Emanuelle fuga dall'inferno
Autres titres: Révolte au pénitencier de filles / Blade violent / Women's prison massacre / Emanuelle escapes from hell
Real: Claudio Fragasso
Année: 1984
Origine: Italie
Genre: WIP
Durée: 89mn
Acteurs: Laura Gemser, Gabriel Tinti, Lorraine De Selle, Franca Stoppi, Carlo De Mejo, Françoise Perrot, Ursula Flores, Raul Cabrera, Maria Romano, Antonella Giacomini, Pierangelo Pozzato, Robert Mura, Jacques Stany, Flo Astair, Michael Laurant...
Résumé: La célèbre reporter Emanuelle se fait incarcérée une fois de plus dans une prison pour femmes afin de pouvoir faire éclater au grand jour un trafic que dirige le gouverneur. Emanuelle est vite la proie de ses codétenues mais également de la gardienne chef sadique et lesbienne et la directrice sans scrupule. C'est alors qu'un convoi de prisonniers doit trouver refuge dans la prison afin d'éviter un attentat lors de leur transfert. Les prisonniers masculins dirigés par l'impitoyable Henderson surnommé Crazy Boy prennent les détenues en otages et commencent à massacrer le personnel de la prison et les policiers. La révolte entre les prisonnières et les prisonniers fait rage...
Alors que le cinéma de genre et par conséquent le WIP est en plein déclin, quelques réalisateurs dont Bruno Mattei et son éternel comparse Claudio Fragasso vont tenter de lui donner un second souffle avec quelques oeuvres mineures mais non dénuées d'intérêt.
Sous la houlette du producteur et distributeur Roberto Di Girolamo le duo va réaliser coup sur coup Pénitentier de femmes et Révolte au pénitencier de filles tournés simultanément et avec quasiment la même équipe. Si Mattei s'est occupé de Pénitencier de femmes, Fragasso assura quant à lui la réalisation du second dissimulé sous le pseudonyme français de Gilbert Roussel pour des raisons essentiellement commerciales. Ceci provoqua bien souvent la confusion dans l'esprit du spectateur puisque le pseudonyme utilisé par Fragasso était également le nom d'un réalisateur français spécialisé dans la polissonnerie et le film à caractères pornographiques.
Loin d'égaler le très réussi Pénitencier de femmes, Révolte au pénitencier de filles porte de toute évidence la griffe de Fragasso: pauvreté de la mise en scène et des décors, ensemble fauché et médiocrité de l'interprétation. Les actrices très à l'aise dans les scènes de nudité récitent mécaniquement des dialogues bien peu convaincants tandis que les séquences d'action perdent beaucoup de leur ampleur faute à une réalisation aussi banale que bien peu énergique.
En fait, l'originalité du film vient surtout du fait qu'il est scindé en deux parties. La première relève du pur WIP. On y retrouve le personnage d'Emanuelle toujours incarné par Laura Gemser de nouveau incarcérée de façon fallacieuse afin d'enquêter sur les trafics d'un gouverneur véreux alors que ses co-détenues lui mènent la vie dure. Parallèlement un groupe de prisonniers mené par Carlo De mejo doit se réfugier dans cette prison pour femmes afin d'éviter un attentat lors de leur transfert.
Commence alors un deuxième film durant lequel les prisonniers dirigés par le sauvage Crazy boy, condamné à la chaise électrique, s'emparent de la prison, prennent les femmes en otages tout en massacrant le plus de policiers possible. Fragasso brise ainsi les règles du genre puisque ce n'est plus cette fois une traditionnelle révolte de prisonnières mais à un affrontement sans merci entre détenus masculins et les jeunes femmes incarcérées auquel nous avons droit.
Original certes mais bien mal utilisé car Fragasso se contente de se faire s'entre-tuer les protagonistes sans grande imagination et surtout sans aucun talent. La tristesse de l'ensemble donne en outre au film un air de série Z dans lequel une fois de plus Emanuelle fera triompher la justice en fin de métrage.
Aux cotés de Laura Gemser qui malheureusement pour ses admirateurs ne se déshabillera pas cette fois on retrouvera la quasi totalité des comédiennes déjà présentes dans Pénitencier de femmes à savoir Lorraine de Selle et l'inquiétante Franca Stoppi qui reprennent leur rôle respectif. Françoise Perrot quant à elle passe du rôle de la méchante à un personnage de second plan. La méchante est ici interprétée par Ursula Flores. Maria Romano , à qui revient la palme de la nudité mais également de la séquence la plus trash, la dissimulation d'une lame de rasoir dans son vagin, et Antonella Giacomini sont également de retour. Gabriele Tinti, Très efficace ici, prend quant à lui la tête des prisonniers. Seule nouveauté, la présence à l'affiche de Carlo De Mejo.
A cette Révolte au pénitencier de filles on préférera et de loin son clone qui lui est bien supérieur Pénitencier de femmes. On retiendra surtout du film outre ce cocktail justement dosé de sexe et de violence une distribution féminine bien peu avare de ses charmes et quelques séquences clin d'oeil comme celle des détenues se pressant sur les grilles, les bras tendus, telle une horde de zombis afin d'attraper leurs homologues masculins. Amusant!