Colpi di luce
Autres titres: Lightblast / Light blast
Real: Enzo Castellari
Année: 1985
Origine: Italie
Genre: Action / Science-Fiction
Durée: 86mn
Acteurs: Erik Estrada, Louis Geneva, Francesca Giordani, Ennio Girolami, Taddeus Golas, Michael Pritchard, Bob Taylor...
Résumé: Une série d'explosions terrifiantes se succèdent à San Francisco. Chargé d'en découvrir l'origine, l'inspecteur Warren se retrouve au coeur d'une incroyable histoire. Un savant fou, Yuri, a mis au point un canon laser d'une puissance inouïe. Tombé entre les mains de terroristes, ceux ci menacent de rayer la ville du globe si une importante somme d'argent ne leur est pas remise. Après que sa femme ait été assassinée, Warren, fou de rage, se met à leur trousse...
Coincé entre le très beau mais trop méconnu Tuareg, version berbère de Rambo, et Striker, Colpi di luce / Lightblast dont on doit le scénario à Tito Carpi n'a guère laissé de souvenir à son réalisateur si ce n'est l'extraordinaire plaisir de tourner à San Francisco. En fait, Lightblast est un amusant croisement entre le film d'action et le film policier qui semble ne jamais se prendre au sérieux. S'il est bien difficile de croire à cette histoire hallucinante de terroristes qui se promènent avec un canon laser crée par un savant fou dont la propriété première est de faire fondre tout ce qu'il touche, humains compris, afin de détruire entièrement San Francisco (!) Castellari semble cependant s'amuser autant que ses acteurs dont l'entrain est ici communicatif.
Et c'est là une des grandes forces de cette agréable petite série qui bien souvent prend des airs de téléfilm. Loin d'être un défaut, cela renforce bien au contraire son coté éminemment sympathique même si l'atout majeur de Lightblast reste son rythme trépident notamment lors de sa seconde partie. 86 minutes durant, Castellari enchaine les scènes d'action évitant soigneusement les temps morts. Poursuites, déflagrations, cascades dont la plupart filmées au ralenti, la célèbre marque de reconnaissance du réalisateur, sont ainsi au menu tandis que l'intrigue, invraisemblable, sert avant tout à la mise en place d'effets spéciaux pas toujours réussis (certaines explosions ne sont guère convaincantes) mais fonctionnels (la fonte des corps sous l'effet du canon laser).
Si les personnages sont tous plus saugrenus les uns que les autres, on retiendra avant tout celui incarné par Erik Estrada, principal protagoniste du film et véritable attraction pour le spectateur. L'inoubliable Poncharello de la série Chip's s'en donne à coeur joie, le regard noir, la mâchoire crispée, l'air résolu, trois mimiques qui résument bien à elles seules tout
l'éventail de son stupéfiant jeu d'acteur. Si Castellari ne cache pas son plaisir d'avoir tourné avec lui, Estrada reste encore aujourd'hui la raison sur laquelle le film a bâti sa petite réputation. Et quelque soit l'étendue de son jeu de comédien, notre pauvre ex-motard vole ici de péripéties en péripéties. Il est malmené par une furie déchainée, on tue sa femme et on écrase sa voiture avant que Castellari lors d'une scène devenue désormais culte où, transformé en serveur, il doit apporter une dinde-frites aux terroristes, uniquement vêtu d'un slip!
Agrémenté d'un soupçon d'érotisme et de nudité, d'un nuage de gore (une balle fait exploser une tête), Lightblast rythmé par une partition musicale signé des frères De Angelis, se conclura malheureusement sur un final décevant et trop bâclé qui donne la désagréable impression que Castellari, trop absorbé par le feu de l'action, n'a pas vu le temps passer la fin du métrage et dut le boucler à la hâte.
Sans autre ambition que de distraire, Lightblast que certains voyaient alors comme un croisement entre McGyver, L'agence tout risque et K2000 atteint donc son but et devrait satisfaire l'amateur de série policière mâtinée de science-fiction mouvementée, tout en lui offrant quelques bons moments de rire ou de simple sourire. Certes dispensable, tout à fait oubliable mais totalement ludique.