I frati rossi
Autres titres: The red monkeys
Real: Gianni Martucci
Année: 1988
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 90mn
Acteurs: Lara Wendel, Gerardo Amato, Malisa Longo, Chuck Valenti, Claudio Pacifico, Mary Maxwell, Gaetano Russo, Ludovico Dello Jojo...
Résumé: Ramona vient d'épouser Robert. Elle vient vivre dans le château familial où elle est froidement accueillie par la gouvernante, femme austère et revêche qui semble ne pas l'apprécier. Ramona n'est guère à l'aise dans ce manoir d'autant plus qu'elle souffre des absences réptées de son mari. Elle passe ses journées seule à visiter le château Elle y découvre des souterrains et autres catacombes recelant des chambres de tortures. De pus en plus apeurée, elle souhaite quitter cette demeure mais un étrange jeune homme sorti de nulle part la séduit. S'il est un guide pour elle, il va vite rêver sa vraie personnalité. Ramona va découvrir les terribles secrets de ces lieux diaboliques
Bien des années après la fin de l'âge d'or du film sataniste italien, Gianni Martucci tente de renouer avec le genre avec I frati rossi qu'il réalise sur le tard en 1988. Force est de constater que le film produit par Lucio Fulci s'avère plutôt intéressant même si époque oblige les excès gore et autres effets appuyés en sont absents. Après une ouverture fort prometteuse et particulièrement brutale, le film prend alors sa vitesse de croisière et les promesses que laissaient présager cette ouverture impressionnante s'amenuisent très vite. Martucci préfère s'attacher à créer une atmosphère de mystère lourde et angoissante où se mêlent occultisme et secrets interdits qui n'est pas sans rappeler les films d'épouvante gothiques d'antan. Il y parvient sans trop de mal aidé en cela par un décor si cher au genre, un vieux château et ses catacombes où geôles et chambres de torture se succèdent, ses souterrains et ses longs escaliers sombres qui mènent à de bien lugubres pièces où déambule la jeune héroïne en nuisette blanche, la belle Ramona, nouvelle victime d'une machination diabolique.
Appuyé par une partition musicale macabre, il se dégage de I frati rossi une peur indicible que l'apparition des fameux moines rouges du titre ne fait que renforcer. Ils sont bel et bien l'attrait principal du film. Vêtus de robes et de cagoules rouges, ces moines issus de l'ordre des templiers doivent à chaque nouvelle lune donner en sacrifice à Satan une vierge. Les scènes où ils apparaissent au son d'une funeste mélopée sont sans nul doute les plus réussies du film et lui donnent son seul et véritable intérêt mais aussi toute son aura démoniaque.
Les amateurs de gore et autres effets sanglants resteront cette fois sur leur faim. Martucci se contente de quelques meurtres qu'il suggère plus qu'il ne montre notamment lors de la mort de la servante, tuée à l'aide d'une faucille, ou la belle décapitation finale.
Aucun des personnages n'est réellement sympathique. On y retrouve l'indispensable gouvernante, froide et austère, semblant détenir les clefs d'un terrible secret, un mari adultère dont le mariage n'est qu'un leurre pour attirer la jeune fille au coeur de la secte tandis qu'un étrange jeune homme né d'un scarabée fait son apparition, sorte de guide pour la malheureuse Ramona qui peut être a tort de le suivre dans sa quête de lumière.
Martucci n'a donc rien inventé, il se contente de suivre à la lettre les règles d'un genre moribond du mieux qu'il le peut. On sera quelque peu étonné par le retournement de situation finale, plutôt inattendu et surprenant qui renvoie directement au plan d'ouverture. La Mort personnifiée ici par cette sorte de Gorgone n'est pas toujours celle qu'on croit ou comment se méfier de ce qu'on pense être parfois l'Innocence.
Bénéficiant d'une très jolie photographie, I frati rossi est une gentille distraction plutôt anodine et très conventionnelle qui souffre peut être d'une réalisation trop insipide habituelle des réalisations de Martucci , plus passionné par la musique que par le 7ème art.
On reconnaîtra par contre qu'il a parfaitement su mettre en valeur sa jeune héroïne, Lara Wendel , ici en fin de carrière. L'ex-scandaleuse lolita n'a jamais été aussi belle et rayonnante, plus femme que jamais, tout en voile virginale. A ses cotés on retrouvera Malisa Longo enlaidie au possible dans la peau de la gouvernante revêche.