A.A.A massaggiatrice bella presenza offresi
Autres titres: Caresses à domicile
Real: Demofilo Fidani
Année: 1972
Origine: Italie
Genre: Sexy giallo
Durée: 84mn
Acteurs: Paola Senatore, Ettore Mani, Howard Ross, Yvonne Sanson, Simonetta Vitelli, Giancarlo Prete, Hunt Powers, Armando Bottin, Raffaele Curi, Carlo Gentili, Giorgio Gravina, Mario Valdemarin, Jerry Colman, Enzo Pulcrano...
Résumé: Christina a 17 ans. Elle décide de quitter ses parents pour aller vivre chez son amie Paola car elle ne supporte plus l'autorité et les idées dépassées de son père, un important rond de cuir. Christina va de son propre gré se prostituer à domicile, être escort-girl. Elle gagne vite une certaine notoriété auprès des notables mais bizarrement tous ses clients sont assassinés par un énigmatique meurtrier...
Spécialiste du western spaghetti, Demofilo Fidani délaissa le genre pour tenter une incursion dans le giallo avec A.A.A massaggiatrice bella presenza offresi dont disons le de suite le titre est certainement ce que le film compte de mieux.
Demofilo Fidani s'essaie ici certes au sexy giallo mais au final A.A.A massaggiatrice... est plus un petit film érotique qu'un véritable giallo puisque du genre ne subsiste que de rares éléments. Fidani s'intéresse en fait beaucoup plus à l'aspect érotique du scénario qu'à son intrigue policière et horrifique. En parfait déséquilibre, le film perd vite tout intérêt d'autant plus que la réalisation plutôt monotone de Fidani n'aide guère à donner à l'ensemble ce coup de nerf dont il aurait bien besoin.
L'histoire ne s'embarrasse guère de détails. Assez mal écrite, d'une décevante simplicité, on est ici face à un navrant "whodunit", d'autant plus navrant que le moins futé d'entre nous aura très vite deviné qui est l'assassin et les raisons qui le poussent à commettre ces crimes... avant même qu'il ne commette son premier meurtre. C'est pour dire que Fidani fait fi de tout suspens, de tout mystère pour ne s'intéresser qu'au corps de son héroïne principale, Paola Senatore ici à l'aube de sa carrière. Paola ne cesse de se déshabiller et s'exhiber nue au gré des envies de Fidani ce qui a pour avantage avouons le de garder le spectateur éveillé. Fidani a tout simplement gardé de la dénomination sexy giallo le mot sexy!
On sourira devant un scénario jamais crédible. Imaginer que Paola est supposée avoir 17 ans est déjà un tour de force mais sa décision de se prostituer à domicile afin de se rebeller contre l'autorité parentale est tout bonnement sidérante. Fidani tente fort maladroitement d'utiliser les sujets alors fort à la mode, la crise familiale, la révolte adolescente contre l'ordre établi, la liberté sexuelle mais ainsi jetés dans un scénario sans saveur et parfaitement risible la tentative tombe complètement à l'eau d'autant plus que les dialogues sont d'une médiocrité affligeante.
La partie giallo n'est pas mieux lotie. On se contentera de quelques meurtres au rasoir tout à fait anodin commis par l'indispensable silhouette portant chapeau, gants et pardessus noir dont on découvrira sans surprise aucune l'identité lors des dernières minutes totalement farfelues.
Exceptée la présence de Paola Senatore, on retiendra celle de la blonde Simonetta Vitelli aux cotés de la toujours excellente Yvonne Sanson. Pour le reste on préférera oublier les piètres prestations de Howard Ross, Hunt Powers et Giancarlo Prete, culturiste uniquement vêtu d'un mini short, dont l'unique raison d'être ici est d'exhiber ses muscles saillants lors d'une séquence qui donne soudainement au film des faux airs de sexy comédie. Hilarant mais hors propos.
Aussi décevant dans sa partie giallo que dans sa partie sexy, A.A.A massaggiatrice bella presenza offresi est un des plus faibles films qu'ait tourné Fidani, une sorte de roman-photo rythmé par une partition cette fois anodine de Lallo Gori dont on se rappellera uniquement pour Paola et son coté très estampillé années 70 toujours agréable. Voilà qui est bien peu!
Signalons qu'il existe une version hardcore du film dans lesquels ont été rajouté des inserts X que Paola Senatore n'a bien évidemment pas tourné.