El buque maldito
Autres titres: Le monde des morts vivants / The ghost galleon / The blind dead 3 / Ghost ships of the blind dead / La noche del buque maldito / Horror of the zombies
Real: Amando De Ossorio
Année:1974
Origine: Espagne
Genre: Horreur
Durée: 89mn
Acteurs: Maria Perschy, Jack Taylor, Barbara Rey, Carlos Lemos, Manuel De Blas, Blanca Estrada...
Résumé: Un groupe de scientifiques et quelques jeunes modèles partent en haute mer à la recherche de deux jeunes filles portées disparues dans un secteur réputé maudit. Ils ne tardent pas à apercevoir un étrange galion fantôme sorti tout droit du brouillard et duquel les templiers aveugles vont surgir....
Troisième volet de la quadrilogie des Templiers aveugles de Amando De Ossorio après La révolte des morts vivants et Le retour des morts vivants, Le monde des morts vivants est de loin le plus mauvais de la série et faire pire aurait été difficilement imaginable. Tellement mauvais qu'il est difficile de croire que le réalisateur ait pu le tourner quand on connait les trois autres épisodes de cette saga.
Certainement en manque d'imagination, De Ossorio envoie cette fois un groupe de personnes en pleine mer à la recherche de deux malheureuses disparues. Ils ne tardent pas à rencontrer un galion fantôme surgissant du brouillard d'où les templiers ne tarderont pas de surgir.
Rien ne sauve du naufrage ce film d'une pauvreté étonnante, filmé de nuit au milieu de fumigènes simulant le brouillard mais cachant surtout le studio où De Ossorio a planté sa caméra. Cela aurait pu être pardonnable si le réalisateur avait eu quelque chose à filmer ce qui n'est pas le cas ici. Pour passer le temps, il nous assomme de dialogues pseudos ésotériques débités par un tout aussi pseudo scientifique censé nous faire comprendre qu'on est dans une autre dimension espace-temps. Au bout de cinq minutes, il est impossible de ne pas décrocher totalement perdu dans ce charabia.
A l'instar du chapitre précédent, De Ossorio instaure une sorte d'histoire d'amour lesbienne entre deux des protagonistes qui en pleine mer rêvent l'une de l'autre entre deux baisers fort chastes. Peut être est ce pour maintenir l'attention du spectateur qui lentement sombre dans un sommeil fort justifié. On n'oubliera également toutes les incohérences d'un scénario où les acteurs agissent contre toute logique. Mais est ce réellement important arrivé à ce stade? On attend alors plus qu'une seule chose: l'arrivée des templiers-zombis qui se fait désirée. Ce sera là le seul intérêt du Monde des morts-vivants. Leur résurrection est toujours aussi spectaculaire et génératrice de peur. Voir ces squelettes poussiéreux encapuchonnés errer lors de toujours aussi splendides ralentis au milieu de la brume sur le pont du navire qui grince et couine au son de cette sempiternelle mélopée funeste est un moment toujours autant empreint d'un certain onirisme macabre que renforcent les séquences nocturnes magnifiquement photographiées dans les tons bleutés, enveloppées d'un halo de brouillard. Les craquements du bois et le roulis apportent la touche finale à ces instants de terreur malheureusement trop rares. Ajoutons que De Ossorio filme avec un certain soin ces séquences contrairement à toute la partie terrestre qui ouvre le film dont il semble éperdument se moquer vu l'insipidité de la mise en scène.
Le film se terminera par la plus belle destruction de maquette jamais réalisée, un bateau en carton de la taille d'une boite d'allumettes prenant feu au milieu d'un seau rempli d'eau.
Pour relever cette catastrophe, le film se conclura tout de même par une séquence digne des autres films de la série: les templiers sortent de l'écume et envahissent la plage où se sont échoués les deux survivants endormis sur le sable. Ce n'est pas sans rappeler le très intéressant Commando des morts vivants / Shock waves réalisé quelques années plus tard.
Une bien piètre consolation pour un total ratage! Fort heureusement, l'ultime volet de cette série, La chevauchée des morts vivants, rattrapera ce désastre puisque ce sera avec le premier opus un des meilleurs films de cette quadrilogie inégale mais toujours aussi fascinante.