Sedicianni
Autres titres: Malicieuse à 16 ans / 16 years old / 16 anni / Sedici anni
Real: Tiziano Longo
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Drame érotique / Teensploitation
Durée: 91mn
Acteurs: Ely Galleani, Antonio De Teffé, Eva Czemerys, George Ardisson, Danika La Loggia, Carla Giarè, Amalia Rosselli, Domenico Bua, Fiorella Masselli, Giovanni Sanjust, Nazzareno Macri, Giovanni Papa...
Résumé: Francesca a 16 ans. Elle vit assez mal que sa mère, fraichement divorcée, ait une relation avec un autre homme qui devient ainsi son beau-père. Elle va tout faire pour parvenir à le séduire malgré les mises en garde de ses amies. Aussi malicieuse que perverse, elle tente de l'aguicher, de l'allumer tout en jouant le rôle de meilleure amie. Ne cherchant plus qu'une seule chose, le détruire et détruire son couple, elle va coucher avec en sachant que sa mère va les surprendre...
Bien peu prolifique réalisateur à qui on doit surtout une sexy comédie divertissante Peccatori di provincia et un intéressant drame érotique morbide, [Lo stallone|/index.php?post/2019/07/Lo-stallone], Tiziano Longo met en scène en 1973 Sedicianni, une comédie érotico-sentimentale anecdotique qui tente de marcher sur les traces du fulgurant La seduzione de Fernando Di Leo.
Dans le cinéma érotique italien des années 70 on ne compte plus le nombre d'adolescentes en fleur qui émoustillèrent de leurs charmes nubiles pères, beau-pères et belles-mères en entretenant avec eux des relations morbides aux limites le plus souvent de l'inceste. Haine, jalousie, premiers émois d'une sexualité incertaine, amour refoulé, les raisons sont diverses mais aboutissent le plus souvent sur une tragédie. Cette vague de lolita perverses représente tout un pan du cinéma coquin transalpin qui sous ses cotés légers tente de soulever des sujets parfois assez graves.
Ce n'est malheureusement pas le cas de Sedicianni connu en France sous le titre polisson Malicieuse à 16 ans dont la jeune héroïne, Francesca, est de loin la plus fade. Plus garce que malicieuse, Francesca du haut de ses 16 ans n'accepte pas que sa mère ait pu refaire sa vie avec un autre homme que son père, un artiste peintre. Imaginer ce beau-père, séduisant quadragénaire qui a pris la jeune fille sous son aile, puisse faire l'amour à sa mère la rend malade. Nonobstant les conseils de sa meilleure amie, Francesca tout en jouant les jeunes filles modèles, va tenter de séduire son beau-père en le provoquant de plus en plus ouvertement afin qu'il succombe et couche avec. Son objectif final est que sa mère les surprenne au lit.
Le sujet n'est pas nouveau mais il a surtout été beaucoup mieux traité par d'autres cinéastes. Sedicianni ressemble plus à une bluette transparente, un joli roman-photo totalement inoffensif qu'à une comédie érotique morbide. D'une sagesse exemplaire, le film de Longo souffre non seulement d'une mise en scène quasi inexistante mais surtout d'un manque d'érotisme plutôt frustrant ici. Si on aperçoit la poitrine dénudée de sa jeune héroïne, son petit fessier, si Longo filme de temps en temps sa petite culotte en glissant sa caméra sous sa jupe voilà qui est bien peu par rapport à ce que l'amateur pouvait attendre d'un tel type de film ayant toujours en tête les frasques polissonnes d'une Gloria Guida, de Theresa Ann Savoy et autre Leonora Fani.
Rythmé par une partition musicale aussi ringarde que irritante, Sedicianni frise souvent le ridicule notamment dans le portrait que dresse Longo de la jeunesse, bête et ahurie, qui se divertit dans des boums d'un autre âge. En fait, les jeunes de Longo en plus d'être idiots sont vieux avant l'âge. On s'ennuie donc ferme, il ne se passe rien et ce n'est pas la protagoniste principale qui risque de changer la donne. C'est Ely Galleani qui se glisse dans la petite culotte de Francesca et la malheureuse comédienne alors à ses débuts va rejoindre la liste des lolita les plus fades du genre. Pas qu'elle soit dépourvue de charme encore moins de sex-appeal mais sous la férule de Longo, Ely n'existe pas. Dépourvue de toute once de perversité, du venin essentiel à ce type de rôle, Ely traverse le film de manière transparente et on ne retiendra qu'une ou deux scènes qui parviennent à sortir le spectateur de sa douce torpeur notamment celle où, aguichant son beau-père sous la douche, celui ci tente de la violenter. Longo déshabille enfin son héroïne et la filme nue à grands renforts de zooms parfaitement laids mais qui donnent un peu de piment à l'ensemble.
Reste la scène finale, de loin la plus intéressante et la plus morbide. Lorsque enfin l'adolescente se donne à son beau-père sur le lit conjugal, sournoise, cynique, déterminée, c'est en sachant que sa mère va rentrer et les surprendre en plein acte. Effondrée par cette vision aussi inattendue qu'effroyable, la pauvre femme fond en larmes, détruite alors qu'impassible Francesca passe devant elle, sans mot dire, triomphante. C'est sur cette image particulièrement forte que le générique de fin va défiler. On aurait beaucoup aimé qu'une telle force, qu'une telle perversité soit présente tout au long du film. Cinq petites minutes sur quasiment 90 voilà qui est bien peu, bien trop peu!
Aux cotés de Ely Galleani, on reconnaitra Eva Czemerys qu'on a connu là encore plus en forme et Antonio De Teffé dans le rôle du beau-père, inexpressif au possible, à l'instar des personnages qu'il incarna dans de nombreux westerns. Plus surprenant et surtout curieux c'est de voir Antonio nu durant quelques courtes scènes dont un nu quasi frontal sous la douche. Voilà peut être l'aspect le plus piquant de cette comédie érotique bien peu érotique et scabreuse. De Longo on préférera revoir Lo stallone bien plus salace mais l'amateur penchera plus pour les oeuvres nettement plus osées et perverses d'une toute jeune Gloria Guida, de Leonora Fani et consorts. Seuls les admirateurs de Ely trouveront un quelconque plaisir à la vision de ce teensploitation dispensable.