Tex e il signore degli abissi
Autres titres: Tex et le seigneur des abysses / Tex and the lord of the deep
Real: Duccio Tessari
Année: 1985
Origine: Italie
Genre: Aventures / Fantastique
Durée: 90mn
Acteurs: Giuliano Gemma, William Berger, Carlo Mucari, Flavio Bucci, Isabel Russinova, Aldo Sambrell, Peter Berling, Francisco Braña, Hugo Blanco, Pietro Torrisi, Luis De Villalonga; Riccardo Petrazzi...
Résumé: Tex Willer et ses inséparables compagnons, Tiger Jack, un jeune guerrier Navajo et Kit Karson, volent au secours d'un convoi d'armes de l'armée américaine attaqué par une bande de voleurs sans scrupules. Cette équipée va les entrainer dans une aventure inattendue et surtout bien plus périlleuse. Ils découvrent en effet qu'une tribu d'indiens Yaquis détiendrait une arme mortelle aux pouvoirs surnaturels. Il s'agirait de mystérieuses pierres vertes d'origine volcanique qui momifient sur le champ tout être humain...
La réponse italienne à Indiana Jones! Tel fut le slogan de lancement du film en Italie. Voilà qui aurait du réjouir non seulement bon nombre d'admirateurs du célèbre aventurier mais également tous les fans de la célèbre bande dessinée italienne de Bonelli dont le film est la transposition à l'écran. La déception n'en est que plus grande à la vision de cette adaptation soporifique, peu inspirée, d'un Duccio Tessari essoufflé qui signait là son ultime film pour le cinéma.
Quelles sont donc les raisons pour lesquelles le film qui pour la première fois mettait en images les aventures de Tex Willer se solda t-il par un si cuisant échec tant en France qu'en Italie? L'un des principaux torts de Tessari fut peut être de vouloir faire revivre un cinéma moribond depuis déjà bien des années notamment le spaghetti-western, appellation sous lequel il fut vendu. En fait Tex et le seigneur des abysses est un mélange de différents genres, le western certes mais également l'aventure, le fantastique et l'action, un pot-pourri alors en vogue en Italie avouons le depuis le film de Spielberg. Malheureusement, un tel héros méritait une mise en scène en adéquation avec les péripéties musclées de son héros ce qui n'est guère le cas du film. En fait Tex et le seigneur des abysses semble tourner au ralenti dés les premières minutes, une vitesse de croisière poussive qui ne changera guère
tout au long du métrage. Rarement avait on vu une mise en scène aussi paresseuse et peu enthousiaste, une paresse communicative puisque très vite le malheureux spectateur sombre dans une douce léthargie que les scènes dites d'action ne viendront pas sortir tant elles sont d'une incroyable mollesse. Il ne pourra guère se rattraper sur les effets spéciaux souvent amateurs ni même sur les quelques effets gore réduits à leur minimum. Déjà peu aidé par sa mise en scène, Tex dont la voix off du narrateur n'est autre que celle de Bonelli lui même a souffert de son budget microscopique. Malgré le coté agréable de ses décors naturels on devine que Tessari d'humeur déjà peu volontaire au départ a dû travailler avec des bouts de chandelles. Privé de cette énergie indispensable à ce type de films, les quelques efforts qui ça et là surnagent s'effondrent vite et rien ne ne parvient à faire sortir Tex de cet ennui ronflant dans lequel il a plongé entrainant avec lui le spectateur.
La version française enfonce un peu plus le clou puisqu'elle a cru bon d'affubler les protagonistes d'un horripilant accent mexicain comme au bon vieux temps de la série Z. Qu'on se rassure, la version originale n'est guère mieux lotie. On regrettera notamment le doublage de Giuliano Gemma dont la véritable voix est plus proche du bellâtre transi que du héros baroudeur. Quant à l'interprétation, même si on sent que les comédiens se sont amusés, l'ensemble reste fade et peu convaincant malgré la présence de vieux routards tels que Aldo Sambrell, Flavio Bucci et William Berger. On est en fait plus proche du cours de jeu que d'un film sérieux où planerait le souffle fou de l'aventure.
Cette unique représentation de Tex à l'écran ne s'élève jamais plus haut qu'un simple épisode d'une série télévisée quelconque. Le film de Tessari est une jolie déception, une honnête série Z qui de splendide n'a que l'affiche prometteuse mais bien mensongère. Les amoureux des Indiana Jones à l'italienne lui préféreront entre autres Meglio baciare un cobra ou plus ludiques encore les films d'aventures de Antonio Margheriti.