I predatori di Atlandide
Autres titres: Atlantis interceptors / Les prédateurs du futur / The raiders of Atlantis / Atlantis inferno
Real: Ruggero Deodato
Année: 1984
Origine: Italie / Philippines
Genre: Post-nuke
Durée: 80mn
Acteurs: Christopher Connelly, Gioia Scola, Tony King, Stefano Mingardo, Ivan Rassimov, John Blade, Bruce Baron, George Hilton, Mike Monty, Giancarlo Prati, Adriana Giuffré, Michele Soavi...
Résumé: Sur une plate-forme de recherche océanique, une équipe de chercheurs découvre une plaque en or gravée de mystérieuses inscriptions. Dépéchée sur les lieux pour la déchiffrer, Kathy Earls est victime d'un immense raz-de-marée qui fait resurgir la légendaire Atlantide à la surface de l'eau. Mick et Washington qui naviguaient dans les parages recueillent trois survivants dont Kathy. Revenus sur la terre ferme, les survivants du cataclysme découvrent une ville côtière entièrement ravagée. C'est alors qu'ils sont attaqués par une horde de punks barbares menée par Crystal Skull, un mutant dont la tête est encastrée dans un globe de cristal qui lui sert de cerveau. Ces punks sont en fait le peuple atlante bien décidé à envahir notre terre. Le petit groupe vont devoir se battre sans merci...
Alors que la vague de films post-atomiques bat son plein, Ruggero deodato après Lucio Fulci, Joe D'Amato et Sergio Martino livre à son tour sa vision du genre, une vision aussi personnelle qu'originale puisqu'il mélange ici deux thèmes plutôt improbables: le post-nuke traditionnel transalpin et la réapparition de la fameuse l'Atlantide. Cela donne un curieux film hybride qui associe fantastique, science-fiction, film de jungle et film d'action mâtiné d'horreur mais part également tout azimut sans jamais réellement savoir quelle direction prendre. Atlantlis interceptors, premier film futuriste écrit par Dardano Sacchetti, semble être en perpétuelle quête d'identité. C'est peut être là le seul défaut de ce film aussi efficace que divertissant.
Tourné essentiellement aux Philippines, hormis l'ouverture située en Floride, Atlantis interceptors n'a en fait du post-nuke que ses costumes délirants et certains décors puisque le film est avant tout un véritable film d'invasion et d'action. Dés l'explosion cataclysmique qui fera resurgir du fond de l'océan l'Atlantide, l'invasion du peuple atlante peut commencer. On pourra compter sur la bravoure d'un groupe de vaillants survivants pour essayer d'enrayer les projets des Atlantes. Après un début assez mollasson, Deodato nous offre à partir de ce moment un film d'action assez détonnant principalement situé dans un village côtier dévasté, un territoire hostile où des habituels punks barbares sont ici remplacés par d'autres hordes de punks particulièrement insolites et hétéroclites, les fameux atlantes tout en crêtes multicolores et bardés de cuir noir et autres accessoires chromés. A leur tête Crystal skull qui jadis fut un homme mais s'est transformé en une espèce de mutant dont la tête est encastrée dans un globe de cristal translucide qui lui sert également de cerveau.
Agrémenté de quelques plans horrifiques qui nous rappellent qu'autrefois Deodato fut Mr cannibale (victime empalée à des crochets, cadavre qui semble sourire derrière une vitre, un corps suspendu recouvert d'un drap ensanglanté frappe contre un juke box qui se met à jouer un air désuet, décapitation, victime brûlée au lance-flamme...) Atlantis interceptors est riche en poursuites en voitures, motos et hélicoptère, fusillades et cascades dues à l'équipe qui habituellement travaille avec Castellari. On appréciera aussi cette ambiance des plus délétères qui fait inéluctablement songer aux films de zombis auxquels les atlantes qui ne peuvent agir qu'en masse font parfois songer dans leurs attitudes mécaniques, catatoniques, l'absence totale de toute humanisation tout comme cette jungle étouffante qui là encore nous rappelle que le réalisateur tourna quatre ans auparavant Cannibal holocaust. Incohérent, souvent brouillon, Atlantis interceptors enchaine péripéties et rebondissements, kidnapping et massacres sans laisser aucun répit au spectateur avant un final plus calme définitivement orienté vers la science-fiction. Si les effets spéciaux sont parfois précaires, si le mythe de l'Atlantide est simplement survolé et plutôt maltraité cela ne nuit en rien au plaisir pris à la vision de cette très sympathique série B rondement menée avec une bonne humeur communicative.
Toujours bon enfant, Atlantis interceptors s'offre en outre une solide et fort éclectique distribution particulièrement sympathique. C'est ainsi qu'on retrouve avec plaisir toute une pléiade d'acteurs dévoués au cinéma de genre, Ivan Rassimov, George Hilton, Mike Monty et le solide acteur de couleur Tony King sans oublier la touche féminine représentée par Gioia Scola ni la présence de Christopher Connelly, acteur américain qui connut le succès grâce à l'ancêtre du soap opera Peyton place et la mini série qui vit débuter Jodie Foster La barbe à papa. Exilé un temps en Italie, il tourna pour Fulci, Margheriti, Castellari, Ricci, souvent dévoué aux rôles de sous Indiana Jones avant que le cancer ne l'emporte à tout juste 47 ans. Quant à Bruce Baron, l'interprète de Crystal Skull, les amateurs de films de ninja l'auront vite remis puisqu'il sera par la suite à l'affiche de bon nombre de films philippins de ce type et autres séries Z.