Petite histoire de la pornographie à l'italienne: réalisateurs et acteurs de la première heure
Si le cinéma pornographique est lentement apparu en Amérique dés la fin des années 60 pour ensuite se généraliser dés le début des années 70, s'il est arrivé en France quasiment à la même époque, distribué dans des circuits spécialisés qui allaient vite proliférer, il n'a fait que tardivement son apparition en Italie où la pornographie était encore interdite. Il aura en effet fallu attendre 1977 pour que soit réalisé le premier film X, Sesso nero de Joe D'Amato qui ne sortira sur les écrans italiens que quelques années plus tard. Le cinéma pornographique joliment appelé Cinema a luce rosse par nos amis transalpins va alors très vite prendre son essor. L'arrivée de la pornographie va alors permettre à certains réalisateurs de redonner vie à leur carrière alors en déclin et permettre à d'autres de se spécialiser dans cette branche. Elle va également donner naissance à quelques sous genres ou permettre d'assaisonner un peu plus une série de films à la base érotiques en y ajoutant des séquences bien plus explicites.
Si le cinéma hardcore aura ses metteurs en scène attitrés il aura aussi ses stars et starlettes, diva et divo de la première heure dont le règne variera de quelques mois à quelques années. Ce nouveau dossier du Maniaco vous propose de retracer rapidement l'histoire du porno transalpin mais il va avant mettre en lumière tout ceux et celles qui en furent les pionniers, les principaux acteurs et lui donnèrent ses lettres de noblesse. Et seul Eros sait s'il est parfois très difficile de mettre un nom sur un visage et vice et versa. Nous tenterons également de vous faire découvrir qui ils étaient réellement, quel fut leur destin et ce qu'ils sont aujourd'hui devenus pour ceux du moins qui n'ont pas préféré disparaitre pour commencer une toute nouvelle vie après cette brûlante période de gloire plus ou moins éphémère.
Nous vous laissons sans plus tarder découvrir ce nouveau dossier qu'il est préférable de lire la tête froide, les deux mains sur la table cela va sans dire. En route pour un voyage sans interdit ni sens interdit dans l'univers charnel du spaghetti-porno, le porno à l'italienne.
L'EROTISME: BERCEAU DE LA PORNOGRAPHIE:
1977 - Une année à marquer d'une première blanche ou plutôt noire dans l'histoire de l'Italie. Alors que le pays est frappé de plein fouet par la crise économique, le cinéma italien est en quant à lui en net déclin. Les différents genres qui autrefois firent sa renommée, le western-spaghetti, le polizescho, le giallo, la comédie et ses diverses branches ou encore l'épouvante, sont désormais agonisants voire morts. L'industrie cinématographique connait une crise sans précédent. Alors que la pornographie rencontre un franc succès aux Etats-Unis, en France et partout en Europe, l'Italie ne lui a jamais ouvert ses portes lui préférant de façon plus hypocrite cet érotisme salace qui fit sa réputation et faisait surtout tant rire les véritables pornophiles. Beaucoup de réalisateurs, d'acteurs mais également tous les gens qui travaillent dans l'industrie cinématographique, soit des milliers de personnes, souffrent de cette crise sans précédent. Le cinéma érotique de façon générale représentera une sorte de prodigieuse manne qui va tout simplement les faire vivre ou même survivre.
Dés le début des années 70, l'Italie va donner naissance à plusieurs genres qui très vite allèrent en faire sa fierté.
Suite au triomphe que rencontra le Décameron, Les contes de Canterbury et Les 1001 nuits de Pier Paolo Pasolini vont naitre toute une série de films qu'on nommera joliment des "décamérotiques" ou des "décameronneries", des "canterberotiques" et des "orientalérotiques". Plus ou moins grivois, plus ou moins osés, ces films jouaient essentiellement sur la nudité des protagonistes et les situations les plus graveleuses, politiquement incorrectes tout en gardant l'essence même de la comédie en costumes.
Toujours en ce début d'années 70 vont également apparaitre deux sous branches du cinéma érotique, les premières sexy comédies d'une part, reflet parfait d'un cinéma populaire grivois mais jamais méchant qui n'a jamais vraiment brillé par ses qualités artistiques. On ne compte plus les nièces, cousines, tantes et autres belle-filles dépravées sans parler des collégiennes, lycéennes, professeurs et toubibs qui vont alors enflammer les écrans. D'autre part, vont envahir les écrans les films dits érotico-tropicaux, oeuvres érotiques plus ou moins osées qui prenaient comme cadre les tropiques invitant ainsi le spectateur à un merveilleux voyage dans les îles lointaines afin de lui donner cette impression de rêve et de dépaysement tout en enflammant ses sens. Voilà qui était un excellent moyen de faire rimer érotisme avec exotisme, une recette qui fit les beaux jours du cinéma d'exploitation et donna naissance à quelques fleurs de paradis qui allèrent devenir les reines du genre, Laura Gemser en tête de file ou encore Zeudi Araya. Dés la fin des années 60 le genre se développa notamment avec des érotico-thrillers filmés sur fond de méditerranée tels que Top sensation, Interrabang, Istantanea per un delitto, Mia moglie un corpo per l'amore... Luigi Scattini en fut un des précurseurs et signa quelques fleurons de ce cinéma exotico-érotique: Il corpo, La fille a la peau de lune, Ragazza fuoristrada, L'aguicheuse.
Joe D'Amato ne fera que reprendre le genre quelques années plus tard avec sa série de films exotico-porno tournés à St Domingue ouverte avec Sesso nero. Le thriller à l'italienne, le giallo, lui même se subdivisa en divers branches dont le sexy giallo et donna quelques oeuvres fort salaces dont La bestia uccide a sangue freddo de Fernando Di Leo et son interminable masturbation frontale, Nude per l'assassino, La sorella di Ursula qui plus tardivement frisa les limites du hardcore.
On mentionnera également ce genre fort controversé qu'est le mondo qui jouera beaucoup la carte de l'érotisme cette fois plutôt malsain puisque très souvent seront présentées de pseudo déviances sexuelles et autres bizarreries le plus souvent mises en scène par les réalisateurs eux mêmes.
Mais avant tout il y a un film qu'on peut considérer comme étant à l'origine du porno en Italie. Il s'agit de Malizia de Salvatore Samperi dont le succès tant public que critique fut aussi surprenant qu'inattendu. Samperi, ex-réalisateur révolté de la fin des années 60, inventa en fait avec Malizia , qui rappelons le, lança la carrière de Laura Antonelli, la structure des futurs films érotiques et pornos, la recette magique que les réalisateurs n'allaient pas tarder à mettre en pratique et décliner à toutes les sauces: une servante consentante et libertine jetée au milieu d'une famille typiquement italienne de préférence sicilienne est à la base de toute une charge érotique qui sera divisée entre un père d'âge mûr et son fils précoce.
On ne peut parler d'érotisme sans citer Tinto Brass surnommé le maitre de l'érotisme. Brass est un cas à part dans l'histoire de l'érotisme italien, très présent dans sa filmographie, représenté par de nombreux plans de nu intégral et de plans d'organes génitaux tant féminins que masculins. La frontière entre l'érotisme et la pornographie a toujours été ténue chez le réalisateur puisqu'il n'a jamais hésité a montrer des sexes tant au repos qu'en érection, qu'ils soient vrais ou faux. Il atteint l'apothéose de la démonstration en 1995 avec Fermo posta qui fut un énorme succès en Italie lors de sa sortie en salles, attirant simples amateurs et pornophiles endurcis. Pour Brass, la différence entre érotisme et pornographie outre le fait qu'il y ait absence de pénétration et d'éjaculation c'est la qualité de la représentation du sexe, le langage utilisé par le metteur en scène.
Quelque soit le genre, tous représentent un compromis sournois entre l'érotisme et le hardcore satisfaisant ainsi un très large public puisqu'il comble les attentes des uns sans vraiment frustrer les autres privés de véritable cinéma X.
Le cinéma érotique va également engendrer toute une pléiade de nouvelles stars et starlettes qui désormais en vivront. Certaines de leur propre chef ou contraintes afin d'assurer leur survie, passeront parfois les limites de l'érotisme qui sera pour elles un tremplin pour des choses plus salaces, plus piquantes et surtout interdites. Ainsi apparaissent dés le début des années 70 Rosalba Neri, Gabriella Giorgi, Femi Benussi, Daniela Giordano, Patrizia Gori, Eleonora Fani, Eleonora Giorgi, Orchidea De Santis, Sonia Viviani, Franca Gonella, Jenny Tamburi, Gloria Guida, Edwige Fenech, Ornella Muti, Ilona Staller, Laura Gemser, Ria De Simone, Malisa Longo, Carmen Russo, Karin Well, Dirce Funari, Antonia Santilli, Ely Galleani, Marcella Petrelli... pour n'en citer que quelques unes. C'est aussi l'époque des lolitas que l'Italie va propulser en haut de l'affiche à grands renforts de scandale: Romina Power, Lara Wendel, Katya Berger, Theresa Ann Savoy... ou dans un registre un peu plus particulier Eva Ionesco.
En costumes d'époque qu'elles tombent très vite, en kapo, dans la peau de jeune cousine, belle-fille, nièce, novice, adolescente en fleur etc... elles vont illuminer les écrans de leurs charmes dont elles sont si peu avares.
Des actrices beaucoup plus mûres suivent aussi le mouvement telles que Lisa Gastoni, Marisa Merlini, Isabella Biagini ou Francesca Romana Coluzzi. Dans un registre un peu différent on citera la plantureuse Ursula Andress ou même l'ex-lolita Carroll Baker.
L'ARRIVEE DE LA PORNOGRAPHIE:
Si cette crise sans précédent que traverse l'industrie cinématographique italienne va permettre à la pornographie de faire son entrée dans le pays, un évènement va également contribuer à l'arrivée du X en Italie. C'est la découverte du film Gorge profonde présenté au marché du film de Cannes. Producteurs et distributeurs découvrent ce film qui connait à travers le monde un succès foudroyant. S'ils ne peuvent l'avoir, une chose est désormais certaine, l'Italie aura ses versions à elle. Une révolution vient de commencer.
Alors que Joe D'Amato tourne son premier film X, Sesso nero, à St Domingue, c'est à Milan en 1978 que s'ouvre la première salle X, Le Majestic. Le 15 novembre 1977 y est projeté Gorge profonde. C'est un triomphe. Suivront rapidement Rome avec L'ambasciatori qui inaugure le genre le 7 septembre 1978 avec moins de succès. En effet, pour cette inauguration, les gérants projettent Helga la louve de Stilberg, un nazisploitation produit par Eurociné avec Malisa Longo. Pas assez salace, pas assez osé, cet érotisme de bas étage est mal vu par le public, furieux. Les spectateurs grondent, se révoltent tant et si bien que la police doit intervenir. L'ambasciatori se rattrapera vite par la suite. Puis c'est au tour de Turin en mars 79 qui projette Pornoeroticomania, Naples, Florence et Palerme. La véritable invasion commence en 1980 et le nombre de salles passera de 50 à 125000 en très peu de temps.
Si Sesso nero fut le premier film X à voir le jour, il ne sortira cependant sur les écrans qu'en 1980 même si parfois certains affirment que Casa dell'amore la polizia interviene de Renato Polselli réalisé en 1978 aurait devancé Sesso nero.
Dès 1978 les italiens vont décider d'agrémenter leurs films érotiques d'inserts de plans hardcore. Les italiens vont alors créer ce que les américains appellent une Shot library, une sorte de gigantesque bibliothèque où sont archivés des milliers de plans X. Les réalisateurs n'avaient plus qu'à aller s'y servir. Tous ces plans étaient référencés selon leur contenu dans des rayons spécifiques. Si une brune en pleine fellation était requise, il n'y avait qu'à aller chercher au rayon "fellation faite par une brune". Les parties les plus diverses du corps mais également les poils, les particularités physiques... étaient également répertoriés afin que les inserts soient le plus ressemblants possible aux acteurs d'origine... même si pour certains films ce ne fut malheureusement pas toujours le cas. Pour d'autres, la ressemblance était troublante et parfois sujette à controverse ce qui causa du tort à quelques comédiennes que de tels procédés parfois faits à leur insu révoltaient. Monica Zanchi, Sherry Buchanan, Anna Maria Rizzoli, Brigitte Petronio parmi tant d'autres se trouvèrent ainsi salies. Brigitte Petronio intenta un procès contre Joe D'Amato lorsqu'elle découvrit à la sortie de Il pornoshop della 7ma settima qu'une doublure avait été utilisée sans son accord pour agrémenter ses scènes d'inserts porno.
Des centaines de films vont ainsi faire l'objet d'inserts afin de satisfaire avant tout le marché étranger. Chaque pays avait sa spécialité, ses critères de préférences, ses exigences spécifiques.
LA PORNOGRAPHIE: UN MARCHE FRUCTUEUX
Le cinéma pornographique va vite s'avérer un marché particulièrement juteux, une mine d'or pour les réalisateurs mais également les acteurs et toutes les personnes travaillant de prés ou de loin dans le milieu. Si un film pouvait rapporter jusqu'à 7000000 de lires en deux jours, cette somme pouvait monter jusqu'à 10 000 000, l'industrie du film pornographique faisait quant à elle travailler jusqu'à 10 000 personnes, des acteurs aux techniciens, dialoguistes, scénaristes en passant par les les producteurs, éditeurs, projectionnistes, caissières... Autant dire qu'il s'agissait là d'une réelle aubaine en ces temps de crise économique. Trouver des comédiens, du personnel était alors un véritable jeu d'enfant. Comment dans de telles conditions le cinéma X ne pouvait il pas être aussi florissant?
Ce véritable triomphe du cinéma "a luce rosse" va également permettre à certains réalisateurs alors en perte de vitesse ou frappés par l'inévitable agonie du cinéma de genre de rebondir en offrant une seconde chance à leur carrière. C'est ainsi que Joe D'Amato, Sergio Bergonzelli, Mario Bianchi, Andrea Bianchi, Renato Polselli et de manière un peu plus différente la réalisatrice Giuliana Gamba vont s'infiltrer dans cet inépuisable filon. Si certains metteurs en scène s'y spécialisent, d'autres se contenteront d'y terminer leur carrière, désavouant le plus souvent ce choix par la suite, peu fiers de ce choix.
VISA ET CENSURE:
Réaliser un film porno était une chose, obtenir un visa de censure dans un pays tel que l'Italie en était une autre quand on sait que certains films plus traditionnels comme ceux de Pasolini ou Bertolucci étaient bloqués pour de simples scènes de nu. Passer les filets de la commission de censure pouvait donc paraitre impossible mais il ne faut pas oublier qu'on est en Italie, le pays où tout est possible. Une expression va alors servir de formule magique: on s'arrange! Et pour s'arranger les italiens ont toujours su s'arranger.
Il suffisait de retirer dans un premier temps les scènes pornographiques ainsi que tous les inserts. On modifiait ensuite les éclairages afin d'assombrir au maximum les plans hardcore afin de rendre impossible la vison d'organes génitaux ou d'actes sexuels. Cette" étape terminée, on modifiait les dialogues en salle de doublage. Il ne restait plus qu'à changer le titre du film. Ainsi, pour l'exemple, un film intitulé initialement Laura la nymphomane superporno devenait tout simplement Laura. Ceci explique également pourquoi certains films aujourd'hui possèdent plusieurs titres différents, véritable casse-tête parfois pour le novice et même l'amateur. Une fois le visa obtenu, il n'y avait plus qu'à réintégrer les scènes et dialogues originaux et le tour était joué.
Le coût de l'opération était d'environ 5 millions de lires soit le cinquième du budget du film. Afin d'économiser de l'argent, un seul visa pouvait servir pour plusieurs films. En changeant ainsi les titres, sous un seul visa pouvaient se cacher une dizaine de films. L'art de tromper, voilà toute l'Italie des années 70. Les choses ont dés la fin des années 80 et le début des années 90 bien changé. Au vu du coût des films hard, de tels procédés devinrent impossibles.
Pour information, la commission de censure d'alors était composée d'un magistrat, d'un professeur de droit, d'un professeur de pédagogie, d'un représentant de l'industrie du cinéma, d'un réalisateur et d'un critique cinéma. Les projections avaient lieu une fois par semaine dans une salle du ministère. Un nom restera dans les annales de la commission de censure, l'avocat Gianni Massano, un des principaux juristes du secteur de la communication audiovisuelle et du spectacle.
Entre la fin des années 60 et tout au long des années 70, la décennie durant laquelle la censure fut la plus virulente, il fit censurer, mutiler, séquestrer parfois même brûler une impressionnante quantité de films et pas seulement pornographiques mais de tout genre y compris d'auteur. Selon lui et devant la loi, il n'existait aucune différence entre les films de Pasolini, Bertolucci, Rosi, Ferreri, Petri et toutes les comédies érotiques dont Bergonzelli, Laurenti, Ivaldi ou Brescia étaient coupables. C'est dans ce contexte de batailles juridiques souvent féroces que le cinéma X s'est installé aussi facilement dés le milieu des années 70 et ainsi se répandre dans tout le pays.
Outre les luttes sans pitié que se livraient les juristes, l'Italie devait également subir les assauts des ligues féministes qui n'hésitaient pas à manifester, brûler les affiches et commettre des actes de vandalisme sur les murs des cinémas porno à grands renforts de slogans. L'extrême gauche et les ligues religieuses intégristes quant à elles organisaient quant à elles de véritables croisades non seulement contre la pornographie mais contre le cinéma de façon plus générale puisqu'elles pointaient violemment du doigt aussi bien Dernier tango à Paris que le port du monokini et l'éducation sexuelle à l'école.
LA PORNOGRAPHIE DEBARQUE SUR LE PETIT ECRAN:
Si la pornographie s'est aisément introduite en Italie, elle va avec la multiplication des chaines télévisées privées faire assez rapidement son entrée à la télévision et par conséquent dans tous les foyers dés 1977. Petit à petit, elle va se répandre par l'intermédiaire de programmes spécialisés diffusés à des heures fort tardives sous forme de strip-teases parfois intégraux et de films érotiques de plus en plus osés voire pornographiques dés 1980. Ce phénomène durera une dizaine d'années jusqu'à l'avènement de l'ère de la vidéo qui tuera ces programmes.
La première chaine à avoir diffusé ce type d'émissions fut Tele Torino International suivi de Telereporter en Lombardie et Telefantasy à Rome qui inaugurera les premiers strip-teases de l'actrice Annamaria Clementi rendue célèbre au grand écran notamment grâce à Joe D'Amato avec Il pornoshop della 7ma strada.
REGLES DE BASE ET CONFECTION D'UN PORNO:
Les lieux de tournage: Trouver l'endroit idéal pour tourner un porno ne fut jamais un problème. La plupart du temps, les réalisateurs privilégiaient les auberges aux abords de Rome, les maisons de campagne ou les appartements privés loués pour très peu d'argent. L'important était d'être suffisamment discret pour éviter les regards curieux. Une partie des films de D'Amato réalisés au début des années 80 furent tournés dans une villa à Grottarossa, non loin de la maison qu'habitait Françoise Perrot. Certains réalisateurs pouvaient parfois utiliser leur propre appartement.. Ce fut par exemple le cas pour Giuliana Gamba lorsqu'elle réalisa Pornovideo. Les scènes extérieures étaient quant à elles réalisées très vite, en quelques heures seulement, en le plus souvent possible en une seule prise afin d'éviter de s'attarder. Le tournage d'un hardcore n'excédait guère une dizaine de jours.
Les règles de bases: La confection d'un porno à cette époque devait impérativement répondre à certaines règles strictes. Tout d'abord le scénario devait au minimum comporter obligatoirement deux scènes de sexe anal et deux de sexe oral, une scène lesbienne et deux scènes hétérosexuelles tandis que chaque acteur devait avoir au moins trois ou quatre rapports sexuels durant le film.
C'est le producteur qui décidait de l'intrigue sur laquelle le réalisateur allait faire le film, une intrigue simple qui souvent reprenait un même type de schéma. Par exemple, les aventures d'une baby-sitter dans une maison bourgeoise ou les aventures d'une bourgeoise en vacances dans sa maison de campagne. Les scénaristes et dialoguistes travaillaient alors sur ce canevas confetti en respectant les règles de base. Les scénaristes devaient aussi tenir compte des exigences propres à chaque pays et par conséquent écrire le scénario selon le pays de destination. Ainsi, un film destiné au Japon ne devait contenir que très peu de scènes homosexuelles qui, elles, étaient par contre fort bienvenues en Afrique du Nord.
La post-production était ce qui avait de plus compliqué car le plus souvent des kilomètres de pellicule étaient tournés. Cela était un travail de fou se souvient aujourd'hui le spécialiste Ferruccio Cosurci. C'est également le plus souvent durant cette phase que l'histoire prenait forme.
Le doublage était quant à lui un véritable casse-tête d'autant plus que les comédiens étaient tous de nationalités différentes la plupart du temps. Les dialogues étaient alors inventés sur le vif en salle de doublage. Si le montage coûtait entre 300 et 500 lires la journée, le doublage pouvait monter de son coté jusqu'à 1 million de lires. Fait le plus souvent par des non professionnels, il reste encore aujourd'hui un des points faibles des films X d'alors, souvent ridicule, la plupart du temps risible, plus ou moins bien synchronisé. Avoir recours à des professionnels du doublage était beaucoup trop onéreux. Il était impossible de faire appel à eux tout comme il était impossible de tourner en son direct pour trois raisons essentielles: l'absence totale de talent des comédiens et l'hétérogénéité de leur langue maternelle et les coûts trop élevés. Guia Lauri Filzi avouait lors d'une interview que le jour où elle dut pour la première fois réciter un texte, elle fut beaucoup plus terrifiée que la première fois où elle se déshabilla devant une caméra. Déclamer un texte était souvent pour ces comédiens leur phobie.
Avec le temps, dés la fin des 80, les dialogues disparaitront quasiment des films.
Quant à la musique, jusqu'en 1985, année à partir de laquelle la musique perdit de plus en plus de son importance, on préférait recycler des bandes originales existantes. Ainsi des compositeurs tels que Nico Fidenco se retrouvaient au générique de productions X tandis que l'amateur s'amusera de son coté à les reconnaitre et les resituer. Ceci ne signifie pas que le X ne pouvait pas avoir sa propre bande originale. Nico Fidenco par exemple, composa sous un pseudonyme, Dominiak, certaines d'entre elles après que sa maison de disques ait signé un contrat pour une série de films. Une jolie partition musicale était un atout pour un film X car il gagnait ainsi en qualité et par conséquent en popularité. Un bon coup commercial en fait!
Si le cinéma d'exploitation italien fut champion dans l'art de copier les grands succès du box office international, le cinéma pornographique sut lui aussi les utiliser pour les agrémenter à sa sauce et même donner naissance à des sous genres. Le mot d'ordre y compris dans ce secteur fut toujours: copier, imiter. De Pinocchio au Petit chaperon rouge, de Marco Polo à Tarzan et Batman, aucun n'a échappé à une version coquine fortement dénudée. D'Amato en fut un des spécialistes. Il tourna à sa sauce Scarface (Le perversioni di Scarface), Les incorruptibles (Gli intoccabili) et même Paprika de Tinto Brass (Anal Paprika). Naquirent aussi des sous genres dont certains réalisateurs se firent les spécialistes tels que le porn-horror qui mélangeait horreur et hardcore, le porno péplum, le porno-svastika, le porno western, le porno polar... On pouvait aussi teinter simplement l'intrigue d'un zeste de fantastique de pacotille. L'intrigue de base des sexy comédies et comédies érotiques servit aussi à de nombreux films pornographiques. Nièces, cousines, belle-filles et belle-mères, neveux et cousins... passèrent ainsi aisément le cap de la pornographie.
