Lo sgarbo
Autres titres: Le châtiment
Real: Marino Girolami
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Polizesco/ Gangster movie
Durée: 90mn
Acteurs: Leonard Mann, Karin Schubert, Luis Vito Russo, Hélène Chanel, Guido Celano, Arturo Dominici, Luciano Crovato, Attilio Dottesio, Samantha Elgard, Tom Felleghy, Renzo Marignano, Pasquale Murolo, Nello Pazzafini, Romano Puppo, Edmondo Tieghi, Vanessa Vitale...
Résumé: Un petit gangster, Salvatore, après avoir tué un important bonnet de la mafia aux USA est envoyé par Don Pari à Palerme afin d'éviter qu'il ne se fasse tuer. Don Mimi, une des têtes de la mafia sicilienne, l'accueille et devra assurer sa protection. Don Mimi, vieux et impotent, vit avec une splendide jeune femme, Marina, dont Salvatore s'éprend. Ambitieux, attiré par le pouvoir, Salvatore décide de monter un réseau de prostitution qui lui assurerait la fortune. Don Mimi s'oppose à financer le projet. Salvatore aidé par son ami Vito va aller contre les ordres de Don Mimi. Il compromet bon nombre de politiciens dans des affaires de moeurs tout en ayant une liaison avec Marina. Don Mimi découvre leur relation. Il ordonne à la jeune femme de tuer Salvatore. Elle refuse. Don Mimi, avec la bénédiction de Don Pari, va châtier les deux amants de façon effroyable...
C'est du Parrain que Marino Girolami s'inspire ici en, donnant sa version du célèbre film sorti la même année. Girolami n'est pas Coppola certes mais vu les polizeschi de bonne voire très bonne facture qu'il a réalisé, on était en droit d'attendre un film beaucoup plus musclé. S'il n'est jamais déplaisant à suivre, Lo sgarbo connu chez nous sous le titre Le châtiment manque véritablement de nerf. On a connu bien mieux dans le filon des mafia-movies italiens et Lo sgarbo, co-écrit avec Antonio Margheriti, laisse un léger gout d'amertume une fois le mot Fin tombé.
Girolami reprend plus ou moins la trame du Parrain à travers un petit gangster, Gianni, mis sous la protection de Don après son retour des USA, un important bonnet de la mafia sicilienne. Ambitieux, faisant fi de la gentillesse de son protecteur, Salvatore avec l'aide de son ami Vito veut monter son propre réseau de prostitution afin de gagner beaucoup d'argent et obtenir pouvoir et respect. Non content de désobéir aux ordres de Don Mimi, impotent, Salvatore lui vole sa compagne, une charmante jeune femme nommée Marina. Leur châtiment sera sans pitié.
C'est dans pas moins de cinq lieux d'action que Girolami situe son histoire, les USA, Palerme et ses beaux paysages maritimes, Londres et ses bus, Paris et Rome. Si on voyage au gré des réseaux mafieux, Lo sgarbo fait malheureusement plus sourire qu'il ne transcende réellement.
La faute en incombe à une réalisation mollassonne, un manque évident de dynamisme dans la mise en scène que la présence au générique de l'acteur Luis Vito Russo ne fait que décupler. Transfuge du Parrain, Russo, totalement anémique, est un bien piètre gangster, sans aucun relief, inexpressif au possible. Son jeu monotone, son manque de conviction, ont vite raison d'un scénario dans grande surprise qui use et abuse jusqu'à la caricature de tous les ingrédients de ce filon. Si on se laisse porter par l'histoire, toute la partie du chantage qu'opèrent Salvatore et son ami sur les plus hauts politiciens est franchement risible, faisant sombrer le film dans un comique involontaire. Dissimulés derrière des miroirs sans tain, ils filment les ébats sexuels des hommes les plus hauts placés avec des prostituées de luxe que les deux mafieux ont embauché.
Entre partouzes mondaines et sadomasochisme de pacotille, si Lo sgarbo prend alors des allures parodiques de sexy comédie, cela nous rappelle par la même occasion que nous sommes bel et bien dans le cadre d'un pur film d'exploitation avec son lot de nudité et de sensationnel. Lo sgarbo ne manque pas de scènes de nu parfois gratuites, d'ébats et de violences sexuelles et c'est à la plantureuse Karin Schubert à l'aube d'une carrière qui dés lors allait s'orienter définitivement vers l'érotisme avant son tragique saut dans la pornographie que revient la part belle du gâteau. Girolami la déshabille aussi souvent qu'il peut et lui offre deux scènes d'anthologie: un coït dans un champ de tomates très mal filmé et son triple viol en fin de pellicule par les hommes du Parrain, châtiment qui lui est réservé pour avoir désobéi aux ordres de son impotent de mari.
Prostitution, racket, chantage, vendetta... tout est donc bien là, agencé de façon pas toujours crédible, et c'est par un final mélodramatique digne de Roméo et Juliette que Girolami conclura son histoire. Dans les bras l'un de l'autre, les deux amants mourront sous l'oeil impuissant de leur ami, l'un le corps criblé de balles, l'autre volontairement empoisonné par une capsule de cyanure, un joli suicide d'amour d'une femme qui a tout perdu.
Dommage que Lo sgarbo soit si paresseux car l'affiche était plutôt intéressante, composée d'acteurs de talent. Aux cotés de Karin Schubert et de cette grosse erreur de casting qu'est Luis Vito Russo, on appréciera le présence de Leonard Mann, Attilio Dottesio, Pasquale Murolo, Tom Felleghy, Romano Puppo et Hélène Chanel, l'autre sexy starlette qui partage la vedette féminine avec Karin.
Inspirée de celle du Parrain, la bande originale est très belle notamment le thème et la mélodie qui accompagnent toutes les séquences tournées en Sicile. Plus amusant est d'entendre Demis Roussos chanter la chanson du générique comme il l'avait fait auparavant pour Le train de l'enfer de Aldo Lado.