Der rote rausch
Autres titres: Das Geheimnis des roten Baumstammes / Edgar Wallace: Das Geheimnis des roten Baumstammes
Real: Wolfgang Schleif
Année: 1962
Origine: Allemagne
Genre: Giallo
Durée: 88mn
Acteurs: Klaus Kinski, Brigitte Grothum, Marina Petrova, Sieghardt Rupp, Dieter Borsche, Jochen Bochmann, Hanns Obonya, Elisabeth Terval, Annemarie Berthe, Peter Macach, Ed Stavjanik...
Résumé: Martin a tué quatre femmes qui portaient toute un collier de corail rouge avant d'être arrêté et interné dans un asile psychiatrique pour s'y faire soigner. Au manoir de Joseph, son beau-père, sont réunis une douzaine d'amis de la famille. Martin, apparemment guéri, les y rejoint. C'est alors qu'un mystérieux assassin commence à tuer l'un après l'autre les invités en les étranglant avec un foulard rouge. Martin a t-il de nouveau sombré dans la folie ou se trame t-il un complot familial contre lui?
Réalisé par l'allemand Wolfgang Schleif, Der rote rausch est ce que l'on appelle usuellement un krimi, un thriller à l'allemande qui s'apparente aux gialli italiens, un genre que Mario Bava subliminera quelques années plus tard avec notamment La fille qui en savait trop et Six femmes pour l'assassin.
Adaptation d'un roman de Edgar Wallace, Der rote rausch est une sorte de huis-clos dans lequel se retrouvent une douzaine de personnes qui tour à tour vont trouver la mort, toutes étranglées avec un foulard rouge. L'intrigue est simple et le seul véritable intérêt du film est de découvrir qui de ces douze protagonistes est le coupable.
Si le scénario est d'une simplicité exemplaire, la mise en scène de Schleif l'est tout autant. Tout ici est d'une linéarité exemplaire qui au bout de quelques temps devient lassante puis ennuyante et finalement ennuyeuse. Puisqu'il doit se débarrasser de ses personnages, Schleif les fait tomber comme des mouches avec une régularité d'horloger suisse, de plus est tous de la même façon. Le mystérieux assassin ganté de noir, future figure typique des futurs gialli transalpins, surgit derrière sa victime, tend son foulard rouge et l'étrangle gentiment. Le réalisateur afin d'entretenir un certain suspens tente de brouiller les pistes malheureusement sans grande malice en faisant porter les soupçons sur plusieurs personnes mais il est cependant facile de deviner que l'assassin est autre.
Si Der rote rausch rappelle par instant un certain cinéma gothique cher à l'Italie, il prend trop souvent l'allure d'une comédie macabre, faute en incombe à l'humour que Schleif insuffle à de nombreuses scènes. Plus qu'il ne le sert, ceci brise un peu plus un rythme au départ déjà assez lent et la tentative maladroite de créer une certaine atmosphère tout en déstabilisant l'ensemble qui ne brille guère par son originalité.
Reste au crédit du film une magnifique photo noir et blanc, les jolis décors du château dans lequel il fut tourné et quelques très belles séquences comme celle plutôt singulière et trouble où Martin, une marionnette en main, joue avec une petite fille. Le faciès inquiétant de Klaus Kinski toujours aussi névrotique dont c'était là un des premiers véritables grands rôles apporte au film un coté angoissant non négligeable.
Longtemps considéré comme perdu, devenu rarissime au fil du temps, le film de Schleif ressurgit au début des années 2000 pour le plus grand plaisir des admirateurs de Kinski mais également de curiosités pelliculaires. Malgré sa lenteur et ses défauts, Der rote rausch mérite l'attention des inconditionnels du krimi... et des autres ne serait ce que pour son coté aujourd'hui mythique et quelques beaux moments.
Signalons que le roman de Edgar Wallace sera un an plus tard à nouveau adapté à l'écran avec beaucoup plus de bonheur par Alfred Vohrer sous le titre Das indische tuch / Il laccio rosso toujours avec Klaus Kinski au générique.