RAISONS ET MOTIVATIONS D'UN ACTEUR PORNO:
Qu'est ce qui pouvait pousser une personne lambda à faire du porno? Qui étaient tous ces acteurs et actrices qui firent les beaux jours du hardcore italien? Quelles étaient leurs motivations premières? Il est important de souligner que le recrutement des comédiens était primordial et s'effectuait avec soin. Tous autant qu'ils étaient ils devaient au départ avoir une certaine philosophie de vie ne serait ce que pour les implications morales, éthiques et bien évidemment sanitaires que ce type de cinéma réclamait. Un des critères de choix les plus importants étaient bien entendu pour les hommes leur sexe, leur capacité à réagir et être fonctionnel. Quant aux femmes, elles devaient être capables avant tout d'exciter leurs partenaires.
Qui étaient donc ces pionniers du hard? La nouveauté, le goût de l'interdit et la crise que traversait le cinéma furent les principales raisons pour lesquelles bon nombre de personnes se jetèrent sur ce genre tout frais qui déboulait doucement dans les salles obscures. C'était là un moyen pour un bon nombre de comédiens ou de façon plus générale pour tous ceux qui étaient en contact avec le cinéma d'y rester, de continuer à travailler d'une manière ou d'une autre dans l'univers du 7ème art.
Faire du porno c'était se faire de l'argent facilement dans une période particulièrement noire pour le pays. Des couples comme des célibataires, des hommes, des femmes de tout bord venaient tenter leur chance Mais derrière cet attrait de l'argent se cachaient bien d'autres raisons dont les plus évidentes étaient le goût de l'exhibitionnisme, le coté narcissique, l'envie de goûter à des plaisirs qui jusque là n'étaient que des fantasmes qui ainsi allaient prendre vie, l'envie de se surpasser et de franchir ses propres limites. Mais avant tout il y a avait l'amour du sexe, le bonheur ou l'opportunité de vivre des expériences sexuelles inédites. Dans cette phase pionnière, chacun avait donc sa chance et pouvait du jour au lendemain se retrouver devant la caméra ce qui explique qu'il est aujourd'hui difficile de retracer l'itinéraire de tous ces artistes d'un jour qui ont quasiment aussitôt disparu pour retrouver l'anonymat le plus complet.
L'âge d'or du X italien possédait son noyau d'acteurs. Une grande majorité des films qui furent tournés entre 80 et 85 étaient pour la plupart interprétés par la même équipe de comédiens qui finirent par former une véritable petite famille où tout le monde se connaissait. Il existait entre eux des liens qui parfois se poursuivaient hors des plateaux. Ceci a beaucoup contribué au succès de ces films. Le fait de se connaitre, savoir comment fonctionnait l'autre était non seulement un facteur de réussite mais aidait également à créer une véritable complicité et par conséquent une atmosphère ludique et chaleureuse commente aujourd'hui Mark Shanon. De là à parler de X familial il n'y a qu'un pas! L'avènement de l'ère vidéo tua cette ambiance familiale comme elle tua le hardcore sous sa forme originelle à la grande tristesse des comédiens d'alors.
Beaucoup plus difficile était d'assumer ce travail par contre. Avoir fait du porno en Italie tant comme acteur que comme réalisateur vous marque à vie au fer rouge. Cela vous suit et vous ferme beaucoup de portes si vous l'avouez. Mieux vaut donc se taire et ne pas le mentionner dans son CV constatent avec amertume comédiens et réalisateurs qui un jour touchèrent au genre et acquirent par la suite une certaine notoriété dans le show biz.
Le cinéma porno est toujours considéré en Italie comme un ghetto infamant contrairement aux USA où certaines stars ont débuté dans le X et ne s'en cachent pas vraiment même si ce n'est pas leur sujet de discussion favorite. Un bel exemple est celui de Sylvester Stallone qui fut en 1970 le protagoniste de L'étalon italien. Le reconversion d'un acteur porno dans un cinéma plus traditionnel est aussi beaucoup plus facile, pensons à Tracy Lords entre autres exemples, alors qu'en Italie elle est presque impossible voire impensable. Les acteurs sont confinés dans cet univers quasiment à vie.
QUELQUES PETITS REPERES:
Il nous est apparu amusant de faire une sorte de petit récapitulatif des premières fois dans le cinéma hardcore italien histoire de donner aux lecteurs quelques repères amusants.
On doit la première double pénétration à Paolo Gramignano, Pino Curia et Guia Lauri Filzi dans Bathman Dal Pianeta Eros.
La première scène d'urophilie revient à Françoise Perrot et Leonello Pettinato dans Pornovideo de Giuliana Gamba.
Les premiers véritables rapports anaux ont été tournés par Pauline Teutscher.
Ce sont Leonello Pettinato et Fernando Arcangeli qui sont à l'origine de la première séquence gay du cinéma hardcore italien dans Pornovideo tandis que Giuliano Rosati et Bruno Alias sont les pionniers des scènes bisexuelles.
C'est à Marina Frajese et Gabriel Pontello qu'on doit la première scène de scatologie dans L'amore e la bestia.
Si Renato Polselli est à l'origine de la première vraie scène de zoophilie, une copulation avec un âne dans Oscenita en 1972, c'est L'amore e la bestia / La chatelaine vicieuse dans l'écurie du sexe de Giuseppe Curia qui nous offre une véritable scène zoophile avec un cheval.
Si on excepte la scène où Marcella Petri rase Paola Montenero dans La locanda della maladolescenza, c'est Sabrina Mastrolorenzi qui nous gratifia pour la première à l'écran d'un rasage intégral du pubis pour les besoins de Le maniaque aux petites filles / Fashion movie de Antonio D'agostino.
LES REALISATEURS DE LA PREMIERE HEURE:
JOE D'AMATO: Né à Rome en 1936 à Rome Joe D'amato, de son véritable nom Aristide Massaccesi, fut avec Franco Lo Cascio le tout premier metteur en scène à tourner des films hardcore en Italie, un choix difficile et très risqué à cette époque affirmait il. D'Amato ne comptait plus les procès et condamnations dont il fut l'objet. Après voir débuté sa carrière de réalisateur en 1972 avec deux décamérotiques, Sollazzevoli storie di mogli gaudenti e mariti penitenti et Novelle licenziose di vergini vogliose puis un film d'aventures familial, Bill Cormack le fédéré, D'Amato tourna son premier film érotique en 1975, Emanuelle et Françoise, et enchaina avec le désormais culte Black Emanuelle en Amérique qui comportait la toute première scène pornographique tournée par le réalisateur. Cette scène était destinée aux copies prévues pour le marché étranger. Il fit de même avec Emanuelle perche violenza alle donne?. Comment a t-il franchi le cap de la pornographie? Par obligation avouait il.
En 1977, la crise économique ravage l'Italie et l'industrie cinématographique est au plus mal. La pornographie est la meilleure des alternatives. Cette année là, D'Amato part à St Domingue tourner Papaya dei Caraibi. Il y restera plus longtemps que prévu et enchainera au final sept films tournés en l'espace de deux mois seulement, les sept films désormais cultes qui forment sa fameuse saga exotico-érotique: Sesso nero, Orgasmo nero, Le notti erotiche dei morti viventi, Porno holocaust, Hard sensations, Porn esotic love et Paradiso blu. Dés le début des années 80, s'il continue à tourner bon nombre de films de genre, il va également réaliser toute une pléthore de films hardcore, le plus souvent avec la même équipe d'acteurs, mais sous divers pseudonymes. Après une pause, il y reviendra dès 1993 mais uniquement pour la vidéo désormais. Il y finira sa carrière car avouait il il fallait manger, ses motivations étaient purement alimentaires. Le cinéma de genre étant mort depuis bien des années, le cinéma porno était alors devenu la seule alternative pour qu'un metteur en scène puisse continue à travailler. Joe D'Amato ne cachait pas qu'il n'aimait guère ces films, tourner du X lui donnait simplement l'illusion de continuer à faire du cinéma.
Il s'éteindra malheureusement le 23 janvier 1999.
FRANCO LO CASCIO: Avec Joe D'amato Franco Lo Cascio est un des pères de la pornographie italienne. Fils de Luisa Alessandri, une des fidèles assistantes de Franco Zeffirelli, ce romain né en 1946 avoue lui même que c'est par amour du sexe qu'il se dirigea très tôt vers la pornographie. Véritable kamikaze qui tout comme Joe D'Amato accumula les procès, Franco Lo Cascio débuta sa carrière en 1975 en réalisant une comédie érotique piquante, L'educanda, avec Patrizia Gori, sa compagne d'alors. Après une poignée de comédies sans grand intérêt, il s'oriente vers la pornographie. La première étape de sa carrière fut d'aller à Paris acheter des films érotiques afin de les sortir en Italie. Ce sont en fait des films X alors très en vogue en France qu'il achètera pour une somme dérisoire. Il les remontera, les redoublera car trop osés pour l'Italie et avec quatre films il en fit deux nouveaux: Porno exhibition et Super exhibition. Le procédé s'avéra juteux. Lo Cascio en fit donc sa principale activité. Créer des films à partir de bandes en montage existantes lui rapporta beaucoup d'argent. Il tournera son premier porno au début des années 80 sous le pseudonyme qu'il adoptera par la suite, Luca Damiano. C'est en tout une soixantaine de films qu'il réalisera jusqu'en 2004 dont une bonne moitié pour le marché de la vidéo.
SERGIO BERGONZELLI: Né à Turin mais romain d'adoption, Sergio Bergonzelli fut un des pionniers de la sexy comédie italienne, un des réalisateurs les plus prolifiques du genre, à une époque où nièces, cousines friponnes déferlaient sur les écrans. venu du western, Bergonzelli comme la plupart de ses confrères avoue que le déclin du cinéma de genre l'obligea à se tourner vers le hardcore. Las de la façon dont les distributeurs massacraient les films à leur sortie en y insérant des scènes pornographiques, Bergonzelli préféra carrément s'orienter vers la X. Mieux vaut faire soi même de la pornographie que de voir le carnage que subissent nos films confessait il après que son film Porco mondo ait été massacré par des ajouts de plans X dans lesquels la pauvre Alida Valli se retrouvait plongée. Habitué aux comédies érotiques qui furent toute agrémentées de plans hardcore notamment pour le Japon, Bergonzelli tourna son premier film X dés la fin des années 70. On citera comme exemples Daniela mini slip, etApocalipsis sexual. Bergonzelli s'associa régulièrement à l'espagnol Carlos Aured. Sergio nous a malheureusement quitté le 24 septembre 2002 à l'âge de 78 ans.
ANDREA BIANCHI: Né en 1925, originaire de Castelgandolfo, Andrea Bianchi n'aime guère évoquer sa carrière de réalisateur porno. S'il fait ses premiers pas derrière la caméra au tout début des années 70 en signant quelques épisodes de la célèbre série télévisée Twilight zone sous le pseudonyme de Andrew White, Bianchi sera surtout l'auteur de quelques incontournables films de genre aujourd'hui cultes: Le manoir de la terreur, Malabimba, Quelli che contano ou encore le sexy giallo Nu pour l'assassin... Il avoue tête basse qu'il a dû se diriger vers le hard par obligation. Ce type de films étaient purement alimentaires, une façon de survivre en continuant de travailler au milieu des caméras et de la pellicule. De cette période, Andrea Bianchi qui signa souvent ses films X sous le pseudonyme Lee Castle refuse désormais d'en parler. Réalisateur de films X? Il n'y aucune mise en scène dans de tels films qui ne sont même pas des films dit-il. Bianchi préfère parler de l'époque où il travaillait aux USA et celle où il alternait sexy comédies et films d'horreur.
MARIO BIANCHI: Fils de Roberto Montero Bianchi, Mario Bianchi, né en 1939 à Rome, confesse lui aussi que c'est par obligation qu'il dut s'orienter vers le hardcore. "Le hard ne peut pas se définir comme du vrai cinéma. Le véritable cinéma je l'ai connu, vécu" dit il aujourd'hui. Mario côtoya très tôt l'univers du 7ème alors qu'il n'était qu'un enfant. Il trainait sur les plateaux de tournage puis quelques années plus tard il devint assistant réalisateur, en travaillant avec des noms aussi prestigieux que Steno et Monicelli. Il réalisa son premier film en 1973, un western, Mi chiamavano Resquiescat... ma aveva sbagliato / Requiem pour un tueur avant de toucher un peu à tous les genres, la comédie italienne, le polizesco, l'érotisme... Puis ce fut le tunnel, la traversée du désert. Suite à la crise et l'agonie du cinéma de genre, il était devenu impossible de faire des films en Italie. Le X restait la seule alternative si les réalisateurs voulaient continuer à travailler. Mario fit ses débuts dans le X en insérant des plans hardcore dans de nombreux films érotiques destinés au marché français puis il dirigea son premier X dés 1981 sous un de ses habituels pseudonymes Alan W. Cool, Chiamate 6969 taxi per signora avec Mark Shanon. S'il réalisera quelques documentaires, c'est essentiellement dans la pornographie qu'il terminera sa carrière en tournant de nombreuses productions vidéo avec notamment Marina Frajese. Mario mettra tristement un terme à son parcours cinématographique à l'aube des années 2000.
RENATO POLSELLI: Alors que Joe D'Amato partait pour St Domingue tourner sa fameuse série de films tropicaux, sortait en 1978 sur les écrans italiens un étrange film intitulé La casa dell'amore la polizia interviene, censé être le premier hardcore à avoir été réalisé en Italie. Son metteur en scène: Renato Polselli. Né en 1922 dans le Latium, Renato qui débuta sa carrière de cinéaste en 1952 n'a jamais été très loquace quant à savoir si oui ou non, ce film fut le précurseur du genre. Coup de publicité ou première véritable hardcore, le doute continue de planer. Selon ses propres aveux, son premier hardcore aurait été La verità secondo Satana en 1969 mais sorti seulement quelques années plus tard comme une partie des autres films du réalisateur sur lequel l'ombre de l'infamie a toujours plané en partie dû à l'audace de ses scénarii. Ce premier film fut saisi par la censure dés sa sortie puis remonté et expurgé de ses scènes les pimentées.
Oscenita par exemple comportait la première scène de zoophilie non simulée entre une femme et un âne. Le film réalisé en 1972 fut saisi et ne sortira qu'en 1977 une fois modifié et remonté sous le titre Quando l'amore è oscenita. Parmi ses oeuvres les plus décriées on mentionnera également Rivelazioni di una psichiatra sul mondo perverso del sesso qui contient de nombreuses séquences hardcore avec fellations, pénétrations et masturbations. C'est progressivement que Polselli est venu au hardcore. S'il a touché un peu à tous les genres un point commun existe tout de même entre tous ses films: la présence quasi obligatoire de l'érotisme. Glisser vers la pornographie était donc presque évident. Polselli tournera son ultime porno en 1984, le scandaleux Marina e la sua bestia avec Marina Frajese qui s'abandonnait à la zoophilie avec un magnifique cheval noir. Trop âgé pour continuer à faire des films, Polselli passait les dernières années de sa vie à écrire des scénarii pour tout style de film y compris pornographique. Il s'éteindra en 2006 à l'âge de 84 ans.
Quant à l'implication de ses comédiennes dans les scènes de sexe, Polselli demeure tout aussi évasif. Si beaucoup d'inserts ont été utilisé confiait il à la fin des années 90 il laisse une fois de plus planer le doute sur ce qu'on fait ou non les actrices en invoquant aujourd'hui le respect de leur vie privée.
GIULIANA GAMBA: Née le 26 novembre 1953 à Pescara mais romane d'adoption, Giuliana Gamba fut la seule femme à faire du porno en Italie. C'est Joe D'Amato qui l'aida à faire son entrée dans cet univers après qu'un de ses amis lui ait confié qu'elle voulait être réalisatrice. Gamba fut d'abord assistante sur quelques uns des films de D'Amato. Elle tourna en 1980 son premier X sous le pseudonyme de Therese Dunn, Pornovideo. Elle enchaine avec Claude e Corinne un ristorante particolare. En 1982 sous le pseudonyme cette fois de John Gamba elle met en scène La lingua di Erika. Ce sera là son ultime film X. Par la suite, elle s'orienta vers l'érotisme softcore jusque dans les années 90. On lui doit entre autre le fameux Profumo avec Florence Guérin en 1987 et surtout La cintura en 1989 avec James Russo. Elle fut également productrice du fameux Bestialità de Virgilio Mattei.
Aujourd'hui Giuliana travaille pour la télévision pour laquelle elle tourne pas mal de documentaires et refuse d'évoquer sa période hardcore qu'elle renie. "Moi avoir fait du porno? Vous vous trompez, de l'érotique oui mais pas de porno" dit elle mais elle admet tout de même qu'en Italie, avoir travaillé dans ce milieu vous marque à vie. Mieux vaut donc le cacher.
ANTONIO D'AGOSTINO: Né le 25 janvier 1938 en Calabre, Antonio D'Agostino, un éminent intellectuel italien, fit son entrée dans l'univers du cinéma en 1978 avec un étrange film aujourd'hui culte pour nombre d'amateurs d'exploitation, Cérémonie des sens, une étrange et mystique revisitation de Salo et les 120 journées de Sodome. C'est l'année suivante qu'il fait ses premiers pas dans la pornographie avec un autre classique du cinéma d'exploitation, le célèbre Eva man où il met en scène l'hermaphrodite Eva Robin's de son véritable nom Roberto Coatti aux cotés de Ajita Wilson. Antonio D'Agostino ne cessera plus de tourner et réalisera plus d'une trentaine de films X entre 1979 et 1995, année où il se retira du monde du 7ème art. C'est sous le pseudonyme de Peter Bennett ou Richard Bennett qu'il se dissimula le plus souvent durant sa carrière. Parmi ses titres les plus connus on citera pour mémoire sa célèbre trilogie composée deTrio lubrique pour folles partouzes, Le maniaque aux petites filles et Bathman dal pianeta Eros. Antonio fut également à l'origine des premiers pornos de la malheureuse Karin Schubert dont Il vizio nel ventre. Il fut aussi le premier réalisateur à filmer des scènes de relations à plusieurs dans le hardcore italien. Antonio mit fin à sa carrière au début des années 90 lorsqu'il ne put plus tourner sur pellicule, refusant le marché vidéo.
MARIO SICILIANO: Né en 1925 à Rome, Mario Siciliano débuta sa carrière de cinéaste en 1969 en signant une paire de westerns spaghetti dont un Sartana, Depêche toi Sartana je m'appelle Trinita. Il se tourna assez vite vers la sexy comédie après une étrange tentative de film fantastique, Malocchio. Après trois comédies légères, La campagnola bella avec Femi Benussi, Una vergine in famiglia et Erotic family avec la blonde Karin Well, et un film d'aventures, Ecorchés vifs, il tourne un premier film franchement érotique qui existe aussi en version hard, La zia svedese, un des premiers véritables films de Guia Lauri Filzi. Il franchira le cap de la pornographie en 1980 avec Carnalita morbosa et Porno lui erotica lei avec Une fois encore Karin Well qui pour les scènes hardcore fut doublée. Parmi ses oeuvres les plus fameuses, on mentionnera Orgasmo esotico, Orgasmo non stop, L'amica di Sonia qui reprend bon nombre de scènes de La zia svedese, Sesso allegro ou encore Attenti a quelle due ninfomani. Mario terminera sa carrière de manière beaucoup plus sage avec Rolf, un film d'action de série Z. Il décédera en 1987 à l'âge de 61 ans.
A cette liste on ajoutera quelques autres metteurs en scène qui s'ils ne furent pas les pionniers du genre contribuèrent pourtant au succès du hardcore italien dés les années 80, la plupart crédités sous de multiples pseudonymes: le piètre Lorenzo Onorati (Lawrence Weber) également scénariste et surtout producteur, Arduino Sacco (Dudy Steele) à qui on doit notamment le film X que tourna la malheureuse Paola Senatore, Raniero Di Giovambattista (Jonas Reiner), ex-directeur de production, à qui on doit en 1981 le premier hard d'une Moana Pozzi encore inconnue, signa en 1979 Libidine dans lequel l'ex-lolita Cinzia De Carolis vivait une étrange relation avec un serpent, Elo Pannaccio (Angel Valery) qui tourna beaucoup avec Marina Frajese, Bruno Vani, ex-assistant de Renato polselli, Alfredo Rizzo, Alfonso Brescia avec La bestia nello spazio, sa seule et unique incursion dans le genre et enfin Alberto Cavallone qui sous le nom de Baron Corvo réalisa deux hardcore aujourd'hui cultes: le très malsain Violée par un nain et Pat una donna particolare.
Bruno Mattei, Rino Di Silvestro, Roberto Mauri, Nello Rossato, Luigi Russo, Giorgio Mille, Enzo Milioni, Marino Girolami, Bruno Gaburro et Edoardo Mulargia quant à eux, s'ils réalisèrent des oeuvres érotiques particulièrement osées ils ne franchirent pourtant jamais le seuil du hard.
LES DIVAS DE LA PREMIERE HEURE:
MARINA FRAJESE: Marina fut très certainement une des toutes premières actrices à faire un pas dans l'industrie pornographique, véritable pionnière du genre et sûrement une des plus célèbres également d'autant plus que son histoire, entre conte de fée et tragédie, en toucha plus d'un parmi ses nombreux partenaires à l'écran.
De son vrai nom Marina Hedman Bellis, Marina Frajese est née à Götenberg en Suède le 29 septembre 1944. Rien ne prédestinait la jeune scandinave à une carrière cinématographique puisque c'est comme hôtesse de l'air qu'elle débute sa vie professionnelle sur une grande ligne aérienne. C'est à cette époque qu'une rencontre va bouleverser sa vie et surtout transformer son destin. Lors d'un voyage elle rencontre un des plus célèbres journalistes de la RAI, Paolo Frajese. C'est le coup de foudre et les deux amoureux ne tardent pas à se marier. Marina abandonne alors son métier d'hôtesse et donne naissance à deux fils.
Marina a de l'ambition et être mariée à Paolo Frajese lui donne l'occasion d'approcher le monde des artistes qui l'attire irrésistiblement. C'est ainsi que Marina débute sa carrière artistique en tant que modèle ce qui tout naturellement la fera remarquer des producteurs de cinéma.
Marina fait ses premières apparitions au grand écran dans de petits rôles le plus souvent dans des sexy comédies, un genre alors fort à la mode qui lui permet de dévoiler ses charmes.
Elle fait ses débuts en 1976 dans Juge ou putain de Lucio Fulci puis apparaitra entre 76 et 79 dans une pléthore de comédies dont Il ginecologo della mutua de D'Amato, Come perdere una moglie e trovare un' amante, Gege bellavita, Désirs inassouvis / Quello strano desiderio... On la voit aussi dans moultes films d'exploitation le plus généralement érotiques dont Black Emanuelle en Amérique en bourgeoise perdue au milieu d'une orgie, Play motel lors de la séquence d'ouverture,
Libidine où elle est la mère très libertine de Cinzia De Carolis ou encore Un brividio di piacere de Elo Pannaccio avec Patrizia Gori. Elle est aux cotés de Ajita Wilson une des hôtesses de Le notti porno nel mondo 2 de Joe D'Amato.
En 1979, après avoir été élue l'année précédente Lady Europa 78, Marina franchit le cap et tourne son premier film hard pour Joe D'Amato, Les amours interdites d'une religieuse dans lequel elle interprète une bonne soeur assoiffée de sexe. Ce rôle fera scandale en Italie et lui coûtera son mariage. Paolo Frajese demande le divorce, sali par la honte. Il lui intente un procès retentissant et Marina, après une longue bataille juridique durant laquelle son mari découvrira les activités pornographiques de son ex-femme, doit abandonner son nom d'épouse. Elle sera dés lors créditée sous le nom de Marina Lothar, Marina Lotar ou encore Marina Hedman.
Marina ne cessera plus de tourner. Elle va être au générique d'une pléiade de films érotiques ou hardcore entre 1979 et 1982 dont entre autres Giochi erotici nella 3a galassia / Starcrash 2, La dottoressa di campagna avec Mark Shannon, Erotic Flash avec Moana Pozzi et Kieran Kanter, La bestia nello spazio de Brescia, Con la zia non è peccato, Febbre a 40!, La zia svedese aux cotés Guia Lauri Filzi, Luce rossa, Una moglie, due amici, quattro amanti, le très étrange mais intéressant Emanuelle et Joanna, Elles font tout, le satanique Malabimba...
Marina va également prêter son corps pour de nombreux inserts qui seront destinés aux versions hardcore d'oeuvres érotiques softcore ou de films de sexploitation pour satisfaire le marché étranger.
Dés 1982, Marina tournera presque exclusivement des films X. Parmi ses premiers il y aura Sesso allegro de D'Amato suivi de Chiamate 6969: taxi per la signora, Quella porcacciona di mia moglie, Orgasmo esotico, Orgasmo non stop... Marina tournera plus d'une quarantaine de X jusqu'en 1991 la plupart destinés au marché vidéo. Elle eut pour fameux partenaires Rocco Siffredi à ses débuts et John Holmes dans l'un de ses derniers films, The devil in Mr Holmes / Supermaschio per moglie viziose. Restera célèbre aussi le film Marina e la sua bestia de Polselli où elle accepte de tourner une véritable scène zoophile sans oublier L'amore e la bestia / Marina il cavallo e lo stallone où elle franchit cette fois le pas de la scatophilie lorsque Gabriel Pontello défèque sur son corps tandis que Luigi Tripodi lui urine dessus. Marina e la sua bestia ouvrira une longue série de films zoophiles dans lesquels Marina offrira son corps la plupart du temps à des chevaux. Marina aura tout accepté y compris les pires dépravations et humiliations, perdue dans ses vices, cette soif de sexe maladive qui l'habitait.
Mark Shanon qui fut un de ses partenaires se souvient d'elle comme d'une femme tellement belle et gentille. Ce fut pour lui un grand plaisir de pouvoir travailler avec car Marina s'investissait vraiment dans ses scènes et faisait réellement l'amour. Elle adorait le sexe dit il, sur les plateaux ou dans la vie, une vraie nymphomane dit il malgré sa dépendance à l'alcool.
Marina était en effet alcoolique et ne pouvait s'empêcher de boire sur les tournages. Elle cachait souvent une bouteille qu'elle buvait entre deux prises. Cette dépendance aura un effet néfaste sur son corps qui au fil du temps va vite s'empâter. Beaucoup s'accordèrent de dire que sa nymphomanie l'aura détruite. Marina n'a jamais rien refusé, elle a toujours dit oui à tout même aux choses les plus dégradantes afin de satisfaire cette maladie obsessionnelle qui la rongeait comme l'alcool la rongeait également. Marina a t-elle été un jour heureuse? Telle est la question que beaucoup se sont alors posés. Mais il est une chose sur laquelle tous, acteurs comme réalisateurs, sont d'accord, c'est son éminente sympathie, sa disponibilité. Marina était une femme incroyable, adorable.
Si on retient de la belle suédoise sa carrière érotique et X, on oublie qu'elle a aussi tourné quelques films pour un cinéma plus traditionnel dont Primo amore / Mon dernier amour de Dino Risi, La cité des femmes de Fellini, Delitto al blue gay, Delitto a Porta Romana et Delitto sull'autostrada tout trois avec Tomas Milian.
Marina quittera le devant de la scène en 1991 et mettra un terme définitif à sa carrière à 37 ans. Elle refusera alors toute réapparition cinématographique malgré les sollicitations des metteurs en scène dont une participation en 1998 dans le film Toto che visse due volte et un rôle dans la série télévisée à succès Carabinieri en 2008. Marina répètera inlassablement qu'elle a définitivement abandonné le métier. Marina qui n'aime guère aujourd'hui évoquer ces années a une fois pour toute tiré un trait sur son passé d'actrice et lui a préféré une vie
tranquille loin des feux des projecteurs, refoulant au plus profond d'elle cette période sombre où le démon du sexe avait fait d'elle une star peut être malgré elle. Elle vit désormais tranquillement à Rome avec ses deux fils dans l'anonymat le plus complet. Marina Lotar / Frajese est redevenue à jamais Madame Marina Hedman.
Etonnant parcours de cette belle comédienne particulièrement audacieuse qui lors d'une des seules interviews qui existe d'elle disait que si elle avait choisi la pornographie c'est que dans cet univers au moins elle n'avait pas besoin de coucher avec les producteurs pour obtenir un rôle! Voilà une raison des plus intéressantes sur laquelle nous vous invitons à méditer.
La biographie complète de Marina est disponible ICI.
GUIA LAURI FILZI: Surnommée la tigresse, intronisée reine mère et grande papesse du X, toute menue, les cheveux noir corbeau, le regard sévère, un sourire carnassier, un coté cannibale qui lui donnait un air de véritable mante religieuse, Guia Lauri Filzi tout simplement Guia pour ceux qui la côtoyaient, est d'origine argentine mais italienne d'adoption puisqu'elle est née le 28 juillet 1943 à Cervia en Emilie-Romagne.
Même si rien ne la prédestinait vraiment à le devenir avec ce physique à l'opposé des bombes à fantasmes traditionnelles elle fut pourtant une des pionnières du hardcore transalpin, une des premières et des plus grandes porn diva que le genre ait connu. Guia, ex-hôtesse de l'air d'où une jeunesse passée à voyager, ex-épouse d'un des plus grands avocats de l'INPS de Rome et mère d'une petite fille, débuta sa carrière au début des années 70 en apparaissant dans diverses émissions télévisées. Elle fit également d'innombrables apparitions au cinéma dés 1975 comme simple figurante rarement créditée dans plus d'une vingtaine de films dont quelques comédies érotiques. Elle apparait dans La donna della domenica de Luigi Comencini, Noi siamo come le luciole de Giorgio Berruti. Elle est une
putain qui arpente les trottoirs dans deux polizeschi de Umberto Lenzi La mort en sursis et Roma a mano armata, la petite amie d'un voyou dans No alla violenza, une femme nue au sauna dans La notte dell'alta marea et une des trois prostituées qui fait l'amour à un cadavre afin de lui redonner vie dans KZ9 camp d'extermination. Elle apparait également dans la fameuse séquence snuff de Black Emanuelle en Amérique.
Ses véritables premiers pas dans le hardcore Guia les fait en 1977 pour la version hard destinée au marché étranger de I peccati di una giovane moglie di campagna de Alfredo Rizzo et KZ9 camp d'extermination de Bruno Mattei dans lequel elle est une des putains qui
tentent de redonner vie à cadavre en lui faisant l'amour. SuivrontBrividio di piacere de Angelo Pannaccio, La zia svedese et surtout Daniela mini slip de Sergio Bergonzelli. Guia tournera une bonne soixantaine de films entre 1977 et 1985. Habituée aux rôles de bourgeoise, de sadique, de mégère, c'est à Guia qu'on doit la première double pénétration du hardcore transalpin dans Bathman dal pianeta Eros. Grande spécialiste des accessoires les plus insolites (fruits, légumes, confiture, nourriture et même un chien si on peut l'animal un accessoire) l'insatiable Guia a par contre toujours refusé la sodomie, une règle qu'elle enfreigna cependant en toute fin de carrière en acceptant d'être analement pénétrée dans le grec Party me ouza.
Guia confie qu'elle a toujours assumé ce qu'elle a fait et n'a jamais eu recours à de doublure. "Du moment qu'on est d'accord avec le réalisateur sur ce qu'on doit faire, il n'y a aucune raison de tricher." Guia a par contre doublé de nombreuses consoeurs et tourné bon nombre de séquences destinées à être insérées dans des films non pornographiques au départ. C'est ainsi elle qui double Gota Gobert dans La fin des tortionnaires du camp d'amour 2 en faisant une fellation au pauvre Luciano Rossi.
Alors que le hardcore italien de la première heure est en flagrante baisse de vitesse, que de nouvelles starlettes font leur apparition dés le milieu des années 80 contre lesquelles elle ne
peut lutter, Guia plus de toute fraicheur tournera encore quelques films en Grèce où le genre fait toujours fureur. Elle apparait notamment dans I caldi peccati dans lequel pour la première fois de sa carrière elle se fait réellement sodomiser comme elle se fait également sodomiser dans la coproduction chyprio-grecque Voglia di... même s'il s'agirait cette fois d'inserts.
Guia mettra un terme à sa carrière d'actrice X en 1985/1986 après quasiment dix années de bons et loyaux services. Sur son passé d'actrice porno, Guia n'a aucun regret et assume tout ce qu'elle a fait. Elle avoue ne l'avoir jamais fait par nécessité comme bon nombre de ses
consoeurs mais tout simplement car elle aimait le sexe. Certains de ceux qui l'ont connu telle Elisabeth Thulin, muse et compagne de Angelo Pannaccio, confessent qu'elle était une véritable mante. Guia ne garde que de bons souvenirs de ce qu'elle appelle une "parenthèse" dans sa vie. C'était pour elle un travail comme un autre pour lequel elle était généreusement payée. Guia a désormais définitivement tourné la page et refuse catégoriquement de revenir sur son passé et toute forme d'interviews. La dernière qu'elle accorda par téléphone remonte à 2006. Après avoir mis fin à ses activités de comédienne, Guia intégra la haute bourgeoisie romaine puis aida dans un premier temps une amie dans la gérance d'un magasin de vêtements féminins. Elle travailla ensuite aux services des relations publiques de la célèbre maison d'édition Mondatori puis pour la Treccani. Elle est à la tête aujourd'hui de son propre négoce d'antiquités à Rome.
La biographie complète de Guia est disponible ICI.
LAURA LEVI: De son véritable nom Gabriella Tricca, Laura Levi, née le 28 février 1982 à Pescara, est issue de la petite bourgeoise. Après avoir passé son bac, elle part pour Florence pour y suivre des études d'architecture. Passionnée d'arts elle sort diplômée. Elle écrit aussi des poèmes et sortira à cette époque un recueil qui rencontra un succès d'estime. C'est un journaliste romain, Marcello Colletti, qui lui soufflera un jour l'idée de s'essayer au cinéma. Elle fait ses deux premières apparitions en tant que comédienne à la télévision puis décroche un court rôle dans La cité des femmes de Fellini. Laura avouait en 1982 lors d'une interview que si elle était devenue actrice de films porno c'est avant tout pour survivre. Mariée à un architecte handicapé qui fut un proche collaborateur de Zeffirelli, mère d'une petite fille qui aujourd'hui a 36 ans, Laura gérait alors tant bien que mal un petit restaurant. Les affaires allaient mal et un beau matin, dit elle, elle s'est retrouvée dans une villa entrain de faire l'amour à une femme de couleur sous l'oeil d'une caméra. Laura venait de faire son entrée dans l'univers du hardcore avec la bénédiction de son mari qui l'accompagnait sur tous les tournages avec leur petite fille. Nous sommes en 1979, sa carrière s'étalera jusqu'en 1987.
A la question de savoir si elle avait honte de faire l'amour devant les caméras, elle répondait que la honte était moindre que celle de ne plus pouvoir payer ses factures, son loyer, ses dettes. On fait ce qu'on a à faire, on pense à ça en espérant qu'on sera surtout payé de suite et non pas à retardement.
Joe D'Amato ne tarissait pas d'éloges sur elle tout comme ses partenaires. Laura était une femme éminemment sympathique et courageuse qui de surcroit parvenait à exciter trois hommes en même temps sans aucune difficulté. Laura raconte qu'elle doit sa réputation à une scène de viol où elle réussit à donner en même temps une érection à ces quatre violeurs fictifs dont un, le plus jeune, terrorisé à l'idée de tourner une telle scène. Dés lors, les réalisateurs et producteurs se l'arrachèrent. Laura pouvait être payée 100000 mille lires la prestation, une pacotille confiait elle comparé à ce que les producteurs se mettent en poche.
De ses années passées dans le milieu, Laura garde un souvenir amer, désenchantée. Pour les producteurs et réalisateurs les actrices ne sont que de la viande qu'ils exploitent, qu'ils traitent comme du bétail, insultent notamment les jours de tournage où elles ont leurs règles. "Le monde du porno a une odeur, une odeur terrible. J'étais arrivée à un point où je passais mon temps à me laver" confiait elle quelques temps après s'être retirée do monde du cinéma.
Comme beaucoup de ses partenaires, Laura est également apparue comme simple figurante dans une poignée de films classiques, six ou sept en ce qui la concerne dont les plus flagrants sont Peccati in Venezia et L'infirmière a le bistouri facile.
Laura a tout abandonné en 1987 après huit ans de bons et loyaux services, épuisée. Si dans un premier temps elle s'est trouvée un emploi de postière Laura redevenue Gabriella a depuis connu un prestigieux parcours. En 1988 elle sort un recueil de poèmes très personnels qui connaitront un grand succès puis se tourne de nouveau vers l'architecture. En 1997, elle refait surface avec un magnifique livre de photographies très étranges auquel collabora son mari d'alors, le psychologue Giuseppe Sparnacci. Au début des années 200,
sa passion pour les traditions populaires et la littérature infantile l'amène à écrire des fables pour enfants après avoir suivi des cours d'écriture. En 2002 elle se lance dans les affaires et le management. Son amour pour l'art et celui qu'elle porte aux enfants l'amène de nouveau sur les chemins académiques. Elle est nommée à la tête d'un important projet culturel avant de passer un master en paysagisme. Elle se consacre depuis 2005 à cette nouvelle activité qui lui apporte tout le bonheur du monde.
De son passé d'actrice porno Gabriella refuse catégoriquement d'y revenir ou même de l'évoquer. C'est une partie de sa vie qu'elle a désormais oublié et ses avocats veillent à ce qu'il ne resurgisse pas. On peut la comprendre.
PAULINE TEUTSCHER: D'origine hollandaise, Pauline Teutscher fut la première actrice étrangère à intégrer l'industrie des films porno en Italie. Alors guide touristique, Pauline avait 22 ans lorsqu'elle tourna son premier film X en 1979, Quello strano desiderio de Enzo Milioni après une apparition en 1976 dans un épisode du Commissaire Maigret réalisé à Amsterdam. En l'espace de seulement cinq années, le temps que dura sa carrière, elle en fit une trentaine.
Surnommée doigts d'or pour sa dextérité à exciter ses partenaires par ses exceptionnelles caresses, cette blonde un peu ronde a elle aussi un regard assez amer sur l'univers du hardcore. Si elle avoue n'avoir pris qu'une seule et unique fois du plaisir lors d'une scène, une chose impossible pour elle en temps normal, elle confesse que le porno est un univers de mâles, dominé par les mâles où les films sont uniquement faits pour réaliser tous les fantasmes des mâles.
A propos des italiens, Pauline affirmait qu'ils avaient très peu confiance en eux, qu'ils étaient terrorisés et avaient besoin sans cesse d'être rassurés, en attente de réconfort, prêts à tourner les choses les plus humiliantes. Pauline a toujours refusé certaines choses. C'est la différence entre une pute et une actrice. Une actrice a toujours le choix de refuser, une pute non, clamait elle alors. Ainsi, elle n'a jamais voulu se masturber avec des objets. Elle avait alors recours à une doublure dont sa consoeur Guia Lauri Filzi. Elle avoue également avoir toujours préféré les scènes de saphisme car les femmes sont moins compliquées, les hommes sont obsédés par ce qu'on va penser de la taille de leur sexe ou s'ils n'arrivent pas à avoir d'érection, déclarait Pauline.
Pauline a définitivement quitté le milieu en 1984 après une ultime prestation dans Sapore di zia. Elle aussi a changé de vie et a baissé à jamais le rideau sur ces années passées devant l'objectif coquin des caméras. Elle s'est par la suite définitivement installée à Rome. Parmi quelques uns des titres dans lesquels elle a joué on citera Bathman dal pianeta Eros, Le porno investigatrici, Labbra bagnate, Messalina orgasmo imperiale, Una vergine per l'impero romano, Sesso acerbo, Le maniaque aux petites filles, Chiamate 6969 taxi per signora, Le ereditiere superporno, Labbra vogliose...
SANDY SAMUEL: De son véritable nom Ornella Picozzi, cette ex-Miss Milan, la blonde et charmante Sandy Samuel, née le 12 mai 1956 à Milan, fut pendant très longtemps strip-teaseuse. Lorsqu'elle ne tournait pas ou ne s'effeuillait pas sur les podiums, elle tint durant de longues années la caisse du fameux Teatrino de Milan. Elle tira un trait définitif sur son implication dans le porno en 1986 après six années de bons et loyaux services et une vingtaine de films à son actif dont quelques apparitions dans des séries d'exploitation telles que L'autre enfer de Claudio Fragasso.
Elle changea alors totalement de vie et préféra elle aussi se faire oublier et disparut de la scène publique. Ornella a toujours assumé son passé d'actrice X et valorisé son métier de strip-teaseuse professionnelle pour lequel elle donna de très nombreuses représentations sur les scènes italiennes. Très investie, elle reconnaissait qu'il n'y avait rien de malsain dans la pornographie même si souvent la routine et l'ennui s'installent lors des tournages. On décide alors de continuer ou d'abandonner. Ornella à la surprise générale réapparut en décembre 2009 sur les écrans de télévision. Lors d'une émission elle révéla qu'elle était atteinte d'une grave maladie qui l'avait privé d'une partie de sa mobilité. Il évoquait également les problèmes conflictuels qu'elle rencontrait alors avec son unique fils.
Pour mémoire on citera parmi les films où Sandy est apparue Le porno investigatrici, Albergo a ore mais les plus attentionnés la remarqueront aussi dans un film de Jess Franco, Le goditrici, en 1975. Il s'agit en fait d'un très bel insert destiné aux copies prévues pour le marché étranger.
FRANCOISE PERROT: Compagne du dessinateur satirique Pino Zac, la française Françoise Perrot vivait prés de Grottarossa dans une petite villa. Sympathisante de gauche, diplômée en lettres à la Sorbonne, elle n'a que 25 ans lorsqu'elle fait son entrée dans l'univers du X.
Journaliste pour l'hebdomadaire satirique Il male même si l'un de ses principaux fondateurs ne se souvienne pas d'elle, Françoise avoue sans honte qu'elle est devenue actrice pornographique par curiosité et surtout par attraction pour un monde fait d'interdits. Si on en croit Françoise, tout serait né d'une partie de poker durant laquelle elle avait perdu beaucoup d'argent. Un ami lui suggéra de faire un film porno afin de rembourser ses dettes. L'idée la séduisit d'autant plus que Françoise aimait le sexe. Elle ne s'était jamais imposée de limite. Avec son premier mari, ils se mirent en quête de partenaires des deux sexes dans les lieux les plus étranges. Faire l'amour à des inconnu(e)s qui aussitôt sortaient de sa vie l'excitait. Françoise était fascinée par la transgression. Elle adorait aller de plus en plus loin, découvrir les abysses de la sexualité. Elle admet avoir tout essayé. Elle s'est faite humiliée, violentée, violée, attachée aussi bien par des hommes que des femmes. "J'ai suivi les voies les plus obscures du sexe durant de longues années" avouait elle lors d'une interview dans les années 80. "Quoi de plus naturel que de faire du porno donc!" Françoise sera la première actrice porno à tourner une scène d'urophilie dans un X italien. Leonello Pettinato lui urine sur le corps dans Pornovideo de Giuliana Gamba.
D'Amato disait d'elle qu'elle était trop belle, beaucoup trop intelligente et trop cultivée pour vivre dans cet univers impitoyable. Françoise faisait peur. Mais il ajoutait qu'il s'était tout de même fait un paquet d'argent avec elle.
Aussi intense que fut sa carrière d'actrice porno, elle ne dura pourtant que quelques années. Françoise tenta dés 1981 une reconversion dans le cinéma de genre en travaillant notamment pour Bruno Mattei, elle est au générique de Pénitencier de femmes, Révolte au pénitencier des filles et Les 7 gladiateurs, et Andrea Bianchi (Le notti segrete di Lucrezia Borgia dans lequel elle se dissimule sous une lourde perruque brune et la version remontée de Erotic flash, Gioco di seduzione). Elle est au générique de Pè sempe de Gianni Crea et de la sexy comédie de Sergio Martino Ricchi ricchissimi... praticamente in mutande (elle joue une nudiste) mais sa tentative de reconversion se solda malheureusement par un échec. En 1982, Françoise tourne son ultime film, un sexploitation assez brutal coproduit par la France et l'Espagne intitulé Depravacion dans laquelle elle a le rôle principal. Françoise se retira par la suite du monde du 7ème art. Chaque chose en son temps confessait t-elle alors, lasse du porno, désireuse de passer à autre chose, notamment à l'écriture de romans. Françoise épousa quelques temps plus tard l'assistant réalisateur de Jean-Jacques Annaud sur Le nom de la rose et retrouva l'anonymat. Elle aussi refuse aujourd'hui de revenir sur son passé d'actrice porno, une partie de sa vie sur laquelle elle a tiré définitivement un trait. '
SABRINA MASTROLORENZI: Née le 14 décembre 1962 dans la banlieue romaine, cette jolie brunette à la mine boudeuse qui a aujourd'hui disparu sans laisser de trace détient un record. Surnommée la lolita du spaghetti-porno elle était encore mineure (elle était alors âgée très exactement de 17 ans et 6 mois) lorsqu'elle tourna son premier film en 1980, La gemella erotica de Alberto Cavallone, une série de scènes qui furent uniquement incluses dans la version hardcore. Cavallone fera de nouveau appel à ses services quelques années
plus tard pour son désormais célèbre Violée par un nain dont elle est l'héroïne, une jeune baby-sitter qui subit les assauts pervers d'un nain lubrique et sadique. Ses partenaires se souviennent d'elle comme d'une fille douce, plein d'humilité, tranquille et obéissante dont le rêve était de devenir une grande star de cinéma et de voyager à travers le monde même si elle avait conscience de ses handicaps face aux véritables porn stars. Elle ne parlait qu'italien et ses origines étaient modestes. Elle complexait un peu face aux grands noms d'alors de la pornographie.
C'est Bruno Mattei qui lui ouvre définitivement les portes du porno en 1980 avec La provinciale a lezione di sesso. Professionnelle, consciencieuse, Sabrina tournera une bonne vingtaine de films en l'espace de quatre années, entre 1980 et 1984. Pour mémoire on citera parmi les plus connus Bathman dal pianeta Eros où elle se fait allégrement violée par trois voyous, Sesso allegro, Le maniaque aux petites filles dans lequel elle se fait raser le sexe, Albergo a ore, Orgasmo esotico, Pat una donna particolare, La lingua di Erika, Attenti a quelle due ninfomane... On la repère également dans Caligula la véritable histoire
lors d'une orgie où elle fait l'amour à un nain. Ses ultimes collaborations au monde du hardcore seront pour Giovanni Leacche avec Sapore di zia et Nido d'amore de Franco Lo Cascio. Nido d'amore sera d'ailleurs son ultime film avant qu'elle ne se retire de l'industrie porno.
Comme bon nombre de ses confrères et consoeurs, Sabrina fit durant deux ans de multiples apparitions comme simple figurante dans une poignée de films pour un cinéma cette fois beaucoup plus classique. C'est ainsi qu'on peut la repérer dans La cité des femmes de Federico Fellini, le film italien qui compte le plus grand nombre de "hardistes" à son générique puisqu'on y aperçoit également Marina Frajese, Guia Lauri Filzi et Maria Grazia Smaldone. Son ultime participation à l'écran serait chez Ettore Scola avant que Sabrina ne s'évapore dans l'éther.
Sabrina bien malheureusement fit une inattendue réapparition en mars 1989 non pas au cinéma mais à la une des faits divers. Elle fut arrêtée pour consommation de drogues et recel. Dés lors la vie de l'ex-lolita du hardcore se transforma en un longue descente aux enfers. Elle collectionna en effet les arrestations et les longues périodes d'incarcération jusqu'en 1998, année où Sabrina disparut définitivement de la circulation.
SONIA BENNETT: Sonia fut la seule actrice de couleur à entrer dans l'industrie pornographique italienne. D'origine jamaïcaine, Sonia était ce qu'on appelle une fille de la guerre. Alors mariée à un napolitain prénommée Corallo, Sonia était mère de sept petits napolitains. C'est Joe D'Amato qui la découvrit et lui fit faire ses débuts dans le X alors qu'elle était strip-teaseuse. Mark Shanon se souvient d'elle comme d'une jeune femme délicieuse qui voulait toujours assister aux scènes qu'il tournait même si elle n'y participait
pas. Son seul et unique regret: avoir refusé son invitation à sortir avec elle un soir car il était physiquement et sexuellement épuisé après une longue journée de travail harassante avec Joe D'Amato. Sonia lui en voulu beaucoup et l'occasion ne se reproduisit plus. Sonia tourna treize films entre 1981 et 1984 dont Le porno investigatrici, Orgasmo esotico, Orgasmo non stop, Carnalita morbosa, Attenti a quelle due ninfomani, Bocca golosa pour lequel elle abandonne sa
célèbre coupe au bol pour une magnifique perruque afro. Elle eut même droit à un titre qui lui rendait honneur, L'amica di Sonia.
Sonia habitait Naples et parlait avec une étonnante perfection le napolitain. Entre deux films, elle s'offrait en spectacle et dansait dans les boites de la ville, une activité qu'elle continua de pratiquer longtemps après avoir mis fin sans véritables explications à sa carrière d'actrice. En avril 1989, Sonia fit elle aussi la une des journaux locaux. Elle fut arrêtée en compagnie
de son compagnon d'alors, le réalisateur producteur Carlo Leone, à leur domicile pour possession de drogues. Un kilo de cocaïne pure fut découvert à leur domicile, un lieu d'incessants va-et-vient de cocaïnomanes repéré par la police. Suite à cette arrestation et son incarcération, Sonia disparut de la surface de la planète.
ANNJ GOREN: De son véritable nom Anna Maria Napolitano, Anna Maria est originaire de Bologne. Elle fut remarquée par Joe D'Amato en 1979 alors qu'elle n'était qu'une jeune étudiante que Diego Spataro connaissait bien puisqu'elle habitait alors dans une pension voisine de ses bureaux. Diego l'a croisait souvent dans les bars qu'elle ne quittait pas de la journée. Elle passait son temps à jouer au flipper. Anna Maria avait surtout de sérieux problèmes avec la drogue.
C'est à cette époque que D'Amato lui offre alors une toute petite apparition éclair dans Il pornoshop della settima strada. Son apparition relève presque du caméo tant et si bien qu'elle n'est même pas créditée au générique.
C'est l'année suivante qu'il lui offre un rôle plus conséquent dans Sesso nero. Annj y tourne ses premières scènes X dont cette longue fellation sur la plage à la fin du film. Mark se souvient d'elle comme d'une fille charmante, désinhibée et très sympathique malgré ses problèmes même si ajoute t-il il voyait d'un mauvais oeil cette liberté sexuelle dont elle faisait preuve notamment à Saint Domingue à une époque on commençait à parler du Sida. Il demanda d'ailleurs à D'Amato de limiter ses scènes avec elle pour cette raison.
On la verra ensuite dans Hard sensation puis Porno Holocaust, son film le plus conséquent, où cette fois elle se déchaine notamment lors d'une double fellation avec deux noirs sculpturaux dans un hall d'hôtel qui s'achèvera en éjaculation faciale. Cette séquence plus sale qu'excitante où Annj fait surtout pitié tant elle semble dégoutée, écoeurée par cette besogne, reflète peut être tout le malheur de sa vie d'alors.
Elle sera également à l'affiche du parodique Eva man due sessi in uno de Antonio D'Agostino avec Eva Robins et sa pseudo suite El regreso di Eva man. Anna Maria était une amie proche de Eva chez qui elle aimait passer beaucoup de temps à cette époque, notamment dans son superbe jardin où toutes deux faisaient librement l'amour si on en croit les souvenirs du critique Vittorio Spiga qui l'a bien connu. Elle est au générique de Dolce calda Lisa de Adriano Cesari. Elle participe uniquement aux séquences hardcore du film en incarnant la jeune partenaire de Guia Lauri Filzi.
On la verra une dernière fois dans Déchainements pervers de Manuela même si cette fois il s'agit d'un montage de séquences de films où elle apparut auparavant.
Anna Maria disparut par la suite des écrans. Diego Spataro découvrit totalement par hasard sa participation à ses films en achetant les droits de Sesso nero. Il la croisa quelque temps plus tard dans un bar. Elle avait quitté sa pension et se sentait très mal car jamais elle n'avait pensé que ces films sortiraient en Italie. Anna Maria était persuadée qu'ils étaient destinés à l'étranger. Annj connaissait elle seulement les termes des contrats qu'elle avait signé? Anna Maria s'est par la suite évaporée de la surface de la planète.
LUCIA RAMIREZ: Figure récurrente des films que tourna Joe D'Amato à St Domingue, cette jolie dominicaine fut repérée lors des casting qu'effectuèrent les responsables chargés de trouver de jeunes actrices dominicaines pour les futurs films érotico-exotiques de D'Amato. Ses origines sont aujourd'hui encore assez floues puisque Lucia dont le véritable prénom serait selon Mark Shannon Lorenza aurait été contactée dit on dans l'agence de modèles dont elle faisait alors partie. Luigi Cozzi a de son coté une autre version puisque selon lui Lucia dans ses souvenirs n'était qu'une pauvre jeune fille locale qui errait ça et là afin de trouver un travail.
Quoiqu'il en soit, Lucia fait partie des élues. C'est en 1980 que cette jeune haïtienne alors âgée d'une petite vingtaine d'années fit ses débuts devant la caméra dans Paradiso blu. Elle va enchaîner avec trois autres films de D'Amato: Sesso nero, Orgasmo nero et Hard sensation.
Mark shanon a d'elle un souvenir amusé. Lucia était folle amoureuse de lui et voulait l'épouser. Il ne le quittait pas et cherchait toujours à dormir avec lui. Un vraie tragédie plaisante l'acteur! On la retrouve ensuite dans Le notti erotiche dei morti viventi et le désormais célèbre Porno Holocaust qui sera son dernier vrai film puisque si l'observateur la repérera furtivement dans Horrible, c'est par le biais d'un écran de télévision où passe un de ses films.
En 1983, elle est au crédit de Déchainement pervers de Manuela mais là encore il s'agit d'un montage de séquences prises dans divers films du réalisateur dont Sesso nero entre autres.
Contrairement à ses consoeurs qui partagèrent l'affiche de ses films exotico-porno et plus particulièrement Annj Goren et Dirce Funari, ce qu'on retient de Lucia, c'est ce petit minois de jeune fille sage, ses traits fins, son regard innocent mais avant tout sa lascivité proche de la passivité la plus totale. Voilà qui fait tout le charme de cette jeune dominicaine, la rendant encore plus désirable tout en faisant oublier ses piètres talents de comédienne. Après trois années passées sous l'objectif de D'Amato, Lucia disparut sans laisser de trace.
MARY RAMUNNO: Porn starlette italienne éphémère dont le véritable nom était Maria Rammuno, la brune Mary, née en 1959 à Rome, officia entre 1981 et 1986 dans une dizaine de films. Après une enfance difficile où elle dut subir les violences d'un père alcoolique, Maria fit un tas de petits jobs (coiffeuse, baby sitter...) avant d'entrer plus ou moins par obligation dans le monde du X. On aura ainsi pu être témoin de ses talents dans notamment Una vergine per l'impero romano où elle la compagne de lutte de Nadine Roussial, Claude e Corinne de Giuliana Gamba, Orgasmo non stop, Oh Angelina où elle est la Angelina du titre, Vieni vieni da me amore mio, La lingua di Erika, La provinciale a lezione di sesso... Son ultime apparition fut auprès de Ajita Wilson dans Bocca nera bocca bianca de Sergio Bergonzelli.
MARA BRONZONI: La blonde et charmante Mara Bronzoni est née le 26 juillet 1954 à Montieri. Spécialiste des scènes de sexe en solo ou lesbiennes, Mara étala ses charmes dans une dizaine de films entre 1981 et 1987. On put l'admirer dans Sesso allegro, Porno lui erotica lei, Dolce gola et Perversions très spéciales pour jeunes filles de bonnes familles. Par la suite c'est vers la réalisation qu'elle se tournera puisqu'elle mettra en scène sous le pseudonyme de Lucia Lucas de Moffarej trois films entre 1987 et 1990, La bocca, Accordi erotici et AAA cercasi ragazze tuttafare. Elle fut également assistante réalisatrice sur The devil in Mr Holmes et La bottega del piacere. Aujourd'hui Mara s'est reconvertie ans le doublage.
LES ACTRICES "POLSELLINIENNE":
RITA CALDERONI: Née en 1951 à Rossiglione en Italie, Rita Calderoni déménage très vite à Udine où elle passe son enfance. Sportive, athlétique c'est dans le sport, plus précisément le basket, qu'elle pensait faire carrière au départ. Sa silhouette musclée, son corps quasi parfait ne passent pas inaperçus. Elle est vite remarquée des producteurs de cinéma et ainsi Rita débute sa carrière d'actrice en 1968 à l'âge de 17 ans dans Un coin tranquille à la campagne de Elio Petri. Elle apparaitra ensuite dans quelques films dont La religieuse de Monza de Eriprando Visconti avant de devenir l'égérie de Renato Polselli qu'elle rencontre
dés 1972 pour La verità secondo Satana, un film qui connut de gros problèmes avec la censure lors de sa sortie quant à son contenu hardcore. Elle tournera pas moins de quatre films pour le réalisateur: La verità secondo Satana, Delirio caldo, Riti, magie nere e segrete orge nel trecento et Torino centrale del vizio.
Rita mettra un terme à sa carrière d'actrice en 1983, à l'âge de 27 ans, lasse de cet univers, après être apparue dans quelques films tels que Nuda per Satana de Luigi Batzella. C'est à sa vie de femme qu'elle se consacra alors. Rita aujourd'hui mariée et mère de famille n'aime guère revenir sur son expérience d'actrice encore moins sur cette période qualifiée d'érotique. Polselli est par contre resté très proche de l'actrice et de son époux. S'ils ont continuer à se voir régulièrement jusqu'à sa mort, le réalisateur semble refusait de révéler quoique ce soit au sujet de celle qui fut son égérie. Rita est réapparue récemment en Italie via le petit écran grâce à l'émission culte Stracult où elle évoqua son passé d'actrice.
MIRELLA ROSSI: Protagoniste de Rivelazioni di una psichiatra sul mondo perverso del sesso, Oscenita, Mania et La casa dell'amore, Mirella Rossi dont c'était là le véritable nom et non pas un pseudonyme fit avant tout carrière dans la décamérotique puisqu'elle fut à l'affiche de pas moins quatre d'entre eux, I racconti di Canterbury 2, Gli altri racconti di Canterbury, Quant'è bella la Bernarda tuta nera tutta calda et Prima tango a Roma: storie d'amore e d'alchimia, après avoir débuté en 1972 dans le nunsploitation Confessioni segrete di un convento di clausura.
Comme la plupart des actrices qui ont travaillé pour Polselli Mirella a tiré un trait définitif sur sa carrière d'actrice dont elle ne souhaite plus aujourd'hui évoquer. L'actrice s'est mariée à un jeune homme qui l'accompagnait sur tous les tournages. Elle a aujourd'hui une vie de famille des plus discrètes qu'elle souhaite qu'on respecte. Comme pour ses autres comédiennes fétiches, Renato Polselli avoue que même s'il laisse vaguement planer le doute Mirella n'a jamais tourné de séquences hardcore dont la plupart étaient des inserts destinés au marché étranger.
Jolanda Mascitti, Katya Cardinali, Marie Paule Bastine, Anna Maria Ardizzone: Jolanda, une jeune abyssine, résidait alors dans une auberge réservée aux étrangers. C'est là que Polselli la remarqua. Après avoir tourné deux fois pour Polselli dans Rivilazioni di una psichiatra... et La casa dell'amore, on put la voir dans Nude per Satana de Luigi Batzella avant qu'elle ne disparaisse.
Quant à Katya Cardinali, une petite jeune femme blonde, elle était alors l'épouse de Rocky Roberts. Elle tourna pour Polselli dans Delirio caldo et La casa dell'amore après être apparue dans le western I quattro pistoleri di Santa Trinita.
De son coté, Marie Paule Bastine venait de Belgique. Cette mulâtre avec qui Rita Calderonia une scène lesbienne assez explicite dans La verita secondo Satana avait également écrit le scénario du film.
De g. à dr. : Marie Paule Bastine, Katya Cardinali, Jacinta Mascitti:
Anna Maria Ardizzone également créditée Anna Ardizzone dont on se souvient essentiellement pour son incroyable accouplement avec un âne dans Oscenita de Renato Polselli était quant à elle l'épouse d'un directeur notable de banque à Florence. On a pu la voir durant l'année où dura sa courte carrière cinématographique, c'est à dire l'an de grâce 1973, dans Riti, magie nere e orge segrete nel trecentro, Rivelazioni di uno psichiatra sul mondo perverso del sesso, le péplum érotique Le guerriere dal seno nudo de Terence Young et la décamérotique de Enrico Bomba Le mille e una notte... e un'altra ancora.
Parmi les actrices dont on ne sait rien mais qui apparurent ne serait ce que pour certaines d'entre elles dans seulement une ou deux productions, on citera entre autres noms vus ça et là au détour de génériques Chantal Kubel, l'opulente jeune dominicaine qui dans La nuit fantastique des morts vivants de D'Amato ouvre une bouteille de champagne avec son vagin après être apparue en femme de chambre qui s'offre à Mark Shanon dans Sesso nero. On l'apercoit aussi dans Hard to kill dans le rôle d'une indigène. De son véritable nom Lorenza Rodriguez Lopez, Chantal était dans les grâces du coproducteur des films dominicains de D'Amato.
Quant à Maria Renata Franco inoubliable lorsqu'elle masturbe le fameux cheval dans Black Emanuelle en Amérique elle est également au générique de Black Emanuelle autour du monde, l'étrange polar Canne mozze de Mario Imperoli , Les déportées de la section spéciale SS, Il compromesso erotico et La louve sanguinaire tout deux de Rino Di Silvestro.
Blonde platine, la française Cristiana Minutelli, de son vrai nom Christiane Minutelli, née le 23 janvier 1949, fut une des pionnières du hard italien en apparaissant brièvement en 1976 dans une scène hardcore de Black Emanuelle en Amérique où elle masturbe et fait une fellation à
Rik "Ercolino" Martino et un homme de couleur non identifié dans le bordel que visite Laura Gemser. Christiane apparaitra par la suite dans le nazisploitation Maisons privées pour SS de Bruno Mattei pour lequel elle joue une prostituée qui fait l'amour à un être difforme. On avait vu auparavant Christiane dans la sexy comédie Atti impuri all'italiana de Oscar Brazzi dans la peau d'une volcanique femme de chambre.
Elle se reconvertira par la suite dans l'industrie de l'habillement, un comble pour une actrice qui avait pour habitude de se dénuder.
Quant à la brune Alessandra Messina, elle apparut uniquement dans deux productions hardcore réalisées en 1981, Sesso allegro dans lequel elle est l'amie de Sabrina Mastrolorenzi avec laquelle elle rejoint les trois évadés de prison dans le hangar et Dolce Gola.
On mentionnera également la truculente Zaira Zoccheddu qui après bien des apparitions dans plus de 35 films de genre pour la plupart érotiques dans les années 70, créditée ou non, ( Les évadées, Roma a mano armata, Inhibition, Les folles nuits de Caligula, Erica tigresse du désert... ) tourna quelques films hardcore notamment Lea de Lorenzo Onorati avec Marina Frajese et Catherine Ringer et Gocce d'amore de Gianni Leacche en 1981. Originaire de Sardaigne, cette ex-participante au concours de Miss Univers 1974 qui fit également les beaux jours du roman photo et des pages centrales de Play boy vit désormais à Rome où elle aurait repris son premier métier: celui de coiffeuse. La bio de Zaira est disponible ICI.
A cette liste s'ajoutent quelques noms dont celui de AJITA WILSON et LEDA SIMONETTI puisque toutes deux sans être des actrices spécialisées à la base tournèrent des films à caractères pornographiques. Leda Simonetti dont la biographie est disponible ici se fit connaitre pour sa prestation dans Blue movie dans lequel elle exécute elle même les scènes X. Elle se contentera par la suite de tourner uniquement des films érotiques parfois osés en se spécialisant surtout dans le nazisploitation et le WIP. Puis très vite Leda mit un terme à sa carrière d'actrice pour se marier à un spécialiste des effets spéciaux.Le cas de Ajita Wilson est bien différent, Né George Wilson, Ajita après avoir été strip-teaseuse et go-go danseuse dans les boites gay underground de New York fut la première actrice transsexuelle à intégrer le marché du film érotique dés 1976 grâce à La princesse nue de Cesare Canevari. Très vite, elle va tourner des films de plus en plus osés pour finir dans le hardcore dont ses premiers remontent à 1980.
Si elle jouera encore dans des films simplement érotiques, la majorité de sa carrière et ce jusque sa mort prématurée en 1987 suite à une hémorragie cérébrale se résumera à une longue série de films X dont une partie fut réalisée en Grèce. Si Ajita devint assez rapidement l'objet d'un culte dans les milieux underground, elle n'a jamais réellement accédé à la notoriété en Italie où elle est demeurée dans l'ombre. Elle fut par contre l'objet d'un véritable culte en Grèce et en Turquie alors que sa vie privée était quant à elle une véritable catastrophe. La biographie complète de Ajita est disponible ICI.
CES INCONNUES D'UN JOUR CELEBRES:
Parmi quelques noms dont on ne sait quasiment rien ou si peu qu'on a pu voir ne serait ce qu'une seule fois au générique de films mais sur lesquels il est toujours intéressant de mettre un nom sur ces visages, on citera entre autre l'énigmatique Mary Botle et ses étonnantes aisselles velues à l'image même de son pubis. De son vrai nom Adriana Bonfanti, cette marginale du porno officia entre 1983 et 1987. On put la voir dans trois films: (Carnalita morbosa, Morbosamente vostra et Chiamate 6969: taxi per signora). Un doute subsiste sur ses origines. Adriana aurait elle un lien de parenté avec Luisa Bonfanti, amie de Pasolini et ex-actrice porno qui se suicida en 1983? On ne put jamais l'établir. Adriana fit tristement reparlée d'elle en 2003. Alors gérante d'une maison de retraite à Rome, elle fut accusée et condamnée de graves maltraitances, coups et blessures sur ses pensionnaires.
Quant à la blonde Mireille Damien il s'agit du pseudonyme sous lequel se cache l'italienne Mirella Venturini qu'on a pu voir dans (Love lust ecstasy) et Blow job . Son partenaire Danilo Micheli dans Love lust ecstasy et Blow job se souvient d'elle comme d'une jeune femme très sympathique prête à tout pour réussir au cinéma. Il avoue avoir couché avec elle avant qu'elle ne couche avec un autre des comédiens de Love lust and ecstasy. Il confesse que Cavallone lui même avait couché avec elle sur le tournage de Blow job.
Comment ne pas évoquer Joselita Capponi, l'inoubliable "hippie" qui a des rapports zoophiles avec un cheval dans le tout aussi incroyable L'amore e la bestia de Roberto Montero Bianchi. Pour Mario Bianchi elle tourna Ramba sfida la bestia en 1987, un de ses derniers films, où cette fois elle masturbe, suce et boit l'éjaculat d'un bull dog et d'un âne. Joselita est née le 1er aout 1964 à San Felice Circeo. Elle tourna une douzaine de films X, la plupart pour Arduino Sacco entre 1983 et 1987 dont entre autres Morbida... Marina e la sua bestia, Il capriccio di Paola et Languidamente avant de s'évaporer dans le néant.
N'oublions pas de citer également la brune et incandescente Maria Grazia Smaldone, née le 26 octobre 1926 à Rome, une des principales protagonistes de Claude e Corinne de Giuliana Gamba fit sa première apparition au cinéma dans Porca societa dans le rôle d'une putain
suivi de Velluto nero de Brunello Rondi, une des filles de joue de la maison close que visitent Laura Gemser et Annie Belle. Par la suite Anna Maria apparaitra régulièrement en tant que simple figurante notamment dans la sexy comédie La championne du collège de Giuliano Carnimeo. Sous le nom d'emprunt de Maria Grazia de Giorgi Maria Grazia Smaldone est au générique de Nathalie / Perverse et sensuelle Nathalie de Ilias Mylonakos dans lequel elle a deux longues séquences de sexe particulièrement explicite et de Sweet body of Bianca toujours signé Mylonakos.
On a pu remarquer au générique des premiers films de Franco Lo Cascio la blonde Marja Armi. Elle est notamment à l'affiche de Jojami dans lequel elle partage une brulante scène de sexe avec le transsexuel non opéré Ashley Queen, Nido d'amore, La chiave del piacere et Wendee.
Quant à la brune Cecilia Paloma (Le due grandi labbra, Il capriccio di Paola, Marina e la sua bestia 2, Le due bocche di Marina...) elle est avec Denise Dior et Carlotta une des actrices les plus trash du X vert blanc rouge. Elle tourna en tout et pour tout cinq films X en Italie puis quelques uns en Grèce avant de totalement disparaitre. On n'est pas prêt d'oublier la stupéfiante scène où elle défèque sur le sexe de Giuliano Rosati et léchera ensuite ses excréments dans Marina e la sua bestia 2. Dans Il capriccio di Paola, elle se fait pénétrer par Dom Tim alors qu'elle a ses règles. Le sang menstruel coule à flots, recouvrant le sexe de Dom qui lui en enduit alors le postérieur.
Spécialiste de la zoophilie, la blonde et chétive Denise Dior de son véritable nom Paola De Simone a fait ses fracassants débuts dans Morbida... Marina e la sua bestia de Arduino Sacco dans lequel elle fait une fellation non simulée à un cheval comme dans Il capriccio di Paola. Paola De Simone sera une des principales actrices porno de la seconde moitié des années 80 et tournera un grand nombre de films durant toute cette période. Elle multipliera entre autres les ébats animaliers avant de totalement disparaitre.
Tout aussi remarquable dans le domaine de la zoophilie est la brune Carlotta dont on ne sait strictement rien. Etait ce déjà son véritable prénom ou un pseudonyme? Quoiqu'il en soit on se souviendra d'elle pour ses incroyables ébats acharnés avec un cheval dans Il capriccio di Paola dans lequel elle a également droit à une douche dorée chevaline et subit les assauts de Dom Tim. Elle réitéra ses stupéfiantes performances équines dans La casa delle vedove toujours signé Arduino Sacco avant de retourner au néant d'où elle est issue.
On citera aussi des noms tels que l'espagnole Anna Castels, l'italienne Laura May et Laurans Erymard, deux actrices non professionnelles dépourvues de tout charisme qu'on a pu voir dans Doppio sesso incrociato / Atraco a sexo armado.
Certaines actrices françaises travaillèrent également assez régulièrement en Italie et sont donc apparues dans de nombreux hardcore transalpins. Si on en croit les mémoires de Mark Shanon, les comédiennes françaises étaient selon lui beaucoup plus professionnelles mais surtout beaucoup plus froides et distantes que leurs consoeurs italiennes, plus cordiales et chaleureuses. Il était quasiment impossible de créer de véritables rapports avec elles, à créer un climat convivial. Il fallait donc oublier toute forme de relation hors des plateaux. Mark va même plus loin encore en affirmant que c'est avec les actrices françaises qu'il a eu le plus souvent du mal à entrer en érection d'autant plus qu'à la différence une fois encore de leurs consoeurs italiennes, elles n'aidaient en rien leurs partenaires.
Parmi elles hormis donc Françoise Perrot nous trouvons entre autres Dominique St Clair, Catherine Dupré, la blonde platine Nadine Roussial, une ex-modèle, ex-pilote automobile, qui suite à un grave accident a tout arrêté et s'est lancée dans la pornographie avec à son actif quelques 27 films avant de quitter cet univers à 27 ans. Elle n'a jamais renié son passé dont elle est fière. Au milieu des années 80 elle s'est mariée à un italien et s'est installée en Italie. Mark Shanon l'appelait sa délicieuse et chaleureuse Nadine, la seule comédienne avec qui il arriva à créer une véritable amitié en dehors des plateaux. Mentionnons aussi Louise Godet, Sandra Cardinale, Elisabeth Buré, Marjorie Blin, Jacqueline Rebelle, Lise Pinson, Catherine Maresca, l'eurasienne Mika Barthel sans oublier Catherine Ringer.
LES DIVO DE LA PREMIERE HEURE:
MARK SHANON: Pionnier du hardcore italien, son nom et sa désormais célèbre moustache sont aujourd'hui indissociables du genre. Né à Rome en 1942, Manlio Cersosimo, son véritable nom, est le fils d'un homme de loi, un juge instructeur fort célèbre en Italie, Vincenzo Cersosimo, qui s'occupa notamment de l'instruction et des interrogatoires du procès de Verone. Son père fut également un proche de Mussolini qui avait en lui toute confiance. Après la guerre, à la tombée du fascisme, il fut condamné à mort mais sa peine se transforma en réclusion à vie. Au bout de quatre ans il sortit de prison et décida d'être avocat. C'est donc dans un climat social assez difficile que le petit Manlio grandit.
En 1961 il fait la connaissance d'Anna Vincenzini, une ex-miss Italie qu'il épousera en 1963. De cette union naîtra son fils Luca qui deviendra célèbre dans les années 80 en tant que compositeur. Cette même année Manlio apparaît dans un film de Mario Amendola, Vino whisky e acqua salata. Ce rôle il obtint grâce à son oncle Rino Merolle qui en était le producteur. Jusqu'en 1965 Manlio apparaîtra souvent pour de très courtes apparitions dans quelques films tant pour le cinéma que pour la télévision dont il a lui même oublié les titres.
Manlio va alors entrer à la banque d'Italie. Il devient banquier mais cette vie le fatigue, Manlio ne se sent pas fait pour ce métier. Il se fait licencier en 1975. Avec un ami il décide d'ouvrir un restaurant au Brésil mais cela ne se fera pas. Ils partiront simplement pour Monte Carlo et c'est sans une lire en poche que Manlio rentrera à Rome.
Manlio doit travailler pour gagner sa vie et le cinéma l'attire toujours beaucoup. Il va ça et là trouver de petits rôles mais cela n'est pas suffisant pour vivre. Il fera beaucoup d'autres petits métiers à coté dont celui de représentant de mode. C'est en 1978 que tout va basculer. Un jour il reçoit un appel lui disant qu'il a décroché petit un rôle dans une nouvelle production dont il ne sait rien. En arrivant sur les lieux de tournage, il découvre ses partenaires féminines qui n'étaient autre que Carmen Russo et Cinzia Lodetti. Manlio fut fortement troublé. Lorsqu'il dut jouer une scène avec Carmen couchée à ses cotés, il avoue avoir eu une érection qui mit tout le monde mal à l'aise. Le film était Le porno killers, un polar érotique signé Roberto Mauri où furent insérés des séquences hardcore par la suite mais que ne tourna pas Mark. Cette érection inopinée sera sa chance. Deux jours plus tard, il reçut un appel téléphonique et deux semaines plus tard il se retrouvait à St Domingue face à Joe D'Amato.
C'est ainsi que Mark va entrer non seulement dans la légende mais également dans le monde du hardcore transalpin. Il va tourner six films en l'espace de deux mois durant l'été 1979 pour Joe D'Amato dans les décors de rêve de ce pays: Sesso nero, le tout premier hardcore a être sorti en salles en Italie, Porno holocaust, La nuit fantastique des morts vivants, Hard sensation, Porn esotic love et Orgasmo nero même si pour ce dernier tout comme pour Le déchaînement pervers de Manuela les scènes où Mark apparaît sont des inserts pris dans les films précédents.
De cette période Mark en garde un souvenir fantastique. C'est non seulement une belle amitié qui naîtra entre lui et D'Amato mais aussi George Eastman et ses partenaires féminines, Dirce Funari, Annj Goren et Lucia Ramirez
Mark avoue son amour invétéré pour les femmes de couleur qui aujourd'hui encore le font succomber. C'est à cette époque qu'un journaliste vu son coup de langue unique le surnommera l'homme aux coups de langue le plus rapide.
Après cette série de films Mark va rentrer en Italie et continuer dans le hardcore toujours sous la direction de D'Amato. Ces films seront pour la plupart tournés dans une superbe villa à Grottarossa. Ce sont entre autres Super climax, Blue erotic climax, Le eriditiere super porno, Labbra vogliose... On verra encore Mark dans La dottoressa di campagna de Mario Bianchi, Caligula la véritable histoire lors de la scène d'orgie, Porno lui erotica lei de Mario Siciliano, Agnese e... de Mario Bianchi , Bocca golosa, Labbra bagnate, Le porno investigatrice, Caldo profumo di une vergine tous les quatre signés Joe D'Amato, Daniela mini-slip de Bergonzelli...
Est ce un scoop mais Mark avoue n'avoir jamais été doublé pour aucune scène dans les films qu'il a tourné. "On fait les choses bien ou on ne le fait pas'' dit il.
Il va ensuite s'installer un temps à Hong-Kong où il tournera quelques films hardcore de plus dont Love in Hong Kong avant de revenir en Italie. On le verra encore dans deux films de Antonio D'Agostino Triangolo erotico et le fameux Bathman dal pianeta eros ainsi qu'un film dirigé par Sergio Bergonzelli Doppia la bocca di Erica avec Ajita Wilson.
Quand on demande à Mark quelles étaient les conditions de tournage et d'hygiène sur les plateaux il reste serein. On parlait un peu du Sida déjà mais ce n'était pas comme aujourd'hui. Mark avoue n'avoir jamais fait de test et il ne lui est jamais rien arrivé. La propreté et l'hygiène étaient de mise, aucune de ses partenaires ne s'est un jour permise d'arriver sans s'être lavée et parfumée. Quant à son ex-femme et son fils, il ne leur a jamais caché ses activités pas même à ses amis et connaissances. Tout s'est toujours bien passé.
Mark mit par la suite un terme à sa carrière d'acteur porno non pas par fatigue mais car il est parti en Tanzanie. Le temps lui manquait alors pour tourner. Il a changé d'orientation et il est entré dans le tourisme. Il avait déjà travaillé dans cette branche entre 1979 et 1981 lorsqu'il ne tournait pas. Entre 84 et 88 il reprit cette activité aux Seychelles puis il est rentré à Rome où il continua dans cette branche jusqu'en 2004 même s'il s'octroya en 88 un petit retour au cinéma dans 11 days 11 nights N°2. Mark s'est ensuite une nouvelle fois reconverti dans la fiction télévisuelle grâce à Ruggero Deodato, un ami de longue date. Il a écrit pour lui la série Incantesimo dans laquelle il apparaît brièvement dans le rôle d'un portier. Mark s'est malheureusement au printemps 2018 à Manziana à l'âge de 76 ans quelques mois après être apparu dans les bonus du Blu ray de Le notte erotiche dei morti viventi pour lesquels il revenait sur sa carrière de divo du X italien.
La biographie complète de Mark est disponible ICI.
BRUNELLO CHIODETTI: Si au départ rien ne prédestinait Brunello à faire carrière dans la pornographie, c'est pourtant dans le hardcore qu'il terminera son parcours cinématographique débuté en 1963. Brunello est né à Rome le 22 mai 1946. Après de études de comptabilité dont il sort diplômé, Brunello va très vite fréquenter les milieux artistiques. Très à l'aise devant l'objectif, il n'a que 17 ans lorsqu'il fait comme beaucoup de futurs comédiens ses premiers pas dans l'univers du roman-photo. Sous divers pseudonymes, il travaille pour des éditeurs de prestige tels que Lancio ou Grand hotel. Vite remarqué, Brunello ne tarde pas à être sollicité par le milieu de la mode. Il pose pour Testa, Litrico ainsi que pour Vogue. Il tourne également ses premiers spots publicitaires dont certains font partie dorénavant des annales de la télévision italienne tel que celui de la Lotteria italiana qui lui valut une impressionnante notoriété à l'époque.
Nous sommes au début des années 60 et c'est tout naturellement que le cinéma va s'intéresser au jeune Brunello. Il fait ses grands débuts à l'écran en participant au film Toto e Cleopatra suivi d'autres petites apparitions dans divers films lorsque Sergio Bargone, professeur de théâtre à l'université où Brunello étudiait, l'engage dans sa troupe nommée Classici italiani. Brunello a 19 ans et durant trois ans il va sillonner l'Italie pour y jouer les grands classiques.
Il revient au cinéma en 1969 avec Una storia d'amore de Michele Lupo puis en 1974 dans Colpo in canna / Ursula l'anti gang de Fernando Di Leo aux cotés de Ursula Andress puis Cagliostro de Daniel Pettiman. On le retrouve ensuite dans Rome violente de Marino Girolami. Il se tourne ensuite vers la comédie, avec Donna cosa si fa per te de Giuliano Biagetti avec Renzo Montagnani avant de se diriger définitivement vers l'érotisme. Il est à l'affiche d'un des segments de La bella e la bestia de Luigi Russo dont il existe une version hardcore que Brunello n'a pas tourné tout comme pour Emanuelle et Johanna. A cette époque, Brunello n'avait pas encore franchi le cap et des doublures étaient utilisées pour les séquences X destinées au marché étranger.
Suivront Suor omicidio / La nonne qui tue de Giulio Berruti, Les amours interdites d'une religieuse de Joe D'Amato le temps d'une courte scène d'amour avec Paola Senatore , Emanuelle et Johanna dans lequel il est le mari sadique de Sherry Buchanan. Il clôt cette période avec Giochi carnali de Andrea Bianchi en interprétant lors de brèves séquences le mari de Sirpa Lane.
De l'érotisme à la pornographie il n'y a bien souvent qu'un pas que Brunello franchit dés le début des années 80 non seulement en tant qu'acteur mais également en tant que producteur puisqu'il produira de nombreux films pour Lorenzo Onorati. Eva man et sa suite El regreso di Eva man seront ses deux premiers films hardcore qui au départ souligne t-il ne devaient être que de simples films érotiques. Mais le producteur en décida tout autrement afin d'exploiter l'hermaphrodisme de Eva Robins.
Brunello avoue que s'il s'était dirigé vers le hardcore c'est d'une part pour des raisons financières lorsqu'il découvrit que les doublures étaient mieux payées que les acteurs eux mêmes. Vu sous cet angle, pourquoi ne pas les tourner soi même s'est il alors dit. D'autre part, il était persuadé comme la plupart des comédiens d'alors que tous ces films ne sortiraient jamais en Italie, la plupart étant destinés aux marchés étrangers. Il n'y avait donc aucun danger susceptible de venir troubler sa quiétude.
Durant 5 ans, de 1980 à 1985 Brunello va enchainer les films. On le voit notamment dans Sesso allegro, Porno sogni super bagnati, La provinciale a lezione di sesso, Le collegiali superporno, La lingua di Erika, Delizie erotiche, Carnalita morbosa, Lea, Sandrine e Isabelle, Quella porcacciona di mia moglie. Il joue aux cotés des diva du genre: Guia Lauri Filzi, Marina Frajese, Laura Levi, Sabrina Mastolorenzi, Sandy Samuel, Annj Goren, mais aussi les françaises Nadine Roussial avec qui il était très ami en dehors des plateaux de tournage, Dominique St Clair et même Catherine Ringer.
S'il ne regrette pas et ne renie en rien ces années, Brunello confesse que comme tout acteur digne de ce nom il aurait aimé faire des choses plus ambitieuses, plus sérieuses tant au cinéma qu'au théâtre. Mais entre vouloir et pouvoir il y a souvent un abîme comme le rappelle Brunello d'autant plus qu'il n'a jamais voulu accepter certains compromis.
Brunello apparaitra une dernière sur les écrans en 1985 dans un film non pornographique Gli innocenti vanno all'estero tiré d'une oeuvre de Mark Twain dans lequel il interprète le tsar de Russie. Sa décision de mettre fin à sa carrière dans le hard fut avant tout pour lui une obligation. Lorsqu'il n'était pas sur les plateaux de tournage, Brunello travaillait dans une banque. Au fil du temps il avait gravi les échelons et était désormais directeur d'une filiale. concilier les deux activités devenait de plus en plus difficile et surtout risqué puisque tous ces films sortaient en salles en Italie. sa vie personnelle était également compliqué. Il avait deux fils à élever, un divorce auquel faire face et un remariage. Si le cinéma vint de temps à autre le chercher par la suite en lui proposant des rôles plus sérieux et professionnels, il refusa catégoriquement. Sa vie avait changé, la vie avait changé. Brunello avait d'autres priorités désormais et c'est ainsi qu'il quitta définitivement l'univers du 7ème art pour commencer une toute nouvelle vie loin des projecteurs.
A 65 ans, Brunello ne regrette rien, satisfait de son parcours même s'il aurait souhaité mettre plus en avant ses talents de comédien dans des films d'un niveau plus élevé. La biographie complète de Brunello est disponible ICI.
PAOLO GRAMIGNANO: Régulier des films de Joe D'Amato et de Antonio D'Agostino, Paolo Gramignano parfois crédité sous son véritable nom Eugenio Gramignano est né à Rome le 8 novembre 1955. Il fait partie des plus jeunes hardeurs italiens d'alors puisqu'il tourne son premier X vers 25 ans. Il fut aussi réputé comme étant un des acteurs du moment les mieux voire le mieux doté par Dame Nature après Mark Shanon.
Si on en croit son CV et les souvenirs des réalisateurs pour qui il a travaillé Paolo avant de pénétrer l'industrie du cinéma était étudiant en architecture. Puis il fut cascadeur. Sa carrière de comédien débute en 1976 en tant que simple figurant, le plus souvent des rôles de policiers dans une poignée de polizeschi (Roma a mano armata, L'avvertimento, Un poliziotto scomodo) mais aussi dans la peau d'un carabinier dans la sexy comédie La bidasse aux grandes manoeuvres. On peut également repérer Paolo dans le Caligula de Tinto Brass, une furtive apparition dans un rôle soft, demi-nu, lors du mariage de Livia et Proculo. Il retrouvera l'univers du fameux tyran en participant à l'orgie de Caligula la véritable histoire de D'Amato.
Paolo tourne ses premiers X dés 1981 après une apparition dans la version hard de Sesso perverso mondo violento de Bruno Mattei et continua jusqu'en 1985 soit une trentaine de films en tout et pour tout. On citera parmi ceux ci: Bathman del pianeta Eros, un des violeurs de Sabrina Mastrolorenzi avant d'inaugurer avec Giuseppe Curia la toute première double pénétration de l'histoire du X italien que subira Guia Lauri Filzi, Il caldo profumo di una vergine dans lequel il aurait du plagier la scène de la sodomie au beurre du Dernier tango à Paris mais ce sera Mark Shanon qui finalement la tournera, Orgasmo non stop, Le porno investigatrici dans lequel il est l'esclave sexuel des insatiables Pauline Teutscher et Laura Levi, Porno lui erotica lei dans lequel il obtint son tout premier rôle de protagoniste à part
entière, Orgasmo esotico, Una vergine per l'impero romano dans lequel il est l'entraineur de Pauline Teutscher... Il est également en 1982 à l'affiche aux cotés de Guia Lauri Filzi d'une production allemande signée Mario Siciliano et Horst Riedel, Verena furia del sesso. Son ultime film sera Le due bocche di Marina de Franco Lo Cascio avec Marina Frajese. Plus mature que jamais, souhaitant donner une nouvelle image de lui Paolo a sacrifié ses longs cheveux frisés pour adopter une coupe courte, lisse, très sage qu'on avait précédemment découvert dans Le due... grandi labbra toujours de Lo Cascio dans lequel il violait Marina Frajese et Cecila Paloma aux cotés de Giuliano Rosati.
Si les réalisateurs qui ont travaillé avec lui parlent de Paolo comme d'un véritable professionnel comme pouvait l'être Mark Shanon, le jeune acteur déclarait à l'époque qu'il faisait ce métier par amour du sexe, toujours prêt à bondir, toujours en forme prêt à tourner une scène quoiqu'il soit entrain de faire avant que la caméra ne tourne.
Après avoir mis fin à sa carrière de hardeur, Paolo choisit l'anonymat et préféra disparaitre. Selon les sources, ceux qui jadis l'ont connu et travaillé avec lui il se serait un temps lancé dans la mécanique automobile, une vraie passion se souvient Lo Cascio, avant de s'adonner à une toute autre activité: l'acupuncture tout en assouvissant une autre de ses passions: les antiquités de grande valeur, les maquettes et petites miniatures d'argent qu'il fabrique et collectionne. Il serait installé à Porta Portese, un des nombreux quartiers de Rome. On lui prêta également mais sans aucune confirmation une supposée relation amoureuse avec le chanteur Franco Califano.
ERMINIO BIANCHI FASANI: Né le 8 février 1943 à Supino, Erminio fait partie de ces acteurs qui passèrent leur vie devant la caméra comme simple figurant dans un nombre impressionnant de films sans jamais être ou que très rarement crédité, ces éternelles silhouettes à qui parfois la chance sourit lorsqu'ils échangent quelques répliques avec les comédiens. Ainsi Erminio aurait débuté en 1968 ce long parcours anonyme en apparaissant entre autres dans Nell'amore del signore où il échange quelques mots avec Nino Manfredi et Marcheso del grillo de Monicelli.
Plus récemment on a pu le remarquer dans Amore tossico dans lequel il est le vieil automobiliste à qui les jeunes héros volent la voiture. Eminio tourna une petite vingtaine de films X entre 1979 et 1987, l'année où il prit sa retraite. Il fut très souvent le partenaire de Marina Frajese et le mari de Pauline Teutscher dans Bocca golosa. S'il s'est retiré du monde du hardcore, cela n'empêche pas Erminio d'apparaitre de temps à autres sur les petits écrans de la RAI au détour de téléfilms, parfois de films ( Celluloide de Carlo Lizzani où il joue un chef d'orchestre).
GIUSEPPE CURIA: Né à Rome le 29 avril 1949, Giuseppe Curia, crédité parfois Pino Curia, n'était qu'un petit délinquant avant qu'il ne passe les portes de Cinecitta. Le jeune Giuseppe n'a alors qu'une vingtaine d'années. Entre deux arrestations pour vols et autres délits mineurs, il était vendeur de chaussures ambulant ou de miniatures du Capitole que s'arrachent les touristes.
Reconnaissable à sa petite moustache et cette bonhommie que ses partenaires appréciaient particulièrement chez lui, Giuseppe surnommé par ses amis "Le maitre-chanteur", un art dans lequel il excellait, débuta dans le X en jouant les doublures pour les scènes hardcore de Renato Polselli qui deviendra son ami et de Jess Franco. Il fait ses premières vraies apparitions à l'écran dans les mondos de Bruno Mattei et de Joe D'Amato avant de devenir un des hardeurs les plus demandés en cette première partie d'années 80.
Après une multitude de prestations dans toute une série de films de genre souvent non créditées, Giuseppe va être au générique d'un nombre impressionnant de porno dont entre
autres Bathman dal pianeta Eros, Sesso allegro, La zia svedese, Attenti a quelle due ninfomani, Orgasmo esotico dans lequel il se retrouve le slip grouillant de fourmis, Porno lui erotica lei, Le maniaque aux petites filles, Blue erotic climax, La zia svedese, Attenti a quelle due ninfomani, Triangolo erotico, Albergo a ore, Gocce d'amore, La lingua di Erika, Dyane, Goduria... C'est Laura Levi et Guia Lauri Filzi qui furent le plus souvent ses partenaires sexuelles à l'écran.
Sous le pseudonyme de George Curor qu'utilisa également de temps à autre Roberto Montero Bianchi il réalisa également quelques films X parfois attribué au père de Mario Bianchi, Roberto, dont L'amore e la bestia et Albergo a ore où il tient également un petit rôle. Après s'être retiré en 1989 de l'industrie du porno, on perd malheureusement trace de Giuseppe qui semble s'être évanoui dans l'éther.
LUIGI TRIPODI: C'est essentiellement pour Joe D'Amato et Antonio D'Agostino que Luigi parfois crédité sous le pseudonyme Peter Brown tourna. Entre 1981 et 1984, il apparut dans sept films. On le vit ainsi dans Trio lubrique et folles partouzes, Bathman dal pianeta Eros, Labbra vogliose et Super hard love.
Il est également l'entraineur de Pauline Teutscher dans Una vergine per l'impero romano et apparait au générique deMessalina orgasmo imperiale. On l'aperçoit dans Orgasmo non stop, Orgasmo esotico et Caldo profumo di vergine. Il fit un détour chez Giovanni Leache pour Sapore di zia en 1984. Son ultime film sera le fameux L'amore e la bestia dans lequel il a une scène mémorable de scatologie et d'urophile passive en compagnie de Gabiel Pontello. Luigi disparaitra par la suite.
RICCARDO ZAMIAGNI: Acteur fétiche de Antonio D'Agostino, le jeune Riccardo officia dans cinq de ses films hardcore entre 1981 et 1986: Le maniaque aux petites filles où il tient le rôle de l'assistant metteur en scène de Giuseppe Alotta, esclave sexuel de Guia Lauri Filzi, Trio lubriques et folles partouzes, Bathman dal pianeta Eros dans lequel il est l'androide
Elias, un rôle habillé cette fois où il n'a aucune scène de sexe, Il grande momento et enfin le sexo mondo Noi e l'amore - comportamento sessuale variante qui sera son ultime prestation à l'écran dans le rôle d'un jeune travesti tout en résille et porte-jarretelles.
BRUNO ROMAGNOLI: Si la carrière de Bruno dans le hardcore s'étendit de 1980 à 1985, il fait lui aussi partie de ses comédiens qui jouèrent les caméos, se contentèrent de fugaces apparitions dans une poignée de films d'exploitation. On a pu ainsi l'entrapercevoir en 1978 dans le polizesco Napoli serenata calibre 9 de Alfonso Brescia dans lequel il joue un des hommes de main de Aldo Canti, dans Fico d'india avec Gloria Guida ainsi que chez Tarantini et Steno. Sa première contribution au hardcore fut pour Jean-Marie Pallardy dans Emmanuelle goes to Cannes / Emmanuelle à Cannes avec Olinka. Il réapparut en 1999 dans un porno, Guardami de Davide Ferrario.
Parmi ses films X dans lesquels il apparait toujours de façon assez brève on citera L'amica di Sonia, Attenti a quelle due ninfomani, Orgasmo esotico dans lequel il est l'amant de Guia Lauri, Labbra avide et Sesso allegro. Son rôle le plus marquant et surtout le plus conséquent restera en 1984 celui du mari de Karin Schubert dans un de ses tout premiers pornos Cora bourgeoise ou putain de Mario Siciliano. Après avoir mis fin à sa carrière de hardeur, ce fut pour Bruno une longue série de déboires judiciaires. Il est arrêté en janvier 19787 pour trafic d'objets d'art sacrés. Il est de nouveau arrêté en 1989 pour vol et recel de tableaux et d'objets religieux, un délit qui lui vaut trois ans de réclusion. Il sera de nouveau condamné pour trafic illicite en 2002. Malgré ses mésaventures avec la justice italienne, Bruno n'a jamais cessé de tourner après avoir mis un terme à sa carrière de hardeur. On a ainsi pu le voir dans les années 90 dans de nombreux films grand public et dans une pléiade de séries télévisées et autres téléfilms durant les années 2000.
CARMINE ZARRILLO: Voilà un de ces acteurs sur lequel il est bien difficile de mettre un visage même s'il est apparu à plusieurs reprises dans une poignée de hardcore parfois, même non crédité au générique, ce qui n'est pas fait pour faciliter la tâche. C'est de Mark Shanon que nous viennent les quelques informations que nous possédons sur le tout petit Carmine de son véritable prénom Giancarlo. Le jeune homme avait tout juste une vingtaine d'années lorsqu'il fit ses premiers pas dans le monde du X.
Si physiquement il ressemblait quelque peu à Paolo Gramignano qui fut son partenaire dans Caldo profumo di una vergine, selon Mark Carmine, le plus jeune hardeur que l'Italie ait connu, était un garçon d'une éminente sympathie, jovial et surtout d'une incroyable vigueur. Il était tout le temps excité, le sexe au garde à vous, prêt à se mettre au travail. On put le voir outre dans Caldo profumo di una vergine à l'affiche de Labbra vogliose dans lequel il interprète un jeune livreur qui succombera aux avances de Françoise Perrot, de Bocca vogliosa et de Sesso acerbo, le jeune amant de Pauline Teutscher.
ALFONSO GAITA: Parfois credité Antonio Gaipa, Alfonso, né à Rome le 1er septembre 1956, brun bellatre aux airs de jeune play boy qui peut se vanter d'avoir un des torses et un des dos les plus poilus de l'histoire du X italien, fit sa première apparition dans le hardcore en 1979 chez Sergio Bergonzelli pour Daniela mini slip. Sa brève carrière dans l'industrie pornographique s'entendit sur quelques cinq petites années durant lesquelles on peut le repérer notamment dans Attenti a quelle due ninfomani aux cotés de Giuseppe Curia et Il mondo perverso di Beatrice dans lequel il a une toute jeune Moana Pozzi comme
partenaire, deux films où il tient le rôle masculin principal, Perversions très spéciales pour jeunes filles de bonne famille de l'insatiable Lorenzo Onorati ou encore Sapore di zia qui sera son ultime prestation dans le domaine du X. Outre la pornographie, Alfonso fut également à l'affiche de quelques films érotiques dont La bimba di Satana de Mario Bianchi dans lequel il tente d'exorciser le château maudit et l'énigmatique Corpi nudi de Amaso Damiani avec Gianni Dei dont il joue le meilleur ami, Marisa Mell et Femi Benussi dont ce fut le dernier film. Alfonso disparut par la suite.
GIUSEPPE ALOTTA: Si son nom n'est pas à proprement parlé lié à l'industrie pornographique, cet acteur fait partie de la liste de ceux qui non seulement ont passé une grande part de leur carrière à jouer les éternels figurants ou rôles de troisième pan dans une multitude d'oeuvres avant d'apparaitre dès l'aube des années 80 dans quelques hardcore. C'est en 1971 qu'il débute au cinéma en apparaissant brièvement dans quelques polizeschi dont La victime désignée, un genre dans lequel on le verra régulièrement jusqu'en 1980.
Il oscillera entre sexy comédies et télévision avant de tourner dans Eva man, le premier des hardcore pour lesquels il contribuera. S'il apparait dans la séquelle du film, El regreso de Eva man, c'est essentiellement pour Antonio D'Agostino qu'il travaillera. Il est notamment le Joker dans Bathman dal pianeta Eros, son rôle le plus conséquent. Malgré sa présence régulière, Giuseppe ne s'est que rarement déshabillé, se contentant de rôles non sexuels. Il semble avoir mis un terme à sa carrière en 1982.
HERBERT HOFER: Si c'est en Grèce qu'il a le plus souvent officié dans de nombreux films tant érotiques que pornographiques, Herbert Hofer est cepedant originaire d'Autriche. Il est né le 24 avril 1946 à Wiener Neustadt près de Vienne. Après des études d'architecture d'intérieur, Herbert part vivre en Allemagne et, aventurier dans l'âme, voyagera beaucoup. Ses périples le conduiront en Italie où il approchera dans les années 70 le monde du cinéma. Il tournera ses premiers X en France (Lady Jane de Jean Luret) avant d'entamer sa carrière en Italie en 1980 mais également en Espagne et bien sûr en Grèce. Il a notamment tourné pour Ilias Mylonakos. Il est entre autre le capitaine du yacht qui accueille à son bord Ajita Wilson dans Minettes en chaleur / The pussycat syndrome.
En Italie, on a pu le voir dans Carnalita morbosa, Albergo a ore, Daniela mini-slip et Morbosamente vostra / Cora bourgeoise ou putain, le premier hardcore de Karin Schubert dont il joue le psychanalyste. Dés le milieu des années 80, il se tourne essentiellement vers la production vidéo. Sa filmographie prend fin en 1989 après un passage à la télévision dans la fameuse série télévisée Superboy. Passionné de peinture naïve, Herbert a parallèlement à sa carrière d'acteur n'a jamais cessé de peindre et de dessiner. Il s'est au fil du temps taillé une petite réputation internationale à travers ses oeuvres, ses dessins, ses tableaux qu'il expose un peu partout sur les cinq continents. Herbert, grand ami de Serwan Hoshyar, l'acteur fétiche des X de Cavallone, a quitté l'Italie en 1988 pour s'installer définitivement à Miami beach où il continue ses activités picturales avec dévotion. Herbert Hofer fut parfois crédité sous le nom de Al Standel.
GIULIANO ROSATI: Brun, avenant, une petite moustache selon les rôles qu'il jouait, la silhouette un brin enveloppée, un regard candide, le séduisant Giuliano fut le premier acteur italien à accepter les scènes de sexe bisexuelles et homosexuelles lorsqu'elles celles ci étaient encore rares dans le cinéma porno transalpin. Giuliano devint même une sorte d'icône pour le public gay très peu habitué à ce type de performances parfois très poussées pour un X hétéro. On se souviendra notamment de ses performances dans les films de Lo Cascio, Swoosie, Wendee, La chiave del piacere et Jojami où il enchaine fellations et
doubles fellations, sodomies et auto sodomies tant passives qu'actives avec entre autres Bruno Alias et Ashley Queen, l'un des rares transsexuels non opéré du X transalpin. Ouvert à quasiment toutes les pratiques, il nous offre une superbe séquence de douche dorée dans La chiave del piacere en tant que receveur lorsque Marina Frajese lui urine sur le visage et une stupéfiante et nauséeuse scène de scatophilie lorsque Cecilia Paloma défèque sur son sexe alors qu'il la pénètre dans Morbida... Marina e la sua bestia.
Après quelques apparitions dans de petits rôles le plus souvent dans le cinéma de genre, on le voit au générique du Chevalier du monde perdu de David Worth et Apocalypse dans l'océan rouge de Lamberto Bava, Giuliano qui avant son entrée dans l'univers du cinéma était bien illégalement vendeur ambulant sur les marchés, tournera une dizaine de films X entre 1982 et 1987, la plupart avec Marina Frajese dont entre autres Fashion love de Franco Lo Cascio. Il fut également l'époux cocufié d'une Paola Senatore tombée en disgrâce dans le seul X qu'elle tourna Non stop sempre nel buio in sala.
Avec l'arrivée du marché vidéo, Giuliano a continué à travailler dans ce secteur mais à la fin des années 90, il a décidé de refuser tout acte sexuel. Giuliano avait développé une peur quasi obsessionnelle des maladies. Il se contenta alors de simples scènes érotiques ou de simulations, une façon comme une autre de contourner sa phobie raconte le réalisateur Marzio Tangieri avec qui il a travaillé.
Après avoir mis un terme à sa carrière de hardeur, Giuliano a tenté de survivre comme il le pouvait. Il s'est exhibé un temps déguisé en centurion près du Colisée afin d'amuser les touristes venus du monde entier qui ainsi le photographiaient. Notre attrape-nigaud pour vacanciers en mal de souvenirs ringards a par la suite totalement disparu.
RIK MARTINO: Surnommé Ercolino, le petit Hercule, Rik était à la base culturiste. Après avoir officié en 1976 dans Black Emmanuelle en Amérique, une scène de triolisme avec Cristiana Minutelli et un acteur noir non identifié, et Black Emanuelle autour du monde dans les
scènes d'orgie, on a pu le voir dans Le notti porno nel mondo et Le notti porno nel mondo 2 dans lequel il interprète la statue grecque vivante que Ajita Wilson va exciter lors d'un live show, Sesso profondo / Chaleurs exotiques et les deux mondo de Mattei, Sexual aberration et Sesso perverso mondo violento. En tant qu'acteur générique, on l'entraperçoit dans Horreurs nazies. Si Rik tourna un essentiellement sous la direction de D'Amato qui disait de lui qu'il était un véritable phénomène tant en qualité qu'en quantité il fut aussi souvent utilisé pour doubler certains acteurs lors de scènes X ou tout simplement tourné les inserts destinés au marché étranger. A la fin des années 70 il s'est retiré retiré aux USA , à Hollywood où il est apparu das quelques productions insignifiantes.Il a également tenté sans succès d'auto produire sous le nom de Franco Massimo quelques mafia movies dont il était le principal protagoniste. Rik s'est alors reconverti dans l'ornithologie. Il nourrit et soigne les pigeons.
LES ACTEURS GAY DU HARDCORE ITALIEN:
LEONELLO PETTINATO: D'origine sicilienne, Leonello est né le 23 mars 1952 à Grosseto en Toscane. Invétéré poète, (il gagna en 1977 un prestigieux concours de poésie qui lui valut la reconnaissance du public à travers desthèmes fortement et sexuellement engagés) il débarqua à Rome au début des années 70 où il hanta les lieux gay de la capitale et fit toute une série de photos hard pour des revues spécialisées. Il fit partie des rares acteurs homosexuels à introduire le milieu de l'industrie pornographique italienne. Il est avec Fernando Arcangeli à l'origine de la première scène homosexuelle mettant en scène deux hommes. Il s'agit de Pornovideo de Giuliana Gamba dans lequel on le voit faire l'amour avec un partenaire non identifié.
Lionello détient un autre record: celui de la première séquence d'urophilie dans un hardcore transalpin toujours pour le même film lorsqu'il urine sur le corps de Françoise Perrot. Lionello ne tournera que trois films tous réalisés en 1981: Caldo profumo di una vergine dans lequel il a une longue scène homosexuelle avec un acteur non identifié, Claude e Corinne et bien entendu Pornovideo.
FERNANDO ARCANGELI: Né le 1er janvier 1942 à Rome Fernando malgré un physique peu avenant fut avec Leonello Pettinato et Bruno Alias un des rares acteurs gay italiens à jouer dans des productions pornographiques dans lesquelles il interprète le plus souvent des rôles de "folles", parfois de travesti. On soulignera tout de même une scène dans Orgasmo esotico où il tente vainement de pénétrer Marina Frajese alors que Sonia Bennett le doigte avec frénésie afin de l'exciter. Fernando eut l'honneur de jouer la première scène porno entre deux hommes du cinéma X italien dans Pornovideo.
Hormis ses prestations dans l'univers du hardcore, Fernando est apparu dans quelques productions érotiques telles que Black Emmanuelle en Amérique, Vacanze bestiale... mais également dans des rôles de femmes pour I carabinieri et le drugsploitation Amore tossico tous deux de Claudio Caligari ainsi que de très nombreux films plus ordinaires comme simple figurant cette fois dés le début des années 70. On peut le voir notamment dans Parfum de femme dans lequel il a une scène avec Vittorio Gassman. Fernando fut parfois crédité sous son pseudonyme féminin Mimi Losy.
BRUNO ALIAS: Le parcours de Bruno, né le 8 janvier 1928 à Iglesias, auteur et écrivain à la base, figure récurrente de romans-photos dés le début des années 70, ressemble beaucoup à celui de Fernando Arcangeli. Avant ses performances dans quelques six films hardcore dés 1981, Bruno, surnommé l'homme qui n'existe pas, apparut dans plus d'une cinquantaine de films, crédité ou pas, la plupart du temps comme simple figurant. Le comédien semble avoir passé son temps à se perdre au milieu de la foule. L'amateur s'amusera donc à le repérer, simple silhouette au visage émacié parmi d'autres silhouettes lors de plans de foule ou de scènes de groupe. On pourra entre autres l'apercevoir dans Sette scialli di seta gialla
dans lequel il joue le coiffeur de l'atelier de mode de Silvia Koscina, il joue un sénateur dans Caligula la véritable histoire, il est un invité un journaliste dans La lame infernale, un client de restaurant dans Frissons d'horreur... Bruno joua souvent des rôles d'invités lors de fêtes comme dans Spasmo ou La flic chez les poulets. Il fut avec Fernando Arcangeli un des rares acteurs gay du cinéma hardcore transalpin même si Bruno interpréta également des rôles hétérosexuels. Il est notamment le mari de Marina Frajese dans Le due bocche di Marina et un de ses amants dans Fashion love, tous deux signés Franco Lo Cascio. Bruno nous a malheureusement quitté à l'âge de 68 ans le 10 avril 1996.
Nous citerons également Mario Patumi qui apparait le plus souvent crédité sous le pseudonyme de Red Martins dans Labbra avide de Mario Bianchi dans l'inquiétant rôle de Mario, le gérant d'un étrange salon de coiffure qui est en fait le repère d'un trio de dangereux extra-terrestres que forment Marina Frajese, Mark Shanon et Mario Patumi. Mario est également au générique de Agnese e...la dottoressa di campagna de Bianchi ainsi que Albergo a ore dans lequel il interprète le bijoutier. On a pu le voir aussi dans les comédies érotiques Blanche Neige et les sept sadiques et Cet emmerdeur d'ange gardien de Mario Gariazzo. Même si Mario apparait au générique de quelques hardcore, il n'a jamais tourné de scènes de sexe.
Parmi les acteurs gay non identifiés du cinéma hardcore italien, mentionnons le jeune homme très efféminé qui interprète Doriano, le valet de Mark Shanon, dans Caldo profumo di vergine, l'amant de Leonello Pettinato avec qui il a une longue scène de sexe.
LES ARTISTES TRANSSEXUELS:
Le cinéma pornographique de la première heure a lui aussi eu ses "phénomènes" qui aujourd'hui nous sembleraient pourtant bien banaux. La transsexualité, sujet inexistant dans l'histoire du hardcore italien, en fut un. Peu de transsexuels sont en effet apparus à l'écran mais les quelques uns qui traversèrent l'univers du X transalpin surent marquer les esprits. La plus connue reste à ce jour bien entendu Ajita Wilson dont nous reparlerons plus bas mais il y eut également Eva Robin's, sa partenaire dans Eva man de D'agostino et sa séquelle El regreso di Eva man réalisée cette fois par Zacaria Urbiola. Né Roberto Maurizio Coatti le 10 décembre 1958 à Bologne, la future Eva est ce qu'on appelle un hermaphrodite. Elle décida à l'adolescence de privilégier la partie féminine de son corps. Ex-choriste d'Amanda Lear, elle fit ses premières armes au cinéma en 1976 dans l'étrange et pseudo pasolinien La cérémonie des sens de Antonio D'Agostino dans lequel elle avait un petit rôle.
Son premier vrai rôle en tant que protagoniste principale sera donc Eva man, une sorte de bande dessinée pornographique stupide mais ludique où elle joue quelques de scènes de sexe explicites avec Ajita Wilson qui dit-on fut un temps sa petite amie. Eva fut doublée pour les plans de pénétration. Elle apparaitra également dans la suite restée inédite en Italie. Eva mettra rapidement un terme à sa carrière de comédienne X pour s'acheter une conduite et débuter une ère avec entre autres Ténèbres de Dario Argento dans lequel elle interprète le personnage de la fille sur la plage. Eva est aujourd'hui est une des personnalités les plus en vue d'Italie, star de la télévision, présentatrice, comédienne, modèle. Elle revendique fièrement sa transsexualité et refuse de se faire opérer, assumant parfaitement ce qu'elle est. Sa période érotique et pornographique fut une sorte de divertissement, une erreur de jeunesse dit elle, une folie comme on en fait souvent à 20 ans sur laquelle elle n'aime guère revenir aujourd'hui même si elle ne renie pas Eva man contrairement à La cérémonie des sens qu'elle déteste.
Quant à la blonde Ashley Queen, il reste un des rares transsexuels italiens non opérés à avoir fait du X. Ashley est apparu dans cinq films tant en fille qu'en garçon entre 1984 et
1985 tous réalisés par Franco Lo Cascio. On se souviendra plus particulièrement des torrides scènes de sexe homosexuel qu'il a joué avec notamment Giuliano Rosati dans Le due bocche... di Marina, Jojami, La chiave del piacere et Wendee où elle prend à la fois l'apparence d'une fille et d'un garçon. La voix d'Ashley fut régulièrement doublée par une actrice porno française d'où ce petit accent qu'on pourra remarquer.
On citera également un des plus célèbres artiste gay que l'Italie ait connu, Gio Stajano, un des premiers homosexuels publiquement connu au pays de Dante. Né Gioacchino Stajano Starace le 11 décembre 1931 à Sanicola, Gio fut dans les années 50 à l'origine de nombreux scandales en Italie à travers ses écrits et ses déclarations sur sa revendication de
l'homosexualité. Gio Fit de nombreuses apparitions au cinéma dés la fin des années 60 souvent dans des rôles de travestis. Il changea définitivement de sexe en 1982 lors de son opération à Casablanca et devint Maria Gioacchina. Gio fit une seule et unique incursion dans l'industrie pornographique en 1984 en apparaissant dans Wendee de Franco Lo Cascio. Il y joue une adepte du sadomasochisme totalement hystérique lors de l'inoubliable séquence finale qui se terminera en véritable orgie en cuir noir. Gio est décédé le 22 juillet 2011.
Mentionnons également Franco Caracciolo, un des comédiens gay les plus fameux de l'Italie des années 70. Après avoir été remarqué par Fellini en 1963 qui lui offre un rôle dans 8 et demi puis Satyricon, Franco qui depuis son enfance n'a jamais caché son homosexualité, rêvant d'être une fille, va se spécialiser dans la comédie légère le plus souvent en jouant des travestis. Le bissophile se souviendra de sa prestation de folasse passée à tabac dans Pénitentier de femmes de Mattei. Durant sa carrière, Franco ne fera qu'une seule et unique apparition dans un hardcore. Il est en effet au générique de Transex de Franco Lo Cascio en 1989. Il participe à la longue orgie (plus de 27 minutes) caché sous une perruque blonde. Lors des rapports oraux, juste avant une auto sodomie à l'aide d'un godemiché il a pour partenaire un transsexuel non opéré, non identifié, ainsi que Giuliano Rosati qui clôturera la séquence par une éjaculation faciale. Caracciolo fut aussi comédien pour des romans-photo pour adultes aux cotés de Rocco Siffredi. Né le 29 mars 1920 à Bari, Franco est mort le 3 novembre 1992.
On citera également le travesti autrichien de Pat una donna particolare de Cavallone, crédité parfois Joseph Fine, sur lequel nous reviendrons ultérieurement dans ce dossier.
LES PAPYS FONT DE LA RESISTANCE: SPARTACO MAGGETTI et PIERO PIERI:
Voilà bel et bien deux acteurs qui dés la fin des années 70 auront marqué l'ère du hardcore transalpin non pas pour leur fulgurante carrière dans ce domaine mais pour une raison bien plus inattendue: leur âge. En effet, ils furent certainement les seuls sexagénaires et septuagénaires à performer dans l'univers du X.
Piero Pieri de son vrai nom Pietro Impellizzeri, est né le 26 mars 1929 à Catania. Ancien avaleur de couteaux, Piero après un caméo dans La sposina de Sergio Bergonzelli et de la figuration dans quelques films de genre (La sepolta viva / La tour du désespoir de Aldo Lado, La polizia è sconfitta, Non sparate sui bambini...) est apparu au générique d'un certain nombre de films X (Morbida... Marina e la sua bestia, Il racconto di Rosanda, Il set del piacere, La chiave piu lunga... ) jusque dans les années 90. Impudique, exhibitionniste, fier de ses attributs, le rubicond et bedonnant Piero Pieri est décédé à Rome le 3 janvier 1997.
Spartaco Maggetti est né à Rome le 27 juillet 1914. Il débuta comme impresario au théâtre et organisa au début des années 70 des spectacles de strip-tease dont un qui lui valut une condamnation car jugé trop audacieux. Arrivé au porno alors qu'il approchait les 70 ans, Spartaco est apparu au détour de quelques métrages notamment les premiers films de Joe D'Amato Super hard love, Bocca golosa_ et Labbra vogliose et dans les bras entre autres de Marina Frajese, Pauline Teutscher, Laura Levi et Guia Lauri. Spartaco nous a quitté le 30 juillet 2000 à 86 ans.
Malgré leur âge avancé, Spartaco et Piero étaient toujours fort vigoureux et toujours prêts à oeuvrer sous les caméras. Ils étaient ainsi les comédiens parfaits pour les scènes de gérontophilie. Spartaco était un homme tranquille, aimable toujours en forme et il faisait tout lui même, se souvient une fois encore Mark Shanon. "Un véritable phénomène pathologique" disait Renato Polselli de Piero Pieri qui fut son ami.
Certains acteurs confirmés ont à la surprise générale accepté de participer à quelques films hardcore alors qu'ils arrivaient au crépuscule de leur carrière. Comment ne pas être étonné de voir ainsi le vétéran du western-spaghetti l'espagnol Aldo Sambrell au générique de quelques films X dirigés par Mario Bianchi, Agnese e... et Messo communale praticamente spione, et Joe D'Amato. Selon Mark Shanon, Aldo s'est beaucoup amusé sur le plateau et ne s'est jamais fait doublé. Il s'était même amouraché de l'actrice Dominique St Clair, une de ses partenaires. Pourtant Aldo de son coté n'aimait guère évoquer ce passage de sa vie ce qui laisse Shanon dubitatif. Aldo nous a quitté en 2010 à l'âge de 79 ans.
Percy Hogan, acteur de couleur, éternel figurant ou second couteau du cinéma de genre qu'ont put voir dans nombre de films de genre comme entre autres exemples Emanuelle bianca e nera où il est particulièrement maltraité, Emanuelle et les cannibales, Hard to kill, Per amore di Poppea, s'est quant à lui laissé aller au savoir-faire de Cristiana Minutelli dans Black Emanuelle en Amérique lors d'une scène de fellation et de pénétration aux cotés de Rik Martino.
Venu du cabaret, l'acteur comique Enzo Monteduro surnommé parfois le Buster Keaton italien, après une prolifique carrière débuté à la fin des années 50 et quelques sexy comédies tourna Albergo a ore en 1981 avec Marina Frajese. Ce fut surtout pour Enzo de son véritable prénom Vincenzo, une bien vilaine expérience puisqu'au départ il ne voulait pas le faire. Issu d'une famille catholique, se fourvoyer dans un film X était pour lui impensable. Il tomba alors dans un piège tendu par le réalisateur et les scénaristes qui avaient revu l'intrigue en lui assurant qu'il n'aurait aucune scène X. Mis au pied du mur le jour du tournage, il se retrouva au lit avec Sandy Samuel et la scène fut improvisée. Un homme est un homme dit aujourd'hui Enzo et une fois préparé, tout est mécanique. Sandy dut le chauffer avant le tournage et la scène fut ainsi tournée. Abattu, Enzo fut quelque peu secoué par cette expérience et il mit sa carrière au cinéma en pause pour faire beaucoup de télévision. Il ne revint au grand écran qu'en 1992.
Toujours dans les acteurs comiques qui se fourvoyèrent un temps dans le hardcore on citera le grand, un des vétérans du cinéma italien des années 50 et 60 et un habitué des sexy comédies dans les années 70 Enzo Andronico qui joua le rôle du patriarche agonisant mais toujours aussi lubrique dans Carnalita morbosa. On l'aperçut également dans Chiamate 6969 taxi per signora.
Alors quinquagénaire, le vétéran du polar à l'italienne Maurice Poli s'il ne s'est jamais compromis dans le hardcore s'est tout de même déshabillé en 1977 pour tourner quelques scènes de nu frontal et d'amour plutôt osées notamment dans Papaya dei Caraibi de Joe D'Amato auprès de Sirpa Lane et Melissa Chimenti.
CES INCONNUS D'UN JOUR CELEBRES:
Parmi quelques noms dont on ne sait rien ou si peu mais qui furent également à l'affiche de films X, aussi bref que fut leur passage dans cet univers impitoyable, parfois un seul et unique titre à leur actif, on citera l'acteur d'origine turque Kieran Canter, ex-amour de jeunesse de Moana Pozzi, qui doit son heure de gloire à son rôle dans Blue Holocaust et sa réputation dans le milieu du hard à son impuissance. On pourra découvrir sa biographie ICI, Giancarlo Busmani (Cora bourgeoise et putain, Altri desideri di Karin, La casa delle hostess, Donna padrona, Marina e la sua bestia), Ciro Masposito et ses faux airs de Udo Kier l'écuyer repéré dans L'amore e la bestia qui tourna régulièrement pour Arduino Sacco (Morbida... Marina e la sua bestia, Prendemi, toccami, strapazzami, rompimi...
De gauche. à droite: Kieran Canter, Giancarlo Busmani et Ciro Masposito:
Petit Loup de son véritable nom Giuseppe Sottile avait été repéré dans les night-clubs chauds de Rome où il aimait trainer. Si on se souvient surtout de lui pour avoir été le nain abominable de Violée par un nain il fut également au générique de Pat una donna particolare toujours de Alberto Cavallone et de Luce rossa de Angela Panaccio. Il fit aussi quelques apparitions dans des sex mondo (Le notti porno nel mondo 2) et Peccati di gioventi de Angelo Panaccio. Par la suite Giuseppe se tournera ensuite un temps vers la télévision avant de totalement disparaitre. Lors d'une interview un doute fut cependant soulevé par son partenaire de Pat una donna particolare Serwan Hoshvar quant à savoir si Giuseppe était un français d'origine italienne qui vivait à Rome ou un italien d'origine française qui vivait en France. Serwan avoue ne l'avoir jamais su... à moins qu'au fil du temps ce détail ne lui soit sorti de la tête.
On se souvient essentiellement de Joseph Dickson pour son rôle dans Blue movie de Alberto Cavallone dans lequel ce beau jeune homme de couleur élancé, svelte, se faisait faire une fellation non simulée de quelques minutes pour la version la plus complète par Leda Simonetti avant d'ouvrir ses bras à Danielle Dugas.Joseph n'était pas un total inconnu puisque ceux qui ont l'oeil auront pu le voir en 1976 dans La principessa nuda de Cesare Canevari lors d'une scène fort explicite avec Ajita Wilson. Homosexuel, Joseph tourna par la suite dans quelques porno gay tels que Top man et A la recherche de Douglas dont il estun des principaux interprètes.
Danilo Micheli appartenait à l'agence du célèbre Tony Askin dans laquelle un ami comédien l'avait fait entré. Surnommé le Elliott Gould italien, Danilo était un universitaire. Anarchiste, révolté il avait dû participer à toutes les manifestations possibles et imaginables lorsqu'il décida de quitter l'Italie pour faire le tour du monde. Globe trotter, il visita ainsi les cinq continents. A son retour en italie, la vie s'était calmée. Danilo devait trouver du travail et surtout de l'argent pour survivre. Faire du cinéma était une solution. C'est Cavallone qui le
premier le remarqua pour son physique à la fois américain mais également très oriental tant et si bien qu'on pouvait selon lui le prendre pour un turc. C'est ainsi qu'il décrocha le rôle principal de Blow job dans lequel il avait quelques scènes softcore. Il enchaine avec La gemella erotica toujours de Cavallone dans lequel il joue un psychiatre, l'époux de Patricia Biehn alias Patricia Gasparini, avant d'être à l'affiche de Love lust and ecstasy de Ilias Mylonakos dans lequel il franchit le cap du hardcore auprès de Ajita Wilson et une énigmatique Mireille Damien alias Mirella Venturini. A la fin du tournage, Danilo en bon
aventurier qu'il était fera le tour de la Grèce en auto-stop avec l'argent de la production en compagnie de sa fille. On l'apercevra aussi parmi les figurants de Bathman dal pianeta Eros en plein acte sexuel cette fois avant de clôturer sa carrière avec Alien 2 sulla terra. Par amitié pour Alberto Cavallone il apparaitra encore (non crédité) grimé en homme préhistorique dans Le maitre du monde.
Issu de la flower-power generation, Danilo avoue n'avoir jamais eu de problème pour jouer nu y compris des scènes pornographiques. Si on excepte Bathman, Danilo aura en tout tourné quatre films entre 78 et 80 avant de définitivement quitter l'univers du 7ème art faute d'audace, déçu de constater que sa carrière ne décollait pas. Faire du cinéma exige de savoir enfoncer les portes, savoir se vendre, ce que Danilo n'a jamais aimé faire, trop libre, trop indépendant. Il a donc tourné la page mais il en parle avec plaisir aujourd'hui puisque cette période fut pour lui particulièrement agréable et divertissante.
Le transsexuel originaire d'Autriche (certains prétendent de Suède) crédité parfois Joseph Fine, pseudonyme fort amusant, le brun Franco Coltorti, le petit ami de Sabrina Mastrolorenzi dans Violée par un nain, un des figurants de Pat et le tueur de E il terzo gode), l'italo-kurde Serwan Hoshyar (l'amant de Dominique St Clair dans Violée par un nain , un des deux frères de Pat dans Pat una donna particolare et le chef de gang de E il terzo gode) et le blond Stuart O'Brien alias Alessandro Eusebi, tous acteurs improvisés, ne travaillèrent quant à eux que pour Alberto Cavallone. Ils furent tous au générique de Violée par un nain, Pat una donna particolare et Il terzo gode , tous sauf l'énigmatique Joseph Fine qui n'apparut que dans Pat una donna particolare, il interprète justement Pat, et semble s'être évaporé(e) de la surface de la planète dés le tournage terminé. Plus personne n'eut de ses nouvelles pas même Cavallone. +
En fait il l'avait rencontré et connu dans un sex bar de Rome, celui là même où certaines scènes de La gemella erotica furent tournées. Cavallone lui demanda s'il était d'accord pour être le protagoniste de son film. Il accepta. C'est ainsi que le transsexuel se retrouva dans les robes de Pat. Personne n'a jamais réellement su son nom. Il restera à jamais une énigme.
Le jeune Franco Coltorti faisait en fait partie de la troupe de techniciens qui travaillait sur les deux films. Il était tout simplement électricien.
Né le 1 juillet 1950 en Irak, d'une mère italienne et d'un père kurde, Serwan Hoshyar grandit à Rome. Dés l'adolescence il se découvre deux passions: le sexe et le cinéma. Avenant, bien éduqué, il trainait beaucoup dans les bars des stars à Rome tels que le Canova et le Rosati où il eut comme amies Annie Belle et Pamela Prati. C'est là qu'il rencontra Cavallone et se vit proposer ces deux films. Si ce fut là ses deux seuls et uniques X, Serwan fit pas mal de figuration au cinéma et à la télévision. Depuis 1988, Serwan vit en Australie. Il a acquis la nationalité australienne après une vie fort erratique et pas toujours heureuse faite de nombreuses restrictions et de malheurs personnels. Il espère un jour pouvoir revenir et travailler en Italie.
Stuart O'Brien était quant à lui un touriste anglais qui sortait alors avec une italienne. Après quelques voyages, sans argent, Serwan Hoshyar l'hébergea quelques jours et c'est ainsi qu'il se retrouva sur le plateau de Pat après que l'acteur qui jouait son rôle au départ fut renvoyé. Si Stewart fut dégouté de devoir tourner des scènes de sexe avec un transsexuel cela lui permit de gagner un peu d'argent et de rentrer en Angleterre.
De G. à D.: Joseph, Franco Coltorti, Serwan Hoshyar et Stuart O'Brien
Le brun et séduisant Don Tim de son véritable nom Mauro Ferri est quant à lui apparu essentiellement dans les productions de Arduino Sacco. Il est entre autre au générique de Morbida... Marina e la sua bestia dans lequel il a une scène de triolisme avec Marina Frajese et Giuliano Rosati, une jolie double pénétration.
Signalons pour l'anecdote que le jeune acteur qui jouait l'amant de Paola Senatore dans Non stop sempre buio in sala n'était autre que Claudio, le petit ami de Paola dans la vie. C'est Paola qui avait demandé expressément que ce soit son copain d'alors, un garçon à problèmes dont elle s'était amourachée, qui joue ce rôle afin de se sentir plus à l'aise ce qui se ressent lors des scènes intimes qu'ils partagent.
On mentionnera également quelques autres noms d'acteurs dont l'italien Paolo Manincor, Gaetano Russo qui apparut dans les deux gialli I vizi morbosi di una governante et Thrauma, mais officia dans le hardcore sous le pseudonyme de Ronny Russ, Rodolfo Licari ou Rod Licari qu'on vit dans quelque six films et Paolo Celli, un romain qui faisait du cinéma à ses heures perdues. Nicola Miglio qui officia uniquement chez Alberto Cavallone était en fait un non professionnel, juste un ami proche du fameux agent des starsTony Askin.
On pourra remarquer un énigmatique Peter Bolson (pseudonyme?) au générique de quelques films de Franco Lo Cascio dont Jojami, Nido d'amore, Wendee et La chiave del piacere. Il y a très souvent Marina Frajese pour partenaire mais il a également partagé de torrides scènes avec le transsexuel non operé Ashley Queen dans Jojami. Dans ce même film, son partenaire Giuliano Rosati avec qui Peter présentait quelques ressemblances physiques lui faisait une rapide fellation.
Tout comme chez les actrices, quelques stars masculines françaises du porno apparaitront dans un certain nombre de productions italiennes. parmi eux, les vétérans Alban Ceray, l'ex-figure culte du peplum, le suisse Roland Carey et l'ex-instituteur Gabriel Pontello qui débuta dans le roman-photo pornographique à la fin des années 70 en jouant des rôles de super hommes particulièrement bien dotés par Mère Nature.
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LES ACTEURS DE LA DECHEANCE:
LILLI CARATI: Ex-première dauphine à l'élection de Miss Italie 1975, Lili Carati de son vrai nom Ileana Carati, née le 23 septembre 1956 à Varese, fut une des sexy starlettes les plus en vue des années 70. Lancée par la sexy comédie notamment avec La compagna di bianco / Ma copine de la fac / La prof de sciences naturelles, Lilli, émigrée à Rome, ne résistera malheureusement pas à la vie de star. Mal entourée, fragile, seule, elle va rapidement sombrer dans l'enfer de la drogue. Cocaïne, héroïne, sa vie va lentement basculer pour atteindre un point de non retour à l'aube des années 80. Après avoir brillé dans un certain nombre de comédies, elle va progressivement faire son entrée dans le monde de l'érotisme avec entre autres L'alcova et Lussuria de Joe D'Amato.
Hors de contrôle, naïve, rongée par la drogue elle se tourne alors vers le cinéma hardcore dés 1987 le temps de tourner cinq films. Après un mea culpa télévisé qui bouleversa l'Italie, elle met un terme à sa carrière en 1990 pour disparaitre et suivre une sévère cure de désintoxication. Mais si celle ci s'avère longue et difficile, Lilli attentera également à ses jours en se défenestrant. Elle restera paralysée de longs mois avant de se reconstruire et refaire sa vie loin des lumières de la rampe. Elle est aujourd'hui en parfaite santé et accepte ce passé douloureux. Elle est revenue de l'enfer, en parle volontiers et espère un jour pouvoir poursuivre sa carrière de comédienne dans un registre qui enfin lui conviendrait. La biographie complète de Lili est disponible ICI.
PAOLA SENATORE: Si Paola est venue au monde à Rome en 1950, c'est malheureusement par la force des choses. Sa mère d'origine calabraise dut fuir son bourg natal alors qu'elle était enceinte. Fille-mère, elle ne pouvait rester dans ce village à la mentalité rétrograde et fermée.
Après une enfance guère heureuse, c'est à vingt ans que la belle Paola connut son premier contact avec le monde du cinéma. Elle tourne son premier film en 1970, Robin Hood l'invincible arciere de José Merino. Elle enchaine avec L'amore quotidiano de Claude Pierson . Paola va dés lors se voir attribuer des rôles où elle doit jouer nue mais cela ne la dérange pas outre mesure. C'est lors d'un tournage qu'elle tombe éperdument amoureuse d'un homme qui allait devenir le centre de sa vie. Outre l'amant, il représentait à ses yeux la figure paternelle qui lui avait tant manqué dans son enfance. Mais la belle romance va s'arrêter quand Paola tombe enceinte. Refusant cette paternité, son amant la force à avorter et Paola doit donc s'exiler à Londres.
C'est à cette période pourtant qu'elle va tourner ses meilleurs films. On va ainsi pouvoir l'admirer dans bon nombre d'oeuvres aussi intéressantes que diversifiées allant du giallo au WIP en passant par le polar. C'est en 1975 que Paola va alors vraiment entamer sa période érotique. C'est avec Tinto Brass qu'elle ouvre le bal lorsque le réalisateur la choisit pour jouer le rôle d'une prostituée sado-masochiste dans Salon Kitty. Même si Paola n'est pas vraiment satisfaite de sa prestation, ce film va la faire découvrir du grand public qui n'attend qu'une chose: la voir jouer nue. Elle sera la fille du mois dans le magazine Playmen en février 1974. Son regard fier et décidé, son corps généreux, sa facilité à se dénuder vont beaucoup l'aider à devenir la nouvelle sexy star d'Italie.
Salvatore Sampieri va lui offrir en 1977 la chance d'échapper aux rôles légers et prouver son talent d'actrice avec Nènè. Malheureusement, le film sera un cuisant échec en Italie et Paola voit alors sa chance disparaitre. Dés lors, elle n'apparaitra plus que dans des films sexy dont elle ne sera plus jamais la protagoniste principale.
Elle est au générique de Black Emanuelle in America de Joe D'Amato. Elle retrouvera Joe D'Amato pour Immagini di un convento / Les amours interdites d'une religieuse.
La concurrence malheureusement va devenir dure et Paola va être confrontée à toute une pleiade de nouvelles actrices jeunes et belles. Elle va alors essayer de se recycler dans le cinéma de genre mais la lutte est perdue d'avance. Paola n'a plus la fraîcheur de ses vingt ans. Elle va devoir se contenter de seconds rôles. Elle apparait ainsi dans quelques comédies sexy puis décroche un des rôles principaux de Mangiati vivi / La secte des cannibales de Umberto Lenzi. C'est à ce moment que le déclin de Paola commence. Elle ne réapparaitra pas avant 1983. Cette année là, elle est à l'affiche de trois films érotiques signés Bruno Gabarro, Malombra, Penombra et Maladonna. C'est une Paola méconnaissable qu'on y voit, grassouillette, défraichie et triste mais pourtant elle dégage toujours cette sensualité charnelle qui fit son succès autrefois. Mais Paola connait aussi un autre problème depuis quelques années déjà... la drogue. Elle va lentement l'anéantir d'autant plus que son compagnon, Claudio Campiglia, est lui aussi toxicomane. C'est à ce moment que Paola tombe à nouveau enceinte. Malgré le peu de joie que montre son compagnon face à cette grossesse, Paola est déterminée cette fois à garder son enfant. Mais elle va devoir affronter les problèmes financiers et pour subvenir à leurs besoins, elle accepte de poser pour des revues pornographiques comme Le ore e men. Des photos érotiques au cinéma X il n'y a qu'un pas qu'elle va vite franchir lorsque Arduino Sacco lui demande de tourner dans Non stop sempre buio in sala connu aussi sous le titre Paola Senatore sempre buio in sala. En fait, les scènes les plus hard auraient été tournées par un ami très proche de Paola alors que les autres scènes de sexe auraient été réalisées par Paola, son compagnon et un ami commun. Grâce à la sortie du film, Paola parvient à nouveau à faire parler d'elle même si ce film est une catastrophe.
Réalisé en semi-clandestinité, aux limites de l'amateurisme, Paola y apparait forcie, empâtée le regard vide. La belle n'est plus que le spectre de ce qu'elle fut quelques années encore auparavant. Paola ne tourna qu'un seul film X mais les distributeurs surent être malins. Avec les chutes de film non utilisées, ils firent un autre film mettant en avant le nom de l'actrice. C'est ainsi que prit jour La sfida erotica auquel ils rajoutèrent des scènes tournées avec Marina Frajese.
Le dernier scandale auquel le nom de Paola fut mêlé se produisit en 1985 quand la police vint l'arrêter en pleine nuit pour usage et possession de stupéfiants. Des centaines de journalistes et de photographes étaient venus attendre la star déchue, la mitraillant de leurs flashes. Paola déclara alors que c'était hallucinant de voir toute cette masse se presser comme si on venait d'arrêter l'ennemi public n°1. Je n'étais qu'une toxicomane, malade. Sous les flashes, j'ai vu toute ma vie défiler confia t-elle à un magazine en 1986.
Depuis ce jour, Paola n'a plus jamais fait parler d'elle. Elle a totalement et délibérément disparu. Des rumeurs affirmeraient qu'elle aurait réussi à sortir du monde de la drogue et se serait désintoxiquée. La biographie complète de Paola est disponible ICI.
KARIN SCHUBERT: Le cas de Karin Schubert est peut être l'un des plus tragiques qu'ait connu le cinéma de genre italien. Cette opulente comédienne, pleine de vie et de dynamisme, née à Hambourg en 1941 en, débuta sa carrière en 1968. Alors mariée à un des représentants de la firme Opel, elle tourne son premier film en Italie, La facocera après avoir été modèle et égérie des bières Peroni. Elle va dés lors enchaîner films sur films. L'actrice saute avec une aisance incroyable d'un genre à un autre, en véritable professionnelle. Comédie, giallo, western, érotisme, drames elle semble être à l'aise dans tous les types de films qu'on lui propose. En France, on la découvre surtout avec l'incontournable La folie des grandeurs de Gérard Oury aux cotés de Louis de Funes et Yves Montand et le brutal La punition de Pierre Alain Jolivet. Dés le milieu des années 70, c'est surtout dans le domaine de l'érotisme qu'on pourra l'admirer, un érotisme de plus en plus poussé puis le sexploitation. Elle tourne Il pavone nero où elle a ses premières scènes saphiques et deux oups de la série des Black Emanuelle.
C'est en 1979 sous la direction de Jean Marie Pallardy que l'actrice va tourner son premier film érotique réellement osé, Una donna particolare. Comment l'actrice a t'elle franchi le pas de l'érotisme léger pour un cinéma plus hard? Karin l'expliquait ainsi: Je revenais d'Espagne où je venais de tourner une co-production hispano-italienne et je n'avais plus de travail. Mon agent m'a appelé et m'a demandé si ça m'intéressait de faire des photos pour des magazines de charme très populaires en Italie, comme l'avait fait Marisa Mell, Paola Senatore, Lilli Carati et tant d'autres. J'ai accepté et ce fut un réel succès, tant et si bien que j'ai prolongé mon contrat d'un an. Des photos aux films, il n'y a qu'un pas. Entre temps, l'actrice avait divorcée et désormais seule, ce fut le commencement d'une lente chute aussi bien professionnelle que physique. Son fils toxicomane contribua à cette vertigineuse descente aux enfers. Karin devait le faire soigner et dut faire face à de graves problèmes financiers. Le cinéma la boudant, elle se tourna contrainte et forcée vers le porno dans lequel elle officia pitoyablement pendant presque dix ans. Elle tourne encore en 1984 pour Rino Di Silvestro A 16 ans dans l'enfer d'Amsterdam où elle est la mère déchue et alcoolique de Ann-Gisel Glass.
Karin se retrouve ensuite sans travail, elle n'a plus aucune proposition. C'est sous la férule de Andrea Bianchi qu'elle va alors faire son entrée dans le monde du hardcore. Ce sera Cora bourgeoise ou putain / Morbosamente vostra. Elle tournera jusqu'à l'aube des années 90 qui allèrent être tragiques pour la comédienne qui accepte désormais les situations les plus dégradantes.
Karin, la quarantaine passée, va connaitre la déchéance physique. Elle mit un terme à sa carrière à l'âge de 42 ans et n'apparaitra plus que dans des productions hardcore jusqu'en 1994, année de son ultime prestation à pratiquement 50 ans.
Trop âgée pour prétendre reprendre une carrière ne serait ce qu'érotique, sans argent, elle se retrouve coincée entre son fils toxico-dépendant et ses vingt chiens qu'il lui fallait nourrir. Karin traverse une grave crise existentielle. Le 2 septembre 1994, elle fit une tentative de suicide en avalant un tube de barbituriques en ingurgitant plus d'un litre de vodka. Elle fut heureusement sauvée à temps. Rétablie, Karin vit de l'agriculture dans une masure infestée de rats. C'est alors qu'elle trouve une petite maison avec du terrain pour ses chiens près de Turin à Manziana. Certains producteurs, à 54 ans, essaient encore de tirer profit de karin en tentant de l'utiliser comme un morceau de viande dira t-elle lors de son ultime interview. Elle avoue aussi survivre grâce à la générosité financière d'un vieil homme de 72 ans qui l'entretient, espérant désespérément que karin tombe amoureuse de lui. Seule, désespérée, totalement perdue, quelques mois après cette interview, le 20 mai 1996, elle voulut se donner à nouveau la mort de la pire façon qui soit. Elle s'attacha au tuyau d'échappement de sa propre voiture et s'asphyxia. La Mort, une fois de plus, ne voulut pas d'elle et Karin fut sauvée.
Depuis, l'ex-reine de beauté allemande n'est restée que l'ombre d'elle même, vivant retirée loin de tout. En 1998, la rumeur affirmait l'avoir aperçue dans un film X mais aucune preuve ne fut apportée. Aux dernières nouvelles, il paraitrait que Karin souffrirait de troubles mentaux et serait internée dans un hôpital psychiatrique. La biographie complète de Karin est disponible ICI.
PAOLA MONTENERO: Rien ne prédestinait Paola à un tel destin lorsqu'on la découvrit en 1971 dans La baie sanglante de Mario Bava, empalée à l'aide d'un pieu sur son amant. Venue du théâtre, diplômée en arts dramatiques, Paola s'était affirmée dans quelques classiques du cinéma de genre tels que Calamo de son mari Massimo Pirri et Spell de Alberto Cavallone. Mais paola va lentement se détruire, rongée par les drogues dures, souffrant d'un mal être inextricable. Dés la fin des années 70, elle va essentiellement se tourner vers le sexploitation en interprétant des rôles de plus en plus osés.
Après avoir fait la page centrale de Play boy, méconnaissable, les cheveux courts, afin dira t-elle qu'on arrête de lui dire qu'elle ressemblait à Catherine Deneuve, on la verra dans Emanuelle et Johanna puis Novices libertines et L'autre enfer. Cette passionnée de Yoga, alors divorcée de Pirri dont elle eut une fille, n'est plus que l'ombre d'elle même. Malingre, ayant de plus en plus de mal à réciter, perdue, elle accepte de tourner La locanda della maladolescenza de Bruno Gaburro dans lequel elle a des scènes aux limites du hardcore. Elle franchira le cap l'année suivante avec Dolce gola de Lorenzo Onorati, son ultime prestation pour le grand écran.
Détruite, Paola va disparaitre et entamer une très longue cure de désintoxication dont elle sortira triomphante mais marquée à vie par les souffrances physiques. Malheureusement le sort s'acharnera encore sur elle dans les années 90 lorsqu'elle perdra sa fille dans un accident de la route. Paola surmontera péniblement l'épreuve et tentera de se reconstruire. C'est alors qu'un deuxième accident de voiture brisera ses efforts. Aujourd'hui grâce à une seconde maternité et beaucoup de volonté, Paola s'en est sortie et vit désormais heureuse. La biographie complète de Paola est disponible ICI.
LA NOUVELLE VAGUE:
L'ECURIE RICCARDO SCHICCHI:
On ne peut parler du cinéma pornographique italien sans mentionner Riccardo Schicchi, un des piliers fondamentaux du X transalpin. Né en 1944 en Sicile, Riccardo monta à Rome pour y passer son diplôme d'architecture mais c'est cependant la pornographie qui fera sa fortune. Schicchi réussit à faire sortir le X du ghetto dans lequel il était confiné et en fit un produit de grande consommation, une mode culturelle. Il a crée un mouvement, des personnages, des noms, des mythes dont le plus connu restera Cicciolina qui deviendra sa compagne, sa muse. Ensemble ils vont fonder l'agence Diva Futura d'où naitront les plus grands noms du X dés la fin des années 80 et le début des années 90. De cette écurie, l'écurie Schicchi comme on la nomma, sortiront des stars telles que Moana Pozzi, Milly D'Abraccio, Rocco Siffredi, Roberto Malone, Eva Orlowsky, Maurizia Paradiso, Rossana Doll, Jessica Rizzo et Marco Toto, Luana Borgia, Manya, Vampirella et Barbarella...
Décrit comme un grand romantique, Schicchi exerçait une sorte de fascination sur toutes les femmes qu'il rencontrait. Plus qu'un pygmalion, il était pour ses pouliches, un homme hypnotisant dont toutes parlent encore aujourd'hui comme d'un dieu vivant. Si la retraite de Cicciolina et la mort de Moana Pozzi fut un coup dur pour Diva Futura, c'est avec abnégation qu'il a poursuivi son oeuvre, affrontant les critiques les plus acerbes et les attaques les plus virulentes.
Si aujourd'hui le cinéma pornographique italien a sa propre identité sociale c'est grâce à cet homme et à son courage à la limite du cynisme.
ILONA STALLER: Elle restera sans doute la figure la plus emblématique de toute l'histoire de la pornographie italienne, une icône mondialement connue qu'aujourd'hui encore personne n'a oublié.
Plus connue sous son nom d'artiste, inoubliable Cicciolina, Ilona Staller, de son vrai nom Elena Anna Staller, hongroise d'origine née à Budapest en 1951, est arrivée en Italie en 1974. Comme beaucoup de jeunes hongroises, Ilona rêvait de félicité et l'Italie étaient pour elle comme pour ces jeunes filles une sorte de Terre promise. Afin d'accéder à ce bonheur, le mannequinat était la porte ouverte à tous les désirs. Arrivée en auto-stop avec une amie, Ilona se marie très vite à un des jeunes latin lovers qui les avaient pris à bord de leur voiture. Epouser un italien pour une hongroise était en fait une sorte d'échappatoire à un destin tout tracé. Le couple vit à Turin, son époux travaille dans une agence de voyage. Ilona va très vite faire son entrée dans le monde du mannequinat. Elle commence par faire des photos publicitaires notamment pour Nutella avant de poser nue pour la revue la célèbre Playmen. Ses photos ne passent pas inaperçues et la jeune hongroise est vite remarquée des producteurs de cinéma.
Elle tourne son premier en film en 1974, Un uomo una città, une simple rôle de figurante, avant de décrocher la même année un petit rôle dans le giallo 5 donne per l'assassino, la jeune fille blonde qui se fait tuer au début du film. C'est le début de sa carrière de comédienne. Elle tournera une dizaine de films sous son véritable nom dont L'ingenua, son premier vrai rôle en tant que principale protagoniste, A nous les lycéennes avec Gloria Guida dont elle joue la perverse amie, L'éveil des sens d'Emy Wong où elle vole sans mal la vedette à la transparente Chai Lee, Senza Buccia aux cotés de Lilli Carati, Cuore di cane de Alberto Lattuada, Inhibition avec Claudine Beccarie, Vices privés vertu publique, Dedicato al mare Egeo avec Stefania Casini et Olga Karlatos... Ses partenaires gardent d'elle le souvenir d'une jeune fille aux moeurs déjà très libres et surtout très capricieuse, quelque peu ingérable qui déjà aimait jouer les stars.
Sa rencontre avec Riccardo Schicchi va bouleverser son destin. Entre eux c'est le coup de foudre. Tout deux aiment la transgression, le scandale, ils prônent une totale liberté. L'osmose est parfaite. Riccardo va alors créer Cicciolina. Il la photographie sous toutes les coutures, dans les positions imaginables, dans les lieux les plus incroyables afin de choquer. Cicciolina est sa chose, sa création, elle obéit plus libre que jamais. En 79, elle tourne son premier film en tant que Cicciolina, Cicciolina amore mio. Ilona incarne le rêve érotique ultime, elle incarne l'interdit, l'idéal fantasmatique de tout homme qui désormais peut non seulement y accéder mais également le toucher lors de shows aussi grandioses que voluptueux nommés Sogno di Ilona donnés dans les discothèques à travers toute l'Italie. Le pays ne peut plus dorénavant se passer de Cicciolina, c'est un véritable ouragan, un phénomène qui s'empare de l'Italie. Cicciolina va alors ajouter une autre corde à son arc, la radio. elle devient la voix de la nuit lors de talk shows très épicés où entre minuit et 2 heures du matin elle prodigue d'une voix sensuelle des conseils fort coquins aux auditeurs. Elle met le feu aux poudres lorsqu'une nuit elle explique à une fillette comment se masturber. Les scandales se multiplient. C'est pour Schicchi un véritable coup de publicité, il voit en elle une grâce de Dieu. Cicciolina divise l'opinion publique, la grogne gagne également les artistes qui travaille dans la même agence que Ilona.
Aucun ne souhaite en effet être associé à cette incube. Sciccchi et Cicciolina vont alors lancer le magazine porno Le ore. Lors d'une séance photo, Schicchi demande à Cicciolina d'avoir un vrai rapport sexuel avec un des modèles. Les photos sont un succès, la carrière de porn star de Cicciolina vient de commencer.
Elle tourne son premier film en 1985, Telefono rosso, qui sera condamné pour obscénités. Dés lors, Cicciolina ne cessera d'être attaquée. L'atmosphère devient assez rapidement insoutenable. C'est alors que Cicciolina fait son entrée remarquée au parti radical en 1987 et devient membre du parlement. Jamais l'Italie n'avait connu une telle effervescence. Cicciolina devient un phénomène international. Propulsée star mondiale, la carrière d'actrice pornographique de Ilona est alors à son apogée. Comme toute star, Cicciolina va de caprices en caprices, devient irraisonnable. Schicchi pour pouvoir continuer à gérer son écurie composée d'une cinquantaine de filles a besoin de vedettes plus posées, de filles plus terre à terre. Il crée alors l'agence Diva futura réservée aux plus fortunées. En sortiront des noms tels que Serena Gandi ou Malu. C'est en 1989 que Cicciolina tournera son ultime film porno, Carcere e amore bestiali. Rien ne va plus entre elle et Schicchi. C'est alors qu'elle rencontre le milliardaire Jeff Kuons, un artiste dont elle s'amourache. Kuons est fasciné par Ilona dont il fait sa muse, sa chose, son objet jusqu'à lui faire sa propre sculpture en bois polychrome. Ils se marient en juin 91 pour le meilleur et surtout pour le pire. Lentement Kuons détruit Cicciolina, lui interdit de tourner, de sortir, l'oblige à changer de style. Elle se teint les cheveux en noir.
Elle quitte alors avec fracas Diva Futura. De leur union naitra un fils, Ludwig. Cicciolina fugue afin de fuir cet homme maladivement possessif, enlève leur fils et demande le divorce. De batailles juridiques en déchirements, Cicciolina sombre. Désormais, si elle ne renie pas son passé, elle n'aime guère en parler. J'ai fait du porno quand c'était le moment, j'ai gagné beaucoup d'argent. En parler ne me rapporte rien. J'ai une famille à laquelle penser désormais, dit elle laconiquement. Vénale Cicciolina?
Ilona continuera à faire des shows érotiques à travers le monde, rien de plus, rien de hard précise t-elle. C'est là la fin du mythe. Ilona, représentation de l'amour libre, malgré son succès est seule pour se battre contre la justice et livrer ses diverses batailles. Cela prouve pourtant une chose: Ilona est bien loin de l'image que Cicciolina renvoyait, elle est une femme beaucoup plus complexe et intelligente que celle qui hier scandalisait l'Italie bien pensante.
MOANA POZZI: Moana Pozzi de son véritable nom Anna Moana Rossa Pozzi est née à Gênes le 27 avril 1961. Si elle suit des études artistiques c'est à qu'elle aura son tout premier contact avec le monde du cinéma. Elle est adolescente et l'agent de Edwige Fenech la remarque. Il lui confie une simple apparition non créditée dans un de ses films, elle doit apparaitre seins nus sous une cascade. Suite à ce rôle éclair, Moana va suivre des cours durant trois ans au célèbre théâtre Fersen de Rome. Elle animera également une émission télévisée pour enfants aux cotés de Bobby Solo et Sergio Leonardo.
Moana ne cachait pas son aversion pour la sexy comédie, ce cinéma populaire stupide et malsain. Elle affirmait même trouver la pornographie plus saine. Elle en tournera bon gré mal gré quelques unes dont La compagnia di viaggio et W la foca. Elle fera aussi de nombreuses apparitions dans bon nombre de films dont Les guerriers du Bronx 2. Elle sera aussi à l'affiche du porn giallo de Cesare Canevari Delitto carnale qui resortira quelques années plus tard sous le titre La pantera bionda afin d'exploiter le succès de Moana devenue entre temps la nouvelle diva du X.
C'est à 18 ans que la vie de Moana a réellement pris un virage inattendu et radical. Elle fit la connaissance de Kieran Canter, jeune acteur américain d'origine turque qui fut le héros de Blue holocaust. Entre eux c'est le coup de foudre. Ils sont éperdument amoureux l'un de l'autre. C'est par amour pour lui qu'elle accepte de tourner en 1981 son premier film porno Erotic flash dont il est un des protagonistes. Leur idylle durera cinq mois.
Sa rencontre en 1987 avec Riccardo Schicchi et Cicciolina sera décisive. Si Moana est fascinée par Riccardo, elle aime aussi beaucoup l'argent, ce dont elle manque cruellement depuis qu'elle vole de ses propres ailes. Tout comme il le fit pour Ilona Staller, Schicchi va faire de Moana un mythe, une des plus grandes légendes de l'histoire de la pornographie italienne.
En l'espace de très peu de temps elle devient la nouvelle reine du hardcore, une place qu'elle se dispute avec Cicciolina. Les deux jeunes femmes tourneront même un film ensemble, Banane e cioccolata, un véritable triomphe. La carrière de Moana en tant que diva du X explose en 1987. Elle tournera une trentaine de films en l'espace de 7 ans. L'Italie adule Moana qui en peu de temps amasse une véritable fortune. Le X paie et la nouvelle star peut enfin vivre dans le luxe. Moana a toujours déclaré qu'elle était heureuse de faire des films porno, elle se sentait à l'aise, dans son élément et n'avait aucune honte à le clamer haut et fort. Sa petite soeur surnommée Baby Pozzi suivra ses traces même si elle ne connaitra pas le succès de Moana. Malheureusement, le sort va frapper l'actrice en pleine gloire. Atteinte d'un cancer de la gorge, elle décédera à l'âge de 33 ans le 16 septembre 1994 en France. Si sa mort sera un coup dur pour Schicchi, le mythe ne s'est quant à lui jamais éteint. Si certains n'hésiteront pas à se servir de sa mort à des fins commerciale en sortant quelques titres posthumes dont le piteux Una lunga carriera où elle apparait malingre et fatiguée, aujourd'hui encore, Moana jouit en Italie d'une renommée sans faille.
BABY POZZI: Née Maria Tamiko Pozzi, Baby Pozzi, soeur cadette de Moana, ne laissa pas réellement une empreinte indélébile dans l'histoire du hardcore italien. Maria, surnommée Mima par ses proches, vouait une admiration sans borne à sa grande soeur. C'est ainsi qu'elle décida d'interrompre ses études afin de la suivre à Rome. Si elle travailla un temps dans un cabinet d'architecture, Mima s'ennuyait et implora Moana de la laisser venir avec elle. A contre coeur elle accepta et c'est ainsi qu'elle devint secrétaire à la Diva Futura. Le hasard fit le reste. Elle remplaça un jour au pied levé une modèle, absente le jour d'une séance photo. Mima venait de faire son entrée dans l'univers rose du X.
Des photos aux films il n'y a qu'un pas qu'elle franchit très vite à la grande colère de Moana. Mima devint Baby Pozzi et c'est avec Rocco Siffredi qu'elle fit ses grands débuts devant la caméra avec L'uccello della felicita.
Sans caractère, superficielle, distraite, Baby Pozzi n'était malheureusement qu'un très fade calque de sa diva de soeur. Doit on s'étonner si sa carrière se résuma à quelques films d'autant plus que sa vie privée n'était guère joyeuse. Baby Pozzi quitta le monde du hard après seulement cinq films.
C'est à la stupéfaction du public qu'elle réapparut un an seulement après la mort de Moana en déclarant que le hard lui manquait. Elle déclara que ce retour, outre cette nostalgie qu'elle ressentait, était également un bel hommage à sa défunte soeur qui aurait approuvé ce choix. Ses propos laissèrent dubitatif la presse et la carrière de Baby Pozzi se limita à quelques shows érotiques. La comédienne affirmait que le monde du hard avait beaucoup trop changé et qu'elle en avait terminé avec le cinéma.
En 2007 éclate un scandale. Lors d'une émission télévisée, l'Italie découvre que Baby Pozzi aurait eu un fils alors qu'elle n'avait que 16 ans. Prénommé Simone, l'enfant aurait d'une part été caché par la famille qui déjà acceptait très mal la carrière de Moana et d'autre part, Moana en aurait reconnu la légitimité afin de couvrir sa petite soeur. L'identité du père n'est pas connue avouait on dans l'entourage de Baby. Simone aujourd'hui âgé de 31 ans se serait retiré dans un monastère quelque part en Umbria.
MILLY D'ABRACCIO: Née Emilia Cucciniello le 3 novembre 1964, Milly D'Abraccio déclarait en 1995 avoir toujours voulu être une première dame, être la première dans un secteur bien défii. C'est la pornographie qu'elle choisit. Pourquoi le porno? Simplement parce qu'il vaut mieux être la première dans ce genre que la première dans un secteur tel que le théâtre où personne ne sait rien de vous. Peut être faisait elle sournoisement référence à sa soeur Mariangela D'Abbraccio, comédienne affirmée de théâtre et compagne d'un temps de Giorgio Albertazzi.
Si Milly fit ses début dans le monde du spectacle en sortant un 45t en 1979, elle fit ses premiers pas au cinéma en 1984 en participant à quelques films de genre tels que Meglio baciare un cobra aux cotés de Danilo Mattei. Cependant c'est la télévision qui fera surtout appel à elle. Si elle continue de chanter et même danser, notamment aux cotés de Alba Parietti qui en France eut un seul et unique succès en 1985, Only music survive, la vie qu'elle mène ne la satisfait pas pleinement. Milly s'ennuie.
Le passage de cette vie morose au hard se fera si on en croit ses déclarations en une seule journée suite à un coup de téléphone d'une amie de Moana Pozzi, Mara Keplora. Milly se retrouve ainsi à la Diva futura parmi les nombreuses pouliches de Riccardo Schicchi. Selon Schicchi alors en quête d'une nouvelle diva suite à la tragique disparition de Moana, seule Milly pouvait prétendre prendre sa place. Milly va vite gagner ses galons de porn diva, prête à tout pour faire parler d'elle. Le plus important à ses yeux est de paraitre et apparaitre. Rien ne fait peur à Milly pas même de tourner alors qu'elle est enceinte de 8 mois, Milly: sesso a tutti i costi, un des X les plus trash de l'histoire du hardcore transalpin. Milly n'a qu'un seul objectif: le succès et pour cela elle a recours à toutes les stratégies commerciales dont ses fiançailles avec le parlementaire Vittorio Sgarbi. Moins fructueuse sera son entrée dans le monde de la politique. N'est pas Cicciolina qui veut!
Milly avoue s'être beaucoup amusée durant cette période de sa vie. Le porno lui a permis de se divertir, d'être heureuse, de s'exprimer vraiment et de se libérer de ce cliché dans lequel on l'avait enfermé. Milly a tourné son dernier hard en 2005. Elle a crée par la suite sa propre agence de films X tout en tentant de nouveau une carrière politique en 2008 lors des élections d'avril.
LA FIN D'UNE ERE:
Tout a une fin et le porno sous sa forme originelle n'échappera pas à cette règle. Dés le milieu des années 80 et plus encore à la fin de la décennie, producteurs, distributeurs et réalisateurs qui avaient résister face aux attaques de la censure, aux magistrats, à la police et à la crise économique, commencent à faire leurs comptes. Le porno en salles à l'instar du cinéma de façon générale connaissait une vertigineuse chute. Un recyclage devenait nécessaire. D'abord considéré comme un dangereux adversaire, le marché de la vidéo va vite s'avérer un étonnant filon dans lequel les pornographes allaient s'engouffrer sans tarder. Le X allait connaitre dès 1986/1987 et plus encore dans les années 90 un nouveau souffle supplantant le porno en salles condamné à s'éteindre. Une nouvelle ère s'ouvrait, celle de la vidéo. Elle allait à son tour faire vivre un nombre conséquent de personnes dont certaines se spécialiseront dans ce créneau porteur et donner naissance à toute une vague de nouveaux acteurs, toute une génération de nouveaux divos et nouvelles diva, Rocco Siffredi en tête.
A nouveaux rois et nouvelles reines, nouveaux réalisateurs. Un des pionniers de la vidéo X, un des plus fameux et surtout réputés, sera Mario Salieri de son véritable nom Mario Altieri qui fondera sa propre maison de production, la 999. Certains metteurs en scène comme Joe D'Amato donneront à leur carrière un troisième souffle. Dés le milieu des années 90 D'Amato tournera un nombre impressionnant de hardcore mais qui n'eurent guère de succès en Italie, balayés par cette nouvelle génération.
Une page de l'histoire s'était tournée, une autre s'écrivait mais cela n'est plus le propos de ce dossier.