Giochi erotici di una famiglia per bene
Autres titres: Juegos eroticos amorales
Real: Francesco Degli Esposina
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Giallo
Durée: 80mn
Acteurs: Donald O'Brien, Erika Blanc, Malisa Longo, Maria D'Incoronato, Carla Mancini, Franco Pulone...
Résumé: Alors qu'il rentre chez lui, le professeur Rossi décuvre sa femme Elisaa au lit avec son amant. Ce dernier a juste le temps de s'enfuir par le jardin. Bafoué, Rossi décide de tuer son épouse après l'avoir droguée. Il met le corps dans un sac et le jette dans un lac, ignorant qu'une énigmatique silhouette l'observe. A peine de retour chez lui le fantôme de Elisa lui apparait. Rossi fait alors la rencontre d'une prostituée, Eva, qu'il séduit et convainc de rester chez lui tout en entretenant une sulfureuse relation amoureuse avec sa jeune nièce. Le spectre de Elisa le hante de plus en plus et l'énigmatique silhouette le suit. Rossi semble petit à petit sombrer dans la folie. Est il réellement fou ou s'agit il d'un machiavélique complot?
Si sexe et meurtres ont souvent fait bon ménage le mélange des deux a surtout fait le bonheur de nombreux amateurs de thrillers à l'italienne. Ces Jeux érotiques d'une famille bourgeoise, titre O combien prometteur, risque par contre de quelque peu les décevoir cette fois. Imaginé par Renato Polselli dont on reconnait malheureusement le style, Giochi erotici di una famiglia per bene souffre avant toute chose du peu d'originalité de son intrigue, vue et revue, dont on aura compris les tenants et les aboutissants dés les dix premières minutes. Dénué de tout suspens, sans aucun mystère, le scénario qui porte toutes les stigmates du cinéma polsellien, n'offre guère d'intérêt puisqu'il use et abuse de toutes les plus grosses ficelles du genre sans la moindre imagination ou touche personnelle.
Le professeur Rossi découvre l'infidélité de sa femme et décide de l'assassiner. Après l'avoir endormie, il met son corps dans un sac qu'il jette dans un lac. Très vite, il est persécuté par ce qui semble être le spectre de la défunte alors qu'il vit une relation passionnée avec sa nièce et une prostituée. On se doute bien que l'épouse volage n'est pas morte tant Francesco Degli Esposina, scénariste monteur dont ce fut le seul film à l'exception du western Les ravageurs de l'ouest, a du mal à faire croire le contraire et qu'un complot se trame autour du mari. Malgré les sous intrigues et les rebondissements que le metteur en scène met en place, l'histoire ne prend pas tant elle est claire dés le départ. Quant aux stratagèmes qu'il tente de mettre en place pour brouiller les pistes, ils sont souvent ridicules tant ils sont grossiers (le mystérieux homme qui suit le professeur dont on devine au premier coup d'oeil l'identité sous son déguisement).
On regrettera également le manque de soin dans la continuité de certaines séquences notamment lors de l'ouverture du film. Ainsi lorsque le professeur quitte son ami, il fait nuit mais il fait de nouveau jour lorsqu'il erre le long de l'avenue quelques minutes plus tard. Il fait un grand soleil lorsqu'il rentre chez lui mais il fait nuit noire lorsque, à peine rentré, il surprend sa femme avec son amant.
Le dénouement ne surprendra personne tant on l'avait deviné dés le départ. Polselli s'est contenté d'une chute des plus conventionnelles bien peu crédible dans ce contexte spécifique. Les habitués du cinéma de Polselli songeront au final de La verita seconda Satana qu'il a simplement agrémenté d'une forte relation lesbienne qui avec l'héritage du professeur était le coeur de ce complot pseudo machiavélique. L'ultime rebondissement, certes cruel, ne rehausse guère l'intérêt de l'intrigue et ne fait que confirmer le célèbre proverbe: argent bien mal acquis ne profite jamais.
On regrettera également le choix de Donald O'Brien dans le rôle principal, celui du professeur bafoué. Figure récurrente du western spaghetti, l'acteur irlandais n'a jamais réellement brillé par ses talents de comédien. Plutôt gauche, il ne parvient jamais à donner une quelconque épaisseur à son personnage, bien peu crédible, se contentant de froncer du sourcil du bout à l'autre du métrage.
Pourtant, malgré la simplicité du scénario et ses nombreux défauts, Giochi erotici di una famiglia per bene se laisse visionner sans peine. Distrayant, fonctionnel pour le peu qu'on ne soit pas trop difficile, il reste un giallo sans prétention aucune dont le principal atout est son fabuleux trio d'actrices. L'amateur se réjouira en effet de revoir Erika Blanc, Malisa Longo et Maria D'Incoronato rivalisant de beauté et de sex appeal. Toutes plus magnifiques et envoûtantes les unes que les autres,
elles illuminent la pellicule de leurs charmes qu'elles dévoilent, plus affriolantes que jamais. On retiendra également certaines séquences érotiques assez étonnantes notamment celle, plutôt osée, où O'Brien, exposant sa nudité de façon inattendue, fait l'amour à Erika Blanc tandis que Maria D'Incoronato les observe en se touchant, alanguie sur un sofa, et celle où O'Brien tente d'infiltrer sa main entre les jambes de Maria D'incoronato lors de jeux érotiques de plein air. Contrairement à ce qu'aurait pu laisser supposer le titre, l'érotisme se limite à ces quelques scènes de même que le réalisateur se contente simplement d'effleurer les thèmes de l'inceste et du lesbianisme, alors très à la mode, à travers quelques trop rapides séquences plus suggérées que réellement montrées.
Même si le film de Degli Espinosa est appréciable, il est cependant regrettable qu'un tel scénario où saphisme, inceste et argent étaient à la base d'une machiavélique histoire de complot ait été traité de manière si superficielle. Si on passe un moment plutôt agréable, on songe à ce que le film aurait pu être différemment mis en scène!