Patrick vive ancora
Autres titres: Patrick still lives
Real: Mario Landi
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 92mn
Acteurs: Sacha Pitoeff, Gianni Dei, Carmen Russo, Mariangela Giordano, Paolo Giusti, Franco Silva, John Benedy, Anna Veneziano...
Résumé: Patrick est grièvement blessé au visage après avoir reçu une bouteille lancée par des automobilistes au bord d'une route. Son père, un scientifique, le ramène au domaine où il va tenter de le soigner. Plongé dans le coma, cloué sur son lit, Patrick développe des pouvoirs télékinétiques dont il se sert pour éliminer les invités de son père, un groupe de touristes venus passer un séjour au domaine. Mais quelles sont donc les étranges expériences que le scientifique semble pratiquer sur des cobayes humains et quel est le rapport avec les pouvoirs de Patrick?
Venu de la télévision pour laquelle il réalisa plusieurs séries dont un Maigret à l'italienne, Mario Landi n'a jamais été un grand réalisateur et ce n'est pas Patrick vive ancora qui viendra démentir sa réputation.
Après un érotico-giallo aux limites du hardcore de bien piètre mémoire Giallo a Venezia, il nous propose ici sa version du film de Richard Franklin, Patrick, à mille lieues de valoir son illustre modèle jadis récompensé au Festival d'Avoriaz.
Tourné dans les décors qui servirent au Manoir de la terreur, Parick vive ancora brille essentiellement par la pauvreté tant au niveau du scénario totalement insipide et ridicule (un jeune homme plongé dans le coma après avoir reçu une bouteille en plein visage développe des pouvoirs télékinétiques dont il va se servir pour tuer les invités de son docteur de père) que de la mise en scène aussi poussive qu'inexistante.
Landi au lieu de s'intéresser à son personnage et de développer quelque peu une histoire à la base déjà abracadabrante et d'une lenteur excessive préfère s'attarder d'une part sur d'interminables scènes de discussions qui servent simplement de remplissage auditif aussi vides que le vide de son scénario. D'autre part il se concentre sur ce qui semble l'intéresser le plus, les scènes de sexe. Tous les prétextes lui sont bons pour que ses actrices puissent dévoiler leurs charmes et se donner à qui veut, se toucher ou feindre l'orgasme avec des pieds de lit, de s'enivrer jusqu'à atteindre des sommets de ridicule comme lorsque la pauvre Mariangela Giordano, nue et bien éméchée, s'affiche au salon devant les convives avant de se ruer sur une rivale.
Les personnages totalement inexistants ne sont que de simples ébauches, des silhouettes dont on se moque éperdument qui serviront de victimes à Patrick en toute fin de film.
Somnolent, le malheureux spectateur plonge très vite à l'image du jeune homme dans une profonde léthargie dont Landi va tenter de le tirer lors de la dernière demi heure axée cette fois sur le gore.
A l'instar de Giallo a Venezia, le réalisateur nous offre quatre scènes horrifiques particulièrement malsaines: pendue à un crochet une pauvre victime a la gorge déchirée, une vitre électrique en décapite une seconde tandis que les deux chiens du docteur en dévorent une troisième. Comme pour Giallo a Venezia, c'est à Mariangela Giordano qu'il réserve la mort la plus effroyable, le vagin violemment vrillé par une manivelle mue par télékinésie.
Tout ennuyant soit il, il faut pourtant avouer que le film parvient de temps à autres notamment dans sa partie finale à dégager une étrange aura. Outre les meurtres, Landi tente de créer certes fort maladroitement un certain climat entre peur et onirisme de pacotille au détour de quelques trop rares séquences soutenues par une musique synthétique lancinante composée de bruits étranges et de sifflements. La vision des cobayes agonisants du professeur soudainement pris de convulsions à la folie qui semble tout à coup habiter le domaine alors que la secrétaire comme possédée s'aime dans la chambre de Patrick donne alors au film un trop rapide regain d'intérêt.
Si les quelques effets sanglants sont plutôt réussis, on oubliera par contre cette ridicule paire d'yeux en carton blanc du plus risible effet qui apparait en transparence dès que l'esprit maléfique de Patrick se manifeste auprès de quelqu'un.
L'interprétation est du niveau du film. Le polyvalent Sacha Pitoeff est un professeur guère convaincant et convaincu qui fait gentiment ce qu'on lui demande de faire, c'est à dire rien. Gianni Dei du fond de son lit roule du mieux qu'il peut de grands yeux ronds en se triturant les lèvres pour mieux soulever à distance les jupes de blondes catins tandis que Mariangela Giordano et la plantureuse Carmen Russo n'ayant semble t-il aucun vrai rôle défini passent leur temps à jouer les prostituées de luxe et à se déshabiller intégralement pour le plus grand plaisir de leurs admirateurs.
Patrick vive ancora est un pur exemple de l'euro-trash transalpin d'alors dont la stupidité et la constante nudité des actrices mêlée à quelques effets sanglants particulièrement horribles en font le principal intérêt, et par la même le plaisir des amateurs du genre. En ce sens Patrick vive ancora est un régal!