Femmine in fuga
Autres titres: Prison de femmes en furie / Femmes en cage / Women in fury
Real: Michele Massimo Tarantini
Année: 1985
Origine: Brésil / Italie
Genre: WIP
Durée: 90 mn
Acteurs: Suzane Carvalho, Gloria Cristal, Rossana Ghessa, Henri Pagnoncelli, Marli Mendes, Zeni Pereira, Leonardo José, Silva Carvalho, Adèle Malheiros, Chris, Ibanez Filho, Bruno Bonnin, Gilson Moura...
Résumé: La jeune et jolie Angela Duvall a été arrêtée aprés avoir tué un pourvoyeur de drogues. Elle est condamnée à 18 ans de prison. Elle découvre très vite l'enfer carcéral des prisons pour femmes, la violence, la domination et le sadisme de matrones et co-détenues lesbiennes. Sa beauté ne laisse personne indifférent ni ses compagnes de cellule ni le docteur Luis. Epris d'elle, elle l'aide à s'évader avec quelques autres prisonnières lors d'une émeute. Les jeunes femmes vont devoir désormais affronter les mille dangers de la jungle et survivre à cet environnement sauvage, poursuivies par la police et leurs chiens...
Seule et unique incursion dans le WIP de Michele Massimo Tarantini, prolifique réalisateur qui durant sa longue carrière toucha à pratiquement tous les genres, du poliziesco à la sexy comédie en passant par le giallo et l'aventure, Prison de femmes en furie est un des derniers fleurons de ce type d'oeuvres bien spécifique.
A l'époque de sa sortie en salles en Italie, en 1985, le cinéma d'exploitation et de genre transalpin est alors à l'agonie. C'est la raison pour laquelle Tarantini s'exila au Brésil afin de redonner un nouveau souffle à sa carrière. Grand amateur et exportateur de WIP, ce pays était un choix qui s'imposa tout naturellement au réalisateur.
Tiré d'une histoire vraie qui se déroula en Yougoslavie, Femmine in fuga, projet né de la collaboration entre Tarantini et son ami de longue date Filiberto Bandini, est un WIP d'excellente facture qui devrait pleinement satisfaire l'amateur. On y suit les péripéties d'Angela Duvall, jeune brésilienne issue de la haute bourgeoisie, emprisonnée aprés qu'elle ait tué un pourvoyeur de drogues. Elle découvre l'enfer carcéral des prisons de femmes où ses charmes font des ravages tant auprés de ses co-détenues que des matronnes lesbiennes mais également du docteur de l'établissement pénitentiaire. Epris d'Angela il va l'aider à s'enfuir avec quelques autres détenues. Commence alors pour les jeunes femmes une longue et périlleuse traversée de la jungle.
Tarantini mélange ici avec grand soin le film de prison de femmes et le film d'aventures de jungle. Bien souvent notamment durant la seconde partie on pense aux films de Mulargia, Les évadées et sa suite Les évadées du camp d'amour 2. Filmé avec grand soin, le réalisateur fait une place importante à l'action tout en usant des principaux ingrédients récurrents au genre. Rivalités et domination entre détenues, combats acharnés entre prisonnières hystériques, innocentes victimes emprisonnées, débordements verbaux et lesbianisme sont ainsi au programme.
Si le sexe n'est pas l'atout majeur cette fois et reste plutôt honorable, Tarantini multiplie tout de même les plans de blouses déchirées d'où jaillissent d'opulentes poitrines, s'attarde dés qu'il le peut sur les culottes et l'entre-jambe de ses protagonistes très peu vêtues. On retiendra tout de même une superbe séquence d'auto-érotisme qu'on doit à Gloria Cristal et une longue scène saphique particulièrement chaude de la part de Rossana Ghessa. On est donc assez loin de productions brésiliennes telles que Curral de mulheres de Oswaldo De Oliveira.
Priment ici donc l'action et l'aventure et dés la seconde partie, aprés une très belle rebellion, on assiste à un véritable film de jungle mené tambour battant et rythmé par de nombreuses séquences de combats entre prisonnières dans les étangs et les mares infestés de serpents venimeux.
Brutalités, violences, poursuites effrénées sont au menu parsemés de quelques effets gore fort bien venus. Pioche enfoncée dans un bras, couteau transperçant les abdomen, morsures de serpents sans oublier un inédit dans ce type de film, le magnifique scalp d'une prisonnière par une harpie obèse feront ainsi donc le bonheur du spectateur.
Joliment interprété, on retrouvera en tête d'affiche de ces Femmes en cage outre Gloria Cristal et Rossana Ghessa, la brune et fragile Suzane Carvalho dans le rôle d'Angela. Il s'agissait là de la toute première apparition de Suzanne à l'écran, une actrice d'une effarante timidité se souvient Tarantini notamment pour les scènes osées. Suzanne n'était pas une actrice professionnelle et Tarantini suppute que c'est son fiancé d'alors qui l'avait poussé devant les caméras. Il la réemploiera pourtant la même année dans Massacre dans la vallée des dinosaures où elle retrouvera Gloria Cristal.
Affublé d'un titre français fort juste pour une fois, Prison de femmes en furie est un excellent WIP qui l'espace de quelques temps réveilla un cinéma Bis alors moribond. Une véritable réussite, un véritable plaisir.