Afrika erotika
Autres titres: Une ile, trente filles et moi / The erotic adventures of Robinson Crusoe / Never on friday / Le avventure erotiche di Robinson Crusoe / Die erotischen abenteuer des Robinson Crusoe
Real: Ken Dixon
Année: 1975
Origine: USA
Genre: Aventures / Erotique
Durée: 82mn
Acteurs: Lawrence Casey, Erna Schurer, Malisa Longo, Macha Magall, Ulla La, Paola Maiolini, Lina Romay, Bruno Piergentili, Eva Carson, Eve Gabriel, Natasha Neal, Barbara Lee, Colette Descombes, Kim Ray, Alison Swaisland, Patricia Herrera, Robert Woods, Mike Monty-Bruce...
Résumé: Un homme s'échoue sur une ile apparemment déserte. Il est vite capturé par une tribu d'Amazones qui s'apprêtent à le faire cuire. Après avoir prouvé sa virilité, il devient leur mascotte qui jour et nuit les épuise sexuellement. Notre Robinson, heureux comme un poisson dans l'eau, va alors vivre moult aventures et péripéties, réelles ou sous forme de rêves, dans la peau d'un mage ou encore d'un super héros. Il rencontre également des cannibales redoutables et fait la connaissance de Vendredi, un indigène inépuisable sexuellement. C'est alors que cette jolie aventure exotique prend soudainement fin à coups d'oreiller...
Voilà une de ces gemmes du cinéma érotique sur lequel plane là encore une ombre de mystère quant à la réelle paternité du film. Si on l'attribue à l'énigmatique Ken Dixon, la rumeur voudrait qu'il ait été réalisé plus ou moins partiellement par Guido Zurli à l'instar de Femmes vicieuses / The daughter of Emmanuelle. Si on en croit Paola Maiolini et Malisa Longo, deux des actrices de cette robinsonnade, c'est bel et bien Dixon, un américain peu loquace selon elle, qui l'aurait mis en scène. Jamais elle ne vit Zurli sur le tournage et ses propos sont d'autant plus précis qu'elle a gardé un très bon souvenir du film.
Tourné à Sora sous une chaleur accablante, Afrika erotika connu également sous le titre plus explicite The erotic adventures of Robinson Crusoe est comme l'indique ce second titre une version érotique du célèbre roman de Daniel Defoe. Classé X lors de sa sortie, cette comédie farfelue et inénarrable risque pourtant de bien décevoir ceux qui en attendraient une adaptation aussi audacieuse que polissonne. S'il est un film qu'on pourrait rapprocher de Afrika erotika c'est bel et bien Queen Kong de Frank Agrama, c'est pour dire qu'on avoisine plus ici la bande dessinée pour adultes que le hardcore aussi soft soit il! Notre Robinson, bellâtre blond et musclé plus proche de Tarzan que du fameux héros du roman, similitude renforcée par la présence d'un singe géant, s'échoue pour des raisons qui nous resteront inconnues sur une ile paradisiaque habitée par une tribu d'Amazones portant toute le nom d'un jour de la semaine. Capturé et prêt à être cuit aux petits légumes pour être mangé, il leur avoue qu'il est un... homme! La vue de son sexe avantageux convainc les redoutables femmes qui l'adoptent et vont l'épuiser sexuellement chacune à leur tout nuit et jour. S'ensuit toute une série de péripéties coquines et de rêves absurdes agrémentée par l'arrivée de Vendredi, sexuellement inépuisable, et de cannibales jusqu'au jour où Robinson va regagner la civilisation mais si tout ça n'avait été qu'un long rêve qui pourrait devenir réalité...
Véritable foutoir tropical il est bien difficile de prendre au sérieux les tribulations de notre Robinson, véritable pacha au coeur de son harem, passe son temps à se faire câliner entre deux songes où il s'imagine en mage entrain de tester un puissant philtre d'amour, en super héros volant dans les airs pour voler au secours de ses hôtesses de charme ou en arbitre de match de foot américain assistant à un match où ses Amazones en string et chaussettes de sport se disputent le ballon. Plus concrètes sont certaines de ses mésaventures comme lorsque la tribu est attaquée par des cannibales belliqueux recouvert de cirage noir comme le seront quelques années plus tard les anthropophages de Jess Franco prêts à faire cuire nos belles dans un chaudron géant.
Pas de Robinson sans Vendredi représenté ici par un bel indigène au teint mat sexuellement inépuisable avec lequel Robinson va devoir rivaliser. Pour accompagner le tout, signalons l'omniprésence d'un singe géant facétieux habillé d'un smoking. Dixon se permet même un zeste de zoophilie lorsque le primate rejoint Robinson sur sa paillasse pour un long câlin qu'on fera qu'imaginer puisque comme au bon vieux temps du muet un carton sur lequel est inscrit "Censored" apparait et recouvre malheureusement l'écran. L'affalement de Robinson lorsqu'il sort de sa case en dira long sur ses ébats bestiaux!
Voilà un film érotique bon enfant, une oeuvrette potache totalement loufoque où Robinson passe son temps à faire des grimaces et rouler des mécaniques à grands renforts d'onomatopées, du Tex Avery exotique qui se transforme au fil des minutes en véritable bric à brac érotique qui rappelle par son absurdité le cinéma muet d'antan. Filmé avec les pieds, jamais expression n'aura aussi bien collé au film, Afrika erotika accumule les plans sur les torses, les jambes et... les pieds, un détail dont se souvient d'ailleurs Malisa Longo qui n'avait jamais connu un tournage si étrange, tout en accumulant les gags au ras des pâquerettes jusqu'au final qui se veut une sorte de retournement de situation. Tout cela n'était en fait qu'un joli rêve que vient d'interrompre à coups d'oreiller l'épouse acariâtre de notre pseudo Robinson. Arrivé au bureau, un charmant cadre homosexuel qui a les traits de Vendredi l'attend. Terrifié, Robinson chute et le rêve ensoleillé reprend.
Le principal charme de cette parfaite série Z exotico-érotique quasiment invisible aujourd'hui c'est outre son décor tropical idyllique son étonnante distribution féminine réunie autour de l'américain Lawrence Casey, futur protagoniste de Femmes vicieuses puisque nos Amazones sont interprétées par toute une brochette de sexy starlettes d'alors dont Malisa Longo, Paola Maiolini, Lina Romay, Macha Magall, Eva Carson, Colette Descombes... et quelques inconnues dont une fort énigmatique Ulla La. Ouh la la! voilà en effet ce qu'on se dit à la vision de Afrika erotika dont il existerait une version avec inserts hardcore! En l'état, l'érotisme se limite à nos Amazones en string et quelques très brèves séquences de nudité frontale. Pour le reste on imaginera plus qu'on ne voit à l'image de Robinson qui imagine ses folles cavalcades.
A découvrir d'urgence par tout amateur de tout et n'importe quoi doté d'un gentil brin de folie. Du Z dans toute sa splendeur sorti discrètement en France sous le titre Une ile, trente filles et moi qui en fin de générique remercie La planète des singes sans lequel le film n'aura jamais pu voir le jour! .