Il camping del terrore
Autres titres: Bodycount / Shaman
Real: Ruggero Deodato
Année: 1987
Origine: Italie / USA
Genre: Horreur
Durée: 84mn
Acteurs: Bruce Penhall, David Hess, Mimsy Farmer, John Steiner, Ivan Rassimov, Charles Napier, Sven Kruger, Cynthia Thompson, Nancy Brilli, Valentina Forte, Luisa Maneri, Andrew J. Lenerer, Stefano Madia, Elena Pompei...
Résumé: Quelque part dans le Colarado, au coeur de la forêt, un camping rouvre ses porte quinze ans après un double meurtre particulièrement sauvage. Une légende voudrait qu'un shaman erre dans les étendues forestières et tue quiconque viendrait troubler sa quiétude. C'est là qu'un groupe d'étudiants a décidé de venir passer un week-end de détente de folie. Rapidement ils font la connaissance d'un couple étrange qui habite une ferme perdue. Un tueur va faire son apparition et décimer un à un les jeunes. Est ce le shaman ou un abominable psychopathe qui se sert de cette légende pour assassiner d'innocentes victimes?
Suite au succès de Vendredi 13, point de départ d'un genre qui allait s'avérer prolifique, le slasher movie, on ne compte plus le nombre d'adolescents bêtas et libidineux, qui allèrent se faire trucider dans les bois avec plus ou moins de bonheur. Usé jusqu'à la corde, le filon s'épuisa dés le milieu des années 80 mais certains producteurs continuèrent à l'exploiter à des fins purement commerciales. Tel est le cas de Il camping del terrore / Bodycount, arrivé sur le tard par la seule volonté du producteur qui exigea de Deodato qu'il tourne un slasher à l'américaine destiné aux marchés étrangers. Il se vit proposer le script et c'est à contre coeur que le célèbre réalisateur de Cannibal holocaust l'accepta, désespéré face à la vacuité du scénario.
Tous les fidèles du genre auront très vite compris les rouages de l'histoire qui s'étire tant bien que mal sur 90 minutes. On y retrouve le sempiternel schéma propre au genre à savoir un groupe d'adolescents stéréotypés à l'excès partis camper dans les bois pour un week end de folies. Est il besoin de dire que sexe et joints seront bien évidemment à la base des distractions de nos jeunes écervelés qui vont être tour à tour massacrés par un dangereux psychopathe. Une vieille légende indienne voudrait que l'esprit d'un shaman hante les lieux et tue ceux qui ont l'audace de venir troubler sa quiétude. Il va sans dire que quelqu'un utilise cette légende pour mieux couvrir ses abominations. Il ne reste plus qu'à découvrir qui.
Si Deodato fait ce qu'il peut avec ce que le scénariste Alessandro Capone lui a écrit, Bodycount souffre essentiellement du même mal que la plupart des teen slashers, ces adolescents typiquement américains dont le cerveau semble encore plus vide que le scénario. Bimbos et Dom Juan du dimanche vont ainsi passer une bonne partie du film à danser, fumer et faire l'amour lorsqu'ils ne récitent pas des dialogues d'une effarante insipidité avant de se faire trucider un à un avec une régularité d'horloge suisse. Dépourvus de tout charisme, plus énervants les uns que les autres, il ne reste plus qu'attendre de voir comment ils vont se faire exécuter. Ceci conduira à la révélation finale, plutôt risible et absolument pas crédible du tout.
Reste au crédit du film la magnifique partition musicale de Claudio Simonetti, les superbes décors naturels des Abruzzes et la présence au générique de quelques vieilles gloires du cinéma de genre: Ivan Rassimov, John Steiner, David Hess, Mimsy Farmer et Charles Napier choisi par Deodato pour avoir tourné dans Rambo. Il était un atout non négligeable pour vendre le film aux Etats Unis. Tous plus mal exploités les uns que les autres, ils sont réduits à réciter des bribes de dialogues creux pour tenter de maladroitement brouiller les pistes. Seule Mimsy Farmer, coutumière des rôles de névrosées, tente de donner un brin de folie à son personnage.
Ceci ne signifie pas que Bodycount soit à éviter. Nous sommes juste face à un slasher sans âme ni originalité comme il en existe des dizaines d'autres, un film d'horreur pour adolescents vu et revu, arrivé presque dix ans après Vendredi 13. Il reste tout simplement divertissant ce qui n'est malheureusement pas le cas de tous les slashers. Reconnaissons qu'il y eut bien pire dans les annales des psychopathes en cavale.
A noter au générique la présence de l'ex-modèle Sven Kruger, le protagoniste du Maitre du monde de Cavallone, dont Deodato se débarrasse trop vite dés le début du film en le faisant chuter d'une montagne au grand désespoir de ses admirateurs.