La leggenda del rubino malese
Autres titres: Les aventuriers de l'enfer / Captain yankee / Jungle raiders
Real: Antonio Margheriti
Année: 1985
Origine: Italie
Genre: Aventures
Durée: 94mn
Acteurs: Christopher Connelly, Luciano Pigozzi, Marina Costa, Lee Van Cleef, Mike Monty, Dario Pontonutti, Rene Abadeza, Cirillo Vitali , Francesco Arcoturi......
Résumé: 1938- Malaisie- Duke Howard, un malin organisateur de faux safaris pour millionnaires, se voit un jour confier une étrange mission par l'inspecteur Warren. En échange de sa protection, il doit aider un conservateur de musée et son assistante à retrouver le légendaire rubis des Ténèbres. Accompagné de la jeune femme et de quelques courageux compagnons, Duke part pour la jungle malaisienne en quête de la fameuse pierre. De nombreuses et périlleuses aventures les y attendent d'autant plus que de dangereux bandits malais ont juré eux aussi de s'emparer du rubis...
Troisième et dernier volet de la série de films d'aventures que signa Antonio Margheriti qui tentait de surfer sur la vague de succès engendrée par Les aventuriers de l'arche perdue, La leggenda del rubino malese après I sopravvissuti della citta morta / Le temple du Dieu soleil et Les aventuriers du cobra d'or est certainement le plus agréable de la trilogie et celui qui se rapproche le plus du film de Spielberg également tout en lorgnant férocement vers un autre gros succès du box d'office d'alors, A la poursuite du diamant vert. On remplace simplement le fameux diamant par un rubis rouge!
Tourné aux Philippines quasiment sans aucun budget ni réel scénario, La leggenda del rubino malese sorti chez nous sous le titre Les aventuriers de l'enfer est une divertissante petite série qui n'occasionne guère de surprise mais se laisse regarder avec un réel plaisir. Margheriti ne cherche pas à faire dans l'originalité, il se contente pour la troisième fois de reprendre une histoire vue et revue dans laquelle évoluent des personnages tout aussi conventionnels, une simple chasse au trésor convoité par deux camps adverses, d'un coté les bons, de l'autre les (très) méchants, le tout dans ce décor de jungle traditionnel.
Le héros est cette fois un gentil escroc pour millionnaires, un organisateur de fausses chasses aux trésors, qui se retrouve au centre d'une fabuleuse quête, celle du légendaire rubis des Ténèbres, encastré sur le corps d'une statuette cachée au coeur d'une grotte perdue au milieu de la jungle. A ses cotés, l'indispensable héroïne, maladroite et un brin naïve, qui entamera une historiette d'amour avec le fougueux aventurier, un vieil ivrogne brave ami dévoué justement nommé Gin Fizz, quelques indigènes autochtones complices et même un serpent à sonnette plutôt malin et surtout fort obéissant. Le film situé à la fin des années 30 peut donc commencer et avec lui son lot de péripéties dont Les aventuriers de l'enfer n'est pas avare.
En bon artisan besogneux et surtout professionnel, Margheriti les accumule au fil d'un scénario qui donne la part belle à l'action. Poursuites, bagarres, explosions s'enchainent à un rythme souvent effréné après un départ un peu mou avouons le. On aurait aimé en effet un peu plus de nerf durant la longue traque dans la forêt vierge qui ouvre le film. Mais une fois son rythme de croisière trouvé, assez rapidement rassurez vous, Margheriti nous offre un excellent film d'action, sans aucun temps mort, truffé d'effets pyrotechniques, un art dans lequel le réalisateur excelle, et d'explosions de maquettes en tout genre qui lors du final particulièrement haletant rappelle ses films de guerre. Si l'absence de budget affaiblit par moment la réussite des effets spéciaux parfois bien visibles, cela ne nuit pas vraiment au plaisir pris à visionner cette gentille pellicule.
On pourra peut être regretter outre une partition musicale peu inspirée cette fois le choix du trop fade Christopher Connelly dans le rôle principal, loin d'avoir la verve de David Warbeck, qui ne parvient que lors de trop rares instants à donner un peu de cette force que requiert son personnage. Il aurait plaisant également d'apporter un peu plus d'importance à ce rubis beaucoup trop dépourvu de pouvoirs magiques. Quant à la romance entre Duke et la jolie conservatrice, Margheriti la délaisse trop au détriment de l'action, détruisant toute alchimie, et leurs incessantes chamailleries laissent cette fois le spectateur totalement indifférent. Le peu charismatique Christopher Connelly qui décédera trois ans plus tard emporté par le cancer n'est peut être pas étranger à cela aux cotés d'une anecdotique Marina Costa vue précédemment dans L'ultimo guerriero.
On se fera par contre un plaisir de revoir le temps de quelques séquences le vétéran Lee Van Cleef qui était déjà à l'affiche du précédent film de Margheriti Nom de code: oies sauvages tout comme on savourera la présence savoureuse de Luciano Pigozzi, ami de longue date du réalisateur, et Mike Monty .