Um pistoleiros chamado Papaco
Autres titres: Os amores de um pistoleiro
Real: Mario Vaz Filho
Année: 1986
Origine: Brésil
Genre: Western / X
Durée: 71mn
Acteurs: Fernando Benini, Nain Chumbinho, Marcia Ferro, Nikita, Agnaldo Costa, Paco Sanchez, Satan, Denise Clair, Angelica Dumont, Camila Gordon, Priscilla Presley, Joao Cruz, José Lopez, Carlos Farah, Osvaldinho Ceara, Messias Rubio, Boka Loka, Franco Lino, John Mercuri, Antonio Vasques...
Résumé: Papaco parcours l'Ouest en trainant derrière lui son cercueil. Il se rend à Santa Cruz das Almas où il souhaite vendre la mystérieuse marchandise que contient son cercueil. Sur le chemin, il fait la connaissance de Linda, une jeune femme qui vient d'être violée et souhaite l'accompagner. Arrivé à Santa Cruz, il se retrouve au milieu de la guerre que se livrent deux gangs de criminels locaux. Cela ne l'empêche pas de goûter aux plaisirs du sexe au bordel local ni de remettre un peu d'ordre dans ce chaos à coups de révolver et de... phallus!
Si l'Italie a souvent su mêler la pornographie à d'autres genres cinématographiques tels l'horreur, le fantastique ou même le thriller, il en est un et non des moindres qu'elle n'a que rarement voire quasiment jamais mis à la sauce hardcore, c'est le western-spaghetti même si des plans X furent parfois tournés comme pour La vengeance de Dieu où Pietro Torrisi se fait faire une jolie fellation, une version polissonne aujourd'hui introuvable.
Si on trouve quelques exemples de porno westerns aux USA notamment Sweet savage, c'est au Brésil qu'on doit cette curieuse bande qui pille sans vergogne tous les éléments du western-spaghetti et plus précisément Django dont Papaco pourrait être le frère jumeau. Papaco est un étrange pistoleiros, impassible, froid, tout de noir vêtu, qui erre de villes en villes en trainant derrière lui son cercueil. Après avoir recueilli une jeune femme qui vient d'être violée, il arrive à Santa Cruz das Almas où plusieurs bandes de criminels dont celle de Sartana et celle de Jane s'affrontent afin de vendre les précieuses marchandises que contiendraient son cercueil. S'il se retrouve au milieu de la guerre que se livrent les deux bandes rivales, il profite également des prostituées du bordel local. Il parviendra tout de même à vendre ses précieux biens avant de repartir vers d'autres horizons toujours accompagné de son cercueil.
Dés l'ouverture du film, Mario Vaz Filho accumule les clins d'oeil et les références au western italien. Outre Django et son désormais célèbre cercueil, on retrouve un personnage nommé Sartana, un desperado en guerre contre un gang mené par une femme nommée Jane, un hommage très certainement à la fameuse Calamity Jane. Du spaghetti western, Um pistoleiros chamado Papaco connu également sous le titre Os amores de um pistoleiro lui emprunte également ses interminables gros plans sur les regards, ses gringos mal rasés qui transpirent, ses duels et ses décors poussiéreux mais aussi sa musique. Particulièrement présente ici, elle est un des atouts majeurs du film, belle, entrainante, presque fascinante, toujours joyeuse tant et si bien qu'on pourrait presque y sentir l'ombre d'un Ennio Morricone ou d'un Bruno Nicolai.
Guère originale, l'histoire se contente de reprendre les thèmes favoris du genre prétexte ici à de nombreuses scènes pornographiques jamais dénuées d'humour. Ainsi, si on se bat en duel, on finit toujours par offrir son derrière à son adversaire pour assouvir ses plaisirs sodomites, les phallus étant souvent assimilés à des revolvers car Um pistoleiros chamado Papaco donne autant dans l'homosexualité que l'hétérosexualité. Ainsi un des chefs de gang passe son temps à se faire sodomiser par ses hommes lorsqu'il ne les suce pas même lorsqu'il reçoit dans son bureau. Jamais vulgaires, les scènes pornographiques sont pour la plupart fort bien filmées et mises en scène, souvent festives, parfois drôles et s'intègrent toutes dans l'histoire.
Que le spectateur ne s'attende pas à une affiche de sexy gringos et de jolies catins en frou-frou. On reste définitivement dans la grande tradition du western. Les acteurs sont tous autant qu'ils sont ruisselants de sueur, mal rasés ou moustachus, le visage buriné écrasé par les rides, le sourire carnassier et les dents noires, le costume poussiéreux, le gringo dans toute sa splendeur en somme, tandis que les putains sont plus proches des travestis brésiliens que de la plantureuse danseuse de cabaret. On ajoutera à cette distribution la présence d'un nain voyeur qui devrait faire la joie des amateurs surtout lorsqu'il prend d'assaut Papaco en lui enfonçant son revolver entre les fesses!
C'est encore et toujours dans l'humour que se clôturera le film puisqu'on découvrira enfin quelles sont les mystérieuses marchandises que cache Papaco dans son cercueil. Il y dissimile en fait tout un étonnant éventail de godemichés qui fera le bonheur des différents chefs de gang et ramera la paix au village avant que notre sombre héros ne reparte sur les routes vers d'autres aventures en laissant derrière lui sa bien aimée du moment après un ultime et si tendre baiser.
Un doute subsiste tout de même quant aux scènes hardcore elles mêmes. Fernando Benini, acteur, comédien de théâtre et humoriste fort connu au Brésil, a t-il tourné lui même toutes ses scènes ou eut il recours à une doublure pour les plans de pénétration et autres fellations et sodomies? S'il a bel et bien tourné toutes les scènes de nu notamment dorsaux et les plans non pornographiques, il semblerait que la pilosité des jambes et le teint de sa peau change au gré des séquences polissonnes, un doute renforcé par le fait que lors des plans larges jamais la tête de Benini n'est visible, soigneusement cachée.
Quoiqu'il en soit, Um pistoleiros chamado Papaco est un savoureux porn western, plein d'humour, rythmé, ludique, un joli hommage tardif au western italien qui devrait en ravir plus d'un.