Alex Freyberger: l'érotisme productif
Malgré les quelques années passées à tourner dans de petites productions érotiques de seconde zone il n'a pas réellement eu l'occasion de faire partie de cette armada de jeunes premiers qui firent les beaux jours du cinéma Bis transalpin. S'il sera assez difficile pour pas mal d'entre vous de mettre un visage sur son nom et vice versa, il appartient néanmoins à la grande famille du cinéma de genre italien et c'est tout naturellement qu'il a sa place au sein de notre immense caverne. C'est à lettre A comme Alex que nous ouvrons aujourd'hui notre beau grimoire afin de mieux vous faire découvrir le jeune Alex Freyberger.
Alex Freyberger, de son véritable nom Alessandro Freyberger, a comme beaucoup de jeunes comédiens commencé sa carrière en étant modèle pour quelques roman-photos à l'aube des années 80. Jeune et séduisant, ce beau brun aux yeux verts a tout pour charmer les lectrices à travers de romantiques histoires qu'elles découvrent au fil des pages des revues. En France, il apparait en 1981 aux cotés de Monica Blayr dans la revue Samantha pour La vie n'est pas un roman.
Du roman-photo au cinéma il n'y a souvent qu'un pas qu'il franchit en 1982 lorsqu'il tourne son premier film sous la direction de Mino Guerrini Cuanto calienta el sol... vamos a la playa, une comédie adolescente dans laquelle il joue aux cotés de Claudia Vegliante. C'est pour Alex qui apparaitra désormais sous différents pseudonymes le début d'une carrière d'acteur qui durera quelques sept années durant lesquelles il sera essentiellement cantonné aux petites séries érotiques. On peut ainsi le voir la même année dans Caligula la véritable histoire de Joe D'Amato dans lequel il incarne Ezio, le jeune romain dont la fiancée se donnera la mort sous ses yeux après avoir été violée par Caligula.
En 1984, il fait partie de la distribution des deux WIP que tournera simultanément Gianni Siragusa Detenute violente / Sévices à la prison de femmes et Perverse oltre le sbarre. Si dans chacun d'eux il y interprète un gardien de prison il est surtout dans le second le jeune esclave sexuel de la directrice sadique incarnée par Rita Silva dont il doit satisfaire les instincts lubriques avant de se perdre dns les bras de Ajita Wilson lors de torrides ébats.
Alex change alors de registre puisque c'est au générique de Les bêtes féroces attaquent de Franco Prosperi qu'on le retrouve aux cotés de Lorraine De Selle.
Alex va alors disparaitre des écrans quelques années pour ne réapparaitre qu'en 1989. Plus séduisant que jamais, il est à l'affiche d'un nouveau film érotique Casa di piacere de Alex Damiano dans lequel il est un des trois amants de l'incendiaire Valentine Demy pour qui il dévoile toujours de façon décente sa nudité notamment lors d'une superbe scène de bain au grand dam de ses admirateurs qui resteront malheureusement sur leur faim. Aussi audacieuse soit elle, Alex n'y dévoilera en effet que son superbe fessier lors d'un émoustillant nu dorsal intégral, dissimulant soigneusement l'objet de tous les désirs.
L'année suivante il est à l'affiche d'un autre film érotique toujours en compagnie de Valentine Hard car sfrenato del piacere avec qui il a de nouveau quelques scènes de sexe assez brulantes.
A l'aube de la trentaine, le garçon aux cheveux bouclés s'est transformé en un ténébreux latin lover au visage mal rasé qui lui donne un faux air de Michele Placido. Alex abandonne pourtant l'érotisme pour le thriller puisqu'il va enchainer avec le giallo horrifique de Enzo Milioni, Fuga dalla morte, un des huit petits films de la collection "Lucio Fulci présente" tous tournés à l'origine pour la télévision. Il y interprète Larry, l'époux de Barbara Blasko, un
homme trouble qui semble conspirer contre la malheureuse jeune femme. Ce sera là son ultime rôle au cinéma puisque Alex met alors un terme à sa carrière de comédien.
Si Alex fait ses adieux au cinéma ce n'est pour autant qu'il quitte l'univers du 7ème art puisqu'une nouvelle carrière s'ouvre à lui. Le roman-photo comme le grand écran furent surtout pour lui une parenthèse qui lui permit d'accéder à son objectif: la production. Après avoir produit en 1996 Una donna in fuga de Roberto Rocco dont il est aussi le scénariste, Alex travailla en tant que superviseur de production et directeur de production sur un grand nombre de téléfilms et séries télévisées italiennes mais également de films comme en 2010 pour L'affare Bonnard de Annamaria Panzera.