Il giorno del cobra
Autres titres: Cobra / Le jour du Cobra / Day of the Cobra
Real: Enzo Castellari
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Polizesco / Noir
Durée: 90mn
Acteurs: Franco Nero, Sybil Danning, Mario Maranzana, Licinia Lentini, William Berger, Ennio Girolami, Massimo Vanni, Sacha D'Arc, Carlos Gabriel Sparanero, Mickey Knox, Angelo Ragusa, Romano Puppo, Franco Ukmar...
Résumé: Détective privé minable de San Francisco, jadis renvoyé du Bureau des Narcotiques pour avoir refusé toute corruption, Larry Stanziani, surnommé "le Cobra", est contacté par Goldschmidt, son ancien patron. Il doit se rendre à Gênes pour tuer Kandinsky, un des caïds du trafic de drogue responsable de son éviction. De retour en Italie, Stanziani, homme meurtri et désillusionné, tente de reprendre une vie de détective privé. Pour mener à bien sa mission, il se retrouve plonger dans une guerre mafieuse...
1980, le polizesco, style cinématographique autrefois fort prolifique en Italie est à l'agonie. Les réalisateurs qui en furent les principaux investigateurs tels Umberto Lenzi et Stelvio Massi abandonnent le genre. Enzo Castellari, déjà auteur de quatre polizeschi musclés, en signera un cinquième et ultime, Il giorno del cobra, enterrant ainsi le polar à l'italienne d'une façon quelque peu décevante.
Loin semble être le temps de Big racket et autre à la vision de ce film d'une étonnante mollesse où Franco Nero traine paresseusement sa carcasse. On était en droit d'attendre un chant du cygne beaucoup plus énergique d'autant plus que l'idée de départ était intéressante. Castellari s'inspire en effet du cinéma de Chandler, des personnages de Philip Marlowe et Mike Hammer dont Nero est une sorte de croisé, avec son détective en chapeau. Il giorno del cobra se veut un hommage aux films noirs des années 50 mais force est de constater que ni Castellari ni son protagoniste principal, son détective alcoolique et désabusé, ne semblent être très en forme. L'ensemble est d'autant plus insipide que le film souffre de son scénario d'un classicisme désolant pourtant signé Aldo Lado, Tito et Fabio Carpi. Oubliant tous les codes du polar, Castellari se contente ici d'une banale histoire de vengeance dont l'ouverture fut tournée à San Francisco avant que le cinéaste n'installe ses caméra à Gênes, sa ville fétiche depuis La polizia incrimine la legge assolve, pour une banale histoire de guerre mafieuse que traverse nonchalamment Franco Nero, ex-flic qui d'un bout à l'autre du métrage se contente de mâchouiller un chewing-gum tout en malaxant une boule relaxante. Peut être s'est il un peu trop relaxé pour être aussi fade à l'instar du reste de la distribution. On ne s'attardera pas sur les séquences mélodramatiques qui parsèment l'ensemble notamment l'idylle entre
Franco Nero et Sybil Danning et les relations difficiles entre le détective et son jeune fils, interprété par le propre fils de Nero.
Reste au crédit du film outre une jolie partition musicale signée Paolo Vasile sa dernière partie qui parvient à insuffler cette énergie qui jusque là lui faisait tant défaut à travers quelques scènes d'action et de règlements de compte dont une dans une boite de nuit tenue par une femme qui s'avère être un karateka travesti. On y retrouve le temps de quelques trop rares instants la patte du cinéaste avec notamment ses éternels ralentis si chers à son coeur. Cela n'arrive malheureusement pas à sauver Il giorno del cobra de l'ennui. Le film tourne quasiment à vide même s'il fait parfois illusion. On est loin, très loin du cinéma auquel nous avait habitué Castellari. Pour sa sixième collaboration avec le metteur en scène, Franco Nero s'est quelque peu fourvoyé. Quant à Sybil Danning, attrait charme du film, ses admirateurs seront déçus puisqu'elle nous ne gratifie d'aucune scène croustillante. Elle ne fait elle aussi que traverser le film de manière quasi transparente.
Il giorno del cobra avait pourtant tous les ingrédients pour devenir un bon film sombre et émouvant à la fois, avant tout cet univers dans lequel il nous plongeait, ce monde où Larry Stanziani est une sorte de survivant, un personnage déchu, blessé, désillusionné, le dernier des romantiques, un incorruptible perdu au milieu de la corruption. L'atmosphère y était définitivement noire, désespérée. Dommage que Enzo Castellari n'ait pas su utiliser à bon escient tous ces éléments.