Killing birds
Autres titres: L'attaque des morts-vivants / Raptors / Ucelli assassini / Zombie 5 / La casa 5
Real: Joe D'Amato / Claudio Lattanzi
Année: 1987
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 87mn
Acteurs: Lara Wendel, Leslie Cummings, Lynn Garthright, Robert Vaughn, Timothy Watts, James Villemaire, Sal Maggiore, James Sutterfield, Brigitte Paillet, Nona Elis, John E. Green...
Résumé: Un ornithologue découvre que sa femme le trompe. Il la tue comme il tue son amant et ses beaux-parents. Seul leur enfant échappe au massacre. Fou furieux, il tue également un aigle mais un second arrive et lui crève les yeux. Vingt ans plus tard, Steve, un jeune ornithologue, part au milieu de la forêt avec cinq amis étudiants à la recherche d'une espèce d'oiseau très rare. Reclus dans une vieille demeure, ils vont très vite être attaqués par des morts-vivants sortis des cloisons. ce n'est que le début d'une longue nuit de terreur dont Steve semble être à l'origine...
Dés 1987 Joe D'Amato avec la Filmirage, petite maison de production indépendante, va se consacrer à la recherche de nouveaux talents et crée pour l'occasion la Factory. C'est avec elle que le jeune Claudio Lattanzi, alors assistant de Michele Soavi, entre en contact fin 1987 avec en main un projet de film qu'il propose à D'Amato qui y rajoute alors une histoire d'oiseau maléfique. Malheureusement Claudio Fragasso et Rossella Drudi contredisent cette hypothèse et soutiennent qu'ils sont à l'origine du scénario écrit en Amérique par Drudi. Pour compliquer les choses, il existe une autre version selon laquelle D'Amato aurait récupéré ce scénario et l'aurait pimenté avec la présence des oiseaux. Pour encore plus brouiller les pistes la scénariste Daniele Stroppa réfute ces hypothèses et affirme être à l'origine du scénario déjà existant imaginé par Fragasso. De son coté Lattanzi soutient avoir dirigé le film aux cotés de D'Amato, également producteur, qui à son tour soutient en être l'unique metteur en scène. De ce fait, Killing birds demeure un des plus gros mystères du cinéma transalpin d'alors.
Malgré son titre français, L'attaque des morts-vivants, Killing birds n'est en rien un film de zombis traditionnel, ceux ci n'étant présents que furtivement lorsqu'ils sortent des murs pour venir massacrer nos étudiants. Killing birds est plus un film fantastique écologique puisqu'il traite essentiellement de la vengeance de la gente animale, ici les oiseaux, sur les agissements néfastes de homme. Ceux qui attendaient donc du film une horde de zombis putréfiés seront fort déçus.
Killing birds est une sorte d'hybride entre Les oiseaux de Hitchcock, Evil dead de Sam Raimi les films de zombis de Fulci et de maisons maudites. Malheureusement cet intéressant et éclectique mélange ne parvient guère à décoller faute à une réalisation plutôt fade, une interprétation quelconque et des dialogues souvent risibles. Si les oiseaux du titre ne sont présents que lors du prologue et de quelques brèves scènes disséminées ça et là n'ayant que très peu de rapport avec l'intrigue elle même, le film se rapproche assez rapidement de Evil dead dont il semble être une version du pauvre. On y retrouve nos six étudiants pris au piège d'une maison maudite perdue au milieu des bois qui n'ont plus qu'une chose à faire: attendre l'arrivée d'une poignée de zombis surgis du néant qui les tueront de façon assez visuelle (doigts et gorges tranchés...), un des rares atouts du film avec reconnaissons le sa photographie plutôt jolie.
Hormis cela, Killing birds parvient difficilement à créer une réelle atmosphère de terreur morbide et souffre de la lenteur de sa mise en scène et de l'incohérence d'un scénario totalement illogique qui semble- mais n'est ce pas normal au vu de la genèse du film- n'être que des fragments de plusieurs histoires. Mais Killing birds souffre surtout de sa réalisation tardive à une époque où le cinéma de genre transalpin était depuis longtemps moribond.
Ne reste pour garder en éveil le spectateur que les quelques séquences sanguinolentes "à la Fulci" (les oiseaux qui arrachent les globes occulaires) qui déboulent vers le milieu du film avant un épilogue des plus frileux et surtout raté.
On retiendra de ce film tourné à la Nouvelle Orleans, sa partition musicale qui est empruntée soit dit en passant à Gothic de Ken Russel que Lattanzi adorait, une amusante auto-citation sur Anthropophagous et la présence de quelques acteurs intéressants dont Robert Vaughn, une apparition à la limite du cameo, et l'ex-lolita du cinéma trash italien, Lara Wendel, dans un des ses tout derniers rôles à l'écran. On put revoir Leslie Cummings dans Witchcraft tandis que la blonde Lynn Gathright, déjà repérée dans Top model, abandonna par la suite
le cinéma pour devenir maquilleuse. Il est à noter que la maison qui sert de décor au film est celle qui servit à Fulci pour L'Au delà.
Présentée au Festival d'Avoriaz en 1988, Killing birds est un petit film d'horreur insignifiant totalement dispensable qui témoigne de l'agonie d'un genre jadis prolifique à qui il fut impossible de redonner vie même avec le savoir-faire de grands noms du cinéma italien. Mais il reste ironiquement un des meilleurs de l'usine Factory. C'est pour dire la pauvreté des oeuvres produites!