issues des hallucinations de chacun? L'assemblage n'en est que plus ardu d'autant plus que Vasquez n'est ni Lynch ni Shyamalan. Elles ne s'emboitent pas toujours très bien. Il est donc parfois approximatif et on se perd dans les méandres d'un scénario confus où le style l'emporte sur la cohérence. Et le final n'apportera pas forcément les réponses attendues.
Traiter une telle intrigue en seulement 79 petites minutes était un défi et le manque de moyens n'a guère joué en faveur de Vasquez. Plus qu'à l'histoire elle même c'est au style
qu'on s'attachera avant tout ici. Le réalisateur multiplie les plans choc, les scènes d'hallucination dans une suite d'images stroboscopiques où il aime utiliser le split-screen et les scènes de sexe souvent torrides toutes empreintes d'un homo-érotisme foudroyant à l'instar de Troubles secrets. On retiendra surtout la longue séquence où sous forme d'un cauchemar les trois principaux protagonistes font l'amour, s'espionnent et se tuent rongés par le souvenir macabre de la mort de leur amie, tandis que les personnages des photos accrochés au mur prennent vie, se dénudent et s'assassinent sous l'oeil espion d'un oiseau de métal.
Autre atout majeur du film c'est la beauté des jeunes acteurs, la plupart venus de Troubles secrets, qui fascinera le spectateur et lui fera oublier un scénario trop confus. James Townsend, Orion Cross, un habitué des porn vidéo, et David Beutler mais également Jason Dodds et Rick Bolander s'exhibent nus face à la caméra qui caresse leurs courbes parfaites, visite chaque centimètre de leur corps d'éphèbes, découvre leur fessiers fermes et gourmands lors de scènes homo-érotiques propres aux fantasmes et d'ébats aux limites parfois du hard. A siren in the dark est avant tout un régal pour l'oeil, un spectacle esthétisant pour les hommes qui aient les hommes, une bacchanale pour les amateurs de sexe et de drogues qui comme nous au Maniaco se complaisent dans la dépravation. L'histoire devient accessoire ce qui est dommage car Vasquez est un cinéaste talentueux, inspiré et esthète qui n'a malheureusement pas les budgets nécessaires pour réaliser ses ambitions comme l'avaient déjà montré ses deux précédents films.
En l'état A siren in the dark, directement tourné pour la vidéo, est un petit thriller sombre, glauque, visuellement magnifique vu sous un regard masculin, une tentative de style certes confuse et difficile d'accès qui méritera peut être plusieurs visions même si le plus important n'est forcément pas ici l'histoire.