Fuga dalla morte
Autres titres: Luna di sangue / Escape from death
Real: Enzo Milioni
Année: 1989
Origine: Italie
Genre: Giallo
Durée: 83mn
Acteurs: Jessica Moore, Zora Kerowa, Alex Freyberger, Pamela Prati, Annie Belle, Barbara Blasko, Giuseppe Morabito, Jacques Sernas...
Résumé: Ann, une jeune femme suivie par son médecin, voit régulièrement le cadavre de son mari, Larry, agoniser dans leur somptueuse villa de campagne. Une lettre écrite de sa main lui annonce tout simplement qu'il a décidé de la quitter et de s'en aller. C'est alors qu'un an plus tard Larry revient à la villa à la surprise générale. Si certains des amis de Ann qui vivent avec elle à la villa semblent en savoir plus qu'ils ne veulent bien le dire, les morts commencent à tomber autour de la jeune femme, massacrés par une mystérieuse silhouette. Ann est elle tout simplement folle ou tente t-on de le faire croire? S'agit il d'un complot et quel est le secret de Larry...
Après son controversé La sorella di Ursula, Enzo Milioni met en scène dix ans plus tard alors que le genre est depuis longtemps à l'agonie un ultime giallo Fuga dalla morte sorti en vidéo dans la fameuse collection italienne "Lucio Fulci présente" sous le titre ridicule Luna di sangue, bien triste reflet d'un cinéma jadis prolifique.
Si Fuga dalla morte, téléfilm gonflé en 35mm destiné au départ aux chaines italiennes comme les sept autres films de la collection, repose sur les bases classiques du giallo il tente d'y mêler celles du slasher qui connut lui aussi son apogée dans les années 80. Rien de très original ne ressort malheureusement de cette histoire de complot maintes et maintes fois vue qui aurait cependant pu avoir un minimum d'efficacité si d'interminables scènes de dialogues à l'instar de La sorella di Ursula, ne venaient pas appesantir un scénario au départ peu brillant et si conventionnel. Fuga dalla morte devient très vite ennuyant d'autant plus qu'il ne se passe rien qui puisse réellement tenir en éveil le malheureux spectateur, témoin de cette "Lune de sang" dont absolument rien ne vient ici justifier ce titre farfelu.
Avec l'énergie du désespoir semble t-il, Milioni tente vainement durant toute la première partie de créer un semblant de suspens en accumulant regards coupables et fausses pistes alors que les protagonistes récitent des dialogues à double sens dans les décors d'une luxueuse villa de campagne. Passée cette première partie assommante arrive la deuxième où Milioni semble cette fois se souvenir qu'il est censé être aux commandes d'un giallo horrifique. Déboule ainsi l'indispensable silhouette gantée de noir qui va décimer tous
les protagonistes dans une effusion de sang plutôt étonnante pour un téléfilm. Les amateurs d'effets sanglants seront alors ravis puisqu'on a droit entre autres réjouissances à une tête qui explose sous l'impact des balles, un visage défoncé sur une vitre, une décapitation à la faux et, clou du spectacle, l'explosion du pénis d'une père coupable d'inceste sur sa propre fille attardée mentale alors qu'elle lui prodiguait quelques plaisirs oraux que Milioni suggère bien évidemment. Cela nous entraine jusqu'au final où l'identité du tueur qui ne surprendra personne tant cela semble évident sera révélée.
Platement mis en scène, sans aucun relief mais joliment photographié Fuga dalla morte ne vaut que pour sa distribution qui permettra à l'amateur de revoir quelques vieilles gloires du cinéma Bis transalpin dont Jacques Sernas, la toujours superbe Zora Kerova qui une fois de plus se donne à fond dans son personnage d'écrivain auquel elle semble croire même si elle est la seule, le ténébreux Alex Freyberger dont Milioni ne cesse de filmer le regard vert en gros plans n'a jamais autant ressemblé à Michele Placido, Jessica Moore une des révélations de La monaca del peccato donne une petite touche érotique au film aux cotés de Pamela Prati, sexy starlette habituée aux sexy comédies et enfin Annie Belle, en guest star, empâtée, le visage bouffi par ses excès d'alcool, à des années lumière de la créature de rêve qu'elle fut par le passé. Annie n'avoir aucun souvenir d'avoir un jour tourné ce film. Est ce un mal? Pour l'anecdote, Zora Kerova fut blessée au visage par un éclat de verre lors de la scène de sa mort, un bien mauvais souvenir qui fait encore frémir l'actrice aujourd'hui.