Ecco lingua d'argento
Autres titres: Emmanuelle's silver tongue
Real: Mauro Ivaldi
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 90mn
Acteurs: Roberto Cenci, Carmen Villani, Nadia Cassini, Gianfranco D'Angelo, Ali Zaiem, Huberta Shaw, Enzo Andronico...
Résumé: Andrea, une jeune française, a promis à son ami Billy, fils d'un riche industriel, de le dépuceler lorsqu'il aura atteint sa majorité. Enfin majeur, Billy n'a plus qu'une idée en tête: se retrouver dans les bras d'Andrea afin de goûter aux joies du sexe. Malheureusement, leurs rares moments d'intimité sont sans cesse interrompus. Dépité, il tente de se tourner vers Emmanuelle,
une amie psychiatre d'Andrea, venue passer quelques jours chez elle. En vain. Le pauvre Billy, obsédé par son dépucelage, ne sait plus quoi inventer pour attirer les deux jeunes femmes dans son lit...
Mauro Ivaldi signe en 1976 cette nouvelle aventure d'Emmanuelle qui n'a pour véritable lien avec la célèbre série éponyme que le nom d'une des héroïnes. Emmanuelle est en effet ici une psychiatre de charme, amie d'une jeune française, Andrea, qui a promis à Billy de le dépuceler lorsqu'il aura atteint sa majorité. Du haut de ses 18 ans tout frais, Billy n'a plus qu'une idée en tête: se retrouver dans les bras d'Andrea afin de goûter aux joies du sexe. Malheureusement leurs rares moments d'intimité sont sans cesse interrompus. Dépité, il tente de se tourner vers Emmanuelle mais en vain. Le sort semble s'acharner sur lui.
Rien de bien innovateur donc. A l'origine d'une série de sexy comédies entre 1974 et 1979 Ivaldi reprend les éléments de base de la comédie populaire à l'italienne dont l'adolescent obsédé par le sexe prêt à tous les stratagèmes pour satisfaire une libido explosive et de plantureuses créatures peu farouches qui le hantent à longueur de journées et... de nuits.
Il semble surtout vouloir faire plaisir au public masculin en tentant d'enflammer ses sens grâce à de nombreuses scènes érotiques plutôt osées pour ce type de comédie. En effet, la caméra d'Ivaldi filme le plus souvent en dessous de la ceinture et multiplie les plans coquins souvent gratuits dont celui où il se glisse sous la robe fendue d'Andrea afin de filmer son entre-jambe avant de remonter sur un de ses seins. Ses nombreux plans se veulent le reflet des désirs enflammés de Billy, plus impatient que jamais de s'adonner aux plaisirs charnels.
Le personnage de l'adolescent n'est pas en reste. Ivaldi aime multiplier les gros plans sur son entre-jambe, faire exploser les boutons de sa braguette ou le déshabiller afin de le mettre en délicate posture qu'il soit entre les mains expertes d'Emmanuelle ou celles d'Andrea. Malheureusement, cela ne suffit pas. Le film s'essouffle assez vite, tué d'une part par une série de gags vus et revus mis en scène sans aucune originalité, qui perdent ainsi beaucoup de leur impact, d'autre part par un coté trop répétitif. La quête de sexe du jeune Billy, personnage antipathique au possible, devient alors plus fastidieuse qu'amusante et le film irrite plus qu'il ne détend. Le rythme effréné que Ivaldi donne au film n'arrange rien. On court, on s'agite en tout sens, on crie, on s'invective tant et si bien que Ecco lingua d'argento devient rapidement assommant et ce ne sont pas les dialogues d'une rare stupidité qui relèveront le niveau de l'ensemble.
Restent au crédit du film ses splendides décors naturels, les déserts nord-africains, la très belle partition musicale signée Alberto Baldan Bembo et le personnage trop peu ou mal exploité d'Emmanuelle, spécialiste du coït cérébral sous hypnose.
Au milieu de cette agitation, on aura également le plaisir non dissimulé de retrouver les deux seuls atouts du film, l'éternelle coupe au bol de la blonde Carmen Villani, ex-chanteuse de variété à succès, épouse du réalisateur et principale héroïne de toutes ses comédies, qui finira par dépuceler notre godelureau en plein désert, et les formes généreuses malheureusement guère mis en valeur de Nadia Cassini qui incarne une bien improbable Emmanuelle freudienne.
Billy est quant à lui interprété par un spécialiste du genre, le jeune Roberto Cenci, tout spécialement irritant ici, qui avait déjà perdu sa virginité auprès d'Edwige Fenech dans Les tourments de l'innocence et Il vizio di famiglia alors que Barbara Bouchet et de nouveau Carmen Villani lui avaient fait découvrir les plaisirs de la chair dans L'amica di mia madre dont Ecco la lingua d'argento se veut en quelque sorte la suite.
Malheureusement comme la plupart des comédies de Mauro Ivaldi Ecco lingua d'argento rate copieusement son objectif, celui de faire rire. Reste une comédie érotique de bas étage souvent insupportable à réserver aux admirateurs de l'énervante Carmen Villani et Nadia Cassini